bad habit. (gina)

c'est jamais la bonne idée d'aller en boite avec des potes. enfin là, surtout, t'as été obligé de faire le sam, la merde quoi. y a un qu'a vomi sur un mec, t'as du les séparer. mais t'as eu d'la chance. ils ont finis par tous se casser avec une meuf. tu te retrouves seul au bar, un verre vide et un paquet de clope posé devant toi. les joints déjà roulés sont calés dans la poche intérieure ta veste. un dernier de verre et tu te casses, que tu puisses fumer tranquille chez toi. ou pas, si hadès à ramener une meuf t'as pas envie de devoir foutre ta tête sous l'oreiller pour arriver à dormir. t'es encore entrain d'hésiter, devant le troisième verre que tu descends, alors que tu disais que c'était le dernier. tu te vois déjà terminer ta soirée à traîner dans la rue, près des bidons en feu, ou sur un toit. la rue te manque pas, l'impression d'être libre et les nuits à la belle étoile, si. tu tournes la tête un peu au hasard. et puis tu remarques les regards en coin de filles, un peu plus loin. tu détournes les yeux, et finis par descendre ton verre cul sec, sans t'y intéresser plus que ça. c'est sans compter une ombre qui s'approche. la brune de tout à l'heure. canon, qui a tout ce qu'elle veut, sûre de soi, il y a pas de doute la dessus. t'as l'impression d'entendre tous les soupirs déçu autour de toi. t'as l'impression d'avoir touché le gros lot au loto. dommage pour elle. tu dois être le seul mec de la boite qui lui dira non. on fait tous des erreurs.

on est là, on est bien, mais je sais pas vraiment pourquoi. c'est pas mon genre d'endroit. mais esmée m'a dit, ici c'est la folie, alors j'ai répondu : on y va vazy. pour la tenue par contre elle m'a dit de faire sobre. parce que les fréquentations là-bas, c'est pas le top. le chanel je le garde au bras, je le lâche pas. les louboutins on oublie, alors j'ai juste mis des zanotti, un jean slim effet cuir, et une chemise, noire aussi et assez ouverte. on voit la dentelle quoi. tout se passait bien, on buvait, on tapait, on s'régalait. tina a vomis encore, mais ça toujours. sauf que cette fois elle l'a bien fait aux toilettes, ça nous change. d'habitude c'est dans la rue, devant tout le monde. on mate un peu ce qu'il y a se mettre sous la dent, et là esmée me lance un défi. elle me pointe du doigt ce type au bar, une bombe atomique. l'objectif ? le choper et/ou le ramener si affinité il y a. ça fait longtemps que j'me suis pas tapée un noir en plus. et de ce que je me souviens, c'est plutôt pas mal. ils ont toujours la banane, et la grosse. allez, confiante, sûre de moi je vais vers lui, mon verre de rosé à la main. j'essaye de rester droite. bonsoir, j'veux pas te déranger, mais j'ai un service à te demander. tranquille, sans pression, je m'assoie à côté de lui. garder l'équilibre c'est difficile. heureusement, la coco aide un peu. on m'a mise au défi de t'embrasser et il faut que je réussisse mon défi sinon je perds ma réputation, et soit dit en passant je t'aurais embrassé quand même parce que ta bouche elle est divine, donc voilà. d'un coup d'un seul je termine mon verre que je pose fermement sur le comptoir, et droit dans les yeux, je lui sors. alors ! on s'embrasse ?

tu prends le temps de la détailler du regard, la brune qui apparaît devant toi. t'essayes de pas paraître surpris. un pari ? juste s'embrasser ? putain mais faut vous renouveler niveau idées les meufs. faut taper dans l'original. t'avales la fin de ton verre sans pression, la faisant patienter un peu. bouche divine hein ? sourire détendu, mais tu sais qu'elle le pense pas, que c'est qu'un jeu pour elle. une manière de te faire craquer un peu plus vite. elle va être déçue la belle. je suis pas le seul à avoir une bouche divine dans le coin.tes yeux dérapent vers ses lèvres. rouge mat, sans défaut. dommage. que t'es pas l'envie de la mettre dans ton lit. et j'y gagne quoi ? parce que, tu vois, ta pote est beaucoup plus canon. faux. faux. faux. totalement faux. elle est canon la brune, avec sa chemise à moitié ouverte, laissant l'imagination faire son chemin. avec ses airs de prédatrices. elle aurait pu avoir n'importe qui, n'importe qui, et pourtant elle est là. à côté de toi. indifférente au monde autour de vous. tu désignes sa pote d'un hochement de tête. et elle à l'air plus clean que toi, tu tiens à peine debout. tu la pousses un peu, à peine, du bout du doigts. la preuve, elle vacille sur son siège, tu la rattrapes de justesse avant qu'elle ne s'étale sur le sol. avec un sourire non dissimulé, tu laisses ta main glisser le long de son bras, avant de reprendre ta position initiale, verre à la main.

il est beau. mais qu'est-ce qu'il est beau. c'est pas permis d'être aussi beau. pourtant les black c'est rare qu'ils soient beaux. en général ils ont la bouche de donatella versace et un gros nez. des yeux chelous et des dents du tigre préhistorique là. mais ce mec. mama mia, j'en perds mon string. je suis pas le seul à avoir une bouche divine dans le coin. et en plus il fait le modeste. il est trop chou. et j'y gagne quoi ? parce que, tu vois, ta pote est beaucoup plus canon. PARDON ? COMMENT ? oh l'enfoiré. je suis outrée. vexée. en crise. et ça se voit. en plus il ment. elle est gentille esmée mais depuis qu'elle a cassé avec tim, elle a enflé la pauvre. je commence à faire la gueule, à bouder, et il en rajoute une couche : et elle à l'air plus clean que toi, tu tiens à peine debout. ouais bon ça il a pas tellement tord. en même temps cette conne elle me fait passer les shots depuis qu'on est arrivé. j'en peux plus moi. je suis fanée. et il fait quoi ce con là ? à peine il me pousse, genre, doucement, mais pour moi à bloc fort, je tangue en arrière. wow wow wow. heureusement, le mec joue le prince charmant et me rattrape avant que je m'écrase sur le sol. parce que franchement j'aurais pas tenue debout, ah que non. ça y est, il redevient un amour. mon p'tit chocolat chaud. chaud comme la braise. merci mon chouuu. comme si j'étais pas assez chargée, je commande un autre verre. "garçon, un autre verre !" que j'ai dit. sans vraiment dire quoi comme verre. alors dis moi, c'est quoi ton petit nom ? moi c'est gina, gina del sol. gigi pour les intimes. tepu pour les jalouses. je sais que j'ai ce sourire béa sur la gueule. celui qui s'accompagne du plissement des yeux ridicule, parce que tu vois plus rien tellement t'es en bordée.