nigt time fear. (zeev)

   
night time fear.

jules, ce soir, elle a sorti la robe noir corbeau. basique, ouverte dans le dos. sombre que ses cheveux. talon noir, pas aussi haut que ceux qu'elle porte d'habitude. et ça lui fait du bien de pas avoir l'impression de retourner au taffe. pochette rouge pour faire ressortir le tout. les yeux dans le vague, devant son immense miroir, elle se demande pourquoi elle a fait tant d'efforts. elle a un sursaut de vivacité, et finit par déambuler dans les couloirs. un cocktail hein ? jules elle va sûrement s'accrocher directement à un visage connu, ou finir sur le sable, chaussure et bière à la main. sms, ses doigts tapotent le clavier, elle relève une seconde les yeux, fait demi-tour. loupé, les portes se referment juste avant. ah tiens. zeev. la brune elle déglutît difficilement, appuie machinalement et à répétition sur le bouton d'un des étages, n'importe lequel. elle est en panique. un peu. grondement sourd. le genre qui annonce un problème, un gros problème. l'ascenseur s'arrête, la lumière baisse : effet tamisé gratuit. putain, depuis quand un ascenseur c'est romantique ? le pire, c'est qu'elle les sens, ses yeux, sur elle. « quoi ? vous voulez la jouer fifty shades of grey ? »

   
night time fear.

pourquoi elle ? pourquoi maintenant ? pourquoi ce putain d'ascenseur à décider de foirer aujourd'hui ? tu attends, tu observes, espères qu'il va repartir en deux deux. mais non, t'appuies sur l'alarme : pas de réponses. bien bien, de mieux en mieux. tu réalises même pas, que t'es enfermée avec le loup. tu réalises même pas que tu l'as devant les yeux. lui. zeev. ton patron un peu trop sexy qui pourrait descendre d'un ange déchu. tu savais qu'il allait prendre des 'vacances', même si tu te doutais qu'il n'était pas là pour les cocktails exotiques. tu te tournes, finit par te laisser aller contre le mur. désireuse de voir ce qui allait de passer. t'es le plus loin de lui possible. et ça te plaisais de moins en moins de pas avoir d'échappatoire. tu ris jaune en l'entendant. avec l'envie de lui faire ravaler son sourire narquois, partager avec celle de lui sauter dessus. gentille caméra en haut à droite qui l'en à dissuader. "vous suivre ? si je pouvais je partirais dans un autre pays." mensonge, plus ou moins. le même pays, la même ville, le même hôtel, le même ascenseur. bloqué avec lui. "la dernière fois que j'ai voulu démissionner vous avez refuser, j'ai pas vraiment à m'inquiéter." tu comprenais pas pourquoi d'ailleurs, il avait refuser. pas de second service, danseuse à mis temps. tu n'aurais pas été une grosse perte. c'est dans ces moments que t'aimerais entrer dans sa tête. tu poses ses yeux sur lui, impassible. joli costume. c'est pour qui ?" pour quelle pétasse plutôt. mais ça, il le comprend au regard que tu lui lances.

Elle a les yeux, Jules, qui lancent des éclairs. Et puis y’a cette hostilité qui suinte par tous les pores de sa peau. Ça dégouline. Trop même. Y’a ce vilain mensonge aussi qui sort d’entre ses lèvres boudeuses. Tu vois bien qu’elle essaye de se convaincre. Faut pas se mentir ma jolie. Faut arrêter de lutter. Le petit sourire plaqué sur ta belle gueule il veut pas se faire la malle. Tu l’avais comme incrusté. Et tes yeux ils voulaient pas la quitter. Ils voulaient pas quitter la biche qui se donnait des airs de panthère. Mouvement. Tu finis par t’avancer dans l’ascenseur, te rapprochant dangereusement d’elle pour avoir accès à l’interphone en cas d’urgence. Tu presses le bouton et parles, mais rien. Silence sidéral. C’est là que la brune elle te joue les insolentes. Y’a tes iris, froides et dures, qui se posent sur elle lourdement « T’as tendance à oublier qui j’suis.» que tu sors d’un ton cassant. Elle croyait t’avoir apprivoisé, la biche ? Erreur. Rien n’était acquis avec toi. Tout était incertain. Tu pouvais la baiser dans ce putain d’ascenseur comme la virer demain ou la violenter dans quelques jours. Fallait pas qu’elle l’oublie. Soudain, t’aperçois à l’ombre de ses longs cils de biche une lueur d’agacement. Elle te lance un pique, la jalouse. Tu jubiles comme un diable avec le sourire d’un enfant sournois plein de mauvaises intentions et, lui déblatère un mensonge qui te vient tout naturellement tout en t’approchant d’elle : « Andrea. Uhm... tu la verrai, elle est presque aussi belle que toi. Peut-être même plus –t’étais à présent à quelques centimètres de son visage, les yeux plantés dans les siens, poursuivant d’une voix suave- elle a des courbes parfaites et sa peau on dirait de la soie (t’avais effleuré son bras du bout des doigts) et alors ses yeux...et sa bouche…

   
night time fear.

il est vraiment, vraiment, vraiment trop petit cet ascenseur. tu le regardes s'avancer, essayer d'appuyer sur le bouton comme si t'avais mal fait le boulot et que la deuxième fois était la bonne. tu l'entends à peine son ton cassant, celui qu'il utilise pour te faire comprendre que tu n'étais rien. « un proxénète, narcissique, riche et impulsif ? » un éclat de rire s'échappe de tes lèvres sans prévenir, avant que tu ne redeviennes impassible. ta démission, tu lui avais déjà proposé, pour les mauvaises raisons. pour lui. là, c'était seulement pour lui échapper. enfin, ça, t'essayes de t'en convaincre. « non sérieusement si vous voulez me virer faites vous plaisir. » plaisir, rien que ce mot te faisais tressaillir. tout ce que ces deux simples syllabes évoquaient, faisaient refléter. t'en étais presque à te demander si c'était le seul mot qu'il avait entendu et compris dans ce que t'avais dis, vu le sourire qu'il continuait d'afficher. tout le monde tombait sous le charme de ce sourire enjôleur, qui fait croire que vous êtes la plus belle dans la pièce. ce sourire qui te paraissait à présent dérangeant et mal placé. y a une remarque jalouse qui sort de ta gorge. et ça le fait marrer le loup, ça lui fait plaisir de voir qu'il a encore une emprise sur toi. zeev, il s'amuse avec toi, la biche effarouchée qui revêt de temps en temps sa peau de panthère. tu ne sais plus si sa proximité te plaît ou te déplaît. tu relèves à peine les yeux vers lui, juste le temps de voir son expression, presque affamé, le frôlement de sa main sur ton bras. « pourquoi ce regard sur moi si elle est aussi sublime que vous le prétendez ? » t'aurais pu l'embrasser facilement, plantée là, à le fixer sans sourciller, un peu tremblante sur tes talons qui te mettent à peu près à sa hauteur. tu le dévisages encore, et tu te détournes en souriant, sans pour autant bouger de ta place.

« pourquoi ce regard sur moi si elle est aussi sublime que vous le prétendez ? » qu’elle te répond, la biche. Pourquoi ? Parce que cette fille, Andrea, était une chimère et que ces mots étaient en fait pour elle, rien que pour Jules. Parce que tu la trouvais sublime, qu’elle te rendait dingue et que tu avais une irrésistible envie de l’embrasser et de la baiser dans ce putain d’ascenseur. D’ailleurs, si elle continuait à te regarder comme ça t’allais probablement finir par céder. Mais la biche après avoir tenu tête au loup finit par s’esquiver. Elle te prive de son regard, le sourire aux lèvres. C’est là que dans une pulsion tu la pousse brusquement contre la paroi de l’ascenseur et attrapes ses poignets que t’enserres dans l’étau de tes mains, avant de relever ses bras au dessus de sa tête tout en pressant ton corps contre le sien. Tu plantes tes iris incandescentes dans les siennes et feins de venir l’embrasser mais t’arrêtes au dernier moment frôlant uniquement ses lèvres. C’est là que le loup il se prend à son propre jeu. Tu te fais violence pour mater ton envie brûlante- dévorante même-de posséder ses lèvres. Tu réussis et la lâche brusquement, te détournant d’elle, dissimulant ton envie et ta frustration sous un petit rictus narquois bien en relief. T’es sournoisement pris d’une envie sadique alors tu lui sors : « Pour t'répondre, c’est parce que j’ai qu'toi sous la main. » Tu savais pas trop pourquoi mais t’avais envie de l’atteindre, de la blesser dans son orgueil. T’espérais l’entendre t’insulter et de voir un de ces regards qui voulaient dire : "T’es qu’un enculé." Parce que tu les aimais "ses" regards sombres et assassins. Tu les aimais.