sorry for party rocking. (lyght)

C’est vrai qu’il faut s’amuser, ne pas le faire est une connerie pure. Le barbecue géant d’hier était une pure réussite, et j’arrive enfin à m’en sortir un minimum, enfin si je puis dire. J’attrape ma veste, mon pochon, mes clopes, un briquet, de quoi rouler et un peu de quoi se mettre bien. Oui, c’est vrai c’est mal, mais allez-vous faire foutre. J’attrape aussi une bouteille de vodka que je mets dans le repli de ma veste en cuir et sort rapidement de chez moi. J’espère croiser quelqu’un, parce que sinon boire et fumer tout seul, c’est pas terrible et ça ne sert à rien. J’avance dans les rues du centre-ville et marche, une clope à la bouche tranquillement, les bras croisés et j’essaye de reconnaître un ou une amie dans la ville. Mon téléphone sonne, je décroche et constate que c’est ma mère. « T’es passé où Light ? On avait dit qu’on allait ensemble voir ta grand-mère. » Ouais justement, je suis sortis pour ne pas y aller, la flemme. Ma grand-mère pue, elle ressemble à un cadavre qui se décompose et sa peau est toute fripée comme un shar-Pei. Non définitivement, aller la voir me fou le seum à chaque fois et je n’aime pas sortir totalement déprimé de chez elle. Non mais faut pas abuser non plus. « J’ai oublié, du coup j’ai dû aller avec un pote pour bosser sur un exposé. » Avant qu’elle ne me pose des questions, je raccroche et continue ma cigarette en marchant sans vraiment regarder où je vais.

Finalement je rentre dans quelqu’un. Je m’excuse rapidement mais en voyant quel genre de personne dans qui j’ai foncé, je sens immédiatement mon pantalon se tendre. Plutôt beau garçon, les cheveux blonds relevés par du gel, des yeux verts resplendissants. Non décidément c’est trop beau pour être vrai et j’ai déjà assez d’emmerdes comme ça pour m’en rajouter en plus. Je passe mon chemin et remarque finalement que je suis arrivé au niveau du quartier ouest de la ville, pourquoi ? J’en sais foutrement rien, mais tant pis, je connais un endroit où je trouve souvent du monde. J’arrive rapidement à l’endroit désiré, mais personne. « Putain fait chier. » Je sors mon paquet de clope de ma poche et il est vide. « Putain de merde. » Encore heureux, j’ai un peu d’argent sur moi, je finis par me dégoter un bar tabac et m’en achète un nouveau. Je retourne une nouvelle fois au parc et cette fois-ci, par chance, quelqu’un n’est pas très loin.

Je marche discrètement derrière elle et dès que je suis à quelques pas, j’attrape son soutient gorge et le dégrafe d’une seule main. « Salut cochonne. » dis-je avec un ton moqueur et amusé. Je la retourne d’un mouvement de main et lui dépose un énorme baiser bien mouillé sur la joue pour l’embêter. Avec une fille, c’est facile de s’amuser, rien que la voir entrain de tenter de remettre son soutif c’est un plaisir tel que je ne peux m’empêcher de rire. Je n’essaye même pas de l’aider, une vraie femme doit savoir se débrouiller toute seule dans ce genre de situation ! « Tu as prévu quelque chose ce soir ? J’ai envie de rester dans le parc, mais tout seul c’est pas drôle. » Je finis par grimper sur le muret et me met debout dessus en la regardant. Il est vingt heures, ce qu’elle fou dehors j’en sais rien, je veux pas savoir, mais je sais qu’il y a encore quelques enfants qui jouent sous la surveillance de leurs parents. Ils ne devraient pas tarder à partir. « J’ai de quoi s’amuser, genre de la bonne came et une bouteille de vodka. » Je commence à faire les cents pas sur le muret et tant pis si ça plait pas aux gens. Je finis par sauter juste en face d’elle et un sourire illumine mon visage. « Ça te branche ? » Le truc c’est que là j’ai besoin de m’amuser, d’oublier, de faire en sorte que tout aille mieux.  J’en ai marre de cette situation avec Peyton et Adonis. Tout est vraiment trop merdique, beaucoup trop. Et je sens que si elle dit oui, on va vraiment s’éclater, d’autant plus que Lynn est une fille qui est très timide et que je vais pouvoir en jouer à fond.

J’avais fait le détour par le parc pour prolonger un peu plus le temps avant le supplice. Ma mère était rentrée et comme à chaque fois elle voulait faire du bien à sa conscience et dîner avec moi. Le truc le plus chiant du monde. Juste pour ce dire qu’après avoir laissé sa fille depuis ses 16 ans chez sa grand-mère en espérant qu’elle vous apprécie malgré le fait que vous ne veniez qu’une fois par an la voir elle vous pardonne grâce à un resto de luxe. En fait elle était revenue pour lui annoncer ‘une grande nouvelle’ que je connaissais déjà. Elle revenait s’installer à Bristol. Mais bon ce n’était pas pour moi. C’était pour son nouveau mec friqué jusqu’aux os qui pour se donner bonne conscience m’avait déjà offert une planche de surf toute neuve. Sauf que mec si t’avais pas remarqué les plages et les vagues on n’en trouve pas à Bristol. Je faisais tourner la scène du dîner futur dans ma tête. Ma mère souriante assise à côté de monsieur parfait en train de me regarder comme si j’étais un chiot abandonné. J’avais sauté dans un jean et enfilé un top fluide pour donner l’impression que j’avais fait un effort.

Je sursaute et je peste quand je sens mon soutient gorge s’ouvrir. Quel est le con qui a eut cette idée idiote ? Je reconnais tout de suite la voix de Light et je peste deux fois plus dans ma tête. Il fallait que ce soit lui évidemment. J’ai pas le temps de rattacher mon soutif qu’il me retourne et pose sa bave sur ma joue. J’essuie le tout du revers de la main et rattache habilement mon soutif. Au bout d’un moment on fini par avoir l’habitude. Je lance un sourire à Light car au fond je l’aime bien. Même si il cherche tous les moyens pour que je pète un fard. Evidemment c’est son sport national comme d’autre pratiquerai le hockey ou la boxe non. Lui son jeu c’est ‘allons emmerder Lynn’ Je lui lèche la joue et rigole. Ouais on est dégueulasse mais on s’en fou un peu non ?

« Et bien je devais retrouver ma mère qui est exceptionnellement en ville pour dîner avec elle. Mais mon amour pour elle me convint de t’accorder ma soirée. » Oui. Je préférais largement rester avec lui que de passer toute ma soirée coincée avec ma mère. Je me demande encore pourquoi elle veut me voir alors qu’elle n’écoute même pas les réponses aux questions qu’elle me pose. Tout le monde sait que je suis du genre à être timide et à avoir du mal avec les gens. Mais même si Light est un emmerdeur j’ai confiance en lui et je le considère comme un ami. Enfin je crois. Je tapote sur mon téléphone un message à ma vieille et je range mon portable dans ma poche. ‘J’y crois pas que tu me fasses ce coup là Lynn. Tu es priée de nous rejoindre immédiatement.’ ‘Va t’étouffer avec ton caviar’. Certes j’aurais pu faire plus aimable mais les airs de nouveau riche de ma mère je les détestais plus que tout. Surtout qu’elle savait ce qu’était avoir de l’argent. On en avait toujours eut.

Je regarde Light et lui sourit avant de sortir une cigarette. « Bon envoie la vodka j’ai besoin d’un remontant là » Je ne sais pas si c’est ma remarque ou ma demande qui l’étonne mais il beug quelques instants. Evidemment il n’a pas vraiment l’habitude de me voir comme ça. Pour lui je reste Lynn la timide qui rougit dès qu’il me parle. Mais à force de trainer avec Light j’ai au moins gagné quelque chose : je suis de moins en moins timide.

Lynn... La meuf la plus timide et introvertie que j'ai croisé dans toute ma vie. Je n'exagère rien, c'est le genre de fille à qui quand tu lui dis un mot, elle se met immédiatement à rougir. Enfin c'était avant qu'elle ne me rencontre, maintenant elle s'est un peu décoincée. Je dois admettre que c'était laborieux, mais mes blagues passent beaucoup mieux désormais. Enfin de toute manière elle n'a pas le choix vu que je suis plutôt du genre salace et à sortir des blagues cochonnes à tout bout de champ. C'était marrant de la voir se replier sur elle dès que je le faisais. Rien qu'à ses souvenirs je me mets à sourire comme un idiot tout seul dans la rue. « Et bien je devais retrouver ma mère qui est exceptionnellement en ville pour dîner avec elle. Mais mon amour pour elle me convint de t’accorder ma soirée. » J'explose de rire, je ne suis pas sans ignorer les soucis de famille de mon amie, et autant dire que sa famille est aussi barjot que la mienne, m'enfin bon, on choisis ses amis, pas sa famille comme on dit.

Je la vois sur son téléphone envoyer un texto, je m'autorise à loucher dessus et je souris en voyant ce qu'elle écrit. Lynn ne fait pas dans la dentelle avec sa mère. Parfois j'me dis qu'en fait la mienne est cool, enfin le problème ne vient pas de ma madre, mais plutôt de mon connard, abrutis, salopard, enculé, ce fils de pute qui me sert de père. Et encore toutes les insultes ne suffisent pas à qualifier ce qu'il est. Limite je crois qu'il est encore interné dans un hôpital psychiatrique. Parfois je me dis que j'aimerais bien aller lui faire un petite visite afin de lui briser les couilles d'un coup de genou bien placé. Je suis tiré de mes pensées par un bruit de briquet et une inspiration sur une clope. Je lève les yeux vers elle quand elle me parle. « Bon envoie la vodka j’ai besoin d’un remontant là. » J'écarquille les yeux. Wait. Je rêve où elle veut boire là ? Je ne comprends pas très bien, mon cerveau refuse d'aligner deux pensées à la suite tant je suis choqué par ce qu'elle me demande. Puis quand je reprends mes esprits je souris d'un air amusé, immédiatement, comme si mon hésitation n'avait jamais eu lieu. « Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait à Lynn ? » Je finis néanmoins par lui donner la bouteille et saute par dessus la barrière du parc avant de m'installer sur le tourniquet. Il reste deux ou trois gosses mais les parents en me voyant débarquer décident de quitter les lieux. Ils font bien. De ce fait j'attrape mon pochon et en sort de quoi me rouler un bon petit joint tout en attendant que mon amie me rejoigne.

Fumer un pétard ne me fait plus rien, il m'en faut plusieurs avant d'en sentir les effets, on s'habitue à tout comme on dit. Après c'est pareil pour l'alcool, avant il me suffisait d'une bouteille de vodka pour être bourré, plus maintenant, c'est deux voire trois. Du coup je sais que je vais être bien sans pour autant être défoncé. Je serais juste calé. Je finis par faire une place à Lynn tout en collant les feuilles slims pour mon collage. « T'en veux un ou pas ? » Vu qu'elle boit, peut-être qu'elle va vouloir fumer aussi, après tout, j'suis pas à un pétard près de toute manière. Puis je préfère toujours en rouler d'avance au cas où je ne sache plus faire quand je suis défoncé, donc j'en commence un deuxième mais cette fois-ci je rajoute du shit à ma weed pour me faire un bon royal. Le meilleur mélange pour les soirées déjantées. Puis en prime j'ai de l'extasy dans ma poche, donc du coup j'ai vraiment de quoi se mettre mal. Cependant ce n'est pas ce que je veux ce soir, je veux juste profiter pour m'amuser un petit peu. En prime si je rentre encore stone, ma mère va me gueuler dessus et en ce moment j'ai besoin de tout, sauf de ça vu ce qui m'arrive ces derniers temps.