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 un chant de violon pour le cerf (jace)

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MessageSujet: un chant de violon pour le cerf (jace)   un chant de violon pour le cerf (jace) EmptyDim 28 Déc - 22:47

Un chant de violon pour le cerf
Jace & Cleore

Le temps qui passe sans s'arrêter. L'hiver qui s'est installé, paisiblement, recouvrant Bristol d'un voile blanc et gris. La neige qui cache une vie nouvelle. Dehors, ça frémit, ça grouille, les fêtes animent les rues d'une ferveur et d'une joie qui se voudraient collectives. Les enfants se balancent des boules de neige en hurlant, des gens glissent sur des plaques de verglas et n'en sont pas moins heureux, des jeunes rient aux éclats... Moi, j'ai fêté Noël seule. Ce fut un soir comme un autre, passé au fond de ma chambre d'hôtel minable que j'habite depuis trois mois. Trois mois de galère à cause d'un mec qui n'en valait pas la peine... Mais je peux pas partir après tous les efforts que j'ai fait pour venir, et de toutes façon j'ai pas les moyens de rentrer chez moi en Grèce. J'ai les moyens de rien. Ce que je gagne, je le perds en m'achetant de la bouffe que je rejette au dessus des chiottes après chaque "repas", et en payant ce toit qu'on me met au dessus de la tête. Si on peut appeler ça un toit... Assise sur le rebord de mon lit, je suis emmitouflée dans une parka, les mains cachées sous d'épais gants pour éviter que mes doigts ne s'ankylosent. Il fait un froid polaire dans cette chambre d'hôtel minable. On jurerait qu'il fait aussi froid que dehors, même si les fenêtres empêchent une chute trop conséquente de la température. Une fine buée s'échappe de ma bouche et je renifle la misère qui dégouline de mon être. Sur mes genoux, je prépare l'étui de mon violon pour ma journée de travail. Dans la pièce sombre au confort plus que spartiate, cet étui au fond de velours rouge est sûrement l'objet le plus luxueux que l'on puisse trouver, en comptant l'instrument de musique qui a coûté une fortune à mes parents. D'un bois luisant et ambré, le violon qui me sert de gagne-pain est soigneusement posé sur l'étagère au dessus du lit, un peu comme un attrape-rêve. Mon ange gardien du moment, sans lequel je ne serais plus grand chose. Ma musique. Celle qui me libère lorsque je sors d'ici, où la seule mélodie qui brise un silence sourd est celle de la goutte qui s'échappe du robinet mal fermé. Allez. Je me lève et je le saisis doucement pour l'allonger dans l'étui, que je referme délicatement. Il est temps d'aller gagner ma croûte. Le vent me happe et m'engloutit tout entière lorsque je pousse la porte de l'hôtel. Je marche à grand pas jusqu'au Mall, une grande rue piétonne très fréquentée en ces périodes de fêtes. Sur le trajet, je glisse plusieurs fois, manquant de m'étaler de tout mon long sur les trottoirs. Quand j'arrive enfin dans la rue, je suis contente de voir du monde. Les lumières dans les vitrines clignotent, les gens sourient, les décorations donnent un côté féérique à l'atmosphère... Et pour couronner le tout, il se met à neiger légèrement. Ce serait vraiment parfait avec un peu de musique... Heureusement, les flocons ne sont pas assez gros pour endommager mon précieux violon. Alors je m'installe, je le dégaine fièrement et retire mes gants pour pouvoir jouer. A mes pieds, mon étui ouvre grand la bouche, espérant qu'on lui confie quelques billets. Et moi, je commence à jouer. En fermant les yeux, passionnément, ignorant la douleur glaciale qui mord mes phalanges exposées aux flocons, frôlant l'impression de livrer un véritable concert. J'enchaîne The Gravel Road, d'un film nommé le Village et que j'adore, le célèbre morceau de l'Hiver de Vivaldi, puis la Danse macabre de Saint-Saëns, histoire de contredire Noël. J'imagine les projecteurs, la scène, les loges, les spectateurs dans l'ombre, qui me regardent et viennent avec moi dans un fabuleux voyage imaginaire. Un tonnerre d'applaudissements.
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Dernière édition par Cleore M. Abernathy le Sam 7 Mar - 15:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: un chant de violon pour le cerf (jace)   un chant de violon pour le cerf (jace) EmptyLun 29 Déc - 12:18

Un chant de violon pour le cerf
Cleore & Jace

La maison est chaude.
tic tac. tic tac. dans mon dos c'est l'antique horlogerie qui joue son solo ; et ses aiguilles comme les baguettes d'un maestro monotones, qui voudrait guider mes idées noires. Mais je ne me laisse pas distraire par la pendule qui se voudrait malfaisante.

Je fais ce qui me sied le mieux.
les manches de ma chemise sont remontées sur mes avants bras.
et la fine musculature sous la peau striée de cicatrices s'affaire, alors que mes mains expertes jouent dans un moteur de moto posé sur ma table de fortune : une épaisse planche de bois qui repose plus ou moins sereinement sur des tréteaux en acier. Pour l'heure, mes doigts noirs de cambouis s'acharnent a dé-serrer une vis qui refuse de se laisser distraire.
Je m'essuie le front d'un revers de la main, agacé par la tournure que prend la situation. et dans le geste, trouve le moyen de me barbouiller de cambouis. Une légère trace noir orne désormais mon front, dissimulée par une mèche de cheveux brun.
Je repose le tournevis sur la table et me tourne vers la grande fenêtre qui donne sur la rue en bordure de jardin. La neige qui s'échappent du ciel me donne envie de sortir, sentir le froid qui crisse contre la peau, sentir la buée qui s'envole entre les mots et le sol blanc qui s'effrite sous les pas.
Bientôt il neigera suffisamment pour que le trottoir soit recouvert d'empreintes. Comme une sorte de puzzle, ou de carte au trésors. Sauf que personne ne sait qu'il faut chercher un trésor.
J'essuie mes mains collantes dans un torchon après les avoir passé sous l'eau dans la cuisine. Et sort, empressé de chez moi, sous les flocons. je n'est revêtu qu'une veste noire par dessus ma chemise, mon seul rempart contre le froid se résume à une écharpe légère qui flotte autour de mon cou. le vent se fait berceuse, et je peux sentir les variations de températures dans chaque rafale.
Je traverse la rue, et un sourire passe sur mes lèvres alors que j'avance au hasard des rues. dans la partie nord de bristol, il n'y a que de grands et beaux pavillons bien rangés, aux riches propriétaires, mais je me sens détonner dans le paysage avec mon allure que je devine négligée, et ma veste inadaptée aux rudes températures qui m'assaillent. Les femmes que je croise ont toute l'air très pressées, elles me font penser aux abeilles d'une ruche, sauf que ces abeilles là, butinent des bijoux, et des objets précieux. Peut être plus des pies que des abeilles. Des abeilles ont peut goûter le miel, mais de ces femmes, ne brillent que le cœur en métal. C'est comme ça que je le sens et c'est perturbant, alors j'évite de fixer les passants trop longtemps. Mais la rue peu fréquentées devient rapidement un trottoir qui borde une route à quatre voies. Les voitures dévorent la route à toute vitesse, et sifflent en me frôlant, moi le pantin de bois léger et verglacé, ma démarche est assurée cependant, et je ne titube pas. Funambule sur son fil, qui danse. Je suis le funambule qui danse dans la foule qui bouscule les corps, tous pressés les uns contre les autres sous les néons des magasins. Noël. Je ne fêterais pas noël chez moi cette année. Pas de réception interminable, pas d'invités assommants et bruyant, pas de discours dans lequel s'empêtrer en public. Dieu que j'étais bien, sous la neige, livré au froid seul. Je bifurque dans une rue piétonne. Et mon attention toute entière se porte sur les notes qui flottent jusqu'à moi. Mes yeux scrutent les alentours et finissent par trouver ce qu'ils cherchent. le violon. et ses chants qu'on dirait célestes ou descendu de la lune. Je m'arrête et quitte le flot de passant qui continue sa route sans moi. Je fixe la violoniste à présent. Une fille avec des traits délicats, une fille avec la peau plus lisse que le givre, et des doigts qu'on dirait acrobates, qui presse les cordes de l'instrument divin. Et l'archet, l'archet en caresse, en virtuose des notes, je crois reconnaître Camille Saint-Saëns mais je ne suis pas sûr. Alors je m'approche, parce qu'elle a quelque chose cette fille, des larmes dans les cris du violon, quelque chose de beau. de pur. quelque chose que moi j'aurais pas le droit de toucher avec mes doigts poisseux de graisse et d'huile. Je m'assoie à côté d'elle, mes yeux plantés sur elle et la bouche légèrement entrouverte sur un sourire adorateur. J'ose pas dire quoi que ce soit. Je sais pas, j'aurais peur de casser quelque chose, la danse macabre est tellement plus belle que n'importe lequel de mes discours. Je la regarde et j'ai le cœur qui se sert, je sens même pas le froid, qui me ronge les mains, la gorge, le visage. Le froid qui s'insinue sournoisement sous mes vêtements pour griffer ma peau. Il peut bien s'acharner tant qu'il voudra le froid, parce que je sens plus rien. Sensible qu'à sa musique, sensible qu'à sa magique. J'voudrais consoler le violon maintenant. Voilà ce qu'ils disent mes yeux qui s'écarquillent.
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MessageSujet: Re: un chant de violon pour le cerf (jace)   un chant de violon pour le cerf (jace) EmptyMer 14 Jan - 23:07

Un chant de violon pour le cerf
Jace & Cleore

Des flocons qui dansent autour de moi, au son du violon qui déploie la mélodie au coeur de l'hiver. Il semblerait que le monde soit plongé dans une atmosphère étrange, ce genre d'atmosphère entre la nuit et le jour propre à ces après-midi froides et incertaines de fin décembre. Un monde à la fois ralenti et pressé par l'euphorie des fêtes. Beaucoup de gens, plongés dans leurs listes d'achat ou s'interrogeant sur les prix les moins chers, me passent devant sans me prêter la moindre attention. Ça me dégoûte. Moi, pauvre fille dans cette rue pleine d'hommes et de femmes qui veulent penser aux autres, mais qui le font de travers. De la fausse bonne volonté, une envie exceptionnelle de faire plaisir qu'on oublie le reste de l'année. Des gens qui aiment à l'envers. Je préfère garder mes yeux fermés pour ne pas voir tout cette hypocrisie me passer sous le nez, en faisant la sourde oreille. De l'argent plein les mains sans laisser un petit bout de métal, même moindre, à cette pauvre fille qui s'abîme les doigts sur les cordes glacées de son violon. On préfère l'ignorer parce que quelque part, on refuse de s'identifier à sa misère. Comme si c'était une véritable malédiction que d'être privé, comme s'il s'agissait d'une maladie qui se transmettrait par la vue, par le sourire et par un "bonjour".
Et j'ouvre un oeil, revenant sur terre en l'espace d'une seconde. Une seconde qui suffit à changer le cours de mon histoire, peut-être. Comme lorsque l'on découvre un bouquet de roses rouges sur le pas de sa porte, mon regard s'éclaire de surprise. Un peu étourdie, je viens d'apercevoir ce jeune homme au visage crasseux assis près de moi, les yeux sombres rivés sur ma musique.
Pourquoi tant d'attention d'un coup ? Est-ce que ma performance en vaut vraiment la peine ? Tant de gens me passent devant sans s'arrêter. Et là, un garçon bouscule ma concentration tout en incarnant un cadeau inattendu. J'ai l'impression d'être réellement devant cette immense salle de concert emplie de spectateurs qui m'observe dans l'ombre. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie qu'on me porte une attention aussi grande. C'est trop. Si je méprise intérieurement ceux qui ignorent mes notes, je ne peux m'empêcher de ressentir comme une sorte d'intrusion face à ce regard qui m'enveloppe d'une admiration trop grande, face à laquelle je ne me sens pas à la hauteur. Un malaise s'installe en moi. Une fausse note, et une deuxième qui suit. Mais dans un sursaut passionné, je rejette mon inconfort, pour la musique, et pour le garçon au visage de cambouis. Puisque les autres grouillent autour sans rien pour les arrêter, passons ce moment ensemble. Devenons ces deux personnages dans une boule à neige. N'en ayant plus rien à faire de la foule, je me tourne vers celui qui m'écoute. Je plonge mes yeux dans les siens, avant de les refermer, me plongeant tout entière dans une nouvelle mélodie. La Valse sentimentale de Tchaikovsky.
Quand les notes s'envolent dans un final modeste, je baisse lentement les bras, laissant mon violon et mon archer pendre le long de mon corps. Et, comme pour attendre le verdict, je reste debout, face au garçon au visage de cambouis.
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