don't. (kaya)

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Tu l'aimes pas, tu l'aimes plus. Tu mens constamment. Aux autres mais surtout à toi même. Et elle hante tes nuits, toi, tu plonges dans les insomnies, tu te laisses couler comme un faible. Ton petit monde s'est écroulé, t'es devenu un connard, ni plus ni moins, et ça ils l'ont tous vu, tous senti, comme si ton accident avait était un prétexte pour profiter de la vie. Profiter des autres, des âmes naïves. Leur niquer le cœur autant que ce coma t'a niqué la tête. T'entends tout, tu ressens tout. La pénombre qui coure dans les rues, et ton cœur qui cogne dans ta cage thoracique tel un boxeur sous acide. T'approches pas à pas de la chambre où la belle est endormie. Tu te déplaces sans un bruit, entrant avec discrétion, comme une ombre chinoise, un papier glissant sous une porte. T'as laissé la haine s'échapper, t'as craqué. Juste pour ce soir. Tu veux la retrouver, tu te glisses sous les draps. L'innocence troublante de tes gestes, déconcertante, c'est le somnambule qui prend ses désirs des réalités. Au bord du lit, tu passes un bras autour d'elle et tu l'attires à toi, collé à son dos. Tu la serres dans tes bras, tendrement, presque nerveusement, dans un geste qui manque de douceur mais qui déborde de sentiments et de possessivité. Il se veut amical au possible, mais signifie je t'aime, mon amour, et tu m'as manqué. Et tu colles ton front contre sa nuque, laissant ton souffle sur sa peau. Tu retrouves son odeur, le plus beau parfum, et tu te contentes de la serrer dans tes bras, sans un mot, sans trembler, sans réfléchir.

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never trust me.

i kissed your lips and broke your heart. you, you were acting like it was the end of the world.

À Bristol, j'ai tout ravagé quelques mois plus tôt. C'est con, j'pensais pas devoir tout reconstruire, et encore moins revenir. C'est cet abruti d'Andy qui m'a forcé la main, qui m'a demandé de revenir. C'est aussi à cause de cet organe vital, qui battait un peu trop vite et bêtement à chaque fois que certains souvenirs germaient de nouveau dans mon esprit. Au moment où personne ne s'y attendait, je me suis repointée comme une fleur. Me voilà de nouveau ici, à la maison, à bosser la journée dans un hôtel, à vagabonder en fin d'après-midi dans les ruelles que je connais maintenant comme ma poche, pour finir par sauter au rythme de la musique que je balance dans les boîtes les plus branchées du coin. La vie a presque repris son cours normal. J'ai bien dit presque parce que c'est plus comme avant. On aura beau tous faire des efforts et essayer d'oublier, quelque chose d'inexplicable s'est cassé. Impossible de recoller les morceaux. Alors on vit avec, avec les remords ou même la culpabilité et on s'efforce de sourire devant les autres pour se donner bonne conscience. « Chuck, si t'as encore pissé au lit, c'est Keeran qu'il faut aller voir. » Avec la plus grande discrétion au monde, je sens que la blonde tire ma couverture. C'est presque devenu une habitude de la voir se faufiler sous mes draps quand elle s'est pissé dessus, j'ai le malheur de me coltiner le rôle de maman du groupe. Sa chambre est en face de la mienne, ça n'arrange pas les choses. Je pousse un long soupir sans pour autant la virer et je me décale pour lui faire une place. « Laisse moi pioncer, je commence tôt demain. » Les yeux clos, le dos tourné, je lui fais croire que j'étais en train de dormir, c'est pourtant loin d'être le cas. Et là, je sens ce bras qui m'agrippe pour me tirer brusquement, je sens ce bras m'envelopper maladroitement et je comprends que ce n'est pas Chuck et sa force de mouche. C'est lui. « Kenny ? » Bien sûr que c'est lui. Les yeux maintenant bien ouverts, je fixe le ciel à travers ma fenêtre sans oser bouger. Pourtant, l'envie de me retourner est bien là, de le secouer, de lui en foutre une, de lui demander à quoi il jouait, qu'est-ce qu'il foutait. Il a perdu la raison. On passe nos journées à s'ignorer depuis le retour des vacances à la montagne. On se lance parfois quelques vannes quand on est tous ensemble, histoire de faire croire que tout va bien. Mais c'est faux, totalement faux. Un truc cloche. Je le sais, depuis le début, depuis que j'ai posé mon pied dans le chalet. « Dis moi Ken, tu t'souviens, hein ? » C'était ça le problème. Il mentait. Et à tout le monde. Andy m'avait pourtant assuré qu'il ne se souvenait pas de l'accident mais j'ai eu de gros doutes. « Tu t'souviens de tout, pas vrai ? » Je finis par me retourner, par m'échapper de son emprise. Mais je ne m'enfuis pas cette fois, j'agis simplement comme au tout début, quand tout était encore simple et naturel. Je repose ma tête sur le même oreiller et je le regarde droit dans les yeux. Cap ou pas cap de mentir encore une fois ?

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Apparemment Chuck a eu des problèmes avec sa vessie. Ça te fait pas trop rire sur le moment, mais tu manqueras pas de te moquer plus tard. Putain de dossier. Elle t'échappe encore une fois, te repousse à nouveau. Tu sais pas comment lui faire comprendre que t'as besoin d'elle ce soir, que t'as plus l'intention de lui voler des baisers à la volée, ni de l'entraîner dans une danse brûlante. Tu veux juste l'avoir au creux de tes bras encore une fois, qu'elle te laisse faire sans trop de commentaires, sans chercher à comprendre. Mais ses questions sont l'ouverture sur de trop nombreux reproches que tu te retiens de lui faire depuis son retour. « Tu parles du soir de l'accident ? Celui où tu m'as envoyé chier comme un bouffon ? » T'ouvres les yeux, souriant, avec un foutu air cynique. C'est le Ken qui dort mal, qui est fatigué, assommé. Qui a besoin de réconfort, de retrouver ses repères, juste pour un soir. C'est lui qui parle, et il est en colère. « Tu m'as l'air encore plus perspicace qu'avant, dit-moi. » Tu l'vois à travers la pénombre, son regard qui transperce le tien, berçant tes iris de désespoir. Pourquoi elle fait ça ? Pourquoi elle en parle ? Une petite envie de remuer le couteau dans la plaie ? Trop tard. Elle est refermée, revenez demain. « J'ai vraiment pas envie de revenir là-dessus, Kaya. » T'as du mal à ouvrir les yeux, tu la contemples simplement. Il a remis une barrière entre vous, tu ne la respectes pas. Tu t'en branles complètement. Tu tends les bras vers elle et reviens chercher son contact, comme un chien en manque de tendresse. Tu l'enfermes dans tes bras, au bord du gouffre. « Je t'en prie. J'voudrais qu'on dorme ensemble, comme avant. Juste pour ce soir. J'te demande pas la lune. »

» say something ∞ kaya
» the worst things in life come free to us + kaya
» soyons d’accord pour être en désaccord. ▬ kaya&kenny