de retour mon amour + andy

comment c'était ? c'était magique. les caraïbes mon frère, c'est l'paradis. la havane, punta cana, ocho rios, negril. j'ai tout fait ou presque. là-bas, j'ai fumé, j'ai dansé, j'ai mangé, j'ai baisé aussi. j'me suis régalée. mon dieu c'était, les meilleures vacances de ma vie. une escapade de folie. non, je ne regrette rien. oui, je suis partie comme une voleuse. j'ai laissé des gens derrière, des gens qui comptaient. je pense à chaton. je l'ai un peu abandonné, lui et nikki, chuck, zeus et les autres. mais j'aime pas les adieux. oui, je dis bien adieux, parce qu'à la base, je comptais pas revenir à bristol. j'ai vendu l'appart', la voiture, et j'ai fait mes valises. sauf que quand la folie douce des caraïbes fut finite, je n'avais qu'une envie, les retrouver. tous. mais surtout un en particulier. mon chaton, mon kiki, mon andy. il m'a manqué. trop. on partageait un truc spécial, un truc de dingue que j'avais jamais partagé avec quelqu'un d'autre avant. il me manque, terriblement. je veux rire avec lui, fumer, déconner, renouer avec mon mien, mon lapin. je suis arrivée ça fait deux jours. je sais où il habite, lui et la bande et j'espère vraiment qu'il sera ouf de me voir. je suis un peu nerveuse, mais surtout je le montre pas. belle pour l'occasion. en mode hiver, mais jamais trop couverte. toujours à poile comme dirait certains. ma foi, j'ai le sang chaud, c'est rare que j'ai très froid. dans mon fond intérieur, j'aimerais trop qu'il soit seul à la maison. qu'il y ait pas les autres. juste lui. pour qu'on se retrouve, dans l'intimité. oh ça va hein, non j'pense pas qu'à son cul (qui soit dit en passant est à croquer) tout son être m'a manqué, lui, et son corps. le tout quoi. et je vis ce moment fatidique où je toque à la porte et où il vient m'ouvrir. comme si on s'était vu la veille, je souris et lui adresse un : salut. simple. presque innocent. mais qui cache tellement de sentiments.

Bordel de merde, sans trop comprendre comment avait débuté ta soirée, tu te retrouves là, assis sur une chaise en plastique dans le jardin, autour de la piscine, des gens parlent, rigolent, fument, picolent. T'as jamais compris comment vos apéros finissaient toujours en grosse soirée à la baraque. Pour une fois, t'es pas d'humeur à faire la fête, t'es pas motivé à sauter de partout, à sauter sur tout le monde, à sauter quelques blondes. Putain, t'as une pouf sur les genoux, elle se frotte à toi comme toutes les autres. T'aurais juste voulu rester avec la bande, personne d'autre. Comme une femme en manque d'amour, en manque de douceur, elle passe ses bras autour de ton cou et c'est limite par automatisme que tes bras se lient à sa taille. Mais toi, t'es pas doux sérieux, t'en as rien à foutre d'elle, au mieux elle t'apportera un peu de plaisir et un numéro en plus dans ton répertoire quand t'en auras besoin. Au pire, elle te collera, s'attachera et tu lui briseras le cœur. T'as les jambes engourdies, elle est pas légère la mégère. Tu vois Adam qui se fout de ta gueule, pas très loin. Sans réfléchir, tu la dégages amicalement, te lèves, puis fourrent tes mains dans ta poche en avançant dans la pénombre, faisant croire que tu retournais chercher une bouteille à l'intérieur. Mais là, t'entends la porte qui sonne. Machinalement, tu vas ouvrir en trainant des pieds, persuadé que personne ne bougerait pour ouvrir aux retardataires. Il y a cette ombre, juste devant toi, plus petite que toi, tu plisses les yeux. Sans aucun doute, c'est elle. Gina. Ta Gina. Pour le moment, t'as aucune réaction, t'as juste l'impression d'halluciner. T'avais vaguement entendu Chuck qui poussait des cris en matant le compte instagram de l'espagnole. Évidemment, t'avais comme si ça ne t'intéressait pas, comme si tu voulais rien savoir de cette histoire. Elle t'a abandonné. Tu fronces les sourcils à son petit salut. C'est la première fois que quelqu'un t'abandonne, en fait. Le rôle du connard, c'est toi qui le tient en temps normal. « Salut. » Tu finis par lâcher, de la même manière qu'elle. Puis tu la regardes de haut en bas, sans te cacher, partagé entre l'envie de lui hurler dessus en lui balançant ton verre à la gueule et l'envie de la prendre dans tes bras et de lui arracher toutes ses fringues pour finir la soirée avec elle. « On t'a jamais dit de dire au revoir avant de partir ? » Sans plus attendre, tu fais un pas sur le côté pour la laisser entrer à l'intérieur, fermant directement après elle.
 

oh, mon chaton. toujours aussi beau. toujours aussi sexy. toujours aussi.. je craque. je rougies même. je me mords la babine. avant de venir. j'espérais un accueil de folie. j'pensais qu'il me sauterait dans les bras, qu'il hurlerait mon nom, me ferait tournoyer dans les airs et tout et tout. mais non. j'ai droit qu'à un regard louche et un : salut. bon beh voilà, j'ai ma réponse. il l'a mal pris. si encore c'était que ça. le petit salut, mais non. il me fait carrément un reproche. on t'a jamais dit de dire au revoir avant de partir ? là j'me sens mal. je pensais pouvoir y arriver, avec le sourire et tout mais non. il me fait culpabiliser. pourtant, j'avais de bonnes raisons de partir. c'est nécessaire, mais ça, j'peux pas lui dire. j'entends alors de la musique, des rires. certaines choses ne changent jamais apparemment. les apéros finissent toujours par dégénérer ici. andy finit toujours par dégénérer. c'est une vraie pile électrique ce mec, comme moi. et quand on se branche, c'est explosif. tu piges ,  alors je comprends pas cet accueil. j'essaye même d'éviter le sujet. encore un apéro qui part en couille ? sans pression, je jete un oeil à la décoration. ça n'a pas changé. tout est pareil. presque en ruine et mal rangé. je m'y ferais jamais. mon attention se retourne sur andy joli, qui se tient droit, les bras croisés à me fixer. je lui souris et m'avance pour le prendre dans mes bras. que je me blottis fort contre lui. au risque de l'étouffer même. uhmm, comme ça m'avait manqué.. la sensation de son corps contre le mien. le sentir tout proche. sentir son odeur. ses muscles. ça me procure tellement de plaisir. (et il ne m'a encore rien fait, AH) ce sera facile je pense, de me faire pardonner. il m'aime trop pour ça. et je suis revenue le voir. c'est pas comme si j'étais partie pour toute la vie. c'était juste un mois. bon allez un mois et deux semaines, ça va c'est rien. faut pas exagérer. et je le redis, j'en avais besoin. sinon ça aurait été trop compliqué. tu m'en veux ? dis-je, en le regardant dans les yeux, faisant ma petite moue, presque je joue la pitié.

C'est bon, c'est officiellement terminé : tu ne chercheras plus jamais à comprendre les nanas. Elles sont trop compliquées pour toi. T'as l'impression d'être face à un fantôme quand tu trouves Gina derrière la porte. Fidèle à elle même, jolie en toutes circonstances. C'est limite si tu la trouverais baisable avec un sac poubelle sur la gueule. « Encore et toujours. Rien n'a changé ici. » Tu refermes la porte d'entrée une fois qu'elle est rentrée à l'intérieur et vous vous trouvez quasi dans le noir. Toutes les lumières sont allumées dans le jardin, près de la piscine. À l'intérieur, c'est plutôt sombre. Égoïstement, t'as pas envie d'alarmer les autres que ton chaton est de retour, t'as juste envie de la garder pour toi tout seul encore quelques instants. « Je pensais pas qu'un sms, ça coutait aussi cher pour quelqu'un comme toi, Gina. » Un sms, un seul. Ou même un message sur facebook. T'avais attendu, les premiers jours. T'avais espéré puis t'avais vite compris que tu ne recevrais rien. Alors t'as arrêté d'attendre comme un con et tu t'es mis en tête que cette fille appartenait maintenant au passé. Mais tu finis par céder quand elle enroule ses petits bras autour de toi. Toi qui voulait être froid et distant pour lui faire comprendre qu'elle a merdé, tu te retrouvais à glisser ton bras autour de sa nuque pour la coller contre toi. Tu caresses ses cheveux d'un geste tendre, ce qui est plutôt rare venant de toi, bourrin avec les filles, sans aucune délicatesse. « Non. Sauf si tu me dis que t'as rencontré un Caribéen plus doué que moi au pieu. » En fait, tu n'arrivais pas à lui faire la gueule trop longtemps, parce que même si tu voulais pas te l'avouer, elle t'avait manqué. Tu souris à ta vanne à deux balles en reculant pour pouvoir la regarder. Ses yeux, son petit minois, son air qui te donnait envie de la croquer. « Je te sers à boire et on monte dans ma chambre ou tu préfères fêter ton retour dans le jardin ? » Il était évident que beaucoup d'invités gueuleraient à pleins poumons en la voyant revenir, ils la tireraient par le bras pour l'encourager à se bourrer la gueule en moins de vingt minutes. Tu marches alors discrètement vers la cuisine pour choper une bouteille à moitié vide, un paquet de clopes et tu commences à grimper les escaliers qui menaient à l'étage. En vérité, tu n'attendais pas vraiment de réponse. Tu la connaissais déjà.
 

je le savais. il pouvait pas me repousser. c'était juste pas possible. c'est mon chaton, c'est mon andy. on est ce qu'on est l'un pour l'autre. et il n'a jamais pu rester fâcher longtemps. en fait, on s'est jamais vraiment disputer. on a toujours été sur la même longueur d'onde tous les deux. c'est notre première " embrouille " si on peut dire. mon mignon me serre fort contre lui et je me sens toute chose, à l'abri, au chaud. non. sauf si tu me dis que t'as rencontré un caribéen plus doué que moi au pieu. je le regardes, joueuse, et lui balance à la gueule. beh en fait j'en ai pas rencontré qu'un, mais j'suis sûre tu peux tous me les faire oublier. de là on se sépare et il m'admire carrément. ça me fait rougir. je joue la vierge effarouchée, toute timide, en le fixant à moitié. je te sers à boire et on monte dans ma chambre ou tu préfères fêter ton retour dans le jardin ? andy passe par là cuisine et prend ce qu'il faut, avant de directement monter là-haut. parce qu'il sait. il sait ce que je veux. il sait pourquoi je suis là ce soir. c'est que pour lui, pas pour les autres. je veux me retrouver seule avec mon chaton, mon chaton qui m'a tant manqué. j'attrape ma pochette et me précipite à l'étage. quand j'arrive, monsieur est affalé sur son lit, cigarette en bouche. je m'arrête un instant pour le contempler. ce visage m'a tellement manqué. j'ai des étoiles plein les yeux. je me décide enfin à le rejoindre, nonchalante, je me faufile à ses côtés. en scred, je le prends en photo sur snapchat. mystory, avec un cœur gros comme ça. je délaisse ensuite mon Iphone pour me concentrer sur mon bébé. j'ai vu que vous étiez tous partie au ski, c'était bien ? tranquille, je tape la discute. j'ai du en manquer des trucs, je veux rattraper le temps perdu. en bonne curieuse que je suis, je veux tout savoir. absolument tout. et il a intérêt à me répondre.

« Je n'ai aucun doute là-dessus. » Pour le coup, t'es sûr de toi, et tu sais parfaitement que tu pourrais faire oublier n'importe quel mec, à Gina. Alors t'es rentré dans son jeu, tu lui lances un regard amusé et tu grimpes les escaliers pour qu'elle rejoigne les murs qu'elle connait le mieux, ceux de ta chambre. La bouteille, tu la déposes au pied de ton lit encore défait, preuves d'une nuit torride avec une blonde dont tu ne connaitras jamais le nom. Pendant quelques secondes, tu regardes le beau bordel qui règne et tu te décides enfin à dissimuler les traces en recouvrant ton matelas d'une couverture toute propre. Ensuite, t'ouvres la fenêtre pour laisser pénétrer la brise fraîche des soirs de Bristol et tu te laisses tomber sur ton lit. « C'était cool et.. intense. » Pour résumer en bref ce séjour riche en émotions. Tu laisses une place à Gina près de toi qui te rejoint comme tu l'avais deviné. Bras croisés derrière la nuque, tu tires sur ta clope, réfléchissant bien à ce qu'il fallait lui dire ou non. Gina, elle fait parti des plus importantes mais c'était pas pareil qu'avec les autres. C'était pas avec elle que t'allais parler de tes plans culs ou tes histoires de connard de tout les jours. « Déjà, Kaya est revenue. Comme ça, au plein milieu d'une fête au chalet, ils étaient tous sur le cul. Personne le sait encore mais j'ai tout fait pour qu'elle revienne ici, à Bristol, avec nous. Pour Adriana. Pour Kenny, aussi. » T'avais orchestré son retour comme un pro. Même si Kaya, t'osais plus vraiment penser à elle, à ses courbes, à son beau sourire, encore moins à l'unique nuit passée avec elle. Nuit que t'avais mis sur le compte de l'alcool. Kenny savait bien que tu ne la toucherais plus, Adriana aussi. Tu ne poserais plus ce regard malsain sur elle. Tu voulais juste arranger les choses en la voyant revenir. « Et toi, c'était comment les Caraïbes ? » Assez parlé des autres. Elle était le centre d’intérêt de cette soirée à présent. Tu passes ton bras autour de son cou pour l'attirer un peu plus vers toi, soudainement pris d'un élan d'affection, d'un besoin de la sentir près de toi. Tu laisses tomber la clope sur le cendrier de ton chevet pour pouvoir mieux la regarder. Ta main libre glisse dans sa chevelure indomptable, tu enfouis ton visage dans le creux de son cou et tu te mets à chuchoter. « Pourquoi t'es revenue, en fait ? » Mais surtout, la question qui te brûle les lèvres, c'est pourquoi ? Pourquoi elle est partie ?
 

c'est bizarre que ce soit rangé ici. enfin quand je dis "rangé" c'est un bien grand mot. des fringues par terre, une ou deux bouteilles qui traînent, il a juste mis un drap propre je crois. mais bon, c'est andy. il est bordélique. c'était cool et.. intense. juste à côté de lui. je l'écoute faire le récit, enfin là c'est surtout le résumé, mais intense, pourquoi intense ? je m'interroge un peu. il a dû s'en passer des choses à la montagne. je préfère ne pas trop y penser. c'est mieux pour la conscience. déjà, kaya est revenue. comme ça, au plein milieu d'une fête au chalet, ils étaient tous sur le cul. personne le sait encore mais j'ai tout fait pour qu'elle revienne ici, à bristol, avec nous. pour adriana. pour kenny, aussi. kenny. quand il dit ce nom je me crispe un peu. et par tous les moyens, je fais style de rien. comme si ce qui s'est passé n'est jamais arrivé. mais ça c'est produit et andy ne le sait pas. et faites qu'il ne l'apprenne jamais. ou alors de ma bouche. je lui dirai peut-être un jour ouais, sûrement, que j'ai couché avec son fraté. et toi, c'était comment les caraïbes ? chaton veut savoir comment c'était dans les îles. et je vais pas pouvoir être très précise, ni très honnête. avec son bras, il nous rapproche et je souris, me collant tout contre lui. comme ça m'avait manqué de plus le sentir me toucher, sentir son odeur, savoir qu'il est là, dans mes bras. ses attentions me font oublier sa première question. il est si chou quand il caresse mes cheveux, si adorable lorsqu'il appuie sa tête sur moi. je l'observe, tout sourire quand il pose LA question à laquelle je ne sais vraiment pas répondre. pourquoi t'es revenue, en fait ? je ne sais pas moi-même. qu'est-ce que je vais lui dire ? qu'est-ce que je dois lui dire. que c'est pour lui ? qu'il me manquait ? je continue à sourire nerveusement, pour l'occuper, puis j'avance mes lèvres vers les siennes pour un échange tendre et doux. il dure quelques secondes. nos visages sont à quelques milimétres l'un de l'autre. nos regards se croisent et je murmure. pour ça. non. pas pour lui. je ne peux pas le dire. car être revenu pour lui reviendrait à dire que j'éprouve quelque chose pour lui. quelque chose d'autre, quelque chose de nouveau. mais c'est faux. non. c'est juste mon andy. mon chaton. il y a rien de plus. je suis certaine qu'il y a rien de plus. il ne doit pas y avoir quelque chose de plus.