(bryden) » haut les coeurs

   » VENIN MORTEL

   ☽ la nuit je mens. il y a tes pas qui s'enchaînent et ta fine silhouette qui danse à travers les ombres. les gens ferment leurs volets, les jeunes guettent leurs arrières pendant que toi tu t'engouffres d'avantage dans la pénombre de la nuit. tu cours (parfois) à travers les ombres qui s'étalent. tu marches , t'aventures dans ces lieux infréquentés, infréquentables. t'as pas peur. tu t'en fiches toi. des rumeurs, et de ces titres qu'on entrevoit parfois. y'a des caniveaux (encore vide) , des bruits qui tonnent parfois (prés de toi), des hangars miteux , et des pochons abandonnés. c'est pas un lieux pour toi. et pourtant t'es là. à cavaler dans l'interdit. à arpenter les lieux pour séduire le danger. il t'attire. et le noir de la nuit et si profond qu'il t'engouffre parfois. t'avances, et les rencontres s'ensuivront. des balades nocturnes aux risques inutiles.

sous muselière. pantin désarticulé. demoiselle qu'on tente de maîtriser. on guide tes pas, t'apprends des règles qui s'échoueront dans les abimes de tes souvenirs. t'écoutes (parfois) pour ne retenir que celles qui t'intéressent. tu joues, tu remanies ses règles de la haute société pour en faire au gré de tes envies. tu te tiens droite, jolie poupée de porcelaine qui trompe en son apparence. des sourires forcées. des rictus élaborés. des postures coincées, et un corps qui glisse un peu plus loin. hors du temps, hors des règles de la haute-bourgeoisie. celle qu'on t'as instauré. celle qui t'as offert tant de migraines. les doctrines ce sont échouées. là-bas, dans un recoin de ton esprit.

l'appel du large t'as dérivé à l'horizon. ton corps s'échappant des règles de la haute-bourgeoisie. envolées les bulles de champagne, pour ces cocktails aphrodisiaques. tu t'envoles, tu t'évades, à savourer ces choses autrefois interdites. faire ce que tu ne dois pas faire. réaliser toutes ces choses qui sont marquées. une jolie liste-noire à réaliser. vulgaire provocation d'une riche héritière d'un rang prestigieux, ou simple envie d'évasion. la réponse meurt dans l'inconnue. tu tangues. un coup à droite, un coup à gauche. tu balances. c'est probablement une association de chose. l'envie d'être différente, et celle de sentir tes veines frémir en toi. ça pétille.


mauvaises fréquentations qui dévalent des montagnes russes. ça t'emportes, ça t'enveloppes,et soulèves ton coeur. des darks. des hommes violents et d'intenses petits tourments. t'as un goût prononcé pour ceux qu'on ne doit pas approcher. t'y vas. la tête haute, et tu fonces dans ces murs de briques. des écorchés vifs qui t'entraînent parfois. alors tu chopes des hématomes, de jolies marques violacées qui parsèment ton corps. des coups, des dessins, ils laissent des traces. et toi, tu continues. trop tenace pour t'abaisser à l'abandon. trop fière pour délaisser l'interdit.


des fantômes comme géniteurs Portes d'embarcations ou bien  un quai de gare, comme dans ces films à l'eau de rose. Des regards, quelques larmes, une valise, et un départ. Les Adieux font partit de ton quotidien. Fille d'un militaire dont le travail entache sur vos relations familiales ; une habituée des au revoir. "On se reverra" , peut-être peut-être pas. Tu as cessé d'attendre vos retrouvailles, t'as cessé de t'inquièter. Héro d'Angleterre, tu soupires, un endoctriné du régime. Un vulgaire pantin qui détruit la vie. Voilà ce qu'il est, voilà ce que tu vois.  


concert de percussions. des acouphènes, une gueule de bois et ton corps inerte. Petit pantin désarticulé, tu ramasses les morceaux d'une nuit trop courte. Des sons s'accentuent en ton esprit, une migraine se heurte violemment à ton être. Le repos tu maudis, et tes veines jubilent encore de cette dose bienfaitrice d'alcool s'y y ait immiscer durant la nuit. Des verres enchaînés, quelques substances avalées, et un réveil qui assomme. cataclysme, le rituel des lendemains de beuveries. Alors, tu t'isoles, débranche le compteur électrique avant l'arrivée d'un aîné, et tu t'écroules dans les bras de Morphée

étouffes-toi dans tes promesses. Les promesses tu hais. De vulgaires mots assemblés en une phrase. D'anodines petites paroles destinées à consolider une relation. Les promesses finissent toujours par être brisées. ça s'éclate, se brise avec le temps. Toi tu le sais, tu sais qu'aucune personne ne peut promettre quelque chose. Toi, t'as conscience que les aléas de la vie viennent toujours s'immiscer dans les promesses. Alors, tu craches sur les promesses, les avalent difficilement en sachant qu'un jour ou l'autre elles voleront en éclat.


des courbes qui s’entrelacent. une symphonie, douce mélodie et le rythme te prends. il s'immisce en toi. se faufile dans tes veines pour animer chacune des parcelles de ton corps. tu te laisses guider. pantin aux courbes raffinées qui danse en suspension. tes pas frôlent le sol, le caressent inlassablement tandis que tes prunelles naviguent jusqu'à des points imaginaires. tu crées ton monde. une dimension inaccessible qui nous transporte à travers une danse effrénée. le mélange d'une passion et d'un rêve. l'acheminement de longue année de travail.


des moments en suspensions ceux que tu emprisonnes à travers des clichés. que tu immortalises, d'un coup, sans que l'environnement n'est l'opportunité de t'en empêcher. tu photographies ces choses qui interpellent ton regard. des idioties, parfois des amas d'ordures délaissés dans un coin, des gouttes d'eaux en suspensions, des visages creusés, de dures expressions. des choses entières. des choses qui ne peuvent être contrôlées, ni même retranscrite par des mots. tu ne surjoue rien. aucun filtre. aucune mise-en-scène, juste la capture d'une chienne de vie.


consumer la vie la croquer à pleine dent. se nourrir de choses éphèmères qui iront s'échouer un peu plus loin en toi. absorber des substances cancérigènes, recracher un surplus qui reviendra le lendemain. vivre dans l'imparfait, à couler dans les dérives. tu suis l'mouvement décadent. tu profites sans imaginer les lendemains pateux. ceux qui tangueront d'avantage.