sweet dreams are made of this.

Un voyage en Espagne, une idée un peu dingue, mais que je pouvais me permettre. Depuis quelque temps, ma vie semblait partir à la dérive me filer entre les doigts sans que je puisse réagir ou faire quoi que se soit. Jayson était partie, me laissant seul dans cette ville pourrie, mais bon en même temps je ne pouvais pas lui en vouloir, puisque j'avais fait la même chose quelque temps auparavant, j'avais décidée de partir sans le dire à personne dans le but de tenter de me retrouver un peu, ayant un besoin criant de solitude, mais finalement ça avait fini par me peser et les gens faisant partie de ma vie me manquait terriblement, il me manquait terriblement... Du coup, j'avais décidée de rentrer chez moi dans l'optique de réparer les pots cassés et finalement cela n'avait pas été extrêmement concluant, les retrouvailles avec Lucky avait été extrêmement douloureuses et je m'étais  mise à penser que finalement j' étais nocive pour lui. J'avais donc battu en retrait, même si cela avait été extrêmement difficile à faire pour moi, je ne souhaitais pas le faire souffrir davantage, de souffrir encore et toujours. N'empêche que mon retour dans cette ville me faisait prendre conscience que peut-être que ce n'était pas ma place, je me sentais plus seule que jamais et étrangement j'étais l'entière responsable de cette solitude qui me bouffait. Du coup, lorsque ce voyage en Espagne se présenta, je n'hésitai pas à sauter sur l'occasion n'ayant maintenant plus rien qui me retenait réellement à Bristol. À mon arrivée là-bas, j'eus l'impression de débuter une nouvelle page, de prendre un second souffle. J'en profitai pour visiter les lieux me faisant plutôt discrète profitant à nouveau de cette solitude qui tranquillement me pesait de moins en moins, comme si j'avais appris à la connaître et à m'y habituer. Bien sûr, ce serait faux de dire que je ne pensais jamais à lui, à chaque endroit que je visitais, je me disais qu'il aurait probablement adoré. Parfois, je pensais également à mon grand frère et je me disais que j'avais besoin de lui plus que jamais, mais je découvrais également en moi une force que je connaissais pas. Cette après-midi là, je décidai de me rendre au petit café que je convoitais régulièrement depuis mon arrivé, j'adorais l'endroit et son ambiance calme. Je marchai d'un pas décidé sur le trottoir légèrement dans mes pensées lorsque je fus stoppé dans ma route, tout se déroula rapidement, je relevai les yeux mal à l'aise devant la personne que je venais d'heurter et je croisai ces prunelles, une vague d'émotion m'envahit soudainement et je remarquai aussi qu'il avait retiré son t-shirt rempli de café. « Salut...» Soufflai-je, et voilà qu'il devint le regard fuyant en me disant que j'étais venue boire un café, effectivement il avait vu juste. J'approuvai légèrement d'un signe de tête, puis elle afficha une moue désolée en constatant les dégâts qu'elle avait causée, à croire qu'elle ne faisait que ça causer des dégâts. Faisant un léger signe de tête vers le fameux café, je prend le risque en disant; « Tu veux que je t'en paye un autre, c'est la moindre des choses...» Ouais bon, je me doutais bien qu'il risquait de refuser, mais je prenais une chance. Mes yeux vint tenter de capter son regard, il semblait en forme et ça faisait plaisir. Je plongeai mes mains dans les poches de mon short et j'attendis, peut importe au moins j'aurais tenter le coup.

Au moment où ma vie semble partir à la dérive, il croise ma route encore une fois. Alors que je me retrouve loin de Bristol complètement dans un autre pays, il s'y trouve aussi, la vie semble vouloir nous mettre sur la route l'un de l'autre constamment et je ne peux pas dire que cela me déplais au contraire, en le voyant là devant moi, je réalise que même si je veux le nier, j'ai besoin de lui. Après notre accrochage qui cause un sacré dégât, j'essaie de me faire pardonner en lui proposant de lui payer un nouveau café; « M'ouais, pourquoi pas. »  Je lui rend à mon tour un mince sourire et il se rend à la caisse pour commander à nouveau quelque chose et je passe ensuite ma commande. Bien sûr, je ne peux pas refuser un cappuccino. Je remercie brièvement la caissière en lui souriant, puis Lucky me dit que je n'étais pas obligé de lui en payer un. « Ça me fait plaisir...» Dis-je simplement alors que nous sortons du café pour se prendre une place à l'extérieur. Je m'assois et porte mon gobelet à mes lèvres doucement, évidemment je ne peux pas m'empêcher de jeter un regard vers Lucky ou plutôt le haut de son corps complètement à découvert par ma faute. C'est bizarre, je ne sais pas trop quoi dire en ce moment ayant peur de faire un faux pas... Il faut peu de temps pour que Lucky le réalise et me lance; « Si tu me paies un café, tu peux au moins me parler.  Tu sais à quel point le silence me rend fou. » Je n'ai pas pu m'empêcher de frissonner au contact de sa main contre la sienne. Et voilà qu'il reprend la parole en disant; « Comment ça t'avais carrément été portée disparue de Bristol?  J'ai plus entendu parlé de toi depuis... putain... quelques mois déjà... » Je me pince les lèvres doucement, cela fait presque quatre mois que j'avais opté pour le silence radio et étrangement cela ne m'avait pas trop fait de mal, même que j'avais pris du temps pour réfléchir et tenter de voir plus clair dans mes idées. « Quatre mois...» Dis-je alors que mes yeux divaguent sur les passants, j'inspire doucement et m'explique cette fois; « J'avais besoin d'un peu de recul... Puis, mon frère est partie entre temps, du coup voilà...» Un silence s'installe et tranquillement un petit sourire se dessine sur mes lèvres et j'ajoute en plongeant mon regard dans le sien; « Ne me dit pas que tu as pensé à mettre ma photo sur les peintes de lait?» Je lâche un petit rire nerveux, j'essaie du mieux que je peux de me sentir à l'aise, je veux retrouver notre amitié d'autrefois, je veux le retrouver... Par contre, je sais que ça ne peut pas se faire en claquant des doigts, mais je veux m'accrocher à cet espoir, j'ai plus envie de me mettre en retrait comme il y a quelque temps, j'ai envie de me battre parce que c'est ce que je suis; une battante. Malgré le fait que je me sois absentée quatre mois, j'ai été mise au courant que le jeune homme s'est rapproché de d'Eddie et malgré le fait qu'au départ cela était plutôt difficile à encaisser j'ai compris que cette fille pouvait le rendre heureux et c'est tout ce que je souhaitais au fond qu'il le soit. À nouveau, je porte mon cappuccino à mes lèvres et j'en prend quelques gorgées avant de dire; « J'peux savoir ce que tu fais ici, en Espagne? Je pensais que tu avais Bristol de tatoué sur le coeur.» Évidemment, je me moques un peu, mais d'un autre côté je n'ai pas tout à fait tord, jamais je pensais qu'il quitterait cet endroit pour découvrir autre chose. « Mais en tout cas, c'est bon de te revoir...» Finis-je par dire simplement en m'appuyant sur le dossier de ma chaise et je souris doucement. Peut-être que le fait d'être dans un nouveau pays était signe d'un nouveau départ? Du moins, c'est ce que j'espérais. Depuis un temps, j'avais pris la décision de ne plus lire les articles du barman, je réalisai que ces articles finissaient par me rendre littéralement malade.

« Je l'aurais bien fait, mais ils auraient refusé tellement t'es moche. » J'affiche un petit sourire tout en plissant légèrement le nez et s'ensuit un rire léger, puis je secoue doucement la tête alors que je le revois prendre une gorgée de son breuvage. Putain que c'est bon, j'ai l'impression de retrouver le Lucky dont je suis tombée amoureuse. Et voilà qu'il m'explique qu'en quatre mois, il s'est passé pas mal de trucs. « Disons qu'en quatre mois, certaines choses ont changées. Autant dans ma vie que dans ma façon de réagir. Faut croire que je me suis refroidit. J'sais pas pourquoi. » Je baisse les yeux à sa dernière phrase, mon coeur se serre dans ma poitrine et me rappelle à quel point j'ai tout foiré. Et alors que je relève les yeux, mes sourcils se froncent alors qu'il sort un paquet de clopes en disant que c'est "nouveau", du coup, je culpabilise encore plus de le voir se détruire de cette façon d'un côté par ma faute. J'ai une petite moue en le voyant tirer sur sa clope, ce bâton cancérigène puis il me dit;  «J'pourrais pas être plus d'accord. Quoi de neuf dans ta vie? Dans la merveilleuse et magnifique vie de ma Bella?» Un frisson parcours mon corps en entier alors que je l'entend m'appeler par ce fameux surnom comme à chaque fois, cela me déstabilise. Je lâche un petit rire relevant les yeux au ciel, j'ai l'impression d'avoir les émotions au bord des yeux. J'inspire doucement pour me donner du courage, s'il savait à quel point ma vie est loin de s'illustrer comme un conte de fée depuis quatre mois, mais bon cette fois-ci j'ai décidée de garder le moral et de m'accrocher, n'ayant pas envie de sombrer. Mes yeux se plongent dans les siens et je ne me cache pas d'avoir des larmes au bord des yeux, j'ai arrêté de me cacher en fait. Bien sûr, je ne fais pas cela pour tenter de jouer la victime loin de là. « Ma vie est loin d'avoir été merveilleuse, depuis quatre mois... Mon frère est partie de Bristol, mais bon je ne peux pas vraiment lui en vouloir...» J'affiche un petit sourire légèrement triste d'avoir mon grand frère loin de moi, alors que j'ai besoin de lui plus que jamais en ce moment. « Du coup, je me suis retrouvée seule. Habituellement, la solitude était ma pire ennemi, mais j'ai appris à l'apprivoiser un peu mieux, c'est pas encore génial, mais ça va.» Je lâche un petit rire tout en reprenant la parole; « Putain, je sais pas combien de fois j'ai composé ton numéro sans appuyer sur le fameux bouton composé... Finalement, j'ai préférée garder mes distances en me disant que si la vie voulait qu'on se recroise cela allait se produire, même si ça été vachement dur plus que je l'aurais imaginé d'ailleurs...» Une fine larme coule le long de ma joue et je l'essuie du revers de la main et mon regard se pose sur la rue et je vois des espagnoles vachement bien roulées qui reluquent sans gêne Lucky. Je les regarde faire et s'éloigner, puis je pouffe de rire en regardant de nouveau Lucky arquant un sourcil pour ensuite dire; « Dis donc, t'envoie même ton charme jusqu'ici...» Je laisse entrevoir un large sourire et je termine mon cappucinno avant de me lever et je dis; « On va se balader un peu?» J'espère sincèrement qu'il acceptera, puis finalement il se lève et me suit. Je pose mes mains dans les poches arrière de mon pantalon et j'ose demander alors que l'on marche côte à côte; « Et toi alors, quoi de neuf dans ta vie Rodgers?» Je souris faiblement ayant l'impression de faire un saut en arrière. J'essaie de chasser cela me disant qu'aujourd'hui, je devais regarder vers l'avant, mais à chaque fois que je me trouve près de lui, des souvenirs me submergent et je regarde l'horizon un moment. Malgré, le fait que je ressens un profond malaise et que je sois incertaine lorsque j'ouvre la bouche et que je m'adresse à lui, je me sentais bien dans cet endroit et de sa présence à mes côtés.