SÉJOUR AU SKI ✤ randonnée en raquettes.

S'il y avait un truc qu'Eyva détestait, c'était bien l'hiver. Pourquoi alors s'était-elle ramenée à ce voyage à la montagne ? Parce qu'elle ne disait jamais non à un voyage, tout bêtement. Et que si elle s'arrangeait bien, elle pourrait éviter le ski, ou toute autre activité polluante. En vrai, qui était assez con pour noircir les belles tombées de neige ? Eyva avait alors déniché les affaires les plus chaudes qu'elle avait, et aujourd'hui, elle comptait bien participer à l'activité raquettes. Elle s'imaginait déjà contempler la nature dans le plus grand des silences, et elle n'aurait pas pu mieux rêvé. Elle sortit du chalet avec Kate, qui se joignait à elle pour la journée, et toutes les deux se présentèrent à l'entrée de la station de ski pour enfiler des raquettes. Eyva se tourna vers Kate, et émit un petit rire. « Katou lapinou, j'espère que tu sais en faire, parce que tu vas me servir de tuteur ! » Même si Eyva connaissait Kate que depuis peu de temps, elle se permettait de lui donner des surnoms mignons, comme elle le faisait avec un peu tout le monde. En plus de cela, l'époque des fêtes était bien une époque où on devait aimer les autres, alors pourquoi s'en priver ?  En voyant le regard de Kate, Eyva  rit au lieu d'être plus inquiète. Elle la prit dans ses bras et elle rentrèrent au chaud, en attendant le début de l'activité. La journée allait être mémorable.

Je ne sais pas pourquoi je me suis laissé trainer dans tout ça. C’est Evya qui m’en a parlé, j’ai surtout pensé qu’on pourrait avoir un toit sur la tête et un feu dans l’âtre de la cheminée tout frais payer, et honnêtement, ça changeait de notre quotidien. J’ai laissé aussi mon amie m’embarqué dans l’activité de la journée alors que j’avais décidée d’hiberner dans notre chalet, bien au chaud emmitoufler dans une couette. Je la suis donc, mettant le plus de couche possible pour rester dans une sorte de cocon. « Katou lapinou, j'espère que tu sais en faire, parce que tu vas me servir de tuteur ! » Je pouffe au surnom que je trouve adorable. Je m’équipe avant de lui rendre son étreinte, je sais que j’ai de la chance qu’on se soit trouver elle et moi. Elle m’a sortie de la solitude de la rue, et ce n’est pas rien.

« J’en ai jamais fait aussi, on va être bien ! »

J’ai l’impression d’avoir des palmes au pied, on a l’air ridicule. Je lui tends une petite bouteille contenant de la vodka.

« Tiens, faudrait pas que t’attrapes froid ! »

Les deux jeunes filles avaient le sourire jusqu'aux oreilles. Ce n'était pas inhabituel pour Eyva, qui avait tendance à sourire pour n'importe quoi, tant que le monde était beau, allait bien, était en paix. Certes ce n'était pas toujours le cas, mais souvent elle feignait l'ignorance pour ne pas entacher son esprit de pensées sombres. Et ce qu'elle aimait chez Kate, c'était que malgré sa vie dure, elle gardait le sourire, et un esprit léger, sans se poser trop de questions. Certes Eyva ne la connaissait pas depuis longtemps, et peut-être que la Lawless lui cachait cet aspect de sa personnalité. Mais en tout cas, Kate était un bien agréable compagnie.
Kate lui tendis une bouteille de vodka mais Eyva sourit en faisant un signe négatif de la tête. « Oh je ne bois pas ! » indiqua-t-elle clairement. Autant elle pouvait se fumer des joints tous le soirs, autant l'alcool, elle se le refusait catégoriquement. C'est que ça abîmait le corps cette chose-là. « Je préfère ... ça ! » s'exclama la jeune fille en enlaçant vigoureusement son amie, façon petit ourson qui se frotte à son frérot. Elle aimait tellement les câlins, les baisers, les corps à corps, c'était tellement .. naturel ?

« Bon, je pense qu'on sera toutes seules pour cette randonnée ? » fit-elle ensuite en réfléchissant à voix haute. Personne ne semblait intéressé par cette balade. Eyva haussa les épaules. Ah quel monde pourri.

Je sais que c’est totalement stupide et irresponsable de boire quand on est enceinte de trois mois et demi, mais je crois que j’ai pris l’habitude de tout fuir depuis le suicide de Jack. Je cache ma peine derrière un sourire, et si je bois un peu trop, je fond en larme, parfois en pleine nuit je viens me réfugier dans les bras d’Evya qui ne doit rien comprendre la pauvre. Mais elle ne m’a jamais repoussé et je reconnais que je lui en suis vraiment reconnaissante. Mon ventre n’est pas encore particulièrement rond. J’ai pris un peu de forme, mais ça reste assez léger pour passer inaperçu si je ne me déshabille pas devant la personne.

Quoi qu’il en soit, la virée offert par la mairie était parfaite pour sortir de Bristol et réussir à se changer un peu les idées. Evya refusa ma bouteille et je la levais vers elle, faisant mine de trinquer pour elle avant de boire une gorgée et de la ranger dans une de mes poches. Je relève mes prunelles vers elle quand elle me dit : « Je préfère ... ça ! » Je souris en sentant ses bras presque m’écraser avant d’exploser de rire.

« T’es une incorrigible bisounours ! » lachais je amusée en répondant à l’étreinte.

« Bon, je pense qu'on sera toutes seules pour cette randonnée ? » Je regarde autour de nous, personne ne semble venir.

« Je crois bien. Au pire ils n’auront pas grand mal à nous rattraper ! »

J’attrape son bras, l’entraînant dehors, je sais même pas si on doit attendre le moniteur ou autre, tant pis ? Je regarde mes pieds à chacun de mes pas avec les raquettes. C’est vraiment étrange.

« Regarde, je cours comme un pingouin. » lachais en partant courir avec les raquettes et en me vautrant finalement comme une merde dans la neige.