LE KID | coming back to you

le come-back du kid
 

  

Une putain de gifle dans la gueule. La semaine avait été difficile et cette soirée était exactement tout ce dont j'avais besoin : son violent, population en pleine déchéance, de nombreuses proies potentiels et un taux d'alcoolémie bien trop élevé. Je n'avais rien pris d'autre que de l'alcool -pour une fois. J'étais juste heureuse. Short en jean taille haute, débardeur blanc et cheveux détachés : pas une chose sur moi qui pourrait avoir de la valeur. Ce soir, je pouvais bien tout perdre. J'étais sortie avec Kyle, comme d'habitude. Mais après plusieurs verres et s'être un peu chauffés tous les deux, il s'était finalement trouver une nouvelle meuf avec qui baiser salement après que je lui ai lancé le défi de tirer son coup trois fois ce soir. Je voulais qu'il se change les idées. Qu'on remonte le temps il y a de ça même pas deux ans où tout était beaucoup plus simple. Je me retrouve donc toute seule en plein milieu de la piste à me déchainer jusqu'à être à bout de souffle. Verre rhum-coca en main, les yeux fermés, je ne prête aucune attention à ce qui m'entoure. Je sens une présence se rapprocher de moi, j'ouvre les yeux pour voir un inconnu. Pourquoi pas. On commence à danser ensemble. A vrai dire ce soir j'ai bien envie de perdre une nouvelle fois ma dignité, en avoir rien à foutre du regard des autres et me faire plaisir.

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Bien trop alcoolisée, je ne réfléchis pas vraiment à ce qui se passe. C'est les paroles du jeune homme qui me font sortir de mes pensées. Je me retourne, face à lui, je peine à distinguer les traits de son visage avec l'éclairage réduit de la boîte et l'alcool qui remplit mon sang. Quand je le reconnais, ma gueule tombe littéralement par terre. Je ne sais pas si je dois lui en coller une ou bien le prendre dans mes bras. Mon regard s'assombrit, je ne bouge plus d'un poil malgré la foule en délire qui me pousse dans tous les sens. « Le Kid ? ». Je n'arrive pas à savoir si j'ai trop bu ou s'il est bien là, en chair et en os devant moi, à Bristol. Une vague de souvenir me saute alors au visage. Toute notre enfance et ce soir, ce fameux soir où tout à valser. Où l'on a couché ensemble sans vraiment réaliser ce qu'il se passait. Et sa fuite, son ridicule courage et l'impossibilité de me faire face. Je pensais pouvoir l'oublier, mais c'était sans compter son timing parfait. « Qu'est-ce que tu fous ici ? ». Pour l'instant je ne fais rien, je deviens glacial contrairement à quelques instants de cela. Son regard me glace le sang et je me fige sur place.

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J'arrive pas à croire à quel point il est con en cet instant. Après, il faut dire que ni lui ni moi on est doués pour les beaux discours. C'est étrange à quel point ses paroles me blessent, je n'ai pas le souvenir d'avoir été si vulnérable depuis bien longtemps. Mais hors de question de le lui montrer, il serait bien trop fier. « Là tu vois, tout de suite j'ai plutôt envie de te coller un pin. », je le suis et finit mon verre à mon tour, comme s'il m'avait lancé un défis, une sorte de jeu auquel je ne voulais pas perdre. « Alors vas-y, raconte. Dis-moi toutes les belles conneries que t'as fais et toutes les meufs bimbos que t'as fourré. ». L'alcool n'a plus le même effet, ça me rend plus en colère que d'habitude, un sentiment que je n'ai pas l'habitude de ressentir. Je n'arrive toujours pas à savoir de quelle manière je voudrais me défouler : mon poing dans sa gueule ou le baiser sans cœur.

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Je fronce les sourcils à ses remarques provocantes. Je sais qu'il adore ça, depuis toujours. C'était une sorte de jeu entre nous. Mais les années ont passé et je ne suis plus certaine d'avoir envie d'y jouer. « J'avais oublié à quel point t'étais un petit con. ». Un petit sourire en coin se dessine sur mes lèvres. Je le choppe par la main et le tire vers le bar. « Paie-moi un verre, tu me dois bien ça. ». Puis je réalise qu'il a pas répondu à mes questions. « Mais bordel tu t'en es tapé combien après que je t'ai dépucelé pour prendre une si grosse tête ? ». J'attends mon verre patiemment, attendant que le barman nous prenne la commande. « Mais quand même, t'as vraiment été con de partir sans rien dire. Pendant un moment j'ai même cru que t'étais mort. »

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Je m'appuie dos contre le comptoir, je passe ma main dans mes cheveux pour les passer sur le côté. Je roule de yeux à sa remarque sur le nombre de filles qu'il s'était tapé. Puis je me dis que je ne vaux surement pas mieux que lui, à me taper le premier mec qui me tombe dessus. Je me tourne sur le côté pour m'emparer d'un des shooters et le descendre d'un trait. « J'ai eu envie de changer d'air. On m'a vite proposer un post à la radio et ça m'a plutôt plus. J'ai trouvé un bon dealeur et j'ai commençais à vendre des pâtisseries, ça rapporte plutôt bien. ». Je le vois commencer une clope donc je fais de même. Je sors une cigarette de ma poche et prend son briquet qu'il avait poser sur le comptoir. Je me l'allume et le regarde en même temps. Un silence s'installe, je n'arrive pas à le comprendre, à savoir à quoi il pense. Ça m'énerve au plus au point. A l'époque je le connaissais par cœur, je lisais en lui comme un livre ouvert mais les choses ont changé. « Tu comptes devenir quoi ici ? ». J'observe la serveuse d'un coin de l'oeil qui n'arrête pas de fixer le Kid. « Tu lui as promis quoi à cette bouffonne ? ».

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Je le regarde, ou bien je le dévore des yeux, même moi je ne sais plus. Je fume à grandes bouffées, comme si ça pourrait m'aider à faire passer la pilule, à me sentir mieux. Il y a des choses que je ne lui dirais jamais. J'ai bien cru tomber amoureuse de lui cette nuit-là. Il a été le premier homme à me briser le cœur et sans doute le dernier. Depuis, hors de question que je tombe dans un piège pareil, maintenant c'est moi qui les fais. Je ne suis plus la victime ni la proie mais bien le braconnier. Je nous regarde s'enfiler des shooters comme si rien n'avait changer et pourtant, plus rien était pareil. Garagiste ne m'étonne pas, il a toujours été doué dans le mécanisme et les logiques de fonctionnement. Sa question me fait sourire. S'il y a bien quelque chose que je ne serais plus avec lui, c'est jalouse. Je lui donne un petit coup de poing dans l'épaule. « Tu peux rêver. ». Puis je réalise que c'est seulement la deuxième fois que je le touche depuis le début de la soirée, après avoir pris ça main. Des moments où autrefois on aurait déjà échanger quinze câlins. Je cherche d'un coin de l’œil Kyle sans parvenir à le trouver, il va certainement squatter la nuit chez la troisième meuf de sa soirée. Je ne sais même plus ce que je veux faire. « T'as quelque chose de prévu après ? ». J'avais complètement perdu la notion du temps mais à en croire les quelques personnes qui s'éclipsaient chaque minute, nous n'étions pas loin de la fermeture.

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Appuyée contre le comptoir, je l'écoute bien trop sagement. Je me sens frustrée de ne pas lui en avoir coller une dès le début, ça m'aurait soulager. Je viens de comprendre qu'il dort dans sa voiture. Je ne sais pas si l'inviter à dormir chez moi est une bonne idée mais à vrai dire, j'ai jamais été douée pour choisir la bonne idée. Puis son regard se plante dans le mien, j'ai l'impression d'être à poil. « Va te faire foutre Connaghan, et certainement pas par moi. ». Je me retourne vers le comptoir pour descendre un nouveau shooter. J'aurais presque envie de chialer tellement je ne sais pas quoi faire. J'aimerais juste pouvoir lui faire mal comme il me l'a fais mais c'est quasiment impossible. Ce mec semble ne rien ressentir. « Viens, on se barre d'ici. ». On descend les derniers shooters du plateau et on se dirige vers la sortie. Une fois dehors je croise les bras, comme si ça allait me donner plus chaud. Je me plante face à lui. « Tu me ramènes chez moi ? ». Je savais très bien comme cette histoire allait finir mais j'étais incapable de l'assumer au point de le formuler clairement. Il allait surement me baiser, une nouvelle fois comme une incapable. Chez moi ou bien peut-être même dans sa caisse. Et à vrai dire ça commençais vraiment à m'être égal. Ça m'est impossible de l'assumer mais il m'a manqué. Et je voulais le retrouver comme on aurait du le faire à chaque fois.

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Je le suis jusqu'à sa voiture. Je souris en coin devant le bolide. « Comme quoi, les cordonniers sont vraiment les plus mal chaussés. ». Pendant un instant je me demande ce que je fous ici. Pourquoi j'ai pas pris un mec au hasard pour atterrir dans un lit inconnu et des draps souillés. Les questions se multiplient mais Darragh m'ouvre la portière, c'est trop tard. Je suis prise au piège et ce depuis certainement bien longtemps. A peine je m'assois dans le fauteuil passager qu'il démarre. « Old City. C'est à deux pattés de maisons. ». Sa voiture est dégueulasse, ça pue mais inexplicablement, je m'y sens bien. Je souris comme une conne alors que j'ouvre la vitre pour m'en allumer une. Mes dents se dévoilent à sa dernière question. Je me tourne vers lui et attend avant de répondre. Je le regarde, cherchant à savoir ce qu'il pouvait bien penser. Puis je me décide à lui répondre. « J'ai jamais appartenu à quelqu'un et c'est pas près d'arriver. ». Je pose ma tête sur mes mains au bord de la fenêtre, savourant l'air glacial des nuits de Bristol qui vient fouetter mon visage. J'espère secrètement que ça pourra remettre mes idées au clair. J'ouvre les yeux au bout de quelques instants. « C'est ici. ». Il s'arrête, je le remercie et je sors de la voiture. Je referme la portière derrière moi, le fixant, toujours derrière son volant. Je ne sais toujours pas ce que je dois faire et ça commence à me les couper. C'est alors que j'arrête de me demander ce que je devrais faire mais plutôt ce dont j'ai envie. Un sourire en coin, je lui rétorque à travers la vitre encore ouverte. « Tu comptes rester là ou tu vas enfin porter tes couilles Connaghan et sortir de ton bolide ? ».

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Je ne sais même pas pourquoi je souris, mais je m'en fous pas mal. Je le regarde se rapprocher dangereusement de moi, un frisson me traverse même, sa réflexion me met à poil. « C'est peut-être pas plus mal. ». Je croise les bras, me créant une barrière comme si ça pouvait tout arrêter. Je tourne des talons pour ouvrir la porte de l'immeuble. On monte un étage et on y est. Je pousse la porte de l'épaule et le laisse rentrer après moi. « Mon palaaaaace. », plutôt un taudis. 35m², un canapé-lit, des bouteilles vides un peu partout mais le plus principal y était : la cuisine, mon gagne-pain. Je referme la porte derrière nous. « Une bière ? », je vais au frigo pendant qu'il s'installe sur le canapé. Je sors deux 1664 en bouteille et les décapsule. Je retourne vers le canapé, debout face à lui, un sourire en coin. Je lui tend la bière et trinque avec lui. « A toi le Kid. ». Je bois une gorgée puis décide de jouer un peu. Je me rapproche de lui et m'assois sur lui en califourchon doucement. Je le fixe d'un regard presque glacial. « Tu m'as toujours pas dis quel bobard tu as sortis à la barmaid. ».

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Je commence à me sentir plus qu'à mon aise sur ses genoux. Comme si cette place m'attendait depuis toujours. C'était effrayant à quel point notre première fois avait tout fait basculer. Toute ma vie avait littéralement prit une claque ce jour-là, je ne serais plus jamais la même. Inconsciemment je me pose la question de savoir si recommencer allait pouvoir tout inverser. Je bois une nouvelle gorgée, je ne laisse jouer avec mes cheveux sans broncher. Sa remarque me fait sourire. « Et pourtant on sait très bien dans cette histoire que c'est moi la belle et toi le clochard. ». J’arque un sourcil. Je fixe son regard, je le détaille, sa peau et puis ses lèvres. Les traits n'ont pas vraiment changer, l'essentiel est restée là, c'est juste un visage plus dur. Je me retiens de ne pas l'embrasser. J'étais trop fière pour faire ce pas-là. Il avait tout brisé, c'était à lui de poser la première pierre. « Tu me roules un joint ? », je savais très bien qu'il avait toujours de quoi faire sur lui. « Tu me dois bien ça pour t'échapper de ta... Gina ? »

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Je rigole doucement lorsqu'il prend la défense de sa voiture. J'aimerais bien connaître l'origine du prénom mais je ne demandais rien. Ce n'était pas vraiment le moment propice. Je le regarde rouler et allumer. Il commence à fumer et je souris en comprenant ce qu'il voulait faire. Je me laisse faire gentiment. Pas vraiment dans mes habitudes de m'apprivoiser mais je voulais bien être docile avec lui. Je passe ma main droite dans ses cheveux, la laissant se fondre dedans. Il s'éloigne, j'inspire et ferme les yeux alors que ma main glisse contre sa joue. Il me mordille la peau, ce qui a le don de me donner des frissons. Je commence à tirer sur le joint doucement. J'ai envie de lui dire de fermer sa gueule, qu'il n'a pas le droit de me sortir des choses pareilles mais je me tais. Je le laisse faire, une fois de plus. « T'aurais jamais du partir. ». Je ne pouvais pas m'empêcher de m'imaginer ce qui aurais pu se passer s'il serait rester. Peut-être tout ou bien rien. Je coince le joint entre mes lèvres et attrape le visage de Darragh et plante mon regard dans le sien. « T'aurais jamais du partir. T'aurais jamais du... me laisser. ».

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Je regrette très vite d'avoir sorti ces mots-là. Ils auraient du rester pour moi et il n'avait aucun droit de les avoir. Je déteste baisser ma garde, paraître inférieure, et ça m'énervais encore plus devant lui. Il retire le joint d'entre mes lèvres, je le regarde s'exécuter, ses lèvres viennent rencontrer les miennes. Mes mains se fondent dans ses cheveux alors que je maintiens son visage contre le mien. Je répond à son baiser et me laisse tomber sur le canapé. Son visage au-dessus du mien, on reprend notre souffle. Ses mots m'agacent. Hors de question que je lui exprime quelque chose. Il ne le méritais pas et je ne ressentais plus rien envers lui. Que ce soit amour ou haine, j'avais décidé de faire table rase. A ce moment-là il n'était qu'un énième connard qui allait me baiser et qui allait me le faire regretter dès le matin. Mes mains glissent contre son dos, descendent jusqu'à attraper son tee-shirt pour le lui retirer. Je pose mes mains sur son torse nu, comme si je cherchais encore à le repousser un peu. Mes jambes s'enroulent autour de lui pour l'attirer contre moi. Je ne voulais plus parler, je voulais simplement subir une nouvelle fois la fatalité de me taper un connard de plus.

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Nos corps commencent à se jouer l'un de l'autre, je m'ondule légèrement contre lui, tentant de ne jamais rompre le contact de nos lèvres. Ses paroles m'exaspèrent, s'il voulait que je le supplice de ne jamais plus partir, il pouvait toujours courir. « J'en ai rien à foutre de ce que tu comptes faire de ta vie Connaghan. ». Il pouvait bien partir une nouvelle fois à l'autre bout de la planète si ça lui faisait plaisir. Je voulais saisir la magie du moment, profiter de lui tant qu'il était encore là. Je déboutonne son jean en le défiant du regard. Mes mains remontent doucement le long de son dos, le griffant légèrement avec mes ongles. Je m'empare une nouvelle fois de son visage, mes lèvres retrouvent les siennes lascivement, jouant avec. Je retirais mes talons en les envoyant plus loin. Je me décolle de lui pour pouvoir retirer mon haut.