Tu t'es fait entraîner ici par des potes, ça fait pas hyper longtemps que t'es de retour à Bristol et t'as pas eu besoin de prévenir personne, la nouvelle semble s'être répendu comme une traînée de poudre, mais bon t'es pas mécontente pour autant t'avais terriblement hâte de les revoir. L'un de tes potes te propose de te rendre dans l'un des quartiers riches de la ville pour assister à ce que l'on appelle une course de rue. Adorant l'adrénaline et les voitures, tu ne peux qu'accepter la proposition et vous, vous rendez sur place. Lorsque vous arrivez sur les lieux, l'ambiance est déjà euphorique on peut entendre le vrombissement des moteurs et un brouhaha de frénésie. T'affiches un large sourire ayant l'impression de te voir dans un remake de fast and furious. Ton pote te prend par la main et t'entraîne vers votre petit groupe où vous discutez sagement autour d'une voiture modifiée. « Alors la nomade? T'es rentrée pour de bon?» Te demande l'un d'eux, t'affiches un petit sourire en coin et t'hausses les épaules en répondant simplement; « J'en sais rien..» Puis t'ajoutes avec un sourire moqueur; « Peut-être que si tu me fais faire un tour de bagnole, je vais me décider à rester.» Des éclats de rire et des sifflements se font entendre, et soudainement tu relèves les yeux en entendant le vrombissement des moteurs et l'un de tes potes t'annonce qu'une course va bientôt démarrer et qu'il serait mieux que vous, vous asseyez dans le semblant de gradin pour mieux voir. T'acquiesses et vous, vous y rendez. Et voilà, qu'une demoiselle apparaît au milieu de la piste avec un drapeau annonçant ainsi le départ pour les deux courreurs. T'observes la course attentivement et tu ne te gênes pas pour crier signifiant tes encouragements et l'idée de te retrouver sur cette piste te traverse l'esprit. T'as toujours adorée la sensation d'adrénaline. Du coup, tu te penches vers ton pote et tu lui demandes; « Tu penses que je pourrais tenter le coup?» Il fronce les sourcils et te dévisage, puis un sourire apparaît sur son visage et il acquiesse en disant; « Ouais, pourquoi pas. T'auras qu'à demander à Jack s'il veut te prêter sa bagnole, pour la prochaine course. Tu dois d'abord t'assurer d'avoir quelqu'un contre qui courser aussi.» Tu souris et demande; « Pourquoi pas toi?» Il secoue la tête en regardant la piste et déclare; « Non, c'est pour les malades ça pas pour moi.» Ouais voilà ce que t'es, une grande malade et heureusement tu t'assumes. Tu demeures là à regarder le restant de la course et aussitôt que celle-ci est terminée ton pote te prend par la main et s'empresse de retourner voir votre bande de tout à l'heure. Puis, il gueule;  «Max veut courser, tu lui passes ta bagnole?» Les regards se rivent sur toi et tu souris timidement faisant comprendre que t'es sérieuse, et le proprio de la bagnole s'approche de toi en disant; « Ouais d'accord, par contre je te conseille d'y aller au prochain tour.» Tu fronces les sourcils et demandes; « Pourquoi ça?» Ce dernier te désignes une bagnole au loin et l'homme qui se trouve appuyé dessus et il dit; « Parce que là, c'est Benzaqén... Je l'ai déjà vu courser et c'est un vrai malade.» Tes yeux demeurent fixer un instant sur l'homme en question, et tu souris fière en disant; « Ça tombe bien, j'adore le challenge!» Sans gêne, tu lui voles le chapeau de cowboy qu'il a sur la tête et tu te le mets sur la tête et tu déclares; «Ouais, d'accord je me présenterai pour la prochaine course alors...» T'hausses les épaules et tu souris pour aller ensuite te poster sur le bord de la route et regarder la course, tes yeux se posent discrètement sur ce fameux Benzaqén et finalement les moteurs grondent, symbole que chacun se défient et la fille au drapeau annonce le départ. Tes potes viennent te rejoindre et vous regardez la course, ceux-ci discutent légèrement alors que toi, tu demeures concentrée sur cette fameuse course. Tu remarques que ton pote avait raison, Benzaqén ne se laisse pas intimider par les autres et impose aisément sa place. Bientôt, la course se termine et l'inconnu termine en tête et évidemment les gens sifflent et l'applaudissent. À peine est-il sorti de sa bagnole qu'un regroupement de gens se forme autour de lui. « Il est doué...» dis-tu à tes potes, ces derniers rigolent et ton pote te demande si tu as toujours envie de le défier. Tu ricanes et tires la langue en finissant par approuver d'un signe de tête. Ton pote secoue la tête en te massant les épaules et vous décidez de retourner près de la voiture de Jack, évidemment il faut peu de temps avant que ton désir de participer à une course fasse le bouche à oreilles et finisse par parvenir aux oreilles du principal intéressé.

Tes là, autour de cette voiture avec tes potes. L'un deux, t'as parlée de Benzaqén et tu l'as vue à l'oeuvre, il ne semble avoir aucune pitié pour ses adversaires et ça donne presque le frisson. Mais bon, toi t'as cette folle envie de le défier de faire partie de la prochaine course, tu l'as observée discrètement et même alors qu'il était à plusieurs pas de toi, tu sentais l'influence et la notorité qu'il dégage. Après un temps, tu finis par faire abstraction de lui et tu continues de discuter avec tes potes ayant du temps à rattraper. Soudainement, les discussions auquelles, tu fais partie cessent et les regards de tes potes se posent sur Benzaqén qui s'arrête à ta hauteur et s'adresse à toi, tu finis par relever les yeux vers lui et tu remarques son sourire remplis d'arrogance et tu demeure de marbre, vous vous regardez intensément alors que tes prunelles pâles se fondent dans les siennes qui sont sombres avec une lueur étrange qui y traverse; « Les nouvelles vont vite.» Lances-tu avec assurance, c'est plutôt étrange ce qui se passe en ce moment, parce qu'habituellement t'es douce et souriante et là du coup, c'est comme si tu tentais d'être impénétrable comme s'il déteignait sur toi, comme si tu refusais de flancher aussi facilement. Tu peux sentir le regard de tes potes sur vous deux appréhendant probablement la suite des événements. Tu t'humectes les lèvres et tu entres tes doigts dans chaque côté de ton jeans délavé dans les poches avant et tu dis; « Je t'ai vue courser tout à l'heure, c'était pas mal...» Étrangement, t'as cet instinct joueur une chose que tu n'as pas nécessairement habituellement. Un silence s'installe entre vous deux et tu demandes simplement; « Alors t'es partant ou pas?» Tu peux sentir la pression du regard de ton meilleur pote dans ton dos, celui qui a décidé de t'amener ici. Il doit ce dire qu'il aurait peut-être mieux fait de te laisser chez toi, lorsqu'il te voit agir de la sorte. T'appréhendes qu'il refuse ta proposition ne désirant probablement pas se mesurer à une amateur comme toi. Mais bon, au pire tu te dis tant pis hein? Au moins t'aurais essayer et puis de toute façon rien ne t'empêche de courser même si lui ne s'y trouve pas.

C'est comme une décharge électrique alors qu'il pose ses prunelles foncées dans les tiennes. Toi, Maxime la nomade, la bohème, t'as osée aborder un mec qui semble être respecté de tous ici, tu l'as même défiée en lui proposant de courser contre toi dans son bolide. Étrangement, il ne semble pas vouloir prendre la fuite devant le fait que tu oses prendre les devants au contraire ça semble lui plaire. Même qu'il lâche un rire devant ta proposition en tirant sur sa clope de façon décontractée, le fait qu'il soit aussi décontracte te déstabilise un peu, mais tu gardes cette assurance jouant ce rôle jusqu'au bout et de toute façon ce n'est pas totalement un rôle puisque qu'avec les gens qui font partis de ton entourage tu réussis à te montrer pleine d'assurance même avec ton paternel qui justement n'a jamais apprécié que tu sois hors de chantiers battus et que tu oses lui tenir tête. Selon lui, tu es une mauvaise influence pour ta soeur cadette qui se révolte à sa manière. T'aimerais tellement voir sa satisfaction une fois sur son visage lorsqu'il te regarde, voir cette même lueur qu'il accorde à sa soeur aînée. Toi, l'enfant du milieu, la fillette différente ne semble pas avoir réussi à obtenir les bonnes grâces de papa malgré tout tes efforts acharnés et constants pour tenter de gagner son admiration et sa fierté rien à faire. Tu sors de tes songes alors que t'attends quelqu'un crier; « LES KEUFS!» Durant un bref instant, tout semble se figer autour de toi, jusqu'à ce que tu sens une pression sur ton bras et le ton de sa voix qui t'annonce que vous devez bouger. Tu le suis sans te faire prier alors que c'est la folie autour de vous on peut entendre le claquement des portières des bagnoles ou encore le crissement des pneus sur l'asphalte. Bientôt, elle se retrouve à bord de la voiture de Zeev qui comme les autres, n'hésite pas à démarrer en trompe. Ton rythme cardiaque remonte d'un cran lorsque tu entends le bruit des sirènes derrière vous. Tes doigts viennent se cramponner sur ton siège alors que tu jettes un bref regard vers l'arrière pour constater qu'effectivement vous aviez les flics aux fesses.
u.c