very bad trip + cèzanne

ça tape tape tape dans ma tête. d'un coup j’émerge, les yeux à peine ouverts. mais putain, qu'est-ce qui s'est passé ? j'ai mal, mais mal. le marteau-piqueur dans le crâne. où je suis ? je sais pas. j'ai trop la nausée pour me situer. j'suis dans un lit, sans doute le mien, nue comme un verre. je reste là, un moment. un long moment même. pas la foi de me lever. mais alors, pas du tout. c'est trop dur. trop de courbatures. je suis épuisée. mais je me demande, qu'est-ce qui a bien pu se passer la veille ? j'en ai peut-être trop pris, de la framboise. cette poudre exquise, ce divin sucre glace. ou alors c'était l'alcool ? vodka popov ça assomme. j'essaye, j'essaye vraiment de visualiser les moments passés mais c'est hard. le black out total. et ce qui va me pousser à bouger mon cul, c'est l'assèchement de mon gosier. déshydratation générale. en beuglant, j'fais glisser mon corps par terre. la chute est rude, mais là tu vois se mettre debout, c'est trop tendu. je fais un effort, je me redresse, non sans souplesse. « allez, lève-toi et marche. » au bout de je sais pas combien de minutes à se chauffer, j'y arrive et je prends la direction de, euh, de dehors la chambre ? va pas croire, je suis toujours dans le coaltar. j'avance, à poile (m'en fou, j'suis chez moi) et j'arrive dans un salon, qui n'est pas du tout mon salon. et je me mets en pause. minute papillon, c'est quoi ce plan ? putain gina t'as des hallu' maintenant. immobile pendant trois secondes, je m'interroge. quand même, c'est perturbant. « uhmm. » non, pas possible, c'est pas chez moi ici. c'est pas chez andy non plus. mais alors, chez qui je suis ? oh ! mon sac. enfin je crois que c'est mon sac. j'approche et je l'examine. yves saint-laurent, nouvelle collection, ah beh oui, c'est bien mon sac. mon iphone est à l'intérieur. mes clés, mon blé et mes papiers aussi. et en plein milieu, deux trois joints. ça me tente bien de fumer, mais honnêtement je tire une taffe j'crois que je m'étale. trop, trop de fatigue là. carrément c'est pas la gueule de bois que j'ai c'est la gueule de béton. sur la table basse, un miroir avec des restes de poudre. ça, ça veut dire que j'ai tapé. et pas qu'un peu, mon sachet est vide alors qu'il me restait facile plus d'un demi-gramme. avec qui je m'en suis mis plein le nez cette nuit ? oh, ça me travaille cette histoire. dans la chambre. il me vient l'idée d'aller voir dans la chambre, et là, cey le drame. « le mec à la mèche ! » outrée, je couvre ma bouche pour pas le réveiller. on dirait qu'il dort encore, allongé sur le ventre, le dos découvert. beau spectacle. j'trouve ça trop sexy, le dos musclé d'un mec, c'est, c'est sexy quoi. « oh c'est pas vrai, ça recommence... » doucement, dans un murmure c'est c'que j'me dis. j'hallucine, ça fait la deuxième fois maintenant et je me souviens pas, encore. ça, ça veut dire qu'il baise pas bien, sinon quand même j'me souviendrais. non parce que obligé on a baisé. j'me suis pas mise à poile pour faire un scrabble.

Il y a du mouvement à coté de toi. T'entends les draps qui se froissent, un poids qui dégage du lit, t’aperçois de la lumière. Mais tu tiens pas, tu finis par te rendormir comme la loque que tu es. C'est le hoquet de surprise d'une demoiselle qui te réveille. Le mec à la mèche ! Quand est ce que la pintade va enfin retenir ton prénom ? Parce que oui, t'as bien reconnu la voix de la belle espagnole. Tu grognes légèrement et tu tends le bras pour choper ton caleçon. Qui est pour une fois au pied de ton lit et non pas paumé dans l'appart. Ça mériterais des applaudissements. Tu te lèves en essayant de pas te casser la gueule. Parce que vous avez foutu le bordel dans la chambre hier soir. Oui non, t'es pas stupide au point de penser que vous vous êtes foutus a poil sans rien faire. Au moins, ça t'éclaire sur le 'comment c'est déroulé la soirée'. Tu t'étires en la regardant, elle pourrait te remercier de lui offrir une si belle vue. Sachant qu'elle ne c'est pas encore rhabiller, t'en profite toi aussi. Tu vas pas commencer à jouer les prudes maintenant. Au fond t'es pas si surpris que ça, c'est pas la première fois que tu te retrouves sans souvenir, à poil, avec une inconnue dans ton lit. Mais à chaque fois ça te fais le même effet. T'es légèrement paumé, mais satisfait. Le seul truc qui te plait pas, c'est que t'oublies tout. A chaque fois tu te dis, plus jamais je baise dans cet état, mais à chaque fois tu craques. Tu te mords légèrement la lèvre, elle est tellement sexy. Dis tout de suite que t'es pas contente de me voir. Tu passes à coté d'elle sans te cacher quand tu la détailles une nouvelle fois du regard. Sexy. T'aurais bien aimé l'embrasser, mais tu sais que tu dois puer de la gueule et elle aussi. Tu te traînes doucement dans la cuisine, te retenant plusieurs fois au mur pour pas tomber. T'as pas mal a la tête, t'as juste l'impression de t'être fait renversé et marché dessus par un troupeau d'éléphant. Tu regardes la cafetière, évidemment Soledad a pas pensé à en faire. Tu soupires mais tu te sers quand même une tasse. Tu te fais pas d'illusion, le café froid c'est dégueulasse, mais t'as que ça sous la main.

chier, il s'est réveillé. apparement, ce mec est autant dans l'brouillard que moi. un zombi limite. mais un putain de beau zombi. il me donne un sacré spectacle. le voilà debout, en tout petit tout petit boxer moulant, en train de s'étirer. tous ces muscles en action, c'est appétissant. j'avoue, je bug un moment. mes yeux sont rivés sur ce corps. d'un coup, c'est le flashback. je me souviens de nous deux, dans un coin. on fricotait. mais c'est tout. c'est le seul souvenir qui revient. « dis tout de suite que t'es pas contente de me voir. » ça met fin à ma transe et je le chope, en plein flag. monsieur me matte, de haut en bas. c'est légitime, moi j'me suis pas privée. ça m'fait sourire, amusée. et la grosse mèche passe, lève la queue et puis s'en va. je reste plantée là cinq secondes avant de réaliser que je suis à poile. « ah ouais merde ! » c'est là qu'il faut partir à la chasse. oui, à la chasse. va retrouver une petite culotte et un soutif' dans ce bordel toi. je cherche je cherche et je retrouve une partie sur le lustre, l'autre partie sur un côté de tableau. ça a dû y aller sec hier soir. voilà, j'suis habillée. en dentelle mais habillée. t'façon, lui aussi il est en sous-vêtement. et puis, ça va lui plaire j'suis sûre. seul problème, ma gueule. ça va pas du tout là. faut faire des travaux. j'passe vite fait dans la salle de bain me nettoyer le visage et me recoiffer un minimum, un minimum. direction la cuisine pour retrouver mon coup du soir. « dis, j'peux te demander un truc ? c'est quoi ton nom et qu'est-ce qu'on a foutu hier soir ? » déséspée. beh oui ma foi, à mon âge on est pas assez mûr pour alzheimer. j'espère que pour lui c'est pareil sinon c'est la honte. j'couche avec pas mal de mecs mais j'me souviens toujours de leurs noms (quand je les connais) et de ce qu'on fait. sauf que là, c'est le trou noir total.

Putain de café, t'es à la limite de de tout rendre dans l'évier. Tu te débarrasses de la tasse. Quand tu te tournes, la voilà 'habillée et coiffée'. Enfin si habillée convient aussi pour des sous vêtements. De la dentelle rouge, ou le truc le plus sexy qui soit. Dis, j'peux te demander un truc ? c'est quoi ton nom et qu'est-ce qu'on a foutu hier soir ? Tu soupires, les filles c'est plus ce que c'étaient, d'habitude c'est toi qui doit demander ce qui se passe et qui te fait engueuler parce que tu te souviens plus de 'comment c'était tropmegagénialhier'. Black out ? Pas besoin de poser la question pour savoir que c'est celui qui arrive. Cèzanne. T'as vraiment besoin que je te fasse un dessin ? ou que je te remontres ? T'es entrain de chercher un truc à bouffer, mais décidément, rien ne te va. Tu finis par te poser comme une grosse loque sur le canapé. Tu fais pas gaffe, t'écrase malencontreusement son sac ysl. Tu le regardes en mode 'putain qu'est ce qu'il est moche', avant de le balancer sur la table devant toi. Tu comprendras jamais pourquoi les filles achètent ça une blinde. Tu te serais bien fait une partie de call of, mais avec tes réflexes merdiques de lendemain de soirée, tu pouvais oublié. Alors tu te lèves de nouveau, t'avais presque oublié la présence de Gina. Toujours là ?

il a soupiré carrément. j'me sens un peu mal du coup. c'est vexant. ça sous entendu que monsieur baise mal, qu'il n'est pas inoubliable. et ça, ça peut blesser la fierté du mâle. quel mâle en plus. il est pas mal. mais je me souviens pas. c'est dommage. « black out ? » j'acquiesce en baissant les yeux. le pauvre. « cèzanne. t'as vraiment besoin que je te fasse un dessin ? ou que je te remontres ? me remontrer ? ouh, ça devient intéressant. le seul problème, c'est qu'il me sort ça blazé. pas dans le sens coquin du terme. tu captes c'que j'veux dire ? après cèzanne donc, bouge vers le canapé et il commet le blasphème. maltraitance sur mon sac. j'essaye de me contenir, mais c'pas trop possible. « hey oh doucement avec le sac. » le mec s'en bat les couilles. il est là. affalé comme une merde sur le canapé. une gueule aussi tendue que la mienne. « toujours là ? » je le regarde, j'hallucine. mais en même temps, j'suis pas surprise. quand je couche avec ce genre de type, pour un soir, je m'attends pas au tapis rouge, un câlin du matin et au p'tit-dèj dans le lit. « ouais toujours là ouais. mais t'inquiète, dans deux minutes, j'aurais disparue. » j'récupère mon ysl, mes shoes derrière le canapé, et j'vais enfiler le reste dans la chambre. pas la peine de rester plus longtemps. j'suis pas en crise ou quoi. j'veux juste me casser, j'ai la tête en vrac. besoin d'une douche, d'une clope. mais le paquet est vide, tout ce qui me reste pour me détendre, c'est la weed. je sors un pétard du sac, et je l'éclate, juste avant de sortir de la chambre. « merci pour ce moment. » sec, presque accusateur le ton que j'prends.

Ton quart d'heure de bonne humeur c'est terminé plus vite que prévu. Putain c'est qu'un sac. Un pauvre sac. Alors tu reprends ton caractère, celui qui fait chier les meufs. Tu la provoques en lui demandant si elle est toujours là. ouais toujours là ouais. mais t'inquiète, dans deux minutes, j'aurais disparue. T'hausses les épaules, content de la réponse. Et tu continues a te demander ce que tu peux faire. Donc, déjà, call of, c'est mort. Ton portable a plus de batterie et t'as la flemme de jouer a cache cache avec. Tu tournes la tête vers la chambre et t'aperçois Gina entrain de se changer. Bien sur, t'en loupe pas une miette. merci pour ce moment. te balance t-elle sèchement.Tu te relèves et tu lui attrapes la main. Oh allez, boude pas. T'aimes jouer la comédie, leur faire croire qu'elles sont importantes à tes yeux. Alors que toute cette comédie, c'est simplement parce que tu t'ennuis. Tes yeux se posent sur le joint qu'elle tient dans l'autre main. Tu prends le briquet qui est posé pas loin et tu l'allumes. D'un geste subtil tu lui piques, et le porte à tes lèvres. Tu ne la quittes pas du regard et tu te penches vers elle pour lui faire une soufflette sans pour autant toucher ses lèvres.