la belle et la bête (glenn)

baby, baby, it's a wild world.

La matinée au pieu, je m'étais décidée à me lever aux alentours de 14h00. La soirée de la veille avait été difficile, éprouvante, une routine fatigante. Toujours la même histoire : alcool, spacecupcakes et railles pour finir dans les draps d'un inconnu. Je m'étais échappée de cet appartement après avoir pris une douche. Vêtue d'un jean slim noir retroussé en bas et déchiré par le temps, des bottines pour tenir chaud, un tee-shirt blanc et une parka dessus. Je mis mon casque de musique par-dessus mon bonnet et lançait ma playlist de lendemain de soirée. Je sortis de l'appartement en regardant une dernière fois le jeune homme encore dans le lit. Non... impossible de me souvenir de son nom. Je piquais un paquet de cigarettes qui traînais par là et claquais la porte derrière moi. Une fois dehors, je pris quelques secondes pour m'orienter et savoir où aller. Heureusement que je connaissais cette ville par cœur. Le vent glacial me donnait une gifle en plein visage, je me réfugiais dans le premier café du coin pour me réchauffer et me recharger. Starbucks, pas la chaîne que je préfère mais on allait faire avec. Je commande le café le plus long et un muffin histoire d'éponger l'alcool de la veille. Je descends les escaliers pour le sous-sol et la salle où quelques personnes traînaient. Mon regard s'arrêta sur quelqu'un que je connaissais trop bien : Glenn. Je me retins de pouffer de rire à cette vision. Je me rapprochais de lui en retirant mon casque pour pouvoir lui parler.

- Ça alors, j'ignorais que les bêtes dans ton genre se montraient en plein jour.

Mince sourire moqueur aux lèvres, je posais ma commande sur sa table et m'assis en face de lui. J'entamais doucement mon muffin en prenant soin de déchirer chaque morceau avant de les mettre en bouche un par un. Je retirais ma parka pour me retrouver en tee-shirt, sa légère transparence laissait deviner mon soutien-gorge. Je retirais également complètement mon casque pour le mettre dans mon sac à dos suivit de près par mon bonnet. La différence de température m'arracha un léger frisson.

Invité

Quand tu te lèves ce matin-là, c’est le désespoir. Plus de café. Tu te demandes bien lequel de tes morveux s’est levé avant toi. Ou a tout fini pendant la nuit. Max, peut-être, pour une de ses expériences à la con. Quoi qu’il en soit, tu étranglerais volontiers le coupable. Il est quoi ? 14 heures ? Comment t’es sensé commencer ta journée normalement si on te prive de ta caféine ? Tu soupires, enfiles ta veste en éventrant mentalement chacun de tes suspects de fils. Arrivé dehors, tu t’allumes une clope. Tant pis si tu te gèles les doigts. Ça aussi, ça fait parti de ton rituel au réveil. T’en as besoin, c’est comme de l’huile à la bonne vieille machine que t’es. Quand t’arrives devant le Starbuck, t’as déjà fini ta deuxième clope. Tu rentres, te commandes le café le moins gay possible et te trouves une place. A l’abri des regards et de la trop grande fréquentation de l’enseigne. Tu veux être tranquille. Te ressourcer ou une connerie dans le genre. Les yeux fermés, tu savoures ta première gorgée de café. T’aurais pu partir en fait, boire ce café en chemin et le finir chez toi. Mais non. Pour boire ton premier café de la journée, il est absolument primordial que tu sois bien installé. Alors t’étends les jambes sur la banquette, le dos reposé contre le mur. Voilà, comme ça, t’as presque l’impression d’être posé sur ton sofa. Tu ne la vois pas arriver, la petite, mais quand elle apparait dans ton champ de vision, tu lui souris. « Et la seule fois où je le fais, faut que je tombe sur toi. Si tu veux mon avis, c’est pas une coïncidence. » que tu dis en reprenant une gorgée de ton café. Elle s’installe en face de toi, tu ne bronches pas. Si elle tient vraiment à te tenir compagnie, après tout, t’as aucune raison d’être contre. Elle commence à manger, enlève sa veste, et tu la suis du regard. Elle est jolie à regarder faut dire, cette petite.

baby, baby, it's a wild world.

J'ignorais son âge et j'en avais rien à foutre. A la moitié de mon muffin, je l'observais boire son café dans un calme absolu. Un sourire se dessinait sur mes lèvres et je tentais de le cacher en buvant à mon tour. C'était assez étrange, je ne l'avais jamais vu ainsi. Nous nous contentions des rencontres nocturnes ou bien quelques réveils à ses côtés mais sans plus. Pour moi c'était un mec comme les autres. Il tirait son coup et se barrer comme les autres sans jamais que je me plaigne. Je descendais le niveau du café avec plusieurs grandes gorgées maintenant qu'il était à la température idéale.

- Tu devrais pas être en train de sauver des petits chatons ?

Je souris doucement. On parlait jamais de ces choses-là, très certainement parce qu'on s'en foutait autant l'un que l'autre. Je me lève pour m'assoir à côté de lui. Il est dans l'angle de la banquette et s'est approprié déjà un côté. Je passais une main dans ses cheveux, jouant avec, montrant un infime signe d'affection, chose qu'il devait surement détester.

- T'as foutu quoi hier soir ?

Ça par contre, je m'en foutais moins. J'avais beau coucher avec une grande partie de Bristol, j'éprouvais un léger sentiment de possessivité pour chacun d'entre eux.

Invité

La vingtaine. Tu les aimes dans cet âge-là. Rarement plus vieilles que ton ainé, Andy. Une manière de te ramener en arrière, peut-être, d’être jeune à nouveau. Quoi qu’on ne puisse pas vraiment dire que tu sois nostalgique comme type. Ça doit être simplement plus facile d’emballer des petites jeunes que des filles de ton âge. Quand elles ont la quarantaine passée, les filles savent repérer les mecs qui ont foiré leur vie. Elles les évitent, elles veulent quelqu’un de sérieux. Si elles ne sont pas déjà prises. C’est ça, ton problème : tu ne veux pas te poser. Plus jamais. « Nan, je suis spécialisé dans les petites chattes moi. » T’es con. Vraiment, t’en rates pas une. Et ça te fait sourire en plus, on dirait presque que t’es fier de ta connerie. Tu la regardes se lever, s’installer à côté de toi. Tu te pinces les lèvres quand elle en vient à jouer avec tes cheveux. Non, tu n’aimes pas vraiment ça. Finalement, tu chasses sa main de là haut avec un regard entendu. Tu es persuadé qu’elle sait autant que toi ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire. Elle n’est pas stupide. Pas question de jouer les petits couples. Encore moins en public. « Hier soir ? » Tu fais mine de réfléchir mais tu sais très bien ce que t’as fait. T’avais la flemme de te bouger le cul alors t’as sextoté avec une ancienne conquête repêchée dans ton répertoire. Normal. « J’étais chez moi. » Et tu ne mens pas en plus, c’est beau.

baby, baby, it's a wild world.

Tu souris en remarquant qu'il se pinçait les lèvres, lui caresser les cheveux l'agaçait et tu adore l'énerver. Tu dévoiles tes canines et retires ta main sans vraiment avoir le choix. Tu rigoles doucement, cachant ton rire en buvant de nouvelles gorgées de ton café. Il avait donc passer à soirée chez lui. T'imaginais la maison des Rodgers comme une véritable maison close, les conquêtes de chaque fils et du père défilant ensemble à moitié nues dans le salon. Tu affiches un sourire fourbe. Tu te tournes vers lui en te disant qu'au final, t'en avais rien à foutre de sa gueule et de ce qu'il pouvait penser de toi.

- T'as un truc de prévu aujourd'hui ?

Ton agenda lui, est entièrement vide et tu refusais d'accepter de passer une journée à rien faire. L'hiver venait d'arriver et toutes activités extérieures te donnaient peu envie.

Invité

Elle rigole. Ça ne t’étonne même pas. C’est une tordue, la petite. Ça ne te dérange pas. Elle pourrait avoir tué sa mère dans son sommeil que tu t’en ficherais comme de ta première couche. Si tu la vois, c’est pour rien d’autre que ce qu’elle peut t’offrir une fois qu’elle est dans ton lit. Ou toi dans le sien. Le reste, tu t’en moques. T’es pas méchant, t’as juste pas envie de faire n’importe quoi avec ces demoiselles. Et n’importe quoi, pour toi, ça équivaudrait à te lier aux jeunes femmes que tu fréquentes. Pas de chichi, pas de sentiment. Et pas de main dans les cheveux. C’est simple. « Je sais pas. Ça dépend. » Tu fais mine de réfléchir, ton regard la parcourt. « T’as quelque chose de mieux à me proposer ? » T’as rien de prévu en fait à part glander. Et glander c’est vachement cool quand même alors s’il est pas question de s’envoyer en l’air quelque part… Ça vaut sûrement pas le coup.

baby, baby, it's a wild world.

Sa réponse me fait doucement sourire. On semblait jouer les gens civilisés alors que l'on savait très bien comment cette histoire allait se terminer : comme toujours. Je fais mine de réfléchir à mon tour, terminant par la même occasion mon café. Puis je me décide finalement à jouer cartes sur table.

- Tes fils sont chez toi ? Parce que ton matelas est quand même bien plus confortable que le mien.

Sourire malsain sur les lèvres, j'avais une fois de plus envie de jouer. Ma main se pose sur sa cuisse et en caresse doucement l'intérieur, sans chercher à savoir si quelqu'un pouvait nous voir dans la salle. Mon dos se cambra doucement, je me penchais doucement vers lui, agrandissant ainsi mon décolleté alors que je me mordillais légèrement la lèvre inférieure.

Invité

Si tes fils sont à la maison ? Qu’est-ce que t’en sais toi ? T’as déjà pensé à les faire pucer, c’est vrai. Mais plus pour des raisons pratiques que parce que t’aimes les fliquer. Tu hausses les épaules. Qu’est-ce que ça change de toute façon ? « J’en sais rien. » que tu finis par avouer sans l’ombre d’un gêne. Elle ballade sa main sur ta cuisse. Petite allumeuse. Tu souris. Elle t’offre même une vue imprenable sur son décolleté. On dirait que t’as bien fait de sortir de chez toi pour ce café, tout compte fait. « Et si on allait vérifier ? » que tu demandes, toujours plongé dans la vue. Comme si ses yeux avaient changé de place.

baby, baby, it's a wild world.

Son regard sur toi te fais sourire. Ça te faisait toujours quelque chose de savoir qu'un homme te désire, comme si c'était la seule chose qui te faisait sentir vivante. Ton regard veut tout dire, tu avais envie de lui et tu savais pertinemment que c'était réciproque, sa question ne fait que le confirmer.

- En fait j'en ai rien à foutre. S'ils sont là on aura qu'à les réveiller.

Pleine de sous entendu, tu tends ton visage vers le sien, venant poser tes lèvres sur la commissure des siennes pour finalement le mordiller légèrement. Ta main sur sa cuisse se contracte légèrement pour finalement la libérer. Tu t'éloignes et tu te lèves, rassemblant tes affaires et commençant à te rhabiller pour le départ.

» Je suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée.
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