say something ∞ kaya

Say something, I'm giving up on you. I'll be the one, if you want me to.. Anywhere, I would've followed you.  And I am feeling so small, it was over my head. I know nothing at all.. And I will stumble and fall, I'm still learning to love, just starting to crawl. I'm sorry that I couldn't get to you. And I will swallow my pride,you're the one that I love.. And I'm saying goodbye.

say something

Kenny avait passé sa journée à dormir, se remettant d'une nuit chaotique. Il s'était battu avec son meilleur ami, lui hurlant dessus comme un forcené, avait eut le droit à un aperçu de sa force de la même façon qu'il avait put apprendre à connaître la sienne. Du sang avait coulé, et le combat s'était terminé, à bout de souffle, avec deux hommes couchés sur le bitum. Comment en étaient-ils arrivés là? Une longue histoire. Ils se relevèrent finalement, cassés, et se réconcilièrent autour d'une table, aidés par l'alcool. Ces deux idiots se connaissant depuis leur plus tendre enfance et ne pouvaient résolument pas briser leur amitié pour deux nanas. Ainsi ils se pardonnèrent, bien qu'une certaine rancœur demeurait présente : ils n'oublieraient jamais ce douloureux épisode de leurs vies.

Ainsi la vérité avait éclaté au grand jour, comme une bombe, terrassant tout sur son passage. Le gamin en voulait terriblement à sa 'femme', ne pouvant tout de même s'empêcher de penser qu'à ce moment-là, ils étaient quittes. Il se leva, constatant que Kaya n'était plus à la villa, du moins, dans l'épave gigantesque qui constituait leur maison. Il la traversa, découvrant que pendant qu'il roupillait, deux-trois pièces avaient commencé à être repeintes. Le logis changeait tout doucement, alors que la peur animait l'esprit du jeune-homme. La réaction de sa Barbie face à cette histoire le faisait trembler. Il allait la perdre, sans doute, incapable de se rattraper aux branches cette fois. Il tenait à elle d'une façon démesurée, accroc à son rire, son odeur, son regard, à la douceur de sa peau, l'aimant d'un amour inconditionnel. Et pourtant, il étouffait ses sentiments depuis tout ce temps, avec des vannes maladroites, des coucheries, des disputes, des crises de jalousie qui n'avaient pas lieux d'être. Ils avaient beau être mariés, il n'était pas ensemble, alors tout ce que Kenny était censé faire c'était fermer sa gueule et se faire tout petit. Même lui dire qu'elle méritait mieux que ces connards était mal placé. Dans chaque couloir, il croisait des pots de peinture -je ne parle pas de chuck, keeran et ady, pour une fois-, des pinceaux, rouleau de papier peint et tout ce qui pouvait constituer l'attirail d'un bricoleur du Dimanche et l'envie de repeindre les filles lui effleuraient à chaque seconde un peu plus l'esprit. Keeran s'était endormie sur le canapé, il lui donna donc une raison encore meilleure de le détester, lui mettant un coup de rouleau enduit de peinture blanche du haut du dos jusqu'au bas des jambes, tout en douceur. Il venait de se réveiller, mais l'heure du dîner était déjà passée.. Vu le boulot que les autres avaient fait, on pouvait comprendre que Mlle soit crevée. Et dire qu'il n'avait rien foutu.. Boarf, il avait trouvé cette vieille bicoque après tout, ça méritait bien un congé d'une journée ! Et de toute façon, il se rattraperait demain. Chuck, elle, était toujours au boulot, retapant le couloir. Ken afficha un sourire malin en voyant sa salopette pleine de tâche, se rappelant il y a quelques jours, quand les colocataires s'étaient tous alliés pour commencer à embellir les murs. Ça avait finit en bataille de peinture, prouvant qu'une fois de plus, la plupart d'entre eux était toujours de grands gamins dans leurs petites têtes. Plantant deux doigts de chaque main dans un seau de mixture colorée, il s'approcha en silence de la blonde pour, soudainement, lui faire deux marques sur les joues. Elle se retourna après avoir sursauté, à moitié furax mais ne décrocha pas un mot, écarquillant simplement les yeux alors sa bouche était restée entrouverte. « Oh putain, t'as quoi sur le visage ?! » Il s'essuya les doigts sur son épaule, haussant un sourcil et se regarda dans le reflet de son téléphone, constatant l'ampleur des dégâts. Les anti-douleurs lui faisaient presque oublier son altercation avec Andy la nuit précédente, mais son œil au beurre noir, sa lèvre ouverte et sa mâchoire bleuie étaient bels et bien là. « C'est rien. » grogna-t-il. Il prit une douche, avala d'autres anti-douleurs, un bol de céréale et s'habilla, ayant dans l'intention d'aller chercher Kaya devant le Watershed club une fois qu'elle aura finit de mixer. Hésitant, il était resté dans sa voiture, non loin de ce qui s'apparentait à l'entrée du personnel. Il s'alluma une cigarette pour patienter, un peu paniqué à l'idée qu'elle ne veuille plus jamais lui parler. Elle était tout pour lui, ou presque. Et Pamela ne comblerait jamais une telle absence. Il l'a vu enfin sortir, et n'osa pas la rejoindre tout de suite, jusqu'à ce qu'elle soit interpellée par un de ces connards qui se faisait passer pour une groupie en espérant pouvoir passer la nuit avec la jolie disque-jockey. Kenny observa attentivement, gardant ses distances pour le moment. Assez petit, le mec avait une crête lui donnant des airs de coqs et une veste en cuir trop grande pour lui. D'abord amusé par le spectacle, il continua à épier sa Barbie qui s'efforçait de refuser les avances du balai à chiotte qui se trémoussait devant elle, mais ce dernier se fit plus insistant et, sans attendre, Ken sortit de sa voiture, capuche sur la tête. Il avança d'un pas rapide, sûr de lui. Sa petite brune était là, dos à lui, probablement prête à lui mettre une claque et à commencer à hurler diverses insultes, quoiqu'elle se démenait pour repousser son pot de glue. Le jeune homme passa devant Kaya, attrapant le gars par le col. Sa voix se fit roque, enrouée par les tracas que lui causait la belle. « Tu cherches des ennuis à la dame? Ecoute mon pote, tu vas gentiment rentrer chez toi, sinon ça va mal finir.. » Crachant ses mots, il planta son regard perçant dans le sien, plus menaçant que jamais. Il l'envoya finalement valser plus loin, sur le côté, le gardant s'étaler par terre avant de détaler comme un lapin. Kenny se tourna alors vers Kaya, le tête baissée, l'air grave. « Je suis désolé.. » souffla-t-il en levant les yeux vers elle, alors éclairé par la lumière du lampadaire qui les surplombait.

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