i'm glad you came.

   

Turn the lights out now, now I'll take you by the hand. Hand you another drink, drink it if you can. Can you spend a little time?
Time is slipping away, Away from us so stay-stay with me I can make.. make you glad you came.

   Vous avez hurlé sur les pistes, laissé des prospectus dans les boîtes aux lettres des chalets. Tout les habitants de Bristol présents dans les environs sont invités à la soirée déguisée organisée par la Dream Team. L'adresse du chalet est écrite en lettre capitale. À l'intérieur de celui-ci, un bordel monstre s'est déjà emparé des lieux. Tous les colocs ont sorti leurs plus beaux déguisements, et toi y compris. Perruque blonde, justaucorps couleur chair qui te moule la bite au max, guirlande lumineuse autour du cou. Tu t'es transformé en la petite fille clip de Sia, rembourrant tout de même un soutien-gorge. Quitte à se travestir, autant avoir tous les attribues d'une gonzesse. Heureusement, t'as entraîné quelqu'un dans ta chute ridicule. La cousine de ton fraté qui eut la malchance de traîner dans votre chalet au moment où tu cherchais une demoiselle à malmener, mais vu qu'elle est un peu tarée elle aussi, elle est rentrée dans ton jeu. L'heure est arrivée, le chalet commence à se remplir, l'alcool à couler. Excité comme une puce, tu entraînes Eileen dans une danse désarticulée reproduisant maladroitement celle du clip, chantant à tue-tête, rigolant comme un mec un peu atteint. « I'm gonna swing from the chandelieeeeeeeer, from the chandelieeeeeeeeeeeeer.»


   

love.disaster

 

attaque éclair.

 

youth.

Tu pouvais pas passer à côté de l'affiche collée sur la porte de ton chalet. T’ouvrais un peu plus tôt et le mec te l'aurait presque collé dessus. Tu te pointes en pikachu. T'as pas vraiment eu le choix enfaîte. T'as du recycler le costume d'Halloween. Mais bon, il te va encore, t'as réussis à faire partir le faux sang, tout va bien. Tu te faufiles entre les gens, les menaçant de ton attaque éclair si jamais ils faisaient de la résistance. Il y a un batman qui te bloques l'accès au bar improvisé. Un batman avec des tatouages ? What ? Pas n'importe lesquels en plus. Ceux qui dépassent de son cou, tu les reconnaîtrais partout. Ils sont presque marqués dans ta joue à force de poser ta tête sur cette épaule. T'attends bien une minute derrière son dos, bras croisés, tapant du pied, que Louis se bouge le cul du passage. Et puis tu te mets sur la pointe des pieds et tu vois que son regard est posé sur Noah à l'autre bout de la salle. Ton cœur se rate. Gros fail dans ton cœur. Mais vraiment. Tu fais comme si de rien n'était. Te penchant à son oreille pour ne pas avoir à crier. Si tu veux à ce point foutre Noah dans ton lit, j'peux toujours foutre le feu pour que tu la sauves. Tel un héros ... ou d'un gros con si tu te rates. Tu lui tapotes l'épaule, le réconfortant d'avance, sûre qu'il allait se foirer.

love.disaster

 

t'es mort et c'est chouette.

 

dis-moi petit, as-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?

Cela faisant à présent un peu plus de vingt-quatre heures, que tu l'avais tenue dans tes bras. Mais t'arrivais toujours pas à y croire, tout ça te semblait tellement irréel. Tu arrivais presque à ressentir son visage contre ton épaule, sa peau contre tes tatouages. Et ça te faisait frissonner, rien que d'y penser. C'est le sourire aux lèvres que tu rentres dans le chalet, déguisé en batman. Ouais, c'est pas super original, mais le fait d'être masqué et tout en noir te plaît. Et puis c'est esthétique, non ? Tu te postes devant la porte d'entrée, et reste figé en apercevant Noah, au loin. Tu sais très bien qu'entre vous deux, rien ne sera plus pareil. Et bien sûr, c'est entièrement de ta faute. Tu fermes les yeux, essayant d'effacer son visage de ton esprit. En réalité, celui-ci est ailleurs depuis quelques jours déjà. Ton cœur est parti avec lui, et voilà la responsable. Jules, derrière toi, immobile. Ses mots te font trembler. Bien sûr, elle plaisante, mais tu sais très bien qu'elle a senti ton regard se poser sur Noah. Elle doit pourtant savoir que ce regard là n'est plus le même... Tu souris et te retourne vers elle, te baissant légèrement pour l'embrasser sur la joue. Le contact te procure un autre frisson, une mini décharge électrique. " Dis pas n'importe. Au fait, ça te va bien, le jaune. " Ton sourire s'élargit, et tu restes là, planté devant elle. Hypnotisé.

love.disaster

 

attaque éclair.

 

youth.

Il y a une décharge électrique qui parcoure vos joues. C'est l'effet pikachu ça. T'ouvres grand les yeux en découvrant son costume de batman en entier. T'es pas mal dans ton genre. Tu reposes discrètement ton regard sur Noah. T'as décidé de la jouer égoiste, pour une fois, de penser qu'a ta petite personne. T'attrapes la main de Louis pour l'attirer au bar, avant qu'elle ne le voit. Ce serait toi et lui ce soir. Tu fais un signe de la main a Max en la voyant. Son costume d'hippie lui correspondait parfaitement. Je dis pas n'importe quoi. C'est toi qui avait des sentiments pour elle. Tu réussis à te frayer un chemin entre les corps à côté, attirant Louis avec toi en le tirant par la main. T'attrapes une bouteille de Smirnoff a moitié vide. Pas besoin de verre. Vous devriez vite la vider à deux. Mais tu dois avoir l'habitude, tu ressens un peu des sentiments pour tout le monde non ? T'évites son regard en prenant deux grand gorgée au goulot. C'est pas des phrases que tu balances au hasard, t'es a la recherche d’info. Un agent secret déguisé en pikachu. Parce que ouai, tu t'es rendue compte que ce que tu ressentais pour lui, n'avais plus rien d'innocent.

love.disaster

i'm fucking back, bitches

on est jeunes, on est censés passer notre temps à boire, à se conduire mal et baiser comme des malades. on est là pour faire la fête, c’est ça être jeune. y’en a quelques un qui vont faire une overdose, ou qui vont péter les plombs. mais charles darwin a dit : « on ne fait pas une omelette sans casser quelques œufs ». c’est d’ça qu’il s’agit au bout du compte : casser des œufs. et casser des œufs ça veut dire se déchirer la tronche avec un cocktail de dur.

Après quatre mois passés sous silence radio, je suis de retour. Prête à retrouver ma sœur, prête à retrouver mes potes, prête à retrouver Kenny et prête à retrouver Bristol. L'harcèlement constant d'Andy m'a finalement fait céder. J'ai donc pris mon courage à deux mains, mon passeport et mon billet d'avion direction le nord de l'Angleterre. Pile au moment où tout le monde sera zen et détendu, pendant les vacances à la montagne. J'ai pensé que la pilule pourrait mieux passer si je me pointais à ce moment là. Dans ma tête, tout était très clair : j'allais revenir comme n'importe qui reviendrait d'un séjour sous le soleil, comme si rien ne s'était passé. Je vais tous les serrer dans mes bras et la vie reprendra son cours normal. C'est ce que je m'étais répété en boucle pendant que je me préparais à la fameuse soirée des retrouvailles, dans la piaule minuscule de cette auberge pourrie. Une soirée déguisée spécialement organisée par la Dream Team. Le nom d'équipe m'arrache forcément un sourire. Habillée d'un slim noir, d'un haut bustier plutôt court et perchée sur des talons vertigineux, je n'oublie pas de déposer une casquette de policière sur ma tête en guise de touche finale à mon déguisement. Puis, sans plus attendre, je claque la porte de ma chambre pour me rendre au chalet où la soirée se déroulait, tentant de ne pas glisser tout les trois mètres à cause de la neige. Mais surtout, je m'y rends avec la boule en ventre, déchirée entre l'excitation et l'appréhension.

   

   

i'm glad you came.

   

Turn the lights out now, now I'll take you by the hand. Hand you another drink, drink it if you can. Can you spend a little time?
Time is slipping away, Away from us so stay-stay with me I can make.. make you glad you came.

   Eileen a des idées merveilleuses. Toi, t'enchaînes les pas de danses et les verres en demi-pointe.  On augmente le volume et les murs tremblent autour de cette fourmilière. Te demandant si les flics viennent pour les tapages nocturnes aussi en montagne, tu cherches quelqu'un des yeux pour filmer votre prestation.. Et là, surprise. Tu aperçois une demoiselle, déguisée en policière, venant d'arriver. Tu vois pas bien son visage, jusqu'à ce qu'elle se tourne complètement vers toi, et tout à coup c'est le cataclysme. Une tempête, un blizzard, un ouragan, une véritable catastrophe naturelle s'abat sur ton crâne. Tu crois avoir un claquage de neurones en reconnaissant le bleu de ses yeux. Tu te chies dessus, Ken. Elle est là. Ton crève-cœur. Tu te rappelles brutalement de tout. De son sourire, de l'odeur de ses cheveux, de la dernière fois que vous avez couché ensemble, de votre dernière dispute, celle que tu prétends avoir oublié. Juste avant ton accident, elle avait craché ses mots pesants mais personne n'était au courant à par toi, assurant à tout le monde que tu ne te rappelles de rien. Il est temps de jouer le jeu, maintenant. Cette sensation est indescriptible. Tu lui en veux tellement. T'avances vers elle, l'air de rien. En réalité, t'as le cœur serré. Tu lui sauteras pas dans les bras, cette fois. Tu sens au plus mal, regardant la foule d'un air faussement euphorique, passant un bras autour de ses épaules sans dire un mot. La musique semble disparaître sous tous les cris de joie de vos amis, se précipitant vers vous en criant son retour.

love.disaster

Grosse soirée déguisée et organisée par la Dream Team au chalet. C'est l'euphorie à l'intérieur, ça boit beaucoup, ça commence à crier un peu fort, tu ne sais pas trop si c'est les basses qui font trembler les murs ou les gens qui sautent dans tout les sens comme si c'était le festival électro à ne pas rater, ça enchaîne les cocktails à chaque coin de la pièce. Ça fume à l'intérieur, parce que tout le monde s'en fout. Et toi, au milieu de ce bordel, t'as envie de pleurer en t'imaginant tout nettoyer le lendemain. En attendant, tu profites du moment présent en exibant le plus possible ton déguisement. Ce soir, t'es un égyptien, tu portes une longue robe blanche, une grosse ceinture dorée, une énorme coiffe, une collerette et deux gros bracelets en force de serpent. Chuck a même insisté pour te maquiller les yeux, comme le faisaient les pharaons à l'époque. T'as ton sceptre dans une main et ton portable dans l'autre, tu cherches Maxime du regard après l'avoir harcelé, t'avais envie qu'elle rapplique pour lui montrer que vos soirées sont les meilleures. T'as un spliff entre les lèvres, et tu regardes Adam avec des yeux vitreux. « Mais trop paaaaaaaas ! » La meuf déguisée en lapine près du bar n'est pas bonne, tu es désolé. Chuck et Keeran insistent, mais toi tu continues de leur dire merde, et vous vous marrez, trop défoncés, comme quatre connards sur le canapé. Tu commences à boire une gorgée de ton whisky coca mais tu manques de recracher par le nez en voyant Kyle scotché sur l'arrière train de la meuf qui passe derrière sa chaise, imitant une claque bien placée sur la fesse gauche. Ça devient n'importe quoi, vous n'êtes pas à vos premiers verres, et l'alcool vous attaque en traitre. Tu te lèves alors d'un coup quand tu aperçois enfin Maxime dans la foule et tu te précipites vers elle, trébuchant sur quelques mètres et tu te marres en voyant son déguisement. « Avec toutes ces couleurs, j'ai l'impression d'être encore plus défoncé. » Mais il lui allait plutôt bien alors tu souris en passant ton bras autour de son épaule. Tu cales ton joint derrière ton oreille comme s'il s'agissait tout juste d'une clope et tu pousses ensuite ton invitée vers les boissons. De loin, tu remarques bien l’effervescence des colocs autour de Kaya qui frappe fort en se pointant à la soirée. Tu fais l'innocent en faisant comme si tu n'avais rien vu et tu cherches ensuite Adriana du regard, te demandant ce qu'elle pouvait bien foutre.

 

t'es mort et c'est chouette.

 

dis-moi petit, as-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?

Jules te dévisage, et son compliment en vient à te faire rougir, sous ton large masque noir. Ses doigts se mêlent aux tiens, et elle t'emmène vers le bar. L'alcool coule à flots, la musique est forte, mais tu arrives toujours à voir Noah. Tu veux l'ôter de ton esprit, ne serait-ce que pour une soirée, oublier qu'elle te trotte toujours dans la tête. Tes doigts emprisonnent ceux de Jules, et tu lui prend la bouteille des mains, buvant à grandes gorgées, la lui rendant juste après. Tu lui souris, mais tu t'en veux. Tu t'en veux de penser encore et toujours à Noah, alors que tu es si bien avec elle, et que tu ne changerais ce que vous avez pour rien au monde. Mais c'est comme ça, et elle n'a pas tort, après tout. L'amour et toi, ça n'a jamais bien fonctionné. Trop d'affection à donner, trop de sentiments qui se dispersent. Ce n'est pas bon. Je sais. Mais on est pas bien, là, ensemble ? Bien sûr que vous êtes bien, et pour le plus longtemps possible, tu l'espères. Tu veux que ton amour n'aille plus que pour elle, et plus que tout, qu'elle le sache. Mais apparemment, ça n'est pas encore gagné. Tu lui souris, plus largement cette fois-ci, sortant un joint d'une des poches de ton déguisement. Le glissant entre tes lèvres, tu la fixe longuement dans les yeux, le regard brillant, le cœur battant.

love.disaster

 

soirée déguisée

 

shine bright like a diamond

Déguisée en Elsa, la reine des neiges, j'entra à l'intérieur du chalet, le sourire aux lèvres, cherchant du regard mes potes, lorsque je remarqua Chuck assise sur le canapé avec Keeran, mattant le cul d'une meuf déguisée en lapine. Je rigola doucement, lorsque je remarqua Andy avec une meuf plus tôt canon. Je l'ai regarda un cours instant, avant de secouer la tête doucement. J'irais le voir une fois seul, je voudrais quand même pas faire foirer son coup. Choppant rapidement un verre, je m'adossa contre le comptoir du bar à la recherche d'une proie. Mes yeux se posèrent sur Louis et je le surpris à me regarder. Je resta là, un moment, verre à la main à le regarder, l'air désolé. Désolé que ça n'est pas marché. Désolé qu'il m'est trahit. Désolé qu'il soit qu'un con. Il fallait que je me rende à l'évidence. Les Keegan sont tous pareil. Des connards. C'est de famille. D'un coup, Jules s'approcha de lui. Je soupira doucement et je secoua la tête, avant de détourner le regard. Déposant lourdement mon verre sur le comptoir du bar, je me fraya un chemin parmi les gens présent, avant de reconnaître Kenny. J'éclata instantanément de rire en voyant son accoutrement. Il avait l'air ridicule. Puis, le voyant près d'une meuf, je décida de me la jouer solo et je retourna près du bar.

love.disaster

 

attaque éclair.

 

youth.

Tu ne lui réponds pas, hochant simplement la tête, trop occuper à remarquer que Noah vous observe. Tu fermes les yeux, préférant l'oublier un moment. Un moment où t'allais jouer l’égoïste pure. Tu le regardes du coin de l'oeil. Ton rythme cardiaque accélère, t'es à deux doigts de lâcher la bouteille. Parce que tu sais ce qu'il te reste à faire. Tu laisses l'adrénaline parcourir tes veines, alors qu'un frisson remonte dans ta nuque. Tu prends une grande gorgée à la bouteille, comme si elle allait t’insuffler tout le courage dont tu as besoin. Tu la reposes un peu trop violemment sur le bar et te tournes vers lui. Louis ? D'un mouvement rapide et sec, sans te laisser le temps d'hésiter, tu attrapes son joint de deux doigts, te mets sur la pointe des pieds et plante tes lèvres sur le sienne. En prenant pleinement possession. Plus le temps de jouer, de faire semblant. Tu poses tes bras autour de son cou, son joint se consumant à petit feu au bout de tes doigts. Ta capuche tombe en arrière. Le temps s'arrête une seconde. Tu romps le contact, mettant fin au feu qui dévore tes lèvres. Tes mains qui te semble tremblantes quittent son cou. J'espère que t'as compris ce que ça voulait dire. Je veux pas avoir à te l'expliquer.

love.disaster

 

t'es mort et c'est chouette.

 

dis-moi petit, as-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?

Elle vous a vu. Pas besoin de vérifier, tu le sens, tu as senti son regard se poser sur vous. Tu ne veux pas te retourner pour le savoir, ce soir, c'est Jules et toi. Rien que vous deux. Son visage se rapproche du tien, elle retire le joint d'entre tes lèvres et t'embrasse. Comme ça. Sans prévenir, sans qu'elle se doute que ce simple contact va te faire perdre tous tes moyens. Parce que c'est le cas, et que tu ne t'étais jamais retrouvé aussi déstabilisé. Ses mains se déposent sur ta nuque, brûlantes. Tu voudrais que cet instant soit éternel, que ton cœur flotte de cette façon des heures durant. Mais elle se détache, beaucoup trop rapidement. Tes yeux brillent, tu gardes cette sensation en toi le plus longtemps possible, comme si ses lèvres étaient restées sur les tiennes. Tu ne penses plus à rien, enfin, plus qu'à elle. Toutes tes pensées sont concentrées sur ce simple baiser, celui qui vient de te serrer le cœur d'une étrange façon. C'est donc ça, le bonheur. Ça a pas été facile, de le trouver. T'es pas bien sûr de le mériter, mais il est là, et comment ne pas l'accepter sous une si belle forme ? Je... Je crois qu'il n'y a pas plus explicite. Tu ne sais pas quoi dire. En vérité, rien ne peut décrire ce qu'il vient de se passer. C'est beau. Et tu n'y tiens plus, alors tu l'embrasses à ton tour, doucement, tendrement, sans réellement pouvoir te contrôler.

love.disaster

 

t'es mort et c'est chouette.

 

dis-moi petit, as-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?

 
Tu souris. Parce qu'elle est belle, parce que tu sens ton cœur battre comme jamais. Tu te sens heureux, au point d'en avoir oublié tout le reste. Parce que tout le reste n'a aucune importance, que vous êtes ensemble, et que tu sens ses lèvres se coller aux tiennes avec douceur. Si ce n'est pas la perfection, alors ça s'en rapproche. Tu vois ce petit éclat brillant au fond de ses yeux, cette lueur qui te réchauffe le cœur d'une étrange façon. Lentement, tu retires ton masque avec une main, rapprochant la seconde de son visage. Tu lui caresse la joue du bout des doigts, tremblant légèrement. Elle rit, doucement, discrètement. Qu'est-ce qu'elle est belle. Même avec un costume de Pikachu et deux ronds rouges sur les joues, elle a toujours ce charme fou, cette classe étonnante. Intrigante et élégante. Elle glisse ton joint entre tes lèvres, tu l'allumes en souriant et tire une longue bouffée. Tu te rapproches d'elle, comme prêt à l'embrasser une nouvelle fois. Vos bouches s'effleurent sans réellement se toucher, et un petit nuage de fumée se glisse entre ses lèvres. T'aurais envie de lui dire, que tu l'aimes bien plus que tout, mais ça serait trop brutal, beaucoup trop effrayant. Tu la regarde dans les yeux, et tu te perds petit à petit dans son regard, ne sachant plus quoi faire ni quoi dire. Tu te contentes de sourire, bêtement. Qu'est-ce qu'on fait ?

love.disaster

Sans perdre une seconde, tu emmènes Maxime près du mini-bar que vous aviez improvisé à la dernière minute. Les effets du joint et des cocktails que tu avais consommé en début de soirée se font lentement ressentir. Tu bloques un moment sur la couleur des gobelets de toutes les couleurs. Aaah, les couleurs, le son, l'agitation, t'as l'impression d'être dans une autre dimension. Avec la hippie à côté de toi, c'est encore moins facile. T'es tellement décalqué que tu ne protestes pas quand elle te pique ton joint et tu attrapes un verre au hasard, sans réellement connaître son contenu. C'était juste multicolore et ça avait l'air fortement alcoolisé. « En fait, tu peux tout simplement avouer que t'as envie de me sauter dessus et que tu comptes mettre ça sur le compte de la drogue. Aller, dis le, c'est pas grave. J'te comprends. » Tu souris en coin en la taquinant un peu, passant pour le mec le plus narcissique de la planète. Puis tu lui lances un regard, tu la dévisages de bas en haut. C'était clair qu'elle était canon elle aussi. « C'est vrai que ton déguisement est pas non plus. » Tu sirotes ensuite ton cocktail d'un air innocent puis tu te tournes complètement vers elle pour pouvoir te pencher vers son oreille. « Tu sais, j'ai toujours aimé les hippies et leur façon de pensée. Faites l'amour, pas la guerre, tout ça quoi. » Clairement, tu lui faisais du rentre-dedans depuis la minute où elle se trouvait avec toi. Ce soir, tu serais gentil et tu la laisserais peut-être profiter de ton corps d'Apollon. « Mais qui te dit que j'ai envie de rendre une fille jalouse ? » Au même moment, tu croises le regard d'Adriana et tu te dis qu'elle est encore plus baisable que d'habitude. Putain. C'est quoi ce déguisement ? T'avais pas vraiment l'habitude de la voir fringuée comme ça alors tu l'attrapes par les épaules en essayant de paraître le plus normal possible et tu la secoues un peu. « Chuck, sors de ce corps ! » Bon d'accord, c'était pas vraiment un compliment pour Chuck vu que toute la ville lui était passée dessus mais quand même, t'avais pas envie qu'Adriana prenne exemple sur elle. Puis, vous tournez la tête en même temps vers Kaya, toujours à l'entrée du chalet, se faisant accueillir comme une reine par les autres. Automatiquement, tu pousses Adriana vers la foule d'invités en restant à ta place. Ce serait quand même bizarre si t'allais lui parler. Depuis la dernière bagarre, t'avais limite peur de te retrouver qu'avec cette fille. Du coup, tu retournes sagement auprès de Maxime.

i'm fucking back, bitches

on est jeunes, on est censés passer notre temps à boire, à se conduire mal et baiser comme des malades. on est là pour faire la fête, c’est ça être jeune. y’en a quelques un qui vont faire une overdose, ou qui vont péter les plombs. mais charles darwin a dit : « on ne fait pas une omelette sans casser quelques œufs ». c’est d’ça qu’il s’agit au bout du compte : casser des œufs. et casser des œufs ça veut dire se déchirer la tronche avec un cocktail de dur.

Les gars sont plus en forme et plus déjantés que jamais. Je passe à peine un pied à l'intérieur que les cris retentissent, comme pour fêter mon arrivé, mon retour parmi eux. C'est tellement bon de retrouver toutes ces têtes de bite. Le sourire jusqu'aux oreilles, je les prends tous dans mes bras, sans aucune exception, pour un gros câlin de groupe. Même si j'ai l'air joyeuse, j'ai toujours cette boule qui me tord l'estomac, ce stress à la réaction de certains de mes anciens camarades. Adriana, par exemple. Ou encore Kenny. D'ailleurs, je le vois, les yeux dans le vague, qui passe son bras autour de mes épaules. Je parie qu'il doit être trop défoncé pour réaliser ce qui est en train de se passer. Automatiquement, je passe mes deux bras autour de son cou, de sa nuque pour pouvoir l'attirer contre moi et le serrer aussi fort que possible. Et je reste comme ça quelques instants, quelques minutes peut-être avant de me remettre à jouer la comédie, de reprendre le rôle de la bonne vieille pote que personne n'avait vu depuis longtemps. Je suis les autres jusqu'au bar où je croise presque tout mes anciens colocs. Chuck, Adam, Keeran, Andy. On formait une famille, à l'époque. Ouais, une famille avec des galoches, des pétages de câble, des parties de jambes en l'air, des larmes, des prises de tête, des bagarres, des délires. On repoussait nos limites au maximum. Au bout d'un moment, c'est le regard d'Adriana que je croise. Mais ce qui me dérange le plus, c'est pas les reproches qu'elle compte me faire, c'est plutôt ce changement. Son attitude, ses vêtements, ce maquillage. Elle n'était plus la même. Je ferme les yeux un instant avant de tourner la tête vers Kenny, toujours souriante. « J'espère que vous avez pas déplacé mes affaires et que ma chambre est pas toute défoncée. » Je lui chuchote à l'oreille, taquine, sans le quitter du regard. Et comme pour me donner du courage dans cette lancée, je finis mon verre d'une traite, sans avoir la moindre idée de ce qu'on avait pu mettre dedans.

   

   

i'm glad you came.

   

Turn the lights out now, now I'll take you by the hand. Hand you another drink, drink it if you can. Can you spend a little time?
Time is slipping away, Away from us so stay-stay with me I can make.. make you glad you came.

   Elle te serre dans ses bras, longuement. Tu restes livide, complétement ailleurs. Ah, ça aurait presque l'air sincère. Mais Kaya, elle sait pas, que t'as rien oublié, que chaques mots résonnent encore dans ta tête. Pas encore, mais bientôt. Du coup, vous êtes deux à jouer la comédie, sous les yeux de votre petite famille d'alcoolos qui ne met pas longtemps à migrer vers le bar. Tu fais un coktail de dur pour faire passer la pilule. Pour accepter le retour de ton crève-coeur. Les idées se bousculent dans ta tête, t'es persuadé que rien ne sera plus jamais pareil, que cette mascarade et ces faux sourires vont durer jusqu'à que ça éclate et que ce soit la troisième guerre mondiale à l'appartement. Ça va tourner au film d'horreur, à l'hystérie totale. Du sang partout, et un mort dans le placard. Malgré tout, t'as espoir qu'un jour les choses reprennent leur cour, que t'arrives à la pardonner, et que vous retrouviez une relation saine. Peut-être que ce mot, sur un petit bout de papier, était sincère et pas écrit par dépit, pour se donner bonne conscience. Qu'importe.

Elle vient chuchoter au creux de ton oreille, avec un grand sourire. Le tien s'agrandit un peu, t'oublies doucement combien tu l'as détestée d'avoir prononcer ses mots blessants, ta douleur endormie par les effets de l'alcool. Tu te laisses aller, comme si il ne s'était jamais rien passé et tu continues à boire en riant. « Bah, en fait.. Pamela avait froid, donc ça lui a fait un enclos pour l'hiver. La décoration a pas trop changé mais ça pue un peu la crotte de chèvre. T'auras qu'à dormir avec Chuck ! » Heureusement pour elle, c'est faux. Mais après toutes les insanités qu'elle t'a lâché l'autre soir, jamais tu lui proposeras ta chambre, même pour rire. Kaya dormir tranquillement près de toi? Ce serait la cerise sur le couscous.

love.disaster