FÊTE FORAINE ✤ stand de barbapapa

J'arrive comme une furie à la Fête Foraine, surexcitée comme une puce à l'idée de pouvoir faire tous ces manèges. Je ne sais plus où poser les yeux. Toutes les couleurs sont sublimes, les jeux de lumière ne peuvent que nous ramener en enfance. J'avais mangé deux-trois cupcakes avant d'embarquer, ce qui m'a donné encore plus la niaque. Malgré les nombreux manèges magnifiques, ce fut finalement l'odeur de la barba-papa qui me guida jusqu'à elle. Je fis la queue quelques instants avant de pouvoir finalement être servie. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles, comme une gamine, à l'idée de pouvoir m'empiffrer de nuages roses jusqu'à en être malade et vomir mes tripes dans les attractions à la con.

-ouai c'est très court, je voulais laisser le champ totalement libre aux autres -

Qu'est-ce que je peux bien foutre à une fête foraine, dans le quartier qui craint le plus à Bristol, avec des gens que je méprise ? Très bonne question. J'avais comme but de traverser la place pour rejoindre ma prsche qui était garée de l'autre côté du pâté de maisons quand une silhouette retenu mon attention. Pas n'importe quelle silhouette. Celle de Siam, probablement déjà défoncée, et toute excitée à l'idée d'avoir sa barbe à papa dans les mains. De toutes mes conquêtes, elle a sans aucun doute été la plus facile. Elle est tombée dans mes bras, dans mes draps, sans réfléchir. Faisant tourner les clés de ma voiture autour de mon doigt, je m'approche à pas de loup vers elle, prédateur, lui bloquant le passage au moment où elle se retourne, imposant, le vice dans la peau. « Tiens, c'est étonnant de te voir dans ce genre d'endroits. Pour une fois que t'es pas à quatre pattes. » Un sourire presque malsain aux lèvres, je lui fais comprendre que je la veux maintenant et que j'obtiens toujours ce que je veux.

Je commence à tirer la substance souple avec mes doigts pour en fourrer dans ma bouche. Je souris comme une gamine heureuse. Le sucre aromatisé fond sur ma langue, c'est juste un délice, un doux retour en enfance. Je commençais à réfléchir sérieusement pour investir dans une machine à barba-papa pour tester de nouvelles recettes lorsque quelqu'un me fit barrage. La voix m'arracha un sourire, ce ton grave presque rauque, je levais légèrement la tête pour faire face à la dernière personne que j'aurais penser croiser ici. Sa pique ne me fait ni froid ni chaud, j'ai tellement l'habitude des connards dans son genre. Je bascule mon visage en arrière et rigole comme une demeurée. « Bordel Jay Harper dans le East, je peux enfin dire que j'aurais tout vu. ». Je reconnais bien trop son sourire et je ne peux pas m'empêcher d'y répondre. Je regarde les clés de sa voiture tourner sur son doigt et les idées malsaines commencent déjà à fuser. Je ferme les yeux quelques secondes, comme si je cherchais à retrouver mes esprits. « Je pense que je pourrais tout donner pour te voir manger de la barba-papa. », je lui tend le Graal avec un petit sourire en coin. De tous les connards de Bristol, il était de loin celui que je préférais. Son excès d'argent me donnait la gerbe, ses habitudes de fils à papa me rendaient malade mais c'est dingue à quel point on aime se faire du mal.

Entre Siam et moi, il y a un fossé, un mur est clairement dressé entre nous deux, on ne vient pas du même monde, on ne fréquente pas les mêmes endroits, ni le même genre de personne. À vu d’œil, on représente tout ce que l'un peut détester chez l'autre. Mais malgré tout, elle reste une sorte d'addiction à mes yeux, comme si j'éprouvais une sorte de fascination pour cette fille. J'aime les femmes dans son genre, les garces sans cœur avec lesquelles j'peux me prendre des taules en pleine gueule, celles que j'adore détester la minute d'après, celle que j'me tape dans des suites d'hôtel hors de prix, pour finalement les jeter dans les rues crades de la ville le lendemain, sans aucune pitié, sans aucune retenue. Les catins avides, les bimbos peroxydées qui aiment mon porte-billets. Je les ai toujours aimé, ces filles faciles montées sur des corps de saintes. « Ne prends pas tes rêves pour des réalités, je suis seulement de passage. » Je roule des yeux, me donnant l'air arrogant qui me va si bien. Jay Harper ne traine pas n'importe qui. Bristol East ? Pas assez bien pour monsieur Harper. « Tout donner, tu dis ? » Tout un tas d'idées me viennent alors en tête. Elle me tend fièrement sa barbe à papa alors que je lui lance un regard hautain. Elle devrait pourtant me connaître depuis le temps. Je m'abaisse pas aux sucreries de ce quartier alors, naturellement, je repousse sa main pour qu'elle continue de manger comme une gosse. J'en profite, par la même occasion, pour glisser mon bras autour de sa taille. Avant de pouvoir agripper mes doigts sur sa peau, je prends soin de glisser un sachet de coke dans la poche arrière de son jean, déjà persuadé que j'allais passer le reste de la soirée dans mon appart, avec elle, à se faire des rails. « Tu comptes camper longtemps ici ou tu te décides à me suivre ? » J'arque un sourcil alors qu'un sourire vient se dessiner au coin de mes lèvres, joueur.

Je bronche légèrement, presque vexée qu'il refuse de gouter mon encas. Je me remets à mon grignotage, m'appliquant à chaque morceau de barba-papa que je retirais de son bateau pour le mettre dans la bouche. Un bras de Jay fit le tour de ma taille, je sentis qu'il déposa un cadeau dans la poche de mon jean et un mince sourire se dessina sur mes lèvres. J'avais gagné. Ou du moins c'était toujours la sensation que j'avais lorsque je savais qu'on allait passer la nuit ensemble. Une vague de frisson n’empoigne le corps, une sensation de plaisir que je connaissais si peu. Son invitation me fait sourire davantage. « Amène-moi visiter la voiture de ton père. », mon regard se veut provoquant. C'était déroutant à quel point j'aimais passer du temps avec lui. Nous nous opposions sur énormément de domaine et pourtant, je savourais les minutes auxquelles j'avais droit. Je pris une dernière bouchée de barba-papa avant de balancer ce qu'il restait. Je suivais Jay sans un mot, me contentant de mordiller ma lèvre inférieure. Lorsque je le vois ouvrir sa voiture à distance je rigole toute seule. « Toujours plus. », j'avais à chaque fois l'impression qu'il avait une nouvelle voiture et c'était certainement vrai. Elle parraissait tout droit sorti de chez le concessionnaire. Je me rapproche de la bête et m'appuie dessus. « Pas trop peur que la classe ouvrière salisse ton carrosse ? », je l'attire contre moi en l'attrapant par son haut. Mes lèvres frôlent les siennes quelques instants avant de venir l'embrasser, je dépose ses mains sur mes hanches et emmêlent les miennes dans ses cheveux. « Tu penses pouvoir attendre jusqu'à l'hôtel ? Parce que t'es pas le mec le plus endurant que je connaisse. ».

Pour chacun de nous, la situation était claire et on savait pertinemment comment cette soirée allait se terminer. Je tentais de ne rien laisser transparaître, elle pourrait jubiler à l'idée qu'elle ait le dessus sur moi. L'attraction qu'elle exerçait sur moi à chaque fois était bien réelle. Bien entendu, jamais ô grand jamais, je ne lui dirais, ça lui ferait bien trop plaisir. À la place, je m'amuse à lui lancer quelques piques en la traitant de la même façon que toutes mes autres conquêtes. « Tu vas visiter bien plus que ça. » Je roule automatiquement des yeux quand elle lance cette remarque par rapport à ma nouvelle voiture. Toujours plus, oui. Avec moi, c'était tout ou rien, je ne jouais jamais dans la demi-mesure. Jay Harper ne fait que les choses en grand, voyons. « On va dire que je sais faire quelques exceptions. » Je suis du regard Siam qui se précipite vers mon nouveau bijou, s'empressant de s'assoir dessus. Elle sait que c'est le genre de chose qui peut vite me rendre fou et, en temps normal j'aurais sûrement crié au scandale. Comme pour m'empêcher de lui sauter dessus là maintenant, tout de suite, déchiré entre la haine et l'envie, je l'attrape par les hanches pour venir l'embrasser, pour répondre à ce baiser déjà endiablé. Avec facilité, je glisse mes mains vers ses fesses pour pouvoir la soulever et mieux la déposer sur le capot de la voiture. « Pas le plus endurant ? Attends juste de voir ce que je vais faire de toi, princesse. » Je viens lui souffler à l'oreille, une pointe de provocation dans la voix. Je décide ensuite de reculer pour lui lancer un regard qui en disait long sur mes intentions, décidé à la faire languir jusqu'au bout. Je savais bien qu'elle n'était pas la plus patiente non plus. Plus c'est long, plus c'est bon après tout, non ? La question est donc : est-ce qu'ELLE sera capable de tenir jusqu'à mon appart ? « Changement de plan. Pas d'hôtel pour ce soir, on va chez moi. » Malgré tout le venin que je pouvais lui cracher dessus, elle était sans doute la plus intéressante de mes conquêtes. Et aussi loin que je me souvienne, je n'avais pas eu l'occasion de lui faire visiter mon appartement, juste trop occupé à lui balancer à la gueule toutes les paillettes qu'elle n'aura jamais, les paillettes que j'ai l'habitude de côtoyer tout les jours. Et puis, vous savez quoi ? Il parait que les opposés s'attirent. Je fais tourner une fois de plus mes clés autour de mon doigt et je déverrouille enfin la voiture de sport à distance. « Aller, monte. » D'un signe de tête, je lui indique la portière avant tout en dissimulant un sourire en coin. Qu'elle se méfie, Siam, qu'elle se méfie. Ne lui a-t-on jamais raconté qu'il ne faut jamais faire confiance au grand méchant loup ?

Je n'ai absolument aucune idée de ce qu'il fait dans la vie. Cette infime idée me traversa l'esprit. Persuadée qu'il passait ses journées à claquer du fric qu'il ne gagnait pas. Je répond à ses baisers avec bien trop de faiblesse. A mon grand étonnement, il me fit monter sur son capot, de quoi attirer quelques regards indiscrets. J'enroulais une de mes jambes autour de lui, le rapprochant ainsi d'avantage de moi. C'était inexplicable la manière dont je me comportais avec lui. J'avais beau lui sortir toutes les conneries du monde, j'avais toujours envie de finir la nuit avec lui. Incapable de savoir qui de ma tête, mon cœur ou mes hormones prenaient le dessus quand il était avec moi. Il me lance le genre de regard que j'aime recevoir. Je souris doucement, lisant à la perfection dans ses pensées. Puis mon visage change du tout au tout lorsqu'il m'apprend qu'on va à son appartement. Cette idée ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Je pensais qu'il préférait souiller les draps d'une autre personne avec moi plutôt que les siens, comme s'il ne pouvait assumer de coucher avec une fille de ma classe sociale. « Mon Dieu mais en voilà un vrai gentleman. ». Je souris doucement, glissant le long de la carrosserie pour descendre du capot. Sous ses ordres, je rentre dans la voiture. J'y étais mieux que dans mon propre lit. Je sifflais doucement, époustouflée par le nombre d'options que la voiture devait posséder. Je fermais la porte et retournais mon regard vers Jay qui démarrait. « T'es au courant qu'avec une voiture pareille tu ne pourras jamais me faire le coup de la panne ? », je souris amusée. J'ouvre la vitre et entame une cigarette alors qu'il commençait à conduire. Je me tournais vers lui. « Surtout ne me dis rien, je veux avoir la surprise. », j'étais incapable de deviner dans quel type d'endroit il habitait. Mais j'étais bien trop impatiente de le découvrir. Un nouveau lieu c'est toujours plus excitant. Je me mords légèrement la lèvre inférieure. Ma main se pose sur l'une de ses cuisses pour la griffer doucement à travers le jean. Mon autre main se faufilait derrière sa nuque, la massant légèrement. Complètement tournée vers lui, je collais mes lèvres à son oreille « J'espère que tu n'as rien prévu avant l'aube. » puis je déposais un baiser au creux de son cou.