(zeus) la vraie honte, c'est quand vous jetez une banane dans mario kart et que vous finissez par glisser dessus.

©clever love.

luigi sors de ce corps

Les fesses enfoncées dans le canapé fatigué de l'appartement, je fixe l'écran avec une concentration déconcertante. Des restes de pizzas et de bières traînent sur la table. Short en jean, débardeur blanc, casquette à l'envers, je joue une petite blonde à l'écran et prend des virages contrôlés. Je vois Cèzanne en galère et je souris en coin. Son éclair me fout la rage intérieurement mais je n'exprime rien. Il me donne un coup de coude, « Dégaaaaaaage. », je l'éloigne de moi avec mes pieds et frôle la sortie de route dans l'herbe. DK vient de m'écraser « Bordeeeeel. », je me lève et fais tourner la télécommande dans les tournants comme si ça allait m'aider. Je franchis la ligne d'arrivée, je balance la télécommande sur le canapé, monte sur la table et lève mes bras pour le V de victoire. « C'est qui le sexe fort ? C'est qui le patron ? C'est moi le patron ! ». Je savoure le visage décomposé de Cèzanne. Je fais un salut en toute modestie et me frotte les mains en descendant de la table. « Tous les jours et pendant un mois tu devras m'envoyer un message de soutien pour me rappeler que je suis la fille la plus méga géniale de la terre et qu'un monde sans moi ce serait comme un Luigi sans Mario. », bienvenue à l'école maternelle. Je le regarde d'un air amusé et reprend la télécommande dans les mains « Je suppose que tu veux une revanche. ». Je reprend ma place dans le canapé, plus proche de lui. J'ai bien du mal à réaliser que je ne rougis plus comme une gamine lorsqu'il est dans mon champ de vision.

let's play

On va dire que je suis fatigué. L'excuse de merde, mais tu peux juste pas croire que tu t'es fait battre par une fille. Par Zeus, c'est deux fois plus humiliant. C'est qui le sexe fort ? C'est qui le patron ? C'est moi le patron ! Tu la laisses profiter de ton visage décomposé et tu te promets qu'elle le verra plus de la soirée. Ouai, bah si le patron veut pas que la table craque sous son poids, il ferait mieux de descendre. Sourire en coin. Hochement de tête. Tu sais que si t'oublies de lui en envoyer un, tu te feras charrier pour le reste de ta vie. Tu sors ton portable et tu lui envoies le premier message. Plus que trente. T'écrases le mégot de ta clope dans le cendrier. Qu'est ce qu'elle croit la crevette ? C'était que l'échauffement ça. Mais là, vous avez besoin de vous ravitailler. Plus de bières (pleines) sur la table, plus de chips, plus de pizza. Tu sautes par dessus le canapé et lui pique ça casquette au passage, l'enfonçant sur ta tête. Voyons voir. Tu te frottes les mains comme si t'allais trouver un trésor. Tu fouilles partout, mettant encore plus le bordel. Tu ramènes fièrement deux bouteilles de bière. Tu te poses comme une loque sur le canapé, la bourrant un peu. Prête à te faire massacrer ? 3, 2, 1. Départ fusée. Tu te concentres, tu te trompes pas d'écran cette fois. T'es tellement concentré que tu te rends pas compte qu'une fois de plus, elle deux places devant toi.

luigi sors de ce corps

Je rigole comme une gamine, avec la sensation de vivre un bon moment comme il y en a trop peu. Je reçois un premier sms et je prend tout mon temps pour le lire, avec un sourire de winner sur la tronche. Je me rapproche de Cèzanne pour l'embrasser sur la joue, sachant pertinemment que c'était le genre de chose qui l'énervait. Je le regarde s'échapper dans la cuisine et faire comme chez lui. Je grogne lorsque ma casquette s'envole. Je décapsule les bières qu'il ramène et le laisse choisir le terrain de course. Je me remet en position du lotus et mes pouces font leur job. Je fixe l'écran avec une concentration déconcertante. Mais là, le drame. Une banane m'arrive en pleine face, gros dérapage pas du tout contrôlé. Cinq tours sur moi-même, je pars le contrôle du kart. Un cercle d'étoiles au-dessus de la tête, je peine à redémarrer, des joueurs me passent devant et me rentrent dedans. « MAIS FOUTEZ LE CAMP BANDE DE TAPETTES ! ». Je commence à bouder, voyant mes chances de pouvoir profiter de Cèzanne s'envoler. Je le vois franchir la ligne d'arriver, son écran scintille de doré alors qu'il me reste beaucoup trop de mètres à traverser avant de franchir la ligne d'arrivée. Je balance la télécommande à l'autre bout de la salle et attrape le joint posé sur la table pour l'entamer. Je croise mes bras attendant que la sentence tombe.

let's play

T'as pas le temps de la repousser qu'elle te pose un bisous sur la joue. Viiire. Tu m'as bavé dessus. C'est dégueulasse. T'essayes de t'essuyer et t'en profites pour partir dans la cuisine pour vous ravitailler. Tu l'entends grogner quand sa casquette s'envole. Elle a pas à se plaindre, elle te va beaucoup mieux qu'a elle. Tu piques dans sa bière et vous vous remettez en place. Tu te fais un petit slalom entre les bananes. Dernier tour. T'évites de justesse une tortue. Virage serré. Ligne d'arrivée. Tu souris, satisfait. Winner. Première place. C'est qui le papaaaa ? Tu suis des yeux la manette qui arrive à l'autre bout de la pièce. Pas sur qu'elle est survécu. Tu prends quand même le temps de savourer ta victoire, d'enregistrer son visage dégoûté. Alors, tu vas gentiment aller voir ton voisin le plus canon, et lui demander si il a pas de la crème pour soigner la mycose ou les vergetures. Tu te lèves et tu lui tends la main pour la relever, prêt à la suivre. Par ici mademoiselle.

luigi sors de ce corps

Je ne peux pas m'empêcher de jouer le rôle de la gamine qui boude même si au fond, j'étais morte de rire au gage de Cèzanne. Mais vraiment au fond. Je me lève en trainant les pieds, à deux doigts de coller une gifle à Cèzanne mais ça ne serait pas fair-play. « T'es tellement un sadique. ». J'étais incapable de dire si j'aimais ça ou non. Je récupérais ma casquette au passage, la refourrant sur mon crâne un maximum comme si ça pouvait me cacher. Ma main dans celle de Cèzanne il me traîne jusqu'à la porte d'entrée. Puis j'me dis que j'ai rien à perdre, qu'aucun mec de mon immeuble était assez con pour s'intéresser à moi. Je repris des forces en mangeant un bout de pizza qui trainait par là. En allant jusqu'au bout du couloir je m'étire comme si je me préparais pour un grand marathon. Je sonne au numéro 23, brun aux yeux verts dans les 28 ans. Quand je le vois je me dis qu'il est trop bronzé pour moi. Je bloque une minute avant de parvenir finalement à former une phrase à peu près cohérente. « Bonsoir, excuse-moi de te déranger mais voilà... Je voulais savoir si tu aurais de la crème pour soigner la mycose ou les vergetures parce que mon copain là-bas il a un petit soucis. ». Je m'appliquais bien à montrer Cèzanne du doigt alors que le voisin me refermait la porte au nez. Je retournais vers Cèzanne en sifflotant. Je nous regarde en prenant du recul un instant, incapable de savoir si on ressemblait plus un à couple de vieux aigris ou des pré-ados en chaleur. « Sinon à part ma belle gueule t'as pas quelqu'un d'autre à aller voir ? Une autre fille ? », je faisais la fille qui disait ça de manière nonchalante mais je le faisais très mal.

let's play

T'attrapes sa main et tu la traînes vers le couloir. Sa moue boudeuse te fait sourire. Jamais contente. Tu passes ta main dans tes cheveux quand elle reprend sa casquette. Merci du compliment. Tu lèves les yeux aux ciels en voyant qu'elle te désigne. Y a pas moyen qu'elle fasse un défi dans les règles de l'art. Le fair-play elle connait pas apparemment. Tu croises les bras, impassible, la regardant revenir vers toi. Toujours à tout détourner hein ? T'es incapable d'assumer tes défaites. Tu rit jaune, en l'entendant poursuivre. Si t'étais là c'est parce que t'en avais envie, fallait aussi dire que ces soirées passées avec elle te plaisait, même si tu te l'avouerais jamais. Désolé pour toi, il semblerait que tu sois la seule chieuse du quartier qui vaille la peine de s'intéresser à elle. Mais y a pas de soucis, si tu te fais autant chier avec moi, j'ai qu'a appeler quelqu'un d'autre. Tu sors ton portable, et tu la défies du regard. T'appuyant nonchalamment contre le cadre de la porte toujours ouverte. Je suis sur que de ton côté, t’appellera un de tes plans les plus faciles.. Je veux dire, je comprends. C'est dur de pouvoir faire ça qu'une fois par mois.

luigi sors de ce corps

Je sifflote avec un sourire d'ange sur les lèvres, bien trop fière de mon coup, comme une gamine qui aurait triché. Je souris à sa remarque, le regardant sortir son téléphone et faire défiler son répertoire tout en me lançant un regard de provocation. Il était hors de question que je le supplie de rester, même si j'en étais pas loin. La mâchoire me tombe à sa remarque. Gros blanc. Je hausse les sourcils et un gros "Pardon ?" s'écrit sur mon front. « Ou alors je nous fais une pizza avec les restes du frigo à savoir : des oignons et de la bière et on se fait un karaoké ? », mes lèvres en cul de poule je disais ça en étant persuadée d'avoir l'idée du siècle. J'étais déjà surexcitée à l'idée de voir Cèzanne chanter du Carly Rae Jepsen avec une brosse à cheveux en guise de micro à la main. Les yeux étincelants, je retourne dans l'appartement, je repose ma casquette sur le crâne de Cèzanne. « J'avoue, elle te va mieux à toi. ». Je reprend ma place sur le canapé, en position du lotus. « C'est vrai que dans le quartier, y'a pas plus intéressant que moi comme fille. », je lui souris doucement, reprenant un joint entamé du cendrier de la table basse.

let's play

Elle te nargue la tricheuse. T'aurais du te douter, qu'elle en ferait qu'a sa tête. T'as le téléphone toujours en main, tu doutes. T'aurais très bien pu prendre le premier nomde meuf dans ton répertoire et la laisser en plan. Tu laisses passer une bonne minute après sa proposition pour range ton téléphone et lui faire un léger clin d’œil. Tu secoues la tête, finalement incapable de lui résister. Bien. Si ça peut te faire plaisir. Tu la suis refermant la porte derrière toi. T'enfonces un peu plus ta casquette sur la tête, tu la rejoins et tu vides la fin d'une bière posée devant elle. T'as besoin de ça, ah et aussi du joint qu'elle tient si tu veux survivre à cette soirée. T'as besoin d'avoir un minimum la tête dans les nuages. Tu t'assois à coté d'elle, un léger sourire charmeur sur les lèvres. Tu lui désignes le joint d'un signe de tête. Je peux ? Ou alors aurais-tu l'amabilité de me faire une soufflette ?