good for you. (andy)

   
good for you.

l'eau glisse contre ta peau, à te prendre pour une sirène le temps d'une minute, t'en oublierais la surface. tu reprends ta respiration sous la lune. entre le jour et la nuit. entre deux mondes. tu glisses en dehors de l'eau. peu de monde à l'horizon. maillot blanc qui contraste avec ta peau métis. serviette enroulée autour de toi, tu te réfugies dans le hammam vide. désert. et ça fait du bien ce silence ininterrompu. à croire qu'il ne reste plus que toi. vacanceeeees. enfin, que tu penses. pas besoin de danser. pas besoin de finir par nettoyer la pizzeria. vacances complètes. posées. tu bénies silencieusement the bitch. serviette enroulée autour de toi, tu te glisses dans le hammam, vide, silence apaisant. paupières fermées, y a ces caresses un peu indiscrètes qui te font sursauter. les deux iris bleus d'andy t'accueilles avec un grand sourire. tu lui rends ce sourire qui te rappelles la rave, attrape sa main et embrasse ses doigts, presque tendrement. bonjour. tu le sais, qu'il est pas exclusif, le beau gosse blond là. c'est pas un secret. ça l'a jamais été.

   
good for you.

Ce séjour en Espagne représente le cocktail parfait pour n'importe quel Rodgers : des conneries en tout genre à faire, des parcs d'attractions donc amusement obligatoire, le soleil, la plage et donc forcément des minettes à draguer. La barrière de la langue n'était visiblement pas un problème puisque tu avais terminé la soirée d'hier en compagnie d'une espagnole très caliente. Et dire que tu en avais une juste sous le coude il y a encore quelques temps. Pourquoi il avait fallu qu'elle se tape ton frère, ton meilleur ami et la moitié de la ville ? Bref, tu avais quand même eu la chance de profiter de chaque avantage que la ville t'offrait chaque année : des vacances au soleil, dépaysement total. Le programme par excellence du jeune qui a envie de passer du bon temps, un pied toujours dans l'adolescence.

Pour te remettre de ta cuite d'hier soir et, par la même occasion fuir la demoiselle qui dormait toujours profondément dans ton pieu, tu étais parti tester les différentes spécialités culinaires du pays. Les cocktails étaient d'ailleurs loin d'être mauvais et t'avais bêtement décidé de vaincre le mal par le mal. Bien entendu, tu savais que tu regretterais bien vite quand tu finiras par vomir sur le paillasson d'Adam. Mais bon. Ton ventre maintenant plein, tu avais eu la superbe idée de te prélasser au hammam jusqu'à la fermeture. Tu étais persuadé qu'une fille un peu trop naïve accepterait de te faire des massages et de profiter de ton corps de dieu grec. Tes chevilles ? Elles vont très bien, merci. En maillot de bain, tu étais resté quelques minutes dans le sauna, déjà bien désert. Les gens devaient sans doute rentrer pour se préparer. Barcelone ne dort jamais, il y a toujours quelque chose à faire dans l'coin. En soupirant, tu avais poussé la porte du hammam, persuadé que tu serais seul mais il y avait bien quelqu'un. Jules. Ses cheveux, sa peau, ses courbes, tu la reconnais très rapidement. Un énorme sourire se dessine sur tes lèvres alors que tu t'installes à côté d'elle pendant qu'elle profite de l'instant, les yeux fermés. Toi, tu glisses une main vers sa nuque pour la masser doucement et par la même occasion, lui faire remarquer ta présence. Jules, c'est ton amie, ta collègue avec qui ça avait dérapé la dernière fois. Mais tu n'oublies pas, et tu souris encore un peu plus quand elle joue avec tes doigts. « Éviter de tenter le diable comme ça.. » Avec toi, ça pouvait aller trop vite. Et c'était souvent le cas. T'étais loin d'être insensible à son charme, elle le sait, elle le savait. Sourire toujours en coin, tu lui lances un regard qui en dit long sur tes pensées. « Kenny a organisé une p'tite soirée au bord de la piscine ce soir, tu te joins à nous ? Chuck a besoin de cours pour apprendre à faire le grand écart. » La dernière fois que tu lui avais demandé de l'accompagner, ça avait terminé dans ce buisson, lors de cette fameuse soirée. Certains pourraient penser que tout allait changer entre vous, mais tu n'avais pas eu cette impression. « Promis, j'essayerais pas de te sauter cette fois. » Promesse dans le vide, tu sais que tu ne résisteras pas longtemps. Mais tu rigoles comme un con, en lâchant finalement sa nuque pour mieux t'installer. C'est qu'il commençait à faire chaud, là dedans.