nous york + wade

mais qu'est-ce que j'ai pas fait franchement. à la base, je devais juste partir toute seule, comme une grande. mais non. il a fallu qu'il se tape l'incruste. de qui je parle ? de wade. si si, t'as bien entendu, je pars à new york voir ma tante, avec wade. me demande pas comment c'est arrivé okay ? je faisais mes valises, il est passé, il m'a cassé les couilles et j'ai cédé. mon dieu, mais je réalise là. ça va partir en couilles, ça va vraiment partir en couilles. il va encore me chercher, c'est obligé. non, c'est l'occasion. c'est le test ultime. pendant ce voyage, rien ne doit se passer. on va voir tata, je vais lui faire visiter la ville, on va sortir, on va s'amuser, ça va être bien. ça va être très bien même. tata a envoyé son jet privé pour le vol. il est énorme. elle me le prête des fois. tata c'est une bourgeoise. elle s'est mariée très jeune avec un requin de la finance, et comme monsieur se tapait les bonnes, elle a commencé à bosser dans la mode, pour ne pas y penser. elle travaille chez marc jacobs maintenant. je l'adore ma tante, quand je vais la voir on fait presque tout ensemble. les boutiques, les restaurants, les soirées. c'est mythique. c'est ma seconde maman. bref. c'est le départ aujourd'hui. une belle journée. le ciel est dégagé, on se croirait au printemps. je me suis pas habillée trop chaud là. un jean, un haut un peu large, fin mais en laine, mes louboutins et mon sac chanel pour le voyage. au pire je me changerai avant d'arriver. à new york il fait moins trente, c'est sous la neige carrément. j'espère qu'on pourra passer. d'ailleurs on va bientôt partir, il est où wade ? je lui avais dit dix heures, il est trop chiant.

T'étais pas censé venir, pas du tout même. Mais sérieux, New York, c'est pas tous les jours qu'on te propose ça. Un voyage gratuit en plus, vu qu'apparemment, la tata de Gina a les moyens. Et puis oui, Gina aussi, ça compte pas mal. Au fond, tu trouves pas forcément ça très cool de te l'être tapé deux trois fois alors que c'est ton frérot qui l'a dénichée. Mais si il s'en fout comme il dit, alors pourquoi ne pas en profiter ? Et puis, non il s'en fout pas. Ça fait beaucoup trop longtemps que tu le connais, au fond il doit bien l'apprécier un peu. Mais merde, tu peux pas la laisser se faire déboîter à New York, pendant que tu pourris à Bristol ! Faut l'accompagner, c'est long un trajet comme ça toute seule. En plus, sa tante a vraiment l'air sympa. Y'a moyen de s'amuser, même si tu sais pas trop comment aborder le sujet. Tu te pointes à l'aéroport à dix heures et demi, tu sais plus trop à quelle heure elle t'a demandé de venir. Dix heures peut-être ? Tant pis, le jet il attendra. Pour l'occasion, tu t'es acheté une jolie petite valise, ça doit être le premier truc utile que t'as pu t'offrir dans ta vie, et puis c'est drôle, avec les roulettes. Après avoir passé tous les papiers à tous les endroits super chiants d'un aéroport, tu rejoins Gina dans le jet, un peu avant onze heures. Gina ? Ahh, t'es là. Mais c'est trop classe ici. Tatie elle se fait pas chier hein. Ça va décoller ? Tu lui lances un sourire un peu con. T'es comme un gamin, c'est ton premier vol, et puis dans un avion comme celui-là, y'a de quoi être excité. T'oses même pas t'asseoir, tellement le moindre coussin a l'air de coûter trois fois le prix de ta petite valise à roulettes. Tu regardes partout autour de toi. Ça promet.

une heure de retard. une heure. une heure que j'attends. ça fait deux verres de champagnes que je bois, un de plus et je suis fraîche. il va être mac le vol. je m'attendais à quoi aussi. et je suis sûre il va arriver, sans pression, avec son sourire comme si c'était normal. j'ai horreur d'attendre. oui c'est un jet, donc en vrai on s'en bat les couilles de quand on part, on fait ce qu'on veut, mais quand même. question de respect. je feuillette vogue pour la deuxième fois, quand wade monte à bord, exactement comme je l'avais dit. gina ? ahh, t'es là. mais c'est trop classe ici. tatie elle se fait pas chier hein. ça va décoller ? je me lève direct, enragée. on est pas encore parti que déjà il me met en crise. ça promet. heureusement c'est qu'une semaine. oui on va décoller, ça fait même déjà une heure qu'on aurait dû décollé. tu foutais quoi ? le steward ferme la porte d'embarquement et rejoint la cabine du pilote pour lui dire de décoller. attache-toi allez. on dirait il a jamais pris l'avion. monsieur regarde partout autour de lui. on est pas au musée frère, c'est un jet.

quelques minutes plus tard, ça y est, on est lancé. l'avion est dans les airs, on survole bristol qui devient de plus en plus petite à travers le hublot. le steward de ma tante revient nous apporter du champagne, deux petites bouteilles d'eau et une omelette en déjeuner, avec un peu de salade. il est midi maintenant, j'ai trop la dalle. wade et moi on est assis l'un en face de l'autre. attachés à nos sièges. faut que je te briefe sur ma tante okay ? elle s'appelle nancy. en vrai c'est nacia mais ça faisait pas assez américaine alors elle a changé. ne l'appelles jamais madame, et jamais nacia, JA-MAIS. faudra pas faire le con, tu parles bien, t'es poli tout ça. c'est un peu le genre bourgeoise. elle habite un penthouse de l'upper east side. avant elle y vivait avec mon oncle mais ils divorcent donc on sera seuls avec elle. après quelques bouchés, je bois un peu d'eau, et continue de raconter la petite histoire de tatie nancy. elle travaille chez marc jacobs. d'ailleurs on est invité à une soirée alors on ira t'acheter des fringues, genre une chemise ou quoi. je sens déjà qu'il va gueuler. les chemises, c'est pas le style de wade, voir pas du tout le style de wade. mais il a pas le choix là. c'est pas en boite qu'on va sortir. bon oui on sortira mais pas que. et même quand on ira au resto avec ma tante. faudra être classe. mon dieu, elle va croire que j'me le tape, je la vois déjà me regarder avec son air. son rêve c'est de me voir en couple. à chaque fois elle essaye de me caser. tout le temps à me présenter des types. mais sinon elle est cool tu verras. une fois je me suis pris une bordée avec elle, comme c'était drôle. elle a tapé et tout. je rigole en repensant à ma tante, complètement pétée, qui essaye de draguer le portier de l'immeuble.

Tu t'assois confortablement dans un petit siège à côté de Gina, un des trucs les plus moelleux dans lesquels t'ais jamais posé ton cul. T'inquiète, j'suis là. Elle aurait pas été capable de te laisser en plan à l'aéroport, quand même, si ? Quoique, tu devais plus être un boulet qu'autre chose. Tu t'attaches et croise les bras, espérant que le trajet ne sera pas trop long. T'es pas patient, et sept heures à rien foutre, tu peux vite mal le prendre. La première heure passe relativement vite, et un petit repas arrive. Tu manges lentement, parce que pour toi, cette sensation aérienne c'est plutôt nouveau, et pour tout dire, t'aimes pas forcément ça. Mais tu dis rien, t'as pas envie de te plaindre maintenant sérieux. Avec les jours qui t'attendent, c'est pas le moment. Gina commence à t'expliquer un peu tout ce qu'il faut savoir sur sa tante, et franchement, ça a pas l'air mal, financièrement parlant. Non, t'es pas là pour ça non plus, mais c'est cool quand même. Tout va bien, tout paraît idéal jusqu'à la mention de la chemise. Ah ouais, je vois le genre. Non mais c'est bien les chemises tu sais, je me souviens pas en avoir déjà mis, mais ça me donnera un style un peu sérieux, tu trouveras ça drôle sur moi. Parce que tout ce qui fait sérieux ça me va pas, enfin bon j'verrai bien. T'essayes de te rassurer toi-même en fait, c'est plutôt ça le truc. T'as un peu peur, bon déjà tu vas essayer de pas gaffer avec tatie, ça serait pas cool pour Gina, ni pour toi d'ailleurs. Pour la politesse et tout ça, tu sais à peu près à quoi ça ressemble, reste plus qu'à mettre en pratique. Tu respires un grand coup, c'est un peu stressant, finalement. Et puis t'es pas du genre à être stressé, donc bon. Faudrait pas qu'elle te prenne pour son copain non plus, t'es encore bien loin de ça. C'est toujours cool les bordées en famille t'façon, crois-moi je connais... Tu souris en pensant à toute la merde que t'as pu faire avec tes frères, tes cousins et tout le bordel. Sinon, ça fait qu'une heure et demi que l'avion a décollé, et t'as l'impression d'être là depuis trois jours. Ton portable est mort, pratique, et bien que le jet n'ait pas l'air de beaucoup bouger, manger est l'une des dernières choses que t'aurais envie de faire. Bref, tu commences à t'imaginer un petit portrait de la tante de Gina, et tout ça n'a pas l'air si mal. Mais tu veux être sûr de quelque chose. Dis moi, t'es certaine de vouloir me laisser tout seul pour dormir ? Quand je suis pas chez moi, j'ai peur, la nuit...

il a pas l'air d'avoir très faim. c'est pas mon cas. je lui ai fait sa fête à mon omelette. wade a pas l'air à l'aise en plus. je sais pas si c'est la première fois qu'il prend l'avion. non quand même. il a déjà du voyagé. mais je pense que dans un jet, c'est une première. moi je ne compte plus. je le prends tellement l'avion que j'ai même plus l'impression de quitter le sol. non vraiment. ah ouais, je vois le genre. non mais c'est bien les chemises tu sais, je me souviens pas en avoir déjà mis, mais ça me donnera un style un peu sérieux, tu trouveras ça drôle sur moi. parce que tout ce qui fait sérieux ça me va pas, enfin bon j'verrai bien. mais c'est qu'il est prêt à faire des efforts. alors là, je suis choquée. je m'attendais à un caprice de petit bébé. il fait genre ça le dérange pas, mais je sais que ça lui plaît pas. c'est mignon. et rien que l'idée de le voir en costume, ça me fait sourire. je reprends une gorgée d'eau et je m'affale dans mon siège, en le regardant, fixement. il va découvrir la big apple grâce à moi. il va entrer dans mon monde le p'tit rodgers. ça va lui faire tout drôle. c'est toujours cool les bordées en famille t'façon, crois-moi je connais... tu m'étonnes qu'il connaisse. les rodgers c'est tous des fêtards. même le père c'est quelqu'un apparemment. enfin d'après ce que m'a dit chuck. Pour faire passer le temps, je ressors le vogue et je le lis cette fois. parce que vogue, c'est pas que des images, c'est aussi des lettres et parfois des chiffres. dis moi, t'es certaine de vouloir me laisser tout seul pour dormir ? quand je suis pas chez moi, j'ai peur, la nuit... ça fait à peine une heure qu'on est partie, et il essaye déjà de me choper. trop prévisible. rien ne l'arrête c'est dingue. j'étouffe un rire, plongée dans les pages du magazine. on verra wade, on verra. et j'affiche ce sourire en coin qui veut tout dire, mais en vrai, je le ballade. c'est hors de question. on l'a fait deux fois déjà. et c'était deux fois de trop.

c'était long, vraiment très long. j'ai dormi un peu pendant le trajet, mais nous voilà à jfk. wade est comme un petit gros dans un magasin de bonbons. il est en mode dora l'exploratrice. c'est sûr c'est pas bristol. ça doit le changer. on prend quelques photos, on se fait un macdo et une voiture nous emmène chez tata. sur la route, il n'a pas quitté la vitre. pas une minute. il a regardé les gens dans les rues, les buildings sans fin. perso j'y fais même plus attention. j'ai trop l'habitude de new york. plus rien ne me surprend. on arrive enfin dans l'immeuble et c'est déjà l'heure des présentations. tata nous accueille en tailleur chanel, noir et blanc, coiffure distinguée et grand sourire aux lèvres. je saute de joie, ça fait trop longtemps. trésor dans mes bras ! c'est le plus gros câlin du monde qu'on se fait, devant wade qui attend, un peu gêné surement. tata, je te présente wade, c'est un ami de bristol. il a jamais vu new york alors je me suis dit que c'était l'occasion. ma tante l'examine de bas en haut. je sais pas vraiment si elle va le trouver à son goût. puis, je lui ai jamais vraiment présenté grand monde. enfin pas de mecs en tout cas. oh mais tu as bien fait voyons, on s'ennuie tellement ici depuis que bradford ne court plus après les domestiques. et ça, wade n'avait vraiment pas besoin de le savoir. mais elle est comme ça nancy, surtout depuis que brad l'a quitté. elle balance tout ce qui lui passe par la tête. soyez le bienvenue wade, je laisse le soin à gina de vous montrer votre chambre, je dois m'éclipser, mes amies m'attendant pour dîner ! elle lui serre la main, et prend l'ascenseur qui est dans l'entrée. alors, comment tu la trouves ? s'il me dit bonne, je lui coupe la langue. mais c'est vrai qu'elle est belle ma tante. elle est jeune encore. trente-huit ans ça va. et pas un seul coup de bistouris. pour l'instant.

Et pourtant, t'as déjà pris l'avion. Mais t'es quand même très content d'en avoir fini, et c'est plus qu'un soulagement lorsqu'il se pose à l'aéroport. D'ailleurs, c'est blindé, tu sais plus trop bien où tu vas à cause du décalage horaire, et tu bouscules plusieurs personnes. T'es comme un fou devant les magasins de souvenirs, t'as déjà envie de tout acheter. Bon, t'as quand même un budget plus que limité, ça va être compliqué de satisfaire toutes tes envies. Et même si elle pourrait pas te le refuser, au fond, ça te ferait un peu chier d'avoir à demander de l'argent à Gina. Tu regardes partout autour de toi, c'est beau, ça change, tu te sens bien. Ce séjour s'annonce bien, vraiment. Le macdo te rassasie un peu, la bouffe dans l'avion c'est décidément pas ton truc. Une voiture vous emmène alors chez sa tante. Tu gardes la tête collée contre la vitre, sans rien dire. C'est étrange. Tout paraît surdimensionné, les gens sont tous pressés, et putain, qu'est-ce qu'il fait froid. Mais c'est sublime, et juste pour ça, t'es content d'avoir insisté pour venir. New York quoi, ça claque. Vous vous rapprochez un peu de l'immeuble et rentrez, c'est déjà beau de l'extérieur, et puis c'est immense, comme tout le reste. Une femme vous accueille, ah ça y est, la voilà. Exactement comme tu l'imaginais. Peut-être un peu plus jeune, mais c'est pas un problème pour toi. Tu te retrouves planté devant elles, attendant la fin du câlin pour la saluer. Elle paraît super sympa, vraiment. Tu as à peine le temps de la remercier pour la chambre qu'elle s'enfuit rejoindre ses amis. Ça vous fait une soirée à deux, déjà. Ce n'est pas pour te déplaire, au contraire. Mais franchement, tu te vois mal passer la semaine à dormir seul dans une grande chambre. Enfin bref, tu t'attends à rien venant d'elle, si ce n'est un miracle. En soupirant discrètement, tu poses ta valise dans l'ascenseur pour attendre. Comment je la trouve ? Ecoute, elle a l'air cool ta tante. Super cool. Aussi jolie que sa nièce. Tu souris en te mordant la lèvre. C'est tout sauf ton genre, de faire des compliments. Mais étrangement, t'en as envie, parce que c'est vrai qu'elle a été sympa Gina. Arrivé à l'étage, tu pousses la porte d'entrée que Gina t'indique, et reste planté là, bouche bée. C'est parfait, t'as jamais vu rien de pareil. Ça pue le luxe. Et dire que tu vas profiter de ça. Tu lui lance un grand sourire et commence à rire doucement. Putain. Sérieux ? Malgré le trajet en voiture qui t'a un peu reposé, tu vas t'affaler dans l'immense canapé en cuir et passe une main sur ton visage. T'arrives toujours pas à comprendre pourquoi elle a accepté de te prendre. Ouais, bon, tu l'as quasiment harcelée. Mais quand même, c'est plus qu'un petit cadeau. Tu te lèves de ton canapé et marche un peu, regardant chaque moindre détail. Et puis la vue. Sur New York, waou. Elle a pas choisi le plus pauvre, tatie ! Tu te tournes rapidement vers Gina. Tu sais où est ma chambre ? T'en peux plus de sourire comme un gamin, mais c'est plus fort que toi, tout ça t'émerveille.

tata nous a fait un passage éclair, mais elle est toujours dans le speed, h24, 7/7. ce soir je suppose qu'on est que tous les deux. mais j'ai pas trop envie de rester à la maison, j'veux sortir. new york m'a trop manqué sérieux et même si on se les gèle, on peut trouver un moyen de se déplacer jusqu'à une soirée. comment je la trouve ? écoute, elle a l'air cool ta tante. super cool. aussi jolie que sa nièce. monsieur me lèche les bottes et je souris en le regardant, les bras croisés pendant qu'il s'émerveille pour la deuxième fois. le penthouse de nancy, c'est quelque chose. il est immense, ouvert sur la ville, avec une vue imprenable sur central park. putain. sérieux ? il me fait trop rire. j'vois bien qu'il est content, heureux presque. j'adore faire plaisir aux gens comme ça, j'sais pas, je me sens bien après. wade visite un peu, pépère et se jette sur le grand canapé. moi je reste là, debout, à le regarder s'émerveiller sur tout. c'est sûr qu'il doit pas avoir l'habitude des appartements comme celui-là. pour le coup, je regrette un peu moins de l'avoir amené avec moi. vu comme ça lui fait plaisir. tu sais où est ma chambre ? ah oui sa chambre, là aussi il va craquer. viens, elle a dû préparer la chambre d'ami sûrement. je laisse mes affaires dans l'entrée avant de traîner wade à l'étage. il n'y en a que deux, en bas c'est le salon, la salle à manger, la cuisine, la salle de sport et la terasse, avec piscine et jacuzzi. et en haut c'est les chambres, le dressing de ma tante (ouais il prend une pièce) et les salles de bains. on monte les escaliers, on passe dans le couloir. ils ont changé la déco ? c'est tout moderne maintenant, tout design. et on arrive enfin dans la chambre que wade va occuper, tout seul. j'entre et je lui fais un petit speech d'agent immobilier. alors voilà ta chambre. la salle de bain est là, douche avec jet massant tout ça, t'as une baignoire pour les bains aussi si tu veux. la porte là c'est les toilettes. les portes coulissantes, c'est l'armoire, pour mettre tes affaires. après la télécommande de la clim est dans le tiroir de la boîte de nuit, avec la télécommande de l'écran plat et du câble satellite. c'est bon ? comment j'ai vendu le truc, une vraie pro. il va devenir fou, mais j'attends pas trop sa réaction. je lui tapotte l'épaule en disant : je te laisse, j'vais prendre une douche. et je rejoins ma chambre pour me laver. après sept heures de vol, ça peut pas faire de mal.

sortie du bain, je me sèche en vitesse et m'entoure d'une serviette. je m'allume une clope et check un peu mon portable. instagram, facebook, twitter, mes mails et je vois une notification : nouvel article du barman. " les gens pour qui tu pourrais te prendre une balle sont souvent ceux qui se trouvent derrière la gâchette. " ooookay. j'comprends pas trop le titre, mais passons. en tirant quelques taffes je lis le contenu. ça parle sur tout le monde c'est impressionnant. comment ce type fait pour savoir tout ces trucs c'est dingue ? kenny, cèzanne, sydney, d'ailleurs pour l'histoire avec brandon j'savais même pas. Bref, je passe le reste parce que les autres je m'en fous et je tombe sur cette phrase. " aperçus en direct de la maison familiale des rodgers, gina et wade ". error 404. c'est le bug informatique. je me tétanise. la suite est encore pire parce qu'elle raconte tout. absolument tout. sur kenny aussi putain. mais c'est pas vrai, c'est pas vrai ? pire c'est pas tout ! j'apprends que cézanne a une copine, non mais foutage de gueule ? il fricote avec louve je sais pas qui, il m'a rien dit l'enfoiré. je pète un plomb, j'ai le démon. en vingt secondes j'atterris dans la chambre de wade. il est tranquille, sans pression, sur le lit en train de savourer le luxe. et je plante mon iphone sous son nez. IL SAIT TOUT ! comment il a pu savoir qu'on avait baisé ? on est où là dans gossip girl ? non mais j'hallucine, c'est un fatigué ce type faut l'arrêter ! je suis en crise là. et en serviette devant lui mais m'en bas les couilles. c'est la merde. la grosse merde. j'suis même pas à brisol pour m'expliquer avec andy. mon dieu, mais il va penser quoi ? c'est pas vrai mais j'sais vraiment trop conne. j'avais dit stop les conneries putain. il lit cette merde ton frère ? j'aurais dû lui dire moi fait chier putain. je fais les cent pas dans la pièce, les mains sur le visage. c'est un cauchemar, c'est pas possible.