Bang Bang [Katie et Gill]

Gill & Kate & Lucky

« Je n’ai jamais songé à la manière dont j’allais mourir, mais mourir à la place de quelqu'un que j’aime semble être une bonne façon de partir. Je ne regrette pas les décisions qui m’ont menées ici. »

Je quitte l'hôpital comme je suis arrivé, en parfait anonyme. Mains dans les poches, yeux vrillés droit devant moi, personne ne me lance serais-ce qu'un regard, pourtant mon pas est trop rapide pour paraître normal. Je sers la mâchoire, enfonce mes ongles dans mes paumes de mains. Je marche tout droit, fermement décidé à ne plus revenir en arrière. Une fine pluie s'abat sur la ville, mouillant ma chevelure blonde. Nous sommes dimanche, c'est donc sans grande surprise que le magasin de disques où je travaille est fermé. Je rentre brusquement, laissant la porte grande ouverte et les clés dessus, car je n'en ai plus rien à foutre de quoi que se soit. Je fonce au fond des allées, me penche sous une table où se trouve une tonne de boîtes et à l'aveuglette je cherche à tâtons ce que je suis venu prendre. Je sens enfin le contact de l'acier froid sur le bout de mes doigts. Je me redresse dans un geste souple, le revolver entre les mains. Tout comme quand je suis arrivé, je repars sans aucune expression présente sur le visage. Je planque l'arme dans ma veste et sors mon téléphone pour envoyer un message à Gill.

J'arrive.

Rien de plus, rien de moins. Je suis quand même sympa au final, ça leur laisse le temps de se rhabiller avec Kate. Et oui, coup de poker, ça fait un moment que je suis au courant, mais c'était presque drôle de les voir se démener pour garder leur "petit secret". Je crache au sol, pas par dégoût, mais par automatisme, c'est tout ce qu'il me reste quand je pense aux deux filles qui ont été pendant une période les plus importantes à mes yeux. Soudain, je m'arrête, relevant la tête vers les nombreuses voitures de flics se trouvant de l'autre côté. La rue est condamnée par des mètres et des mètres de bandes jaunes. Le corps de Doug a déjà été emmené. J'ignore pourquoi, peut-être parce que je suis barge, mais j'ai soudain une folle envie de sauter sur place en faisant de grands mouvements avec les bras en gueulant: "Hey les gars, c'est moi, c'est moi qui l'ai tué !" Je passe la langue sur mes lèvres fendues, fronçant légèrement les sourcils en goûtant le sang qui n'est pas nécessairement le mien. Je reprend la route et en arrivant chez moi c'est le même rituel, je défonce presque la porte que je ne referme pas et à grandes enjambées je traverse le salon afin de monter les marches quatre à quatre. Je déboule dans la chambre et devinez quoi? Elles sont là toutes les deux, je nous enferme donc à clé avant de me précipiter pour tirer les rideaux. J'ignore le regard apeuré qu'elles lancent sur mon visage défoncé depuis quelques heures. Je reste planté devant elles avec pour seule compagnie sonore le sifflement de ma respiration. Toujours aussi blasé, je sors mon flingue de ma veste et dans un souffle, je dis:

- On doit parler.

Codes par Wild Hunger.

Gill & Kate & Lucky

« Maybe if my heart stops beating, it won't hurt this much.»

Un mois. Peut être un peu plus, je ne sais pas. C’est environ la date où j’ai appris que j’étais enceinte de Jack, et que je n’en ai parlé à personne en dehors de ma meilleure amie qui a été la seule à me faire comprendre. En parler à Gill ? Impossible, c’était assuré la fin de notre couple et j’avais eu trop de mal à obtenir son cœur. Le dire à Jack ? Il était de plus en plus intenable, il m’inquiétait trop, je crois que ça aurait été la bombe de trop. Alors j’étais là, perdue entre les deux, à me morfondre dans mon mensonge. Mon ventre n’avait pas encore prit assez de forme pour que ce soit distinct, mais bientôt la vérité éclaterait, et que pourrais-je dire ? « Je me suis tapée ton frère, c’était cool, oh et il venait de tuer quelqu’un. » Je voyais déjà le visage de ma petite amie se décomposer. La vérité c’est que je sais que Jack a comprit pour Gill et moi, et que dans un sens je ne veux pas qu’il sache, il s’est fait des illusions après ce qu’on a fait, et je suis la première coupable, j’ai fui la discussion, je ne le repoussais pas quand il venait vers moi. Mes récurrentes nausées ne sont pas que causées par la vie qui grandit en moi mais aussi par la culpabilité qui me ronge. Pourtant aujourd’hui je suis amoureuse de sa sœur, et en couple avec elle. Je ne file pas le parfait bonheur à cause de tout ça, mais j’ai l’impression que ma vie va mieux. Je n’ai pas contrôlé tout ça, je sais que je lui fais du mal, et je m’en veux, Jack est important à mes yeux, et ça me tue, je sais qu’il faudra que je finisse par l’affronter, mais ça me fait peur. Pas parce que je sais qu’il est capable du pire, parce que je sais que je vais devoir avoir le courage de le regarder, et de lui dire la vérité, qu’il aurait pu être à la place de Gill si elle n’avait pas été là. J’aurai pu tomber amoureuse de lui, mais le cœur à ses raisons, et je n’étais pas sûre qu’il comprendrait. Même moi je ne comprenais pas, après la guerre que sa sœur m’avait livré, ça avait été inattendu, j’avais mis du temps à comprendre, mais les faits étaient là, indéniables.

Et d’ailleurs, cet après midi, je le passe en la compagnie de Gill, dans sa chambre. On a regardé un film, parler, puis Jack est sorti de mes pensées à l’instant où nos lèvres se sont rencontrées et où elle est passée à califourchon par-dessus moi. Je n’ai plus vu qu’elle, mon amour et mon désir pour elle. Si on a fait l’amour ? Ouais, plusieurs fois, je n’ai pas compté, je me souviens juste que la dernière à été coupé par un sms de Lucky qui prévenait qu’il arrivait, et que je lui ai dis de s’en foutre, recapturant ses lèvres. Seulement, quand j’ai entendu la porte limite se faire défoncé, le sursaut qui m’a agité m’a fait lui balancé ses fringues en vitesse et enfiler les miens également. Seulement quand il rentre, je suis en soutien gorge, boutonnant ma chemise encore à moitié déboutonnée, le visage rouge de honte. J’évite son regard, il va fermer les rideaux et sort un revolver. Mon cœur cesse de battre, la peur me saisit, mon sang ne fait qu’un tour. J’ai le reflexe de placer Gill derrière moi, comme pour la protéger alors que je le regarde en fronçant des sourcils, le regard paniquée et qu’il nous lache. « On doit parler. » Ses mots m’assoment. Mon regard reste rivée sur son arme. A présent je me fous de mon ventre à moitié apparent, j’ai le cœur qui bat si fort que j’ai du mal à penser. Je me lève doucement, avançant prudemment vers lui.

« Ok, Jack, baisse ton flingue, on va parler. De tout ce que tu veux, mais y’a pas besoin de créer d’accident, d’accord ? »

J’ai le sang qui tambourine dans mon cerveau. Il a l’air explosé, défoncé, mon cœur se serre. Je sais qu’il a déjà tué. Je sais qu’il pourrait recommencer. Mais pourrait-il sur nous ? Sur moi ? Sur elle ? Ma gorge se serre.

« S’il te plait… »

Codes par Wild Hunger.

Gill & Kate & Lucky

« Le meurtre parfait est de pousser l'autre au suicide. »

L'année scolaire se termine doucement. Aussi doucement qu'elle avait commencé. Sauf qu'en cette fin d'année scolaire, j'ai le sentiment apaisant d'avoir miraculeusement remonté la pente. Non sans de grosses périodes de chute libre, non sans douleur, et non sans solitude et quelques pleurs. J'ai vécu des jours difficiles, mais par force de persévérance, j'ai fait face. J'ai ravalé les problèmes. J'ai accepté timidement puis avidement l'aide des précieux amis que je me suis fait. J'ai connu des moments de joie. Les soirées déjantées. Des bains d'alcool et des brouillards de joints. Des crises de larmes. Des réconciliations. Des étreintes. Des déclarations. L'amitié et l'amour qui va avec. J'ai connu des gens formidables avec qui j'ai passé des moments inoubliables. Mon coeur a recommencé à croire à demain. J'ai retrouvé Jack. Et quelque chose de fort, de flippant même, m'a finalement attachée à Kate plus que je ne devrais l'être. Ça m'a fait peur tout ça, au début. Mais maintenant, je me sens libérée. Je ressens de fortes choses. Il y a un truc heureux qui s'est réveillé en moi. Je respire. Inspiration.

Kate a passé l'après-midi avec moi. On s'est enfermées dans ma chambre. Je crois que je l'aime, n'est-ce pas ? Tout chez elle embelli une journée : ses yeux, son sourire, ses lèvres, ses dents, sa voix, ses mains, sa peau, son parfum, cette petite lueur dans son regard, ses fossettes... La laisser entrer dans ma vie fut la meilleures des idées que j'ai pu avoir ces dix derniers mois. Alors pour rattraper tous les faux pas que j'ai pu faire, pour lui témoigner toute l'affection que j'ai à son égard, je l'embrasse. Souvent. On va plus loin. Très souvent. Et j'adore ça... Ce qui me pousse à l'aimer toujours un peu plus fort chaque jour, c'est l'idée de non-acquis. Kate n'est pas à moi, et elle ne le sera jamais. Rien ne l'empêche d'aller voir ailleurs, et moi non plus. L'acquis mène au platonique. Et le platonique, c'est chiant. N'est-ce pas ?

Mais le bonheur ne dure qu'un temps.

Mon téléphone vibre. À contre-coeur, je m'éloigne de Kate pour aller le chercher sur ma table de nuit. "J'arrive." ça dit. Merde. Kate essaye de me convaincre que ce n'est rien, mais tout le temps qui nous sépare de l'arrivée de Jack, je suis moins à l'aise. Un peu nerveuse. Et le futur proche va me prouver que j'ai plutôt raison de m'en faire. La porte d'en bas saute dans un fracas. Sans attendre, Kate me balance mes vêtements, que j'enfile dans une panique monstrueuse. Je reboutonne mon jean quand Jack déboule dans ma chambre.

Silence.

A côté, je sens Kate rougir. Moi, je suis stoïque. Une vraie statue. J'ai posé un regard fixe sur Jack. Il y a que mon coeur qui bouge dans mon corps, et j'ai l'impression qu'il vient se balader jusque dans le bout de mes orteils. Ça n'a l'air de rien. Il n'a pas changé de tête. C'est lui, c'est mon frère. Mais j'ai la cruelle sensation qu'il n'est pas là. Rien qu'en regardant ses yeux... J'ai l'impression d'être face à un monstre. Une peur étrangement glauque vient me glacer d'un coup le sang. Aucune pensée ne traverse mon esprit. J'ai comme une sorte de blackout. Un blanc entre maintenant et ce qui va se produire dans quelques instants. Jack ferme à clef. Il va fermer le rideau de ma chambre. Il est stone. Il est devant nous. Sa respiration est irrégulière, comme la mienne. Il sort un flingue de sa veste. Dans un même mouvement, Kate se place devant moi, protectrice. Ce geste m'ébranle. Je lui attrape instinctivement la main, tandis que je ne peux quitter l'arme des yeux, serrant les dents. Jack. Qu'est-ce qui va pas chez toi ?... « On doit parler. » Kate avance doucement vers lui. Je lui lâche la main. Jack ne tirera pas. Je refuse. C'est impossible. C'est une blague. « Ok, Jack, baisse ton flingue, on va parler. De tout ce que tu veux, mais y’a pas besoin de créer d’accident, d’accord ? » Moi, je reste silencieuse. Je regarde alternativement Jack, puis le revolver. « S’il te plait… » Implore Kate. Moi, j'attends pas qu'il baisse son flingue. D'une voix étranglée et un peu plus dure que je ne l'aurais voulu, je lâche : « Où t'as trouvé ça ? » Je plonge mes yeux dans ceux de Jack. Mon frère. Putain... Je l'aime, mais là, j'ai peur. Vraiment. Si c'est une blague comme j'ai osé le penser, elle est très très très mauvaise, et Jack est très très bon acteur... Comment c'est possible ? Quel est le problème ? Y avait pas de problème, pourtant... Notre vie allait mieux... Du moins, c'est ce que je croyais.

Codes par Wild Hunger.

Gill & Kate & Lucky

« Je n’ai jamais songé à la manière dont j’allais mourir, mais mourir à la place de quelqu'un que j’aime semble être une bonne façon de partir. Je ne regrette pas les décisions qui m’ont menées ici. »

Kate, le rouge aux joues reboutonne son chemisier, elle évite soigneusement mon regard et je me projette il y a des mois de cela, lorsque nous avions couchés ensemble juste au-dessus d'une morte. Gill a les cheveux en bataille, droite et immobile elle ne quitte pas mon regard des yeux, pas même lorsque je la vise avec mon arme. Kate sursaute, mais je ne lui prête plus attention, la confrontation se faisant présentement entre moi et ma soeur. Tout est dans le regard, depuis toujours et pour toujours, c'est un trait typiquement Montgomery. Du coin de l'oeil je regarde la traînée qui nous as bien baisée l'un comme l'autre, elle s'approche de moi, les mains dans les airs, comme-ci cela pouvait me calmer. Je n'écoute pas ce qu'elle dit, concentré sur la brune toujours assise sur son lit et sur mes mains devenues moites qui menacent de trembler à tout moment.

« S’il te plait… »

- TA GUEULE !

Je tourne le revolver en sa direction, lui faisant ainsi comprendre qu'elle n'a pas le choix. La puissance de mon cris m'a surpris moi-même, mais dans le cas de Kate on pourrait croire qu'elle vient de se manger une claque. Soudain, je suis attiré par la forme arrondis de son ventre, ce qui me fait automatiquement froncer des sourcils. J'abaisse légèrement mon arme, bouleversé, j'ouvre la bouche pour lui poser la question qui me tracasse, mais Gill décide de casser le silence:

« Où t'as trouvé ça ? »
Je suis trempé, je sens la sueur, le sang, l'alcool, je portes des blessures, j'ai des cernes et je ne peux m'empêcher de trembler, tel un drogué en manque, tel un malade et c'est tout ce qu'elle trouve à dire? Son regard est plein de reproche et je sais qu'elle repense à nous. Tout allait enfin mieux... Je passe une main dans mes cheveux, cherchant quoi répondre. Le miroir en fasse renvoi mon reflet et j'ai l'image d'un bébé renard perdu à côté d'une autoroute aux côtés du cadavre de sa mère. Je relève les yeux vers Gill:

- J'ai tué maman.

Ce n'est pas tout à fait la réponse qu'elle attendait, mais au moins maintenant les choses sont mises au clair.

- C'était à l'anniversaire de Doug, j'avais trop bu et on avait foutu un truc dans mon verre... Tu sais comment je deviens... J'ai foutu la merde en me battant avec un mec, Doug m'a foutu dehors le temps que je me calme et j'étais trop vénère, je me suis barré... La voiture m'a foncé droit dessus, j'aurais eu le temps de bouger, mais j'ai reconnu le visage de maman, alors je suis resté... Un sanglot me secoue et les larmes se mettent à couler. Elle me forçait à prendre mes médocs Gill, tu comprends??! J'aurais pu la sauver, mais j'ai commencé à partir, je t'ai alors entendu et c'est juste pour toi que je suis revenu. Une vie sans toi c'était impossible et maintenant...

Je ressers le revolver en visant la poitrine de Gill. Mon regard se pose sur le visage de Kate et je sers la mâchoire. J'appui sur la détente, mais rien. Je vous présente le jeu de la roulette russe. Je ramène mes bras derrière mon crâne, tel un fou je me met à faire le tour de la pièce, les larmes trempant mes joues.

- Et il y a eu cette fille aussi. Peut-être que tu peux en parler Kate??? Allé s'il-te-plaît, explique au moins à Gill ce qu'il c'est passé après qu'on ait cramée cette pauvre meuf. D'ailleurs ils ont retrouvé le corps... Et tenez vous bien, car ce n'est pas tout ! Toujours aussi fou, je bondis dans la pièce en secouant mon arme d'une fille à l'autre. Cette nuit j'ai buté ce cher Doug, à mains nus. J'éclate de rire et au bout d'un moment je retrouve mon sérieux. Ce soir il y aura un autre mort.

Codes par Wild Hunger.

Gill & Kate & Lucky

« Maybe if my heart stops beating, it won't hurt this much.»

Ca aurait pu être une journée comme les autres, où je profitais de la présence de ma petite amie, où pour une fois je pouvais être heureuse sans me sentir coupable, mais quelque chose avait décidé que cela ne se passerait pas comme ça. Gill me fait retrouver le sourire jour après jour, et Jack aussi, même s’il m’inquiète depuis l’autre fois. Je me pose des questions, est-ce que j’ai bien fait, est-ce qu’on aurait du ? Est-ce que je dois garder le secret ou en parler à sa sœur ? Ca la concerne dans un sens non ? Je me sens coupable dans les deux côtés, et la culpabilité aura raison de moi. C’est stupide, parce qu’on a établi nos règles dans notre couple pourtant, mais ça reste son frère, ça change la donne, non ?

Jack entre comme une furie dans la chambre et tout se passe très vite. J’ai à peine le temps de me rhabiller qu’il sort un flingue qu’il pointe vers nous. La peur m’envahie, il n’a pas l’air dans son état normal. Ca fait un moment qu’il souffre et je me sens coupable de l’avoir laissé s’enfoncer dans ce schéma qui est en partie de ma faute…

Gill attrape ma main alors que je me mets devant elle, j’ai des flashs de cette pauvre fille qu’on a enterré dans la forêt, je n’ai pas envie que sa sœur ou même moi soyons les prochaines. Mais il ne nous ferait pas de mal, pas vrai ? Un doute s’empare de moi en le voyant ainsi pourtant, j’ai confiance en lui. J’essaye de le raisonner, mais il n’a même pas l’air de m’entendre. « Où t'as trouvé ça ? » Mon cœur se serre, elle ne se doute de rien. Elle est en compagnie de deux monstres. « TA GUEULE ! » Je sursaute tant son rugissement est violent, faisant un bond en arrière, virant au blanc. Il pointe son flingue sur moi puis semble perturbé en m’observant. Il baisse un peu son arme, j’aurai pu en profiter pour me rapprocher mais je suis figée. Le temps parait à la fois trop long et trop rapide, il brise finalement le silence inquiétant qui s’est installé : « J'ai tué maman. » Je fronce les sourcils, me tournant vers ma petite amie, inquiète de voir sa réaction. Ce n’est pas vraiment vrai, il m’a expliqué, il ne l’a pas réellement voulu, ce n’est pas de sa faute, mais je sais combien ça le torture. Il se lance dans ses explications et je reste muette, me pinçant les lèvres, souffrant de voir mon meilleur ami dans une telle douleur et ne rien pouvoir faire.

Et là il pointe à nouveau son arme sur elle, me regarde et je le vois presser la détente. J’imagine déjà le coup partir mais mon corps resté figée. Il a appuyé, mais rien n’est sorti. Je sens mes jambes commencer à ne plus supporter mon corps. A quoi il joue ? Mon cœur menace d’exploser, elle n’a rien, mais ma peur est toujours présente. « Et il y a eu cette fille aussi. Peut-être que tu peux en parler Kate??? » Ma gorge se serre. Il n’osera pas, pas vrai ? « Allé s'il-te-plaît, explique au moins à Gill ce qu'il c'est passé après qu'on ait cramée cette pauvre meuf. » Mon cœur se stoppe, je peux pas. « D'ailleurs ils ont retrouvé le corps... Et tenez vous bien, car ce n'est pas tout ! » Merde, on est foutus, ils l’ont trouvés. Non, pas possible, ils ont aucune preuve, j’ai fait attention à rien laissé qui ne puisse remonter à lui ou moi. Il secoue son arme passant d’elle à moi et je n’ose toujours pas bougé. « Cette nuit j'ai buté ce cher Doug, à mains nus. » Ma bouche s’ouvre et se ferme sans que d’autres son n’en sorte, il explose d’un rire qui me glace le sang. Je crois qu’on l’a perdu cette fois. Je sens les larmes qui commencent à couler le long de mes joues. Je déglutis. « Ce soir il y aura un autre mort. » Ce n’est pas Jack, ou est le garçon qui m’a sauvé la vie, qui m’a vendu du rêve, redonner l’espoir ?

J’essaye de rassembler tout mon courage et je m’avance vers lui, malgré son pistolet. Qu’est-ce que j’ai à perdre ? Les deux seules personnes m’aimant se trouvent ici, ma voix est étranglée, mais je fais du mieux que je peux.

« Et maintenant quoi Jack ? Tu veux tuer ta sœur ? Me tuer moi ? »

Je me retourne vers Gill, secouée par un sanglot. Il a raison sur beaucoup de chose. Je n’arriverais pas à retenir la vérité plus longtemps.

« J’ai couché avec Jack et je crois que je suis enceinte. »

Codes par Wild Hunger.