Je t’aime mais ce que j’aime le plus chez toi, c’est ta façon de m’aimer.

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Certains disent qu'on se choisi pas sa famille. Je pense qu'ils n'ont pas tord mais qu'ils disent ça avant tout pour se pardonner le fait qu'il détestent la leur. Pour ma part je ne me plains pas, disons que ça pourrait être pire. Et puis sans ma famille je ne suis rien. Notre clan est peut être pas le plus soudé de tous mais tous ensemble on est une famille, une fratrie et je suis fier d'en faire partie. J'ai vu tous mes frères et sœurs grandir et même s'ils n'ont pas tous prit le bon chemin je suis heureux de ce qu'ils sont devenus. Tous, y compris Jamie.

Mais celle dont je suis le plus fier c'est Keeran, vous ne pouvez pas imaginer à quel point je l'aime. C'est limite incestueux entre nous mais je peux pas faire autrement. C'est amour que j'ai pour elle je peux pas le nier, j'ai besoin de lui pour avancer, elle est mon oxygène, mon carburant, mon énergie, mon moteur... Aujourd'hui j'arrive à Bristol avec deux sacs de l'armée, mais si les grands sacs là, dedans y a toutes mes affaires. Je reviens après une mission militaire assez mouvementée on va dire. J'ai su qu'elle se trouvait là ma petite sœur chérie. Et comme je l'avais pas vu depuis longtemps, que plus rien ne me rattachait dans mon ancienne ville il fallait que je la rejoigne. Ce que j'ai vu et fait en mission m'avait transformé, pas dans le bon sens du terme et j'avais besoin d'elle pour pouvoir repartir de l'avant.

Je débarquais à l'aéroport avec une heure de retard. Personne ne m'attendait avec une pancarte ou un bouquet. Personne ne fonça dans mes bras. Je n'étais qu'un simple anonyme au milieu de la foule. Je la fendis comme un bateau fend les flots d'une mer calme et me retrouvait dans la rue. Il fait beau et ça sentait l'Angleterre. Oui, pour moi chaque pays à une odeur et Bristol était incontestablement une ville anglaise. Je partais alors en direction de la campagne, Keeran m'avait donné son adresse juste avant que je parte en mission pour que je puisse lui envoyer du courrier. J'avais garder précieusement cette adresse. J'appelai un taxi qui me déposa juste devant sa porte. Je posai mes sacs à mes pieds et sonnai. J'espérai que 3 ans d'absence ne m'avait pas trop changé et qu'elle me reconnaîtrai malgré la barbe, les cernes creusées et mon visage marqué.

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you hurt my heart

C'est les cris de Lillie qui me réveillent. Je bouge dans mon lit dans un soupir mêlé à un gémissement. Quand elle est née je ne supportais déjà pas ses pleurs, alors imaginez un peu deux ans plus tard. J'ai dans l'espoir qu'elle finira par se taire ou alors que quelqu'un dans cette foutue baraque va s'en occuper, mais ça a été comme cela toute la nuit. Elle souffre et je ne peux rien y faire. Quand je la prends dans mes bras et la berce en caressant ses cheveux et en lui chantant son refrain préféré: elle ne fait que se rendormir, les joues baignés de larmes et ce, pour mieux se réveiller l'heure d'après. Kenny avait une technique infaillible, mais je n'ai jamais réussi à le copier. Égoïstement je me dis qu'il ne me reste plus que trois jours à tenir avant que ma tante rentre de vacances. C'est con, avec une famille comme la mienne on pourrait croire que j'ai l'habitude des caprices d'enfants, mais c'est faux. Sacha était un bébé qui ne pleurait jamais et Zach' riait toujours, même quand il se faisait mal. Ses cris s'intensifient et je me retiens de lui crier des grossièretés, me décidant finalement de me lever à mon tour. Au bord de la crise de nerfs, je me demande si je ne vais pas me mettre à chialer moi aussi, je souffle alors un bon coup en passant mes deux mains dans mes cheveux. Je passe devant la chambre d'Adam l'imperturbable qui est encore en train de baver sur son oreiller, le cul en l'air. Quand aux trois zigotos restants, ils ont improvisé une fiesta hier et évidemment ils viennent juste de se coucher alors je vous laisse deviner qui va se taper le ménage. J'arrive dans la chambre de l'enfant et m'assied doucement sur son lit, de ses yeux humides elle me parle alors du cauchemar qu'elle vient de faire, ce qui inévitablement la fait replonger dans sa crise. Je la prend dans mes bras, déposant un bisous sur sa joue trempée, je la cale alors sur ma hanche et elle dépose sa tête sur mon épaule en fourrant sa tétine dans sa bouche. C'est dans cette position plus ou moins confortable que je me penche pour ramasser le bordel des autres. J'ai vingt ans et parfois j'ai l'impression d'en avoir quarante. Ce que j'avais craint en partant à Ibiza est finalement arrivé: ma liste déjà longue de merdes à régler c'est agrandie. C'est comme une grosse claque qui vous remmène sur terre. Les longs cils de l'enfant caressent ses joues quand elle a les paupières fermées, ses bouclettes blondes encadrent son visage qui est à mes yeux identique à celui de son père. Je pourrais regarder la beauté qui dégage d'elle pendant des heures, mais une sonnerie me fait sursauter. Lorsque j'ouvre la porte d'entrée, je reconnais immédiatement l'homme qui me regarde de son mètre quatre-vingt- dix. J'ai l'impression de tomber, ce qui m'oblige à m'accrocher fermement au cadre de porte, la bouche grande ouverte je le regarde avec les yeux brillants, incapable de dire quoi que ce soit. Je ne sais même pas comment réagir, dois-je lui sauter dans les bras? Je n'en ai pas envie, pas après tant de temps resté dans le silence et Lillie, toujours endormie, est mon excuse. Toujours sous le choc, je regarde le vide en cherchant mes mots. Josh.

- Je te croyais mort.

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L'attente la plus interminable de ma vie était en cours. Et pourtant des longues attentes j'en ai connu d'autres. Mais là j'étais si prêt de la revoir. Je sentais mes chevilles trembler. Je savais même pas si j'étais bien coiffé. Et voilà, le grand Josh commence à stresser comme s'il avait son premier rendez-vous galant.

Puis enfin, après un temps estimé à 12 ans, j'entends des bruits derrière la porte puis la porte s'ouvre et... Enfin elle est là. On dirait qu'elle a grandi, mûri. Ce n'est plus ma petite sœur devant moi mais bien une femme. Elle est encore plus belle que dans mes souvenirs. Elle restait bouche bée devant moi. Incapable de dire un mot.
- Je te croyais mort.
Je souriais doucement, et sans lui répondre avançait d'un pas pour la serrer dans mes bras. Enfin je retrouvais son odeur, la douceur de sa peau. Je me laissais submergé par l'émotion et pleurait en silence. Enfin je déposait un petit baiser dans son cou.

-Tu m'avais manqué. Je t'aime.

Plus jamais je la laisserais. Plus jamais je partirais. Je m'en faisais la promesse à ce moment là. Rien ne vaut sa présence à mes côtés. Elle est mon unique raison de vivre.

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