I needed a friend (BUNNY)

Une heure… peut-être deux… Trois… ou alors simplement deux minutes. Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là a regarder le sol trop blanc de la salle d’attente de l’hopîtal. Le carrelage d’un blanc immaculé qui reflète la lumière aveuglante des néons. Je regarde mes pieds depuis tellement longtemps que je ne les vois même plus. A vrai dire je ne vois plus rien autour de moi. C’est une vide oppressant qui m’entoure. Je n’entends même plus les voix autour de moi, elles sont comme en suspension, comme si tout était loin. Lointain. Depuis que je me suis assise là après l’annonce des médecins je n’ai pas réussis à me lever, mes jambes ne répondaient plus. J’étais perdue, partagé entre deux envies. Appeler Kyle ou appeler Castiel. Je ne savais pas entre les deux qui j’avais envie de voir. Lequel serait le mieux placer pour venir me chercher à ce moment ci. J’avais rangé mon portable dans ma poche sans arrivé à prendre une décision pour finalement envoyé un message à Bunny. Il ne voulait rien dire en y repensant bien. Il voulait juste dire que j’étais perdue, que je m’en voulais, que je sentais la culpabilité me ronger et me donner cette douleur à l’estomac.

Je m’étais absenter quelques heures pour aller bosser, quelques heures à peine. Ça avait suffit pour le retrouver une nouvelle fois étendu sur le sol du sang sur le parquet. Je n’avais pas eu la chance d’arriver à temps. Je n’avais pas eu une seconde chance de me rattraper cette fois ci. J’avais hurlé dans le combiné pour qu’on m’envoie une putain d’ambulance et j’avais hurlé jusqu’à ce qu’ils fracassent la porte pour entrer. Mes mains étaient toujours courvertes de sang. De son sang. Celui qu’il avait répandu partout dans son atelier. Je n’avais pas eu le courage de passer mes mains sur l’eau. Le liquide rouge laisser ma culpabilité apparente. Celle de ne pas avoir sut être une sœur pour lui.  Mon portable vibre et me sort de ma transe. Bunny. Elle ne comprends pas plus que moi le message que j’ai pu lui envoyer. Je tapote deux trois mots sur mon portable, incapable de dire plus. Incapable de lui téléphoner pour lui dire. Je range le portable de nouveau et sa réponse immédiate me force à l’ouvrir de nouveau et mon cœur se fend. Mon fond d’écran me rappel que plus rien n’existe à présent. J’ai perdu la personne que j’aimais le plus au monde. Ewen et son sourire en fond d’écran me transperce le cœur et je me met à taper le plus vite possible pour ne pas voir l’image plus longtemps. Hopital. Elle comprendra.

Je replonge dans ma transe en repassant dans ma tête ces images que je ne peux plus me sortir. Ewen. Son sang. Sa paleur. Les médecins qui m’annoncent qu’on ne peut plus rien pour lui. Je n’en ai parlé à personne d’autre que Bunny. C’est la seule qui mérite de savoir pour le moment. Elle et personne d’autre. Même pas mes parents. S’ils tenaient à lui ils auraient remarqué son mal être et ils seraient ici sans que j’ai besoin de leur dire où trouver leurs fils. « Mademoiselle. » Les gens de la bande mérite peut-être de savoir mais ils le sauront plus tard. Quand je devrais décorer un papier pour faire croire qu’un enterrement ce n’est pas si terrible que ça au final. « mademoiselle » Je lève les yeux vers une infirmière au regard désolé. Arrête avec ta pitié tu n’en crois pas un mot. « Je vais devoir vous demander de partir. Je suis navrée. Ça fait 3h que vous êtes sur cette chaise. Il faudrait que vous préveniez vos parents. » Je me lève painiblement en soupirant. « Mademoiselle vous devriez vous laver les mains. Elles sont couvertent de sang. » Je la regarde comme si elle n’était pas vraiment là. « Mes parents s’en foutent de nous ok ? Sinon ils seraient là non ? Et j’avais remarqué qu’elles étaient pleines de sang. Merci. » Je ramasse mon sac et le balance sur mon épaule et sors en trombe de cet endroit qui sent trop l’eau de javel. Arrivé à l’entrée du batiment je m’effondre contre un mur et j’allume une cigarette qui me vaut le regard méprisant des gens autour. Je vous emmerde ok. J’en ai besoin de cette cigarette. J’en ai besoin. Elle me soulage. J’écrase mon mégot quand j’apperçois Bunny. Ça me fait du bien de la voir là. Ça me soulage. Ça me console car je pense qu’elle est la mieux pour partager ma peine. Quand elle s’assied à mes côtés je m’effondre en larme dans ses bras. « Je suis la pire sœur du monde. »