MINI-INTRIGUE N°3 ✤ journée randonnée. (complet)

Ça devait faire des jours et des jours que tu attendais cette randonnée. Tu n'avais même pas réussi à fermer l’œil de la nuit à cause de l'excitation. Ton réveil avait sonné pour un rien, tu étais déjà debout à faire ton sac à dos, y fourrant tout et n'importe quoi : boussole, carte, corde, talkie-walkie... Tu te prenais officiellement pour Indiana Jones. Ensuite, direction la cuisine pour préparer le pique-nique de tout le monde, bien que tu ne savais pas encore avec qui tu partais aujourd'hui. Tout le monde pensait qu'il était impossible de rater un sandwich puis tu étais né. Tu galérais avec le pain de mie qui s'effritait dès que tu le touchais. Après un moment, tu avais réussi à tout préparer. Aller hop, tout dans la glacière et direction l'immense entrée du château. Le soleil venait à peine de se lever, il était temps d'y aller. « C'EST TONTON ANDY QUI CONDUIT ! » Tu t'agites comme un gosse en courant jusqu'à la voiture, pour jeter ton sac et la glacière dans le coffre. Au final, l'Écosse, c'était pas si mal que ça.

comment ça des chaussures de marches ? déjà l'écosse c'était un mauvais coup mais là... des chaussures de marches quoi. moi j'ai que mes vans qui me font offices de chaussures tout court. mais bon la randonnée avait l'air de bien s'annoncer, surtout avec les gens qui y allaient. au début j'avais été vraiment réticente car marcher ces pas mon fort. mais en voyant qu'il y avait une cascade à la clé, j'avais déjà préparé mon sac à dos. je me voyais déjà en maillot de bain, sur une brande à la tarzan, plongeant dans l'eau, baissant le froc de tout le monde. bref, cette pensée m'avait tout de suite fait participer à cette sortie. je sors dehors et vois andy avec sa glacière, criant qu'il serait le Sam d'aujourd'hui. andy conduire ? j'ai peur. je me traîne jusqu'à lui avant de lui donné un petit coup de hanche. "j'espère que tu vas pas me demander de te porter ?!" je lui fais un clin d'oeil et enfile mon sac à dos. "DORA EST PRÊTE !"

La randonnée, la seul activité qui avait été digne de m’intéresser. Bah ouai, faut bien entretenir sa condition physique. Et puis, l’Écosse c'était pas si mal. Une fois qu'on était passé par le froid de la Russie et les durs exercices à l'école militaire de toute manière, on peut plus se plaindre de rien. Je chope vite mon sac, de peur d'être en retard, je mets mes sandwichs, ma boussole -on sait jamais-, de l'eau, plusieurs bières et je suis enfin prêt. Je descend à tout allure les escaliers et me retrouve enfin dehors. Je suis pas du tout à la bourre enfaîte. J'aperçois un gars et une fille près de la voiture et je m'approche les mains dans les poches le sourire aux lèvres. Salut vous deux, j'ai pensé à vous, j'ai pris des bières. Je leur fait un clin d'oeil et balance mon sac dans le coffre. C'est qui qui conduit ? Je m'appelle Aleks au faite.

C'est avec une petite musique douce dans la têt que je me réveille, en mode belle au bois dormant, dans un grand lit d'un château écossais. Nue, étendue sous des draps blanc qui puent, mais chut, je me prends vraiment pour une reine du dix-septième siècle. Je m'étire nonchalamment, regardant vers la fenêtre. Je me lève, la toune et les sein à l'air, telle une déesse grecque et je passe la tête par la fenêtre pour respirer l'air pur et écouter le chant des oiseaux du matin. Mais voilà. Mon regard se pose sur trois personnes, en bas, prêtes à partir dans une voiture. Je reconnais ma cousine Zen. « Zendy ! » J'appelle avec un grand sourire, en agitant la main. Rien à battre de montrer mes seins aux deux mecs avec elle. Sauf que là, déclic. Ils sont dehors. Tôt le matin. Avec leurs affaires de rando. MERDE ! Il était prévu que je parte avec eux. Je pousse un petit cri paniqué. Je suis en retard. Pour changer. Je me jette sur des fringues. Un sarwelle, un top un peu déchiré mais bien tendance... Enfin, disons-le, j'ai pas du tout réfléchi hier soir à comment m'habiller, et là encore moins. C'est pas adéquate mais c'est pas un soucis dans l'immédiat. Je souffrirai plus tard. Toujours aussi paniquée, à moitié fringuée, je saisis un sac à dos - vide, je sais pas pourquoi - et je me précipite vers la fenêtre, pieds nus.  « J'ARRIVE ZENDY ! » je hurle. Tout le monde s'attendrait à me voir alors disparaître pour réapparaître par la porte. Sauf que moi j'enjambe la fenêtre, je regarde ce qu'il y a en contre-bas : des buissons. En face de moi, un grand arbre. J'attrape une fine branche et, mon sac vide sur le dos, je me laisse tomber doucement avec la branche qui se tord vers le sol, et je lâche quand elle est sur le point de craquer, pour atterrir dans les buisson. Des feuilles volent de partout. Et moi, je ris.

Je somnole tranquillement quand, tout à coup, je me réveille en sursaut. C'est Andy, dans la pièce d'à côté, qui fout un bordel monstre. Je me lève, à moitié à poil et j'entre dans sa chambre, dans le coaltar. « Qu'est-ce que tu branles fraté? » Il répond, la tête plongée dans son sac en se secouant de partout. « Je pars pour l'aventure de ma vie ! » Je grogne doucement avant d’acquiescer et de retourner dans la chambre, bel et bien réveillé maintenant. Kaya dort toujours, étalée sur le lit comme une étoile de mer. Je joue avec ses fesses pour essayer de la réveiller, y plantant mon index comme dans un flanc mais face à ce manque de réaction, je me décide à partir. Je m'habille à la va-vite, prend trois gros paquets de chips et je descend quatre à quatre les escaliers du château pour rejoindre l'extérieur. Je suis le dernier mais rien à foutre, tout ce qui m'importe de sauter sur Andy dont j'attrape les épaules, éclatant de rire. « SURPRISE ! Attends, j'pouvais pas te laisser vivre l'aventure de ta vie sans moi ! »

C'était comme des vacances au camping, quand t'étais gosse. La nature sauvage : pisser dans des buissons, vivre presque tout nu, se baigner dans une cascade, jouer à Tarzan. « J'ai bien peur que si, Zendaya. » Bien sûr qu'elle allait te porter. À quoi elle servirait sinon ? Les filles se prennent pour Lara Croft alors que tu sais bien qu'elles demanderont une pause toutes les 5 minutes. Tu t'imagines déjà la pousser dans les buissons de la jungle, de lui foutre de la boue au visage et.. « C'est moi qui conduit ! » Tu te retournes en te coupant net dans tes pensées, tapant dans la main du mec qui venait de débarquer, comme si c'était ton pote de toujours alors que tu ne l'as jamais vu de ta vie. « Appelle moi Andy. » Andy, dis moi ouiii. Tu rigoles en fredonnant les notes de cette musique de merde avant qu'une fille apparaisse à poils à la fenêtre avant de se jeter quelques minutes plus tard. Sérieux, tu crois rêver. Vous formez une belle bande de cas soc'. Ken qui vous rejoint, tu ne pouvais pas rêver mieux pour vivre l'aventure de ta vie. « Fraté, tu gères ! On va pouvoir conquérir l'île, s'y installer pour toujours, cocktails à la main, lunettes de soleil sur le nez et pleins de nanas pour nous. Le PA-RA-DIS. » High five. Tout le monde s'installe dans la voiture, les sacs à dos dans le coffre, direction le port. T'appuies sur la champignon sans prévenir les autres, tu prends les virages à la dernière minute pour qu'ils s'envolent tous à l'arrière, tu fais le tour d'un rond point au moins trois fois pour être sûr. Bref, c'est parti.

j'avais donc opté pour cette journée de randonnée. peut-être pas la meilleure idée que j'ai eu, m'enfin au moins ça allait m'occuper, plutôt que de déprimer dans ma chambre à regarder les moutons se reproduire. il y avait andy qui participait à la journée et il s'était désigné pour conduire. comme à mon habitude je le taquine un peu et il ne peut s'empêcher de répondre. "t'es aussi lourd qu'un éléphant, donc rêves pas trop, mais toi me porteras." je hausse les sourcils et croise les bras, fière de ma réponse. puis un mec arrive. assez mignon, grand, il s'appelle aleks et il a les bières. je l'aime déjà lui. "zendaya, on va être pote toi et moi." un grand sourire se dessine sur mes lèvres, mais il se casse quand j'entends qu'on gueule mon prénom. mon regard parcours les alentours mais je vois rien, puis je vois rose, ma cousine, en mode topless. et cette folle saute de sa fenêtre, attérissant dans les buissons mais le sourire aux lèvres. je cours vers elle pour l'aider à sortir de ses buissons. "merde rose t'es conne ou quoi ? je vais faire quoi moi si tu te tues ?" non parce que sauter d'un toit... faut le faire. alors que je l'aide à sortir des buissons et enlever toutes les feuilles sur elle, un nouveau mec arrive. il connait andy, mais je le connais pas. beau gosse aussi. puis tous ensemble nous rentrons dans le mini van. je m'installe à côté de rose, faut la surveiller cette folle. et bien sur andy doit faire son sketch de fast and furious et je manque de vomir à chaque virage. je m'accroche comme un chat à rose, priant pour ne pas finir au fond du ravin. "ANDY RALENTIS MERDE ! TU VAS NOUS TUER"

Zen a la gentillesse de venir m'aider à m'extirper de ces buissons. Moi, je n'en peux plus de rire. Que voulez-vous ? Je trouve ça drôle. Je suis dangereuse, mais je trouve ça drôle. Après avoir enlevé quelques feuilles de mes fringues mal mises, Zen et moi nous redirigeons vers la voiture. Je ne connais pas les trois garçons qui vont nous accompagner, mais ils ont l'air grave cool et en plus ils sont mignons. Je fais ma timide en leur faisant juste coucou avec la main avant que nous foutions toutes nos affaires dans le coffre et prenions la route. Zen est assise à l'arrière avec moi, qui suis près de la fenêtre. Un des trois beaux gosses, Aleks je crois, est assis à côté d'elle, et le garçon qui conduit - Andy - commence à faire le zazou sur la route. Et vas-y que je te prends les virages comme Schumacher, et vas-y que je te fais des salopes d'accélérations sur les lignes droites et que je manque de te péter une vertèbre quand la voiture rebondit dans un trou... Zen me hurle dans les oreilles et m'arrache presue la peau du bras. Wow, peace, meuf... C'est trop marrant ! Je vois le mec d'à côté la draguer légèrement, et je lui lance un regard du style "ouh le coquin..." avant qu'il ne s'adresse au conducteur. Moi, comme une conne, j'ouvre la fenêtre et passe ma tête à l'extérieur, les cheveux au vent, appréciant l'air qui fouette mon visage. Ouais, j'avais jamais fait ça, j'étais obligée de le faire au moins une fois. J'aperçois alors l'endroit où nous devons aller commencer la rando. "Hé les gars ! C'est juste là-bas, sur la droite !" Je dis en me rasseyant correctement dans la voiture. Puis, je regarde mes pieds nus "Ah bah j'ai oublié mes chaussures... Tant pis, je vais faire ça à l'ancienne."

Je monte à l'avant, Andy démarre en trombe conduisant comme un gros porc. Je m'accroche tant bien que mal à mon siège, riant aux éclats alors que je m'imagine dans des montagnes russes. J'aurais bien roulé un petit joint mais dans ses conditions là, c'est pas évident. Je me contente alors de jouer avec les boutons de la radio, trouvant une station à peu près potable pour mettre le son à fond. Dans le rond point, c'est limite si on est pas dans un putain de manège. Derrière moi, j'entends les autres gueuler alors je me retourne avec mon éternel sourire idiot, faisant le mec sage. « ON SE CALME, LES ENFANTS. TOUUUT VA BIEN SE PASSER ! » Je me tourne et j’aperçois enfin notre point de départ : le bateau.  « Mmmh, ça s'annonce plutôt bien les gars ! ahem.. et les filles. »

HJ: désolée j'suis un peu en retard.

Les rabats-joie de derrière râlent en prétendant que tu voulais tous les tuer. Jamais content les jeunes de nos jours. Tu te retournes parfois en lâchant le volant, histoire de leur faire des petites frayeurs. « Hé, je contrôlais par-fai-te-ment la situation ! » Kenny se croyait lui aussi dans des montagnes russes et toi, tu tournais tout de même, au dernier moment, comme d'hab parce que c'est rigolo. Vivement que tu poses ton cul sur le sable de l'île, parce que là, le vieux siège en cuir à ressorts menace de t'exploser le fessier. « On y est ! » Tu négocies un parfait demi tour au feu rouge, lorsque la troupe de marmots à l'arrière se remets à gueuler, remettant en cause tes capacités au volant. Jamais de gosses, ça fait bien trop de bruit. T'en as déjà trois de 20 ans à l'arrière, et c'est plutôt infâme ! Néanmoins, tu tortillais tes fesses au rythme de leurs encouragements, ou plutôt leurs protestations, en roulant des épaules, genre tu penses trop sexy. Et paf, tu arrêtes la voiture soudainement, te garant n'importe comment et tu ouvres la portière pour sortir et pointer le bateau qui vous attend du doigt.

on finit par tous rentrer dans la grande voiture qui va nous servir de transport. andy et kenny se mettent devant et rose, aleks et moi on se retrouvent derrière. franchement je sais quelle place est la meilleure. se retrouver derrière à prier pour ne pas mourir ou être tout devant pour admirer le spectacle en version plasma. aucune idée, mais aucune des places ne me satisfait. je gueule donc comme une malade, perçant surement les tympans de mes amis, je m'accroche comme un koala à rose et aleks me propose gentiment de le tenir si j'ai peur. bonne idée, au moins je suis sur de rester sur place. j’agrippe d'une main son bras musclés et serre de toutes mes forces continuant à gueuler comme si on était dans une attraction. finalement on finit par y arriver, la peau du cul saine et sauve, en se garant magistralement. je sors de la voiture, les jambes en cotons et manque de tomber dans le vide. je me retourne vers le groupe, voyant que miss rose n'a pas ses godasses. on peut vraiment plus rien faire pour elle. je soupire et prends une gorgée d'eau de ma bouteille. "bon au retour c'est moi qui conduit." ne plus jamais laisser le volant à andy ça c'est sur. "bon faut aller par ou ?"

Plus jamais je remonte dans une voiture avec Andy, jamais. Enfin, tant qu'il conduit pas ça va, mais sinon je préfère largement sauter par la fenêtre. Je me rend compte que Zen' me sert le bras, et je peux vous dire qu'elle a de la force la petite. Je comprends qu'on arrive bientôt et deux minutes plus tard, je me tape le nez contre l'appui tête de devant. A cause du bourrin qui a freiné trop violemment. Putaiiiin. Je secoue la tête sans perdre mon sourire. J'allais passer une bonne journée, c'est tout ce qui comptait. Je sors tranquillement de la voiture en m'étirant. 'Tain, j'avais l'impression d'être passé dans une machine à laver. Je fous mon sac sur les épaules et indique du menton le port. Là-bas, faut qu'on prenne le bateau. J'attends pas les autres pour m'engager sur le pont et sauter sur le bateau. Je glisse, et je m'étale sur le bateau. Je me remets debout en un clin d’œil et me tourne vers les gars qui arrivaient derrière moi, en espérant qu'ils n'aient rien vu. Bon j'espère qu'aucun de vous n'a le mal de mer sinon je le jette pas dessus bord. Je jette mon sac dans un coin en attendant que tout le monde monte et qu'on parte enfin pour l'aventure.

La voiture s'arrête et nous finissons par tous descendre de la voiture. Je lance un regard à Aleks, qui s'est pris plusieurs fois des éléments de notre véhicule dans la gueule, entre la fenêtre et l'appuie-tête de devant. Je souris et je tourne la tête en direction du bateau que nous sommes censés prendre. Sans attendre plus longtemps, je prends mon sac à dos vide tellement utile et prend la main de Zen pour emboîter le pas à Aleks qui se dirige vers notre embarcation. Là, je franchis le petit pont, tirant toujours Zen derrière moi quand Aleks se casse la gueule devant nous. Je ne peux m'empêcher de rire sauvagement avant de manquer de me casser la gueule à mon tour. C'est qu'il y a de l'eau partout et que c'est pas pratique quand on n'a pas de pompes. Tiens, voilà, qu'on parle de mal de mer. Ça alors... J'avais oublié que j'étais malade, moi... Enfin, au pire, c'est pas grave, je me pencherai par dessus bord moi-même, comme une grande fille pour dégobiller sur les poissons. Je préfère quand même me taire et ne pas relever devant tout le monde mon petit problème, qui n'en est pas vraiment un. Avec un peu de chance, le trajet sera court. Je m'élance alors dans la petite navette, cherchant des places à l'extérieur pour que nous puissions profiter du grand air. Par hasard, je trouve des rebords où s'asseoir collés aux pourtours du bateau vers l'avant. On va pouvoir se caler ici tranquillou. "Venez, petites lucioles. On peut s'asseoir par ici. C'est génial, on va peut-être pouvoir se mettre debout devant et faire comme dans Titanic !" Sans attendre, je commence déjà à tâter le terrain, examinant avec un grand intérêt l'avant de la navette.

Arrêt brusque. On sort comme des dingues, tous pressés de partir à l'aventure et je vois Aleks et Rose manquer tour à tour de se casser la gueule, m'esclaffant avec un rire de poulie mal graissée. Je les suis, avançant à grandes enjambées sur le petit ponton histoire de ne pas imiter les deux glands passés avant moi. « Venez, petites lucioles. On peut s'asseoir par ici. C'est génial, on va peut-être pouvoir se mettre debout devant et faire comme dans Titanic ! » J'hausse un sourcil. Nous sommes de.. petites lucioles. C'est vachement ghetto comme surnom ma gueule ! Bordel, nous on est des sauterelles.. qui sautent sur tout ce qui bouge? Non, des frelons ! Des frelons avec un putain de gros dard. Je suis tout de même le mouvement, clope au bec, lançant des regards complices à Andy et Aleks. L'eau doit être glacée.. Je m'approche d'eux, un grand sourire aux lèvres, celui qui sent la connerie à plein nez. « À mon signal, on les fout toutes les deux à la flotte. » Je m'écarte, l'air de rien, posant mon boul' de rêve sur un siège. « Bon, écoutez, femmes. Vous êtes en infériorité numérique DONC vous allez gentiment nous préparer des coktails. C'est d'accord? » Leurs réponses ne se font pas attendre. Tant pis pour elle.. Je me lève et j'écrase ma clope, souriant à Andy alors que je m'approche de Rose. C'est le signal.

Rapidement, vous embarquez et tu fais bien attention à ne pas te viander sur le petit ponton comme les deux premiers qui faisaient les malins. Tu évites les recoins déjà inondés et bizarrement, tu as l'impression que vous allez bientôt faire le remake de Titanic. Ça te fait stresser pour le coup, t'hésites entre péter et te pisser dessus. À la place, tu fais le mec viril et tu lances un regard d'obsédé à Rose, arquant un sourcil. « On refait cette scène quand tu veux. » Trêve de bavardages. Tu remarques les regards complices que Ken te lance et tu comprends bien vite qu'il prépare déjà un coup tordu. Ce mec est passé pro dans le domaine -ou plutôt l'art- d'emmerder le monde. En même temps, il peut facilement s'entraîner avec Kaya et Adriana. Tu souris à cette pensée et te mets déjà à rire à l'entente de son plan. L'eau doit être glacée, le soleil a à peine pointé le bout de son nez, il est encore trop tôt pour que la température soit supportable. Tu t'installes alors sur un transat, lunettes de soleil sur lez nez, bras croisés derrière la tête en claquant des doigts vers les meufs. « Ouais, et plus vite que ça ! » Pour bien les énerver. Vous faites les machos, les pieds en éventail, vous prenant pour les rois des pachas. Genre, les meufs sont là que pour faire la bouffe et le ménage. Tu rigoles tout seul comme un con, et les protestations ne se font pas attendre. La guerre des sexes, les amis ! C'était le signal. Tu déposes tes lunettes sur une petite table ronde et tu cours sans plus attendre pour attraper Zendaya par les jambes, en mode vieille chaussette et tu la jettes par dessus bord. « Putain, y'a pleins d'algues en bas ! J'suis sûr qu'elles sont vivantes, fais gaaaaffe. Tu pourras même attraper des champis à la chatte, et plus personne voudra de toi. » T'éclates de rire, penché pour la regarder barboter dans l'eau. Faudrait peut-être penser à les remonter parce que le bateau allait bientôt prendre la mer.

finalement on finit par arriver. aleks nous annonce qu'on va devoir prendre un bateau. ah ouais ? et c'est quoi la prochaine étape de cette randonnée, une virée dans une fusée ? je trouve qu'ils exagèrent un tout petit peu. m'enfin, on est là pour s'amuser donc autant faire comme si tout allait bien. je regarde ma cousine s'élancer sur le moyen de transport. elle est vraiment folle. je crois que c'est de famille d'ailleurs. je finis par la rejoindre en rigolant. c'est bon, maintenant elle se croit sur le Titanic. faut dire que notre bateau est tellement grand. alala c'est bien ma rose. je m'approche du bord et pose mes mains sur la barrière en bois. la vue est magnifique, j'ai hâte qu'on bouge. "Bon, écoutez, femmes. Vous êtes en infériorité numérique DONC vous allez gentiment nous préparer des coktails. C'est d'accord?" je me retourne vers Kenny et le regarde en haussant les sourcils. mais il se croit être qui ? en tout cas il est pas le roi d'Angleterre. "je suis votre conchita est Rose non plus ! à part si vous voulez des cocktails à la pisse de poisson." d'ailleurs un poisson ça fait pipi ? pas le temps de réfléchir que je sens mon corps s'élever et je vois l'eau se rapprocher de plus en plus. merde. je plonge dans l'eau et manque de me prendre un poisson en pleine gueule qui passait pas là. rose aussi est à l'eau. les connards. "Putain, y'a pleins d'algues en bas ! J'suis sûr qu'elles sont vivantes, fais gaaaaffe. Tu pourras même attraper des champis à la chatte, et plus personne voudra de toi. " vengeance, le seul mot qui résonne dans ma tête. je nage avec rose jusqu'à la terre et en profite pour justement prendre pleins d'algues. j'en donne un peu à rose puis je cours sur le bateau pour leurs jeter à la gueule ces trucs visqueux. "BANZAII"

Je me sens moins seul quand je vois Rose à moitié se casser la gueule. Je la regarde avec un grand sourire avant d'aller m'asseoir. Je vois Kenny se rapprocher de moi et Andy, un sourire collé aux lèvres. Ça sent pas bon, pas bon du tout, enfin surtout pour les filles. Deux minutes plus tard, je vois les deux filles passer par dessus bord. J'éclate de rire en les voyant galérer dans l'eau froide, mais mon sourire s'efface bien vite quand j'entends Zen' crier. BANZAII Je vois un truc verts dans les mains des filles. Des algues. J'essaye d'esquiver, mais je me reçois des algues en plein dans la gueule Pr..arg. J'arrache les algues, qui ont décidé de prolonger leur séjour sur ma tête et les balance à la flotte. Putaiiiin, mais j'ai rien fait moi. Je sers mes yeux de chat poté à Zen' & Rose, pour qu'elles arrêtent. En vérité, j'ai juste envie qu'elles baissent leur garde pour les pousser de nouveau par dessus bord. Je suis coupé dans mon élan, car la bateau démarre. C'est pas trop tôt. J'évite de me rasseoir là où j'étais, et préfère rester debout. Merci les mecs, maintenant ça sent le chien mouillé. Je lance un sourire en coin aux filles, avant de me glisser à l'avant du bateau pour profiter du reste de notre court voyage, loin de l'odeur d'algue et de chien.

Spoiler:

Je remarque un regard pervers auquel je réponds par un tirage de langue pas très élégant. Mais mon attention est vite ramenée vers Kenny, qui se fout de la gueule de Zendy et moi. Quoi ? Nous, des bonniches ? Il a craqué le gars. Je lui louche à la gueule en faisant un discret doigt d'honneur dans sa direction avant de m'approcher de l'avant du bateau pour respirer à plein nez cette bonne odeur d'eau croupie. Mais je n'ai pas le temps d'apprécier ce moment très longtemps. Je sens une force surhumaine me soulever du sol et un bref coup d'oeil vers cette forme qui me porte me fait réaliser que ce n'est autre que Kenny qui me balance vers la flotte comme si je n'étais qu'une vulgaire poupée de chiffon. Je lâche un bref "Oh." assez surpris, mais pas un hurlement sort de ma bouche. Mes cheveux dans les airs et mes bras s'agitants comme les ailes d'un oiseaux qui n'arrive pas à s'envoler sont suffisamment drôles. Puis le plouf ridicule qui conclue ma chute aussi. En remontant à la surface, je constate que Zendy a elle aussi fait le saut de l'ange. Andy, lui, au sec depuis le bateau, nous balance quelques obscénités pour déconner, preuve d'une maturité spectaculaire, face à laquelle je ne peux m'empêcher de glousser comme une conne. Zen, elle, semble vouloir crier vengeance. Nous nageons jusqu'à la terre ferme et lorsque nous y arrivons, Zen reste un peu dans l'eau pour récolter des munitions, algues bien longues, gluantes et dégueulasses. Je vois le genre. Mon regard s'attarde sur les algues que je tiens entre les mains. Mes yeux se mettent à briller et tandis que Zen se met à galoper vers le bateau et que je la suis maladroitement, je place soigneusement les algues sur ma tête, les laissant pendre de chaque côté, comme de nouveau cheveux. Et un sourire d'illuminée éclaire mon visage. J'suis trop fière de ma nouvelle perruque. Zendy réserve à ses algues un tout autre sort. De loin, je la vois attaquer les mecs en mode tornade déchaînée. "Mais pourquoi tant de haine ?!" dis-je d'une voix mi-pétasse mi-babacool en replaçant une algue derrière mon oreille et en sautillant comme gamine. Soudain, le bateau démarre. C'est difficile de garder l'équilibre d'un coup. J'entends Aleks se plaindre sur le fait que ça sent le chien mouillé. Alors pour l'embêter un peu, je vais bien m'asseoir à côté de lui, secouant ma crinière l'oréal et lui envoyant quelques gouttelettes d'eau du lac dans la figure. "C'est ça le grand air !" Je lui lance d'un air taquin. "Fallait faire l'atelier couture si tu voulais pas te salir." Puis je lui lèche la joue. Ouais, je sais, c'est sale. Mais c'est moi. Faut pas chercher à comprendre. Le bateau avance doucement et les paysages sur les rives commencent à défiler. On a peut-être un peu de temps avant d'arriver, je vais au moins faire sécher mon sarouelle. L'air de rien, je l'enlève et le pose sur un dossier de banquette, bien au soleil.