NOUVEL AN ✤ soirée privée.

« Crocodile volant à licorne des îles, vous m'entendez ? » T'es en train de tester ton talkie walkie (acheté -70%, une affaire) avec Adam alors qu'il est juste assis à côté de toi. Vous êtes garés devant le chalet depuis quelques déjà, prêts à fêter la fin de cette année et le début d'une nouvelle. Les résolutions, ce n'était pas vraiment votre truc. À la place, vous avez écrit la liste de toutes les conneries possibles et imaginables à réaliser pendant cette soirée. En fat, tu n'avais pas vraiment compris pourquoi tu étais invité. Tout ce qui tournait en rond dans ta tête, c'était : meufs, alcool à gogo, et bordel. Oh oui, gros bordel. Habillés de costumes super classes, vous avez tout les deux sorti le grand jeu. Agent 007, mon gars. Bref, tu dissimules ton talkie walkie dans ta ceinture et tu sors du van en claquant la portière qui s'était presque arrachée. Ah, quel vieux taco, chacun de tes colocs avaient parié sur la durée de survie de ton vieux van. Les jalouuux. « Si on arrive à tous les faire chier ce soir, on est des king. » Tu tapes dans la main d'Adam pour faire un high five et, comme de gros gamins, vous improvisez une poignée de main secrète qui se termine par un coup de fessier avant de pénétrer à l'intérieur de chalets, là où quelques personnes étaient déjà présentes. Que la fête commence.

Est-ce que tu connaissais quelqu'un qui était capable de tenir tête à Nikki ? Non, tu ne crois pas. En fait, c'est impossible. Cette meuf serait capable de vous faire faire n'importe quoi, à Kill et toi. La preuve, tu venais de te fringuer comme l'un de ces fils à papa qui t’agacent tant, t'avais l'impression d'étouffer dans cette chemise. Putain, c'est une veste de costume ? Tu râles en essayant de réajuster le tout histoire de te sentir plus à l'aise. Heureusement que t'avais pu négocier pour un jean histoire de ne pas porter l'un de ces affreux pantalons à pinces. Après toi, c'était au tour d'Adriana. Tu devais l'accompagner à cette soirée et étrangement, t'étais pas contre l'idée de profiter pendant la nuit et fêter une nouvelle année. « Parfaite. » Après de longues minutes à attendre sur le canapé, Adriana apparaissait enfin. Parfaite, elle l'était. T'avais presque du mal à reconnaître ta pote habituelle, celle qui était plutôt introvertie, réservée et timide. Un sourire se dessine au coin de tes lèvres alors que tu l'aidais à marcher avec ses talons en la laissant s'accrocher à ton bras.

C'est en un rien de temps que vous pénétrez dans ce chalet déjà bien rempli. La soirée commençait doucement mais sûrement. De loin, tu reconnais Sydney. Sydney et Cèzanne. La voir encore et toujours avec lui te sert le cœur. Ton regard se durcit. Le fossé s'creuse entre vous, le froid s'est clairement installé. C'est glacial. T'es une bombe Brandon, prête à exploser à la première étincelle. « J'm'en branle. » Tu mens, tu lui mens, tu te mens à toi même alors que ton regard se perd dans celui d'Adriana qui t'entraîne plus loin. C'était soit ça, soit tu passais pour un con. Tu attrapes une bouteille de rhum et tu commences à vous servir.

L'ambiance est douce, tu ris, tu bois, tu te chamailles avec Cèzanne. Vous pouvez enfin passer un peu de temps ensemble sans avoir l'impression qu'on vous colle un calibre derrière la nuque, prêt à tirer au moindre faux pas. Dans le fond, tu sais très bien que ça n'arrivera pas. C'est fini. T'as déjà trop joué et tu veux pas perdre ta moitié, t'en crèverais. Mais pourtant, les tensions continuent à monter. Ça ne peut pas être une impasse. Pas pour vous. Le grand loup arrive et celui qui passait son temps à te faire des yeux de biche prend la fuite, en quête de bibine. « Je vais définitivement avoir besoin de plus qu'un verre.  » Le voyou s'éloigne. Tu le vois accompagné d'une autre, un peu froissée. C'est le genre de meuf à tous les faire craquer. Tu espères seulement que ce ne sera pas le cas de ton Brandon, qui d'ailleurs a sorti la chemise. Tu ne le reconnais pas vraiment, ça lui donne des airs de bourge sexy mais il ne tient pas le rôle, encore moins avec sa pin-up accrochée au bras. On dirait bien que c'est à ton tour de savoir que ça fait d'être jalouse, mais cette sensation te dégoûte. Être attachée à quelqu'un à ce point te ressemble pas, ni même avoir des sentiments, et pourtant ton cœur se serre de le voir aux côtés d'une autre. Alors tu noies les cris de ton cœur dans ton verre de whisky et tu regardes ailleurs, nerveuse, commençant déjà à planifier ton évasion pour ne pas assister au désastre une seconde fois.

new year, another chance for us to make it right.

C'est notre dernière soirée avant le début d'une nouvelle année. Ce soir, on va tous savourer chaque seconde et boire du champagne bon marché jusqu'à l'évanouissement. Chaque soirée du Nouvel An marque les esprits à Bristol et c'est bien la première fois que je dois le fêter dans ce coin du pays. C'est Louis qui m'a invité et il n'a eu besoin de me vendre le chalet de malade qu'il a loué pour que j'accepte la proposition. Et sans hésiter que j'ai demandé à Kenny de m'accompagner. Je savais bien que tout les autres colocs seraient de la partie. On avait d'ailleurs tous sorti le grand jeu et je n'avais pas fait exception, portant une robe bustier pailletée et l'une de mes nombreuses paires de talons vertigineux. Honnêtement, je savais déjà que j'allais me casser la gueule avec et que je finirais à quatre pattes, beaucoup trop éméchée pour me tenir sur mes deux jambes.

Pour une fois, le trajet est plutôt court et on se retrouve pas paumés au plein milieu des bois. Comme une gosse, j'étais sortie de la voiture en courant pour entrer à l'intérieur du chalet. D'accord, la neige c'est beau mais je préférais largement regarder le paysage de l'intérieur. D'ailleurs, la soirée commençait tout juste, je lance des regards de partout en me dirigeant automatiquement vers les coupes de champagne. Je reconnais quelques têtes, d'autres non. Ce qui était sûr, c'est qu'il y avait des petits groupes bien formés. Il fallait briser la glace. « C'est quoi vos bonnes résolutions pour cette année ? » Je demande à l'intention de tout le monde après avoir bu quelques gorgées. « J'ai décidé de rester vierge jusqu'au mariage. » Tout le monde rêvait de se taper une pucelle, pas vrai ? Bon d'accord, je suis pas vierge. Loin de là, même.

En recevant l'invitation de Louis et Zya pour la dernière soirée de l'année, j'étais resté sceptique. Je n'ai aucun problème avec Louis, bien au contraire. C'est même mon meilleur ami mais.. avec Zya c'est différent, c'est même étrange. Je ne l'avais pas croisé depuis des mois et j'avais l'impression que le karma faisait tout pour que je me retrouve aux mêmes endroits qu'elle, ces derniers temps. J'avais tenté de me rassurer : il y aurait pleins d'autres personnes, mes frères, des amis, il n'y avait aucune raison pour que ça se passe mal. Du coup, sous les conseils d'Andy, j'avais pris mon courage à deux mains et j'avais invité Imogen. Mais comme elle n'avait pas répondu à mon texto, je ne savais pas trop si elle avait accepté. Tant pis, je verrais bien sur place.

En arrivant au chalet, j'avais croisé Cèzanne à l'entrée, clope à la bouche, verre dans une main et le visage crispé. C'était pas vraiment le moment de l'emmerder, j'avais donc décidé de le laisser se calmer et j'étais entré à l'intérieur. Directement, je remarque quelques personnes que je connais dans le salon où je me rends, retirant ma veste et mon bonnet. Tiens, j'arrive au meilleur moment. Un sourire se dessine au coin de mes lèvres avoir après regarder Chuck d'un drôle d'air. « Chuck, je sais pas trop si t'as saisi le concept des bonnes résolutions.. » Je lui tapote ensuite l'épaule d'un air compatissant pour l'embêter un peu. « Faire un voyage humanitaire. » C'était la seule résolution que je serais capable de tenir. Faire plus de sport ? Arrêter de stresser inutilement ? Impossible. Je me dirige ensuite vers le bar, à la recherche d'un jus de fruits quand je croise Louis en pleine dépression. Mon verre à la main, je le rejoins et m'affale juste à côté de lui, sur le canapé. « Qu'est-ce que t'as ? La soirée a l'air d'être une réussite, tu trouves pas ? »

Soirée de merde, année de merde, vie de merde. Qu'est-ce que je fous ici, en fait ? Bonne question. Je comprends même pas pourquoi Jules m'a invité, je me suis barré en douce la dernière fois, pour le repas de Noël alors qu'elle avait carrément dormi dans mon pieu. Je trouvais ça limite bizarre qu'elle me choisisse pour l'accompagner à cette soirée, bien trop habitué à recevoir des gifles ces derniers temps. Je n'étais pas réputé pour ma ponctualité, au passage, Jules savait probablement qu'elle risquait de m'attendre un petit moment avant que je décide de me pointer mais cette nuit-là, j'ai fait un effort. Je suis arrivé à l'heure. Mais depuis le début, je suis planté là, devant la porte d'entrée, comme un con. Je sais très bien que je risque de croiser des gens qui arriveraient à me faire péter un câble beaucoup trop facilement. Alors je décide de faire la chose que je sais le mieux faire : fuir. Être un lâche. Rester assis sur les marches enneigées à l'entrée en fumant puis attendre.

T'étais bien pendant un instant. Un putain d'instant pendant lequel t'étais détendu. Jusqu'à ce que l'autre con passe la porte au bras d'une brune. T'es lâche, tu te casses pour pas faire un massacre. Verre de Vodka à la main, clope dans l'autre. Tu te concentres seulement sur l'alcool qui te brûle la gorge et le nuage toxique qui s'occupe de te tuer les poumons. Ça fait bien cinq minutes que t'es là à attendre, mégot déjà balancé au loin, verre vide. Attendre quoi ? Un miracle peut-être. Ton regard se pose sur ta moto. Les clés sont dans ta poche, il te suffirait de quelques foulées, d'un moteur qui s'allume et tu serais déjà loin. Tu soupires, te passes une main sur le visage. Tu fais un léger signe de tête à Nash et entre à sa suite, avant d'abandonner le peu de fierté et de courage qu'il te reste. Il y a Chuck plantée en plein milieu de la place, sauf que Noah est pas loin. C'est vraiment du délire. Tu te sens comme un lion en cage, interdit de tout. Tu secoues la tête avant de rejoindre Sydney, la regardant seulement elle, pour éviter tout autre tentation potentielle. Tu poses ton verre, si tu dois rentrer, mieux vaux que la route soit droite et nette. Mes clés de moto sont dans ma poche. T'as qu'un mot à dire et on se casse.

T'es pas concentrée sur la conversation des filles et préfère te servir un fond de rhum que tu t'enfiles cul sec. Oui, t'as finis dans le lit de Kyle le soir de Noël. Et encore oui, tu t'es réveillé seule. T'étais pas rancunière. Surtout pas pour ça. T'as pris l'habitude qu'on te traite comme de la merde. Dans l'état où vous étiez la veille, tu t'attendais pas non plus à un grand sourire au réveil. Tu t'excuses auprès des deux demoiselles qui t'accompagnes. Tu t'éloignes légèrement, pour appeler Kyle. Pas de réponse, tu t'en doutais, la sonnerie qui retentit de l'autre coté de la porte, tu t'y attends moins par contre. Tu l'ouvres pour découvrir Kyle assis sur les marches. Tu soupires et vas te planter en face de lui. Autant pas venir si tu comptais passer la soirée devant la porte. On entends beaucoup moins bien la musique. Et information capitale : l'alcool se trouve dedans, pas dehors. Il te regarde, les yeux dans le vague. Invisible, t'étais juste un invisible. Tu claques des doigts juste devant ses yeux. Tu m'écoutes ? Tu glisses tes doigts sur sa clope pour lui arracher des lèvres. Cherchant juste à provoquer une réaction. La prochaine étape c'était tout simplement lui en foutre une. Ce qui arrivera surement bien vite. Alors, tu m'expliques c'que tu fous là ?

new year, another chance for us to make it right.

J'aurais très bien pu fêter la dernière soirée de l'année en bonne compagnie, dans l'appartement luxueux d'une de mes connaissances, à boire du champagne hors de prix. J'aurais pu faire ce que je fais le mieux : me poser sur un canapé et sniffer jusqu'à avoir la tête à l'envers. À la place, je dois me coltiner une soirée merdique en compagnie de Bunny, cette fille que j'ai vraiment du mal à suivre. En fait, je la connaissais à peine et je devais déjà la voir traîner dans mes pattes de plus en plus souvent. Cette situation m'agaçait mais je n'avais pas le choix, il fallait jouer le jour. Comme le gentleman que je suis censé être publiquement, j'étais venue la chercher devant chez elle et je lui avais même ouvert la porte pour la faire monter. Règle numéro 1 : toujours faire bonne figure devant les photographes. Sourires de façade qui puent l'hypocrisie, sourires qui disparaissent aussi vite une fois que nous sommes seuls à l'intérieur de la voiture. Le trajet est court et quasi silencieux. En fait, j'écoute d'une oreille distraite la blonde à mes côtés. « Pourquoi ? T'as peur ? » Je demande, sarcastique alors que j'appuyais un peu plus sur l'accélérateur histoire de tester ses limites.

Le GPS m'indique enfin que nous sommes arrivés à destination, je sors sans plus attendre de ma voiture en rejoignant Bunny qui m'attendait à l'entrée du chalet. En roulant des yeux, j'enlace nos doigts en la gardant près de moi et nous passons le pas de la porte. La soirée a tout juste l'air de commencer. « Tiens, enfile ça. » Je tire Bunny près de moi pour lui chuchoter ces mots à l'oreille tout en lui tendant discrètement une bague ornée d'un joli diamant. Ce ne sera que plus crédible. Je la lâche ensuite pour me diriger vers le mini bar à la recherche d'une bonne bouteille.

Le simple sms de Nash avait suffit à réserver ma soirée du nouvel an. Entre me coltiner Cody toute la soirée à l'appartement, qui essayait sans cesse de me faire craquer et me rendre à cette fête, le choix n'était pas difficile. Un fin sourire aux lèvres, je déposa mon portable sur la table de nuit et je commença à enfiler plusieurs robes, jusqu'à trouver la bonne. Une fois prête, j'appela un taxi et je sortis à l'extérieur après avoir enfiler mes talons.

Une fois arrivée à destination, je sortis du taxi après avoir rapidement balancé quelques billets au chauffeur. Vêtue d'une robe noir, parsemer de dentelle bleu, j'entra à l'intérieur, cherchant des yeux Nash, lorsque mon regard se posa sur Cèzanne. Je le scruta du regard, l'air perplexe, me demandant ce qui était en train de se tramer. Il jouait avec le feu. Je soupira doucement, me disant que je n'étais pas là pour veiller sur lui, mais pour m'amuser. Me passant une main dans les cheveux, je me fraya un chemin parmi tout les gens présent, lorsque je remarqua Nash affalé sur le canapé. Étrangement, mon cœur manqua quelques battements. Fronçant les sourcils, je décida d'aller me chercher un verre, avant d'aller le rejoindre. M'asseyant à côté de lui, sur le peu de place qu'il restait sur le canapé, je pris une gorgée de mon verre, sans rien dire, attendant qu'il remarque ma présence. Surprise. Le corps coller contre lui, j'éclata doucement de rire avant de déposer un léger baisé sur sa joue. « Pourquoi tu fais cette tête? Tu croyais réellement que j'allais pas venir? » Je planta mes iris dans les siens, une lueur étrange au fond des yeux, avant de détourner le regard, gênée. Putain, il m'arrivait quoi là? Je me râcla la gorge, avant de prendre une gorgée de mon verre. Me passant une main dans les cheveux, je me tourna un peu plus vers lui et je m'humecta les lèvres. « Je suis contente que tu m'es invité, mais j'me pose une question. Pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre? » dis-je le regard provocateur.

Les invités rentraient dans le salon et se servaient en alcool, de plus en plus nombreux. La soirée commençait bien, et l'ambiance ne manquait pas. T'aurais pu rejoindre un petit groupe et t'amuser avec eux, mais pour l'instant, ça ne te disait rien. Tu pensais à Jules, et seulement à elle. Tu te sentais con par rapport à ce qui s'était passé la veille, tu t'en voulais. C'est ce qui faisait que, à l'instant présent, tu étais affalé dans le canapé et pas en train de boire. Malgré tout, un petit sourire apparut sur tes lèvres suite aux paroles de Chuck. Elle était bien la dernière personne ici à pouvoir dire une chose pareille, et apparemment, tu n'étais pas le seul à penser ça. Nash s'approcha de toi. " Rien, ça va. C'est pas grand chose. " Tu lui lançais un regard faussement joyeux, espérant avoir été convainquant sur ce coup-là. Tu attrapais le premier gobelet venu et le remplit de vodka, l'avalant ensuite d'une traite. Tout le monde était venu, et il semblait que la plupart des invités avaient choisi d'être accompagnés. Tu souris à quelques uns, cherchant Zya du regard. Tu voulais surtout éviter de croiser celui de Jules, en fait. Mais en même temps, tu aurais tout donné pour passer le reste de la soirée avec elle.  

Mon téléphone doit donner pour la énième fois de la soirée, mais à vrai dire, je ne prends même pas la peine de répondre ou carrément de regarder l'écran. Bien entendu, je me doute que tout ces appels doivent venir de Jules. D'ailleurs, en parlant d'elle, c'est sa silhouette qui vient se planter devant moi alors que je continue d'enchaîner cigarette sur cigarette. Elle me parle mais je l'écoute à peine, je me contente de fixer un point de son visage et d'hocher la tête pour un demeuré : technique infaillible pour faire croire à quelqu'un qu'on l'écoute. Bon, j'ai fini par me faire griller parce qu'elle m'arrache littéralement ma clope de la bouche pour que je réagisse un minimum. « Arrête. » Avec une tête de chien battu, je secoue les bras dans les airs pour récupérer l'objet de tout mes désirs mais je m'arrête quand elle me pose une question. LA question. « À ton avis ? » J'arque un sourcil en décidant enfin à lever mon derche et je me plante en face d'elle, esquissant un petit sourire. « J'suis venu pour toi Jules. » Je récupère enfin ma clope mais elle est presque entièrement secouée, je la balance donc dans la neige et sans laisser le temps à Jules d'en dire plus, je l'attrape par le bras et nous rentrons en dernier dans le chalet. « Laisse moi t'offrir un verre, il parait que les australiens sont doués pour faire des cocktails de durs. » Je commence à rigoler comme un con en me plaçant derrière elle, de façon à lui tenir les épaules et la guider vers les boissons mais soudain, la lumière s'éteint pendant quelques secondes. Vous savez, juste le temps de se prendre un meuble dans un endroit qui fait très mal ou de se viander par terre en beauté.

T'es entrain de te les geler dehors, essayant de le faire réagir, tandis qu'il s'éclate à te prendre pour une conne. Encore. Sérieux, il fait tellement froid que t'aurais été un mec, elles seraient tombées.Tu lui piques sa clope, t'en profites pour prendre une taffe alors qu'il te fait croire qu'il est venue pour toi. C'est ça fou toi de ma gueule, et fait moi croire que t'es venu pour mes beaux yeux. Mais t'évites de lui balancer ça, parce que tu remarques enfin le sourire que t'attendais tant se poser sur ses lèvres. C'est pas trop tôt. Il te pousse à l'intérieur du chalet, en te tenant par les épaules. Tu flippes parce que tu te dis que si les gens croient que vous faites une chenille, vous êtes dans la merde. Il t’entraîne vers le bar, tu freines un peu des pieds en opposant un peu de résistance. Crois moi je suis meilleure au pieu quand je suis sobre. Tu sais pas pourquoi t'as balancé ça comme ça. Par pure provocation peut-être. Pour qu'il te dévoile ce qu'il a vraiment en tête. Boum. Il fait tout noir. Le chalet tremble et gronde. Instinctivement, tu te retournes et tu t'accroches à Kyle. T'es un peu à deux doigts de t'accrocher à lui comme un panda qui veut pas lâcher sa branche. Tu te recules un peu. Le relâche et remet bien les plis de sa chemise. Tu te racles la gorge et le regarde en mode : il ne s'est jamais rien passé, c'est clair ? Tu croises les bras sur la défensive. Bon tu me montre tes talents de barman, ou c'était simplement du vent pour m'impressionner ?

Encore un verre, puis un autre. Tu bois, tu fumes, les nerfs à vif. Ça y est, Syd. T'as les poings qui te démangent. Ça ne va pas, rien ne se passe comme prévu. Cette soirée, c'est comme une après-midi d'été où le soleil se serait barré pour aller flirter la lune. Le soleil, il est là, planqué entre les gens, près du bar. Pas loin, mais pas assez près pour rayonner. C'est pour ça que t'es pâle et morne, c'est pour ça que t'as les yeux rouges et que tu fais craquer tes doigts, faisant valser ton verre. « Mes clés de moto sont dans ma poche. T'as qu'un mot à dire et on se casse. » Tu tournes la tête vers la porte, c'est sûrement la meilleure chose à faire pour que cette soirée ne finisse pas en bain de sang. « Ok, on y va. » souffles-tu, bondissant du canapé pour foncer vers la porte. La lumière s'éteint un court instant, juste assez pour qu'on te rentre dedans, attisant un peu plus la flamme coléreuse qui naît en toi. Une épaisse buée a recouvert les carreaux, on ne voit strictement à l'extérieur. Tu vas pour ouvrir la porte mais elle est prête à céder sous le tas de neige qui menace de s'inviter à la fête, et tu comprends enfin que vous êtes pris au piège comme des rats. « On est coincés ici, Cèzanne. Je vais monter là-haut, sinon j'vais finir par buter quelqu'un. » grognes-tu, alliant le geste à la parole.

Il va faire tout noir. Ta gueule. Tiens pour une fois il avait raison. Tu t'arrêtes juste avant de rentrer dans Sydney. Les fenêtres sont bloqués par du blanc. De la neige. Ta première pensée, elle est pour ta moto. Ensevelie sous la neige en une demie seconde. Rip. Fais chier. Ma moto putain. Tu grognes légèrement, t'as Brandon dans ton champ de vision. Tu peux pas sortir de c'te baraque. T'es pratiquement sûr qu'il y aura un corps planqué dans le chalet le lendemain. Cluedo géant. Syd', elle te file entre les doigts, elle disparaît au premier étage. Elle te laisse planter là. Tu finis par la suivre à grande foulées. T'as pas envie qu'elle fasse une connerie, quelle qu'elle soit. Tu survoles les escaliers, la retrouvant dans le couloir du haut. Elle tourne en rond, une lionne en cage. Tu soupires, le regardant le plus sérieusement du monde. Défoule toi sur moi. T'en as besoin. Une cible vivante. A ton service. T'avances vers elle, levant les bras, sans la quitter des yeux, lui faisant une mini révérence ridicule.

Meilleure au pieu quand elle est sobre ? Je tourne la tête vers elle en dissimulant mon sourire au maximum. À vrai dire, j'étais tout aussi bourré qu'elle au moment où je l'avais ramené à la maison et je n'avais quasiment aucun souvenir de cette soirée. « Je crois que je vais devoir te croire sur paroles. » Soudain, les lumières et la musique se coupent pendant quelques secondes. Un silence s'installe à ce moment là et un gros boum se fait ensuite entendre. Un gros bloc de neige semble boucher toutes les issues possibles. Les fenêtres et la porte menacent même de céder. « ON VA TOUS MOURIIIIR ! » Comme à mon habitude, je lâche le cri le moins viril que j'ai dans mon répertoire et Jules décide tout de même de s'accrocher à moi comme un koala. Un sourire se dessine automatiquement au coin de mes lèvres pendant qu'elle enroule ses jambes autour de ma taille et que je l'attrape par les fesses. Faut bien un profiter un minimum. « Me dis pas que t'es déjà en train de tomber amoureuse. » Comme un demeuré, je me mets à rigoler alors qu'elle s'éloigne aussi rapidement qu'elle s'est collée à moi. « J'ai la réputation des kangourous à tenir, suis moi. » Forcément, je me remémore la mission et, tel un soldat à l'armée, je me jette au sol pour ramper entre les gens, levant parfois les yeux quand je passais près d'une fille en petite robe. Mes talents de médium étaient-ils toujours d'actualité : culotte ou sans culotte ? Je me fends la gueule en continuant de ramper jusqu'au bar, les bouteilles étaient tout de même nettement plus intéressantes.

Adossée contre le bar, verre à la main, je discutais tranquillement avec Bryn, lorsque Jules décida de foutre le camp. Je la regarda l'air perplexe, sans rien dire. Elle avait surement mieux à faire que de nous écouter râler sur Cèzanne et Louis. Un sourire aux lèvres, je lança un défi à Bryn: Boire dix shooters le plus rapidement possible et la perdante devais se foutre en sous-vêtements et faire l'ange dans la neige. Sans plus attendre, je commença à boire, après lui avoir lancer un regard complice. D'un coup, les lumières du chalet s'éteignit, nous laissant dans le noir absolut. Prise de panique, je laissa échapper un crie strident et je me mis à courir dans le noir, dans l'idée de trouver un endroit sécuritaire où me planquer, lorsque je percuta quelqu'un. Sans plus attendre, je pris l'inconnu dans mes bras et je le serra fort, enfouissant mon visage dans le creux de son épaule, histoire de ressentir un peu de réconfort et une once de sécurité. Puis quelques secondes plus tard, les lumières se ralluma. J'ouvris à nouveau les yeux et je leva la tête vers le mec que je tenais fermement dans mes bras. Andy. Je le regarda dans les yeux une seconde avant de me mettre à rigoler, comme une idiote. Lorsque je compris que je le tenais encore dans mes bras, je le relâcha et je me passa une main dans les cheveux, mine de rien. « Tiens Andy, ça va? » Elle souria en coin, avant de le déshabiller du regard. « Putain, c'que t'es canon habillé comme ça. Ça fait changement. » Toujours en le dévorant du regard, j'en suis venu à la conclusion qu'il devait être encore plus canon sans vêtement. Alors que des pensée étrange se bouscula dans ma tête, je me mordillas faiblement la lèvre, avant de lui lancer un regard complice. Puis, je m'adossa contre le mur, oubliant presque le fait que nous étions tous enfermé ici, sans aucun moyen d’échappatoire.