tears of doll (raph&nouk)

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ce soir, c'est vide. aucun murmure, aucun verre cassé, aucune filles emmenée dans les toilettes. mon regard se pose sur la pauvre horloge décapitée, dont l'heure doit être injustifiée. il est trop tard. il est tard et le ciel pleure, dans la nuit noire. je soupire et pose le dernier verre de la soirée, le cœur lourd. la fermeture est proche. je range les quelques bouteilles sorties, essuie les derniers verres, les tables, les chaises. un dernier au revoir, perdu dans le bâtiment vide, un dernier regard à l'horloge, et alors que je commence à me diriger vers la porte, une ombre sauvage se rapproche et ouvre le battant, entrant dans le bâtiment pas net.

mon cœur palpite plus vite et l'ombre se rapproche. craindre le pire. mais non. ce que mes yeux voient, c'est raphaël. raph, raph la bête qui ouvre la porte, en sang, en larmes de pluies. il est trempé, il est ensanglanté, il est blessé, battu, traîné. un soupir se fait entendre. il a la rage. raph ? de mes petites pieds je m'approche, craignant sa folie. je le connais, raphaël. lorsque ça va pas, il éclate. ça fait boom, ça fait crac. et ensuite, c'est dans mes bras que ça se calme. je tends une main et la pose sur sa joue, avant de constater tout les dégâts. où ?
il sait de quoi je veux parler. où, où est-ce que je dois le soigner. où est-ce que ma douceur doit s'en aller.
mon regard apeuré de petite fille devient plus fort, plus maternel. ma main sur sa joue, descends le long de son bras avant de l'attraper par la main. geste simple, mais qui se veut rassurant.

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TEARS OF DOLL
Doherty - Martins.

J’ai mal. Dans mon corps, dans mon cœur, dans mes muscles, dans mon âme. Je ne me souviens de rien, flou total. Black-out. Tout ce qui me revient c’est cette pluie qui s’est mise à tomber pendant que le soleil venait de disparaitre, un cri puis des coups. Et du sang. De la douleur et de la peine. Les images sont incomplètes, il en manque, elles sont toutes en désordre et quand j’essaie de remettre tout ce que j’ai fait, le résultat n’est qu’une suite d’actions sans queue ni tête. Et lorsque je rouvre les yeux, lorsque je reviens à moi, je vois que je ne suis plus dans cette ruelle où je trainais plus tôt. Non, je suis ailleurs … Mes poings me lancent tout comme mes articulations, mes tendons. Mon haut et déchiré, j’ai du sang partout. Le mien ? Celui de quelqu’un d’autre ? Je passe un doigt sur ma pommette gauche et lâche un grognement de douleur. Bordel, mais qu’est-ce que j’ai foutu ?

Je jette un regard circulaire à l’endroit où je me trouve. Un bar. Il vide, il n’y a pas âme qui vive et c’est étrange. J’ai l’impression d’être hors de mon corps endolori. Je suis là, ici, physiquement mais ma conscience ne suit pas, toujours en état de choc. Mes yeux cherchent mollement des repères, quelque chose qui pourrait m’indiquer que cet endroit est connu de mes souvenirs. Mais cette une voix et non un détail, qui titille ma mémoire.

─ Raph ?

La détentrice de la voix s’approche de moi, toute fluette à côté de moi. Elle a un regard inquiet, elle me détaille des pieds à la tête. Elle pose une main sur ma joue. Ce contact m’envoie comme une décharge dans le corps. Mais pas quelque chose de violent ou de douloureux nan … C’est doux, c’est frais, c’est fort. Anouk. Mon refuge. La seule qui a réussi à apprivoiser la bête, la seule qui n’a pas eu peur de se faire bouffer. Elle me scrute, mon visage ne doit vraiment pas être beau à voir.

─ Où ?

Je baisse les yeux, j’ai tellement mal. Peut-être plus à l’intérieur que physiquement. Je ne supporte plus d’être tel quel. Je ne supporte plus d’être ce monstre colérique. Et ça me bouffe … De plus en plus chaque jour. Ça me dévore sans jamais cesser. Ça s’infiltre dans mon sang, dans mes veines, dans mon cœur. Et je ne peux rien faire. Juste attendre que ça se calme, que ça veuille bien me laisser tranquille jusqu’à la prochaine pulsion. Jusqu’au prochain coup de sang.

Sa main divague et finit dans la mienne. Je la serre. Fort. Les larmes ne sont pas loin. Il n’y a qu’avec elle que je peux les montrer. Faire tomber le masque, l’armure qui est censée me protéger contre moi-même, contre la vie qui n’est qu’une pute envers moi depuis tout ce temps. Je serre les dents. De mon autre main libre je soulève mon t-shirt dans état lamentable, et lui désigne mes côtes. J’espère qu’aucune n’est cassée. J’espère que les dégâts se limitent aux parties de mon corps visibles.

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son regard hagard se promène, vide. tout d'un coup, ça pue. ça pue la souffrance, un peu le sang. ça dégouline, ça suinte de désespoir. et ça, ça me fout des frissons. pourtant, je n'hésite pas. je me jette à sa rescousse, quitte à n'en laisser qu'une pâle carcasse, quitte à n'en laisser que poussière. je sens le loup, au fil des secondes qui paraissent presque interminables, longues et agonisantes, se détendre. je sens ma respiration elle aussi, finir par ralentir. comme si, elle s'était synchronisée à la colère de raph. comme deux âmes reliées.

et mon bras glisse, ma main s'attache à la sienne. nous nous lions, dans la nuit noire. le fauve a besoin de la biche. ses yeux brillent, sûrement de larmes. douleur. je la sens, je la respire. et ça me fait mal, mal au cœur. sa main serre la mienne, prêt à la briser. puis, le tissu tâché de son t-shirt se soulève tandis qu'il me désigne ses côtes. blême, je m'avance, sans le lâcher. qui sait ce qu'il va faire, une fois que je l'aurais abandonné ? il a besoin de moi. alors, de mon autre main, je passe un doigt sur ses galaxies, dessinée sur ses côtes. ça s'étends. parfois ça saigne. je ne peux m'empêcher de me sentir en colère. en colère contre cette sauvagerie. contre ce qu'il subit. mais à la place, je l'entraîne à l'arrière du bar, doucement. j'te jure ça va aller mieux. je sors une compresse de la boîte d'urgence, un peu d'anti-douleurs et de la vodka. ça, c'est pour que tu survives jusqu'à chez moi. je lui tends le cachet et la boisson, avant de lui sourire. raph... mes yeux brillent, tandis que je me jure de me battre. pour lui. jusqu'au bout.

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TEARS OF DOLL
Doherty - Martins.

Elle regarde. Sous toutes les coutures. Ce n’est pas beau, y’a du mal. Son visage se crispe tandis qu’elle évalue l’étendue des dégâts. Elle a l’air en colère, pourtant ses gestes sont lents, elle ne me brusque pas, ne me fait pas mal. Jamais. Je préfère la regarder elle, plutôt que de devoir affronter les conséquences de mes actes. Anouk ne m’engueule pas, elle. Anouk ne me fait pas la morale, elle. Anouk elle fait avec, elle sait que c’est compliqué mais à chaque fois elle m’aide parce qu’elle sait que je serais prêt à recommencer rien qu’en entendant ma mère me demander ce qui c’est encore passé.

─ J'te jure ça va aller mieux.

Mon rythme cardiaque retrouve sa stabilité. Je la suis en silence, ne la lâchant pas, ni du regard ni de la main. Je ne veux pas qu’elle parte, elle est peut-être tout ce que j’ai. Je finis donc assis, au fond du bar où je suis venu la chercher. Elle sort une boite pour me soigner tandis que j’avale une longue gorgée d’alcool pour faire passer le cacheton. Je serre les dents. Je commence à sentir les effets du « après ». La bouteille se vide, les compresses deviennent rouges sombres et j’ai l’impression que je ne pourrais jamais trainer mon corps jusqu’à chez elle, puisque c’est là-bas que ça se finit toujours. J’ai un petit sourire. Là-bas c’est mon paradis, là où je peux souffler, là où le temps ne semble plus avoir aucune prise sur moi. Mon eldorado, mon île déserte, mon coin de tranquillité et de calme.

─ Raph …

Mon regard se verrouille au sien. Elle, brillante, déterminée, sauvage et féroce. Moi, vitreux, à peine allumé, rougis par les larmes qui ne cherchent qu’à tomber comme je suis en train de le faire.

» (IMOGEN) and if my tears are made of blood ?
» formsping.me/nouk
» Hypnotic. │ Adam&Raph.
» take me to church (nouk&eddie)
» Un monstre dans la ville. │Raph'.