je te jure. elle avait vandalisé mon appart'. avec des fleurs, le pire ! - Rose & Kill

Killian & Rose

Je viens de faire la plus grosse connerie de ma vie. En tout cas, dans la tête de Killian. Explications... De bonne heure ce matin, j'ai décidé de ramener mes fesses clandestinement chez lui, les bras chargés de roses. Quand je dis de bonne heure, c'est vraiment... À l'aube quoi. C'est à se demander ce qui m'est passé par la tête. J'ai parcouru les rues vides jusqu'à l'immeuble de Kill, grimpant ensuite à l'étage où il crèche. Arrivée devant sa porte, dans la pénombre, je l'ai vu. C'te masse noire avachie contre le mur et complètement groggy par ce qu'il avait avalé dans la nuit. J'ai fouillé dans sa poche, retrouvant par miracle la clef de son appart, que j'ai ouvert. Uriah, sa chienne, nous a accueillis tandis que je portais à moitié Killian sur mon dos - c'est qu'il pèse son poids, ce garçon. Après cinq minutes de lutte intense pour atteindre sa chambre, je l'ai enfin foutu au lit.

Environ six heures se sont écoulées depuis mon débarquement. De sombre et terne, l'appartement de Killian a viré au rose, rouge et blanc. Affalée sur le canapé entre douze roses, j'admire mon carnage. Des pétales partout, jusque dans les placards du coin cuisine. Sur chaque porte, quelques roses sont accrochées. Y en a même sur les étagères. Et tout ce qui pouvait servir de vase a pris cher aussi. Je regarde Uriah, qui vient de poser sa tête sur mon genou. Sourire aux lèvres, je me penche vers elle pour lui accrocher autour du cou le collier de fleurs que je viens de lui confectionner avec amour. Qu'est-ce qu'elle est choux ! Je me mets à jouer avec elle, chahutant avec les coussin du canapé. Elle en déchire un. Alors j'en prends un autre pour continuer de jouer. Elle le déchire aussi. Là, c'est le moment d'arrêter avec les coussins. On bouge vers le milieu du salon mais dans la danse, je recule et bouscule la grosse lampe qui trône près du mur. Dans un fracas, elle s'écroule. Oups... Je retourne m'assoir dans le canapé en vitesse, en mode "C'est pas moi, j'étais là !", croisant les jambes l'air de rien.

Un hurlement retentit dans la chambre de Kill quelques minutes plus tard. Oh, il a dû voir mon cadeau sur la porte... Des secondes s'écoulent ainsi qu'un certain silence. Mes yeux sont rivés sur le couloir, et c'est là que Kill débarque, les cheveux en pétard, le regard furibond. « Non mais.. ROSE TU TE FICHE DE MOI OU QUOI ? POURQUOI Y A DES ROSES PARTOUT ? C'EST UNE NOUVELLE MODE QUE T'ESSAIE DE LANCER ? » Je le regarde, l'air de dire "Mais pourquoi tu cris ?..." Visiblement, Kill n'aime pas cette nouvelle mode. Effrayée, Uriah court se cacher sous la table. Kill va se servir un verre de rhum pour son petit déjeuner. « ET TU ME DOIS DEUX OREILLERS ! » ajoute-t-il sans baisser d'un ton. Je croise les bras, un peu vexée, levant les sourcils. Je n'comprends pas. C'est très beau, pourtant. « Moi j'appelle ça la Rose Addictude. Et franchement, tu devrais songer à t'y mettre sérieusement, parce qu'à chaque fois qu'on rentre ici, ça pue l'produit chimique. C'est pas avec ça que tu vas pécho. » Je lui jette un regard avant de me lever pour sortir Uriah de sa cachette. « Puis sincèrement, ça change. C'est bien le changement. Ça fait respirer. C'est ce qu'il faut à un artiste. » Je pose mes fesses à même le sol, un grand sourire maintenant scotché sur le visage. Je prends la tête d'Uriah entre mes mains et la caresse doucement, m'amusant avec ses oreilles. « Tu trouves pas que ça fait une belle ambiance pour aller chercher de l'inspiration, toi ? » Je lance, sans vraiment savoir si je m'adresse au chien ou au maître.

Killian & Rose

Killian se met à gronder. La pièce en tremblerait presque. Moi, je me recroqueville un peu plus, fermant fort les yeux pour éviter qu'ils sortent de leurs orbites. « Si le plan c'est que j'applaudisse c'est raté Rose. » Je reste pétrifiée quelques instants, comme un petit lapin qui attend que le loup énervé s'éloigne de l'entrée de son terrier. Soudain, un sifflement retentit et Uriah, réagissant au quart de tour, me bouscule en sortant de sa cachette. J'ose rouvrir un oeil, cherchant Killian. Il est là, mais il retourne vers sa cuisine. Assez contrariée, je décide de rester assise sous la table, les jambes pliées contre mon ventre et le menton posé sur mes genoux. Pfff. Killian n'est décidément pas drôle, le matin, surtout quand il a la gueule de bois. Et voilà qu'il se remet à râler, pour changer : « Et ça veut dire quoi ça ' c'pas comme ça que tu vas pécho ' ? » J'esquisse un sourire. Mouahah, j'aime bien le faire cogiter... Ma manière à moi de le taquiner, le pauvre Killian. « J'me suis toujours bien débrouillé jusqu'ici, tu prétendras pas le contraire puisque t'étais pas encore dans mes pattes pour y assister ! » Toujours planquée sous la table, je fais mine de bouder sévèrement. Du coin de l’oeil, je regarde Kill - ou du moins ses jambes, puisque je ne peux pas distinguer sa tête - s’asseoir sur une des chaises, comme un ours poserait ses fesses par terre. « Mademoiselle est servie, ça y est elle peut sortir de sous la table ! » J’entends le pain craquer, signe que Killian prépare ma survie comme un vrai gentleman. Mais quelque chose domine décidément l’appel de la faim… J’ai beau avoir un petit creux, la vue de ces jambes poilues qui me font face me donne juste envie de faire une chose : tirer sur la pauvre pilosité de Kill. Ou faire des nattes avec, je sais pas encore. Les yeux exorbités par cette impitoyable pulsion, j’approche doucement mes doigts de ces poils bruns qui se battent sur sa peau. Jubilation… Mais c’était trop beau pour être vrai. « J’ai oublié le café, j’arrive, et c’est pas une raison pour rester là-dessous ! » Sur ces mots, Killian se lève et retourne vers la cuisine. Je reste figée une seconde, les doigts toujours tendus vers les poils qui se sont enfuis avec l’artiste. Puis, dans un soupir de déception, je laisse retomber les bras le long de mon corps, avant de me décider à remonter à la surface. Au passage, je me cogne la tête sur le rebord de la table dans un bruit sourd. « Bordel de… » Je me mets à jurer doucement en me frottant le haut du crâne. « Pas de café pour moi, Killou. Tu sais que ça ne me réussi pas. » Dis-je en regardant d’un air mauvais le coin qui m’a fait mal. Je tire la chaise d’à côté et m’installe dessus, calant confortablement mon dos contre le dossier. Puis, je m’empare d’un morceau de pain encore vierge de beurre et l’air de rien, je le déchire en petits carrés que je place soigneusement par rangées devant moi. Revenant sur le sujet principal, je lui lance : « Et je suis bien contente de pas y avoir assisté. J’aurais pas aimé tenir la chandelle sans avoir moi aussi le droit à quelque chose… » Un petit rire insouciant sort de ma bouche tandis que je tri mes morceaux de pain par taille. Et c’est en toute innocence - ou presque…- que j’ajoute d’un air distrait : « Et Billie ? Elle aime cette odeur de produit chimique ?… » Une lueur espiègle brille dans mes yeux. On dirait que je le taquine, mais dans le fond, j’ai bien envie de le chercher un peu à ce sujet-là… S’ils pensent, Billie et lui, pouvoir berner les autres en faisant mine d’être des caïds intouchables, pourquoi pas. Ils ont le droit, hein ? Mais ils auront plus de mal avec moi, cas social de première. Je suis pas aussi perchée que j’en ai l’air…

Killian & Rose

On dirait que la question que je viens de poser à Killian l'embête. Tant mieux, c'était l'objectif. Il m'écoute tout de suite avec un peu plus d'attention, en plus de ça. Tiens ? Alors comme ça j'ai tapé dans le sujet qu'il fallait pour réveiller un certain intérêt... « Et si j'm'en foutais hein ? de ce qu'elle pense Billie. » Mais oui, Killian. Tu peux toujours essayer de broder un joli mensonge, si t'es trop fier pour assumer les choses. Je vois bien que je suis en train de l'attirer sur un terrain glissant. Il est en train de prendre une posture de défense, feignant l'assurance en croisant ses bras sur son torse et en relevant la tête comme pour tenter l'intimidation. Genre. Moi, je me contente d'esquisser un sourire, gardant le silence quelques instants. Je brûle d'envie de le provoquer encore, parce que je vois bien que ça marche. Au fond, je trouve ça amusant, d'emmerder gentiment Killou. Je sais que je prends quelques risques, mais ils ne sont pas si gros qu'il le laisse entendre. Et puis... Derrière mon apparence d'enquiquineuse se cache un réel intérêt pour cette histoire. Ce ne sont pas mes affaires, certes, mais j'ai comme l'impression qu'il faut que je m'en mêle... Ces deux handicapés que sont Billie et Killian ont l'air de ne pas savoir très bien s'y prendre en terme d'amour, et j'ai l'impression qu'ils ont besoin de mon aide. « 'Et si'... ? » dis-je en observant Killian d'un air mystérieux et en reprenant ses propres mots. Et si. Et oui... 'Si'. Si suppose une hypothèse. L'hypothèse n'est pas la réalité. Et si Killian s'en foutait ? Bien sûr que non. La formulation même de cette supposition trahit l'évidence de la chose. Killian ne s'en fout pas, de Billie-Joe. Je secoue doucement la tête, m'appuyant contre le dossier de la chaise et haussant les épaule. « 'Et si'... Mon gars, tu t'es grillé tout seul. » Dès lors, je reste franchement silencieuse, regardant mon pote avec ce petit regard un peu malicieux, mais pas méchant du tout. Sans aucune provocation, aucun reproche. Juste un regard pétillant, et en même temps, très sérieux.
On tambourine à la porte. J'espère avoir bien perturbé Kill avec ma réflexion, alors je décide de faire en sorte qu'il ne soit pas plus secoué. Je vais me charger d'aller ouvrir la porte à celui qui s'énerve dessus. J'adresse un clin d'oeil complice à Killian, en espérant qu'il ne m'en veuille pas trop pour mon intrusion un peu trop poussée... Je me lève sans aucune délicatesse, faisant crisser les pieds de la chaise sur le sol. Puis, je me dirige innocemment vers la porte, le regard s'égarant vers le plafond parsemé de pétales roses, soigneusement collés avec des bouts de scotch. J'entends que Kill se lève dans la foulée, probablement pour débarrasser le petit dej ou aller dans le coin cuisine. On tambourine encore. « J'arrive ! » je claironne. Quand j'ouvre la porte en grand, un gros truc dégueulasse me fait face. Un mec, presque chauve, un peu (beaucoup) grassouillet. Un bourrelet dépasse de son débardeur blanc et son pantalon style camouflage est tâché d'un mélange de boue et de peinture. Beurk. Ça contraste avec l'odeur de l'appart de Kill, qui est largement plus agréable - surtout depuis que j'y ai foutu mes roses.
L'homme me dévisage de haut en bas, adoptant peu à peu un drôle de sourire qui ne m'inspire pas vraiment confiance. Mais je reste totalement calme. « Plaît-il ? » je demande en levant les sourcils. Monsieur moche s'approche un peu et s'appuie négligemment sur l'encadrement de la porte, collant presque son torse sur mon pauvre nez. Je sentirais presque les poils qui dépassent de son débardeur me chatouiller les narines. C'est là qu'il commence à me sortir de beaux discours de dragueur. Euh... Bon... Que faire ?.. Je commence à tourner légèrement la tête de côté pour appeler Killian, mais le gros monsieur me pousse à l'intérieur de l'appartement, me plaquant presque contre le mur et reniflant le creux de mon cou. Mais quel malpoli ! C'est pas comme ça qu'on met les gens à l'aise... D'ailleurs, je ne suis pas à l'aise. « Kiiiill ? » je hurle en direction de la cuisine. « Kill ! Tu as comme de la visite... » Le temps qu'il arrive, j'essaye de pousser du bout des doigts cette masse grasse qui m'empêche de m'enfuir, en faisant la grimace.

Killian & Rose

Dans un cas comme celui-ci, j'ai beau être perchée, je me rends tout doucement compte à quel point c'est pas joli à voir. A quel point ce qui m'arrive est dégoûtant, malsain. Je suis pétrifiée. Toute ma bonne humeur redescend en flèche quand l'haleine de ce que j'appellerais - grâce à une pointe de lucidité - mon agresseur. « Non mais tu veux que j't'aide ou ça s'passe comment ? » La voix du Seigneur a parlé ! Je tourne la tête vers Kill, le regard légèrement implorant. Alors là, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Kill vraiment en colère. Il attrape le mec et le repousse violemment, lui hurlant littéralement dessus. Moi, je reste collée au mur, sans bouger, regardant la scène en sentant mon coeur battre assez fort. Je crains de voir un coup partir dans la gueule de Killian. C'est pas qu'il fait pas le poids, c'est juste que l'autre est plus épais. « BAH ALORS QUOI ? C'EST MA POTE QUI RESSEMBLE A UNE PUTE ? » Je déglutis. Voilà, c'est le mot. Pute. Pendant quelques secondes, je me suis sentie totalement minable, au point de laisser ce personnage faire. L'irrespect m'avait immobilisée. Y en a que ça énerve, j'aurais dû m'énerver aussi, mais le caractère inédit de la chose pour moi m'avait cloué le bec. Fierté souillée. Je cligne des yeux, sonnée par mon égo qui vient de se faire éjecter. Pute. Kill hurle en fond sonore de mes pensées chamboulées. Je le vois qui malmène la raclure qui a toqué chez lui pour entamer une procédure de viol. La porte se claque derrière Kill, qui vient de la fermer dans un élan de rage. Moi, je suis toujours plantée là comme une abrutie. Abrutie par la sensation de n'être qu'un boulet. J'avais jamais vécu ça. Un objet qu'on méprise, comme une poupée gonflable à souhait, et je réalise davantage toute l'injustice de la chose. Moi, Rose, petite chose. Faiblesse. Honte. Ma fierté n'accepte pas. Les doigts tremblants, je regrette de ne pas avoir tapé un coup. J'aurais dû le faire, plutôt que de tarder à comprendre ce qui m'arrivait. Plutôt que d'attendre que Kill vienne à mon secours. Je suis Rose Bartholomew ou pas ?!
J'ouvre la porte, prête à débarquer et à coller un bon gros poing dans la gueule de Monsieur Porc. C'est la que je vois tout. Kill le tenir par la nuque, menacer de lui enfoncer un couteau dans la gorge, le coup de pied dans la poitrine, les promesses de sang et la formule de politesse à la fin : « Casse toi. ». Le chien qui déguerpit, ma main qui voit son ex-potentielle victime se carapater... A jamais frustrée de ne pas avoir pu donner sa claque.
Killian se retourne, tenant fermement le couteau. Sa colère lui donne un air de vrai psychopathe. Mais je m'en fous. Je reste un instant derrière la porte, le fixant. Rose est bien posée sur terre. La première fois que j'ai vu Kill, il était dans un état de violence similaire. Et quand j'ai tenté un geste affectif, je m'étais faite violemment envoyer bouler. Là, j'en ai rien à faire. Je passe la porte et vais vers Killian pour le prendre dans mes bras comme une grande gamine qui va faire un câlin à son papa. On entend les pas pressés du gros mec raisonner et s'éloigner dans l'escalier au bout du couloir. C'était qui ce gars ? Bon. Peu importe. Puis j'ai toujours autant envie de taper dans quelque chose pour sauver mon orgueil. J'accepte difficilement le statut de victime...
« Je vais ranger ton appart. C'est promis. » je dis doucement en accentuant légèrement mon étreinte. J'essaye de garder un minimum mon sang froid, de ne pas montrer que je suis déstabilisée par ce qu'il vient de se produire. C'est assez dégradant comme ça... Alors je garde Killian dans mes bras. Je ne veux pas qu'il voit mes yeux.

Killian & Rose

Killian finit par me lâcher pour ramasser son couteau. Comme d'un commun accord silencieux, nous ne nous regardons pas. On a tous les deux quelque chose à cacher. Puis, nous rentrons dans son appartement. Uriah est là, et tandis que Killian jette son arme dans l'évier dans un bruit clinquant, j'attire le chien avec moi vers le canapé. Je m'y assois, retirant mes chaussures et ramenant mes jambes contre mon ventre pour me mettre à l'aise et surtout me recroqueviller, me faire toute petite. Uriah pose sa tête sur le coussin, juste à côté de mes pieds, réclamant des grattouilles sur la tête. Je devine ce que Killian prépare de son côté, et je ne dis rien. Je garde les yeux rivés sur le murs plein de pétales de rose. « Je t'ai jamais demandé.. » commence-t-il après avoir pris sa dose. Comment j'ai rencontré Billie ?
Un léger, très léger sourire viens briser le côté maussade qu'avaient pris mes lèvres. Sans regarder dans sa direction, je commence à lui raconter.
« J’avais seize ans, et j’étais dans ma période de révolte contre le monde. J’avais décidé de partir loin de tout. J’avais des potes très hippies qui s’apprêtaient à partir en road trip, et sur un coup de tête, j’ai tout lâché pour les suivre : cours, famille, contraintes… J’ai pas regretté. Un jour, sur une route paumée de campagne, y avait une fille qui faisait du stop, et on s’est arrêtés pour la prendre avec nous.. T’as deviné, c’était Billie. Elle ressemblait à une vraie vagabonde, d’ailleurs, elle avait nulle part où aller. Je l’ai toisée bizarrement pendant tout le trajet. Puis quand on s’est arrêtés pour la soirée, j’ai fait ma curieuse, et je suis allée vers elle. Ça a commencé comme ça. »
Et nul ne sait encore comment ça finira.
« On a continué le road trip, on a enchainé les soirées, les bons moments, les bons souvenirs… Et un jour, j’ai décrété que j’en avais assez. J’ai voulu rentrer à Bristol. Avant de partir, je lui ai dit qu’elle pouvait me suivre, s’installer chez moi, parce qu’il y avait de la place pour elle. Elle aurait pu me demander ce qu’elle voulait. Elle a préféré partir de son côté. »
Billie-Joe, c'est quelqu'un de courageux. Tu pourras lui faire ce que tu veux, lui ordonner n'importe quoi. Indomptable. Elle est son propre maître, elle est Invictus. Mais la liberté de Billie ne fait pas d'elle un courant d'air. C'est un loup sauvage, un être qu'on approche quand on n'est pas n'importe qui. Et quel honneur d'être aimé par le loup... Parce qu'il y a quelque chose d'inconditionnel. Parce que s'il est libre de partir sans toi, le loup choisit de rester.
« Puis un jour, elle m’a rappelée. Elle était à Bristol, et on s’est revues. Je l’ai hébergée le temps qu’elle se pose, et tu imagines la suite, on est vraiment devenues potes. »
J'arrête de grattouiller la tête d'Uriah pour refermer mes bras autour de mes genoux. Puis, j'ose regarder Kill pour la première fois depuis que nous sommes rentrés. Je lui adresse un sourire.
« Après réflexion, Billie, c’est un peu comme une fève qu’on trouve dans la galette des rois : même si elle t’as niqué la dent, même si elle est pleine de frangipane, t’es quand même fier d’être tombé dessus. »