SÉJOUR AU SKI ✤ détente au spa.

Le nord du pays, c'est ta maison. C'était comme un retour aux sources, ces vacances à la montagne, et peu importe l'endroit où tu te trouvais, tu savais que tu passerais quand même des vacances de malade. Et puis, tu ne roulais pas vraiment sur l'or, avec tes pauvres pizzas. Tu n'allais donc pas cracher sur des vacances entièrement payées par le maire de la ville. À toi la neige, les belles gamelles la tête la première, mais également la bonne ambiance montagnarde, celle des pubs toujours pleins à craquer, du whisky, et des soirées de malades.

Le début des vacances d'hiver s'annonçait grandiose. Tu enchaînais débauche sur débauche, comme un train-train quotidien, gueules de bois sur gueules de bois, conquêtes sur conquêtes, fous rire sur fous rire. Aujourd'hui, c'était jour de repos, de détente au milieu du marathon de conneries que tu avais planifié. Aujourd'hui, tu enfiles short de bain sous tes gros vêtements après avoir envoyer un sms à Louve pour être sûre qu'elle fasse bien parti de l'équipe qui bougeait au spa. Tu jettes des glaçons dans le lit où Chuck dormait encore et tu fonces à l'extérieur du chalet avant que le grizzli se réveille. Puis tu chantonnes en marchant jusqu'au spa, comme si la vie était une perpétuelle aventure à tes yeux.

T'es réveillée par l'alarme de ton téléphone. Le cœur battant, tu t'y es bien pris à l'avance pour petit-déjeuner et te préparer pour cette journée spéciale. Maillot de bain, serviette, jacuzzi, vapeur. On pourrait croire à de la détente pure mais lorsque tu te diriges vers le spa, enfonçant un à un tes pieds dans la neige, tu sais d'ores et déjà que celui avec qui tu vas passer la journée ne te laissera sûrement pas l'occasion de fermer les yeux une seule seconde. Tu te mets en situation, t'essayes de tout anticiper. Tu stresses, même. Andy c'est pas n'importe qui. Faut que tu concentres pour pas boire la tasse et surtout, ne pas piquer de fard devant lui. T'en as marre qu'il se foute de ta gueule à chaque fois que tu rougis, mais c'est plus fort que toi. La moindre remarque te fait changer de couleur. Tu arrives sur les lieux, encore un peu hésitante, regardant nerveusement l'écran de ton téléphone. Et tout à coup, le voilà. Un sourire se dessine sur tes lèvres et tu lui sautes au cou en riant, ronronnant presque, mais t'es tellement naïve.. Comment peut-on être assez idiote pour se persuader que c'est un gentleman, que c'est celui qui te faut. T'es bien la seule à avoir la réponse. 

T'arrives et elle est là, t'aperçois sa petite frimousse qui en fait craquer plus d'un. Elle court dans la neige pour te sauter dans les bras, tu ris comme un grand gamin en la tenant par les cuisses pour ne pas qu'elle se rétame la gueule dans la neige. Tu tournes ensuite au ralenti et tu ressens presque une once de culpabilité. Ouais, c'est aujourd'hui que tu mets ton plan à exécution. Ça aurait pu être une autre fille, une autre demoiselle un peu trop naïve mais c'est tombé sur elle. Après quelques semaines de sourires et câlins innocents, tu allais passer à l'action. T'as juste envie de la voir décalquée, et puis de la baiser après, c'est plutôt amusant de voir que personne n'arrive à te résister, au fond. Tu finis donc par la reposer sur le sol et tu passes ensuite ton bras autour de son épaule pour la rapprocher un peu plus de toi alors que tu pousses la porte d'entrée pour que vous soyez au chaud à l'intérieur. « On commence par quoi ? Le jacuzzi ? Avec les bulles, tu remarqueras même pas si je me mets à péter dans l'eau. » Tu rigoles comme un abruti en lui lançant quelques regards du coin de l'oeil. Il se passe toujours des trucs dans un jacuzzi. C'est la règle, ça se négocie pas. « Direction le vestiaire ! » Tu attrapes sa main pour jouer avec ses doigts, un sourire innocent accroché aux lèvres et tu l'entraînes vers le couloir étroit et beaucoup trop silencieux, des idées pleins la tête.

Ça fait trop longtemps que tu rumines tes sentiments, que t’espères goûter ses lèvres et même plus, effleurer sa peau, découvrir son corps. T'as pas encore perdu confiance en la gente masculine mais ça ne saurait tarder : t'as l'impression que c'est le prince charmant, tu l'aimes vraiment, tu oses même croire que c'est réciproque, mais c'est Andy Rodgers. Andy, le prince charmant.. Sérieux ? À croire que tes cheveux te cachent la vue, ou alors, il y a un truc, un neurone grillé. C'est pas de ta faute si ses idioties te font rire, t'aimes tellement son caractère. Ne rien prendre au sérieux, profiter de chaque instant. C'est ce genre de philosophie qui te fait rêver, et son physique aussi. Le beau brun t'a fait craquer, et tu le veux rien que pour toi. L'espoir fait vivre. Vous pénétrez dans le spa, bras-dessus bras-dessous, ta main posée dans son dos. « On commence par quoi ? Le jacuzzi ? Avec les bulles, tu remarqueras même pas si je me mets à péter dans l'eau. » T'éclates de rire, le laissant te guider, un grand sourire accroché aux lèvres. « Pff, t'es bête, si ça pue la raclette je vais savoir que t'as lâché une caisse. » T'entremêles tes doigts aux siens et vous entrez dans les vestiaires. De nature timide, t'es plutôt pudique mais tu l'attires tout de même dans la même cabine que toi, un petit sourire un coin. « allez.. » C'est parce que t'as tout prévu à l'avance, portant déjà ton maillot sous tes vêtements. Tu commences par déboutonner ton chemisier et moins de trois minutes plus tard, tu te retrouve en bikini, serviette sur l'épaule. Une fois à moitié à poil, il fait pas si chaud que ça, donc tu te dépêches de fourrer ton sac dans un placard pour rejoindre la salle principale, cherchant le jacuzzi. Tu fais de petits pas rapide pour ne pas glisser, te bougeant le popotin pour prendre de l'avance sur lui. « Le dernier à l'eau a un gage ! » déclares-tu, riant comme une gamine.