TAIS-TOI et CASSE-TOI.

   POUR LA VIE IL N'Y A PAS D'ANTIDOTE.

    « CRACHER » sur la vie. sur ta vie. sur toutes ces choses qui s'accumulent sur tes épaules. cracher encore, plus violemment peut-être (surement) sur ce monstre. visage de marbre, et poigne de fer. homme violent, géniteur non-voulu qui enchaîne les coups. tu évites, tu prends, tu cries, te caches, mais les bleus viennent inlassablement s'immiscer sur ta peau. triste décoration. à peine les bleus effacés, que les rougeurs les remplacent. et, petit pantin désarticulé, tu craches en silence ton patronyme. trop petit, trop faible, trop enfant pour te dresser face au monstre.
« ROULER , ROULER » encore. avancer... plus loin... toujours un peu plus loin.tes roues usées se frottent inlassablement sur le goudron. de petits bouts de gommes rouges s'égarent sur le sol. tu traces, dessines habilement ta destinée au fur-et-à-mesure de ton rouage. ton regard se perd à l'horizon, et t'ignores toi-même où t'amènera ta course. tu t'en fiche. tu t'en fou. peut importe l'endroit , ce sera toujours mieux que là. là où la grisaille persiste, où des tâches noires ne cessent d'alourdir tes jours. une figure, un léger lopping et tes pieds reviennent instinctivement reprendre possession de ta planche. la vie continue.  
« FUMÉE » toxique. un nuage gris s'échappe entre tes lèvres charnues. c'est mal, pourtant tes lèvres s'entrouvrent et tu aspires. tu aspires cette dose bienfaitrice de nicotine. elle s'immisce délicieusement en toi. tes paupières se ferment un instant, et, le temps de quelques secondes tu sens la chaleur de ton tube cancérigène se faufiler sur tes lèvres. C'est mal, déconseillé, et pourtant tellement bon.
« AU REVOIR » (à jamais) , t'as rien dis. t'as préféré partir, t'éloigner sans un mot pour ne jamais revenir. les regrets ne t'ont jamais hanté. aprés-tout, tu sais pertinement que pour la première fois de ta vie t'as réussis à faire un choix. à prendre une décision capitale et cruciale pour ton avenir. (inexistant jusqu'à présent)
« PROMIS » ces mots te donnent la gerbe. tais-toi, tais-toi et casses-toi. Les promesses tu hais. De vulgaires mots assemblés en une phrase. D'anodines petites paroles destinées à consolider une relation. Les promesses finissent toujours par être brisées. ça s'éclatent, se brisent avec le temps. Toi tu le sais, tu sais qu'aucune personne ne peut promettre quelque chose. Toi, t'as conscience que les aléas de la vie viennent toujours s'immiscer dans les promesses. Alors, tu craches sur les promesses, les avalent difficilement en sachant qu'un jour ou l'autre elles voleront en éclat.
« MORTEL » des acouphènes, une gueule de bois et ton corps inerte. Petit pantin désarticulé, tu ramasses les morceaux d'une nuit trop courte. Des sons s'accentuent en ton esprit, une migraine se heurte violemment à ton être. Le repos tu maudis, et tes veines jubilent encore de cette dose bienfaitrice d'alcool s'y y ait immiscée durant la nuit. Des verres enchaînés, quelques substances avalées, et un réveil qui assomme. cataclysme, le rituel des lendemains de beuveries. Alors, tu t'isoles, débranche le compteur électrique avant l'arrivée d'un ami, et tu t'écroules dans les bras de Morphée.
« ÉTERNELLE » routine, maudites et vilaines petites habitudes qui ne cessent inlassablement d'alimenter ton quotidien. t'as beau avoir délaissé ta terre natale. ici où là-bas, chacune de tes petites habitudes perdurent à travers le temps. elles te suivent, où que tu ailles. Il y a ces plusieurs sonneries qui retentissent à quelques minutes d'intervalles,qui se suivent, s'enchaînent pour t'extirper des bras envoûtants de Morphée. Il y a aussi, cette vicieuse petite addiction pour la nicotine. un tube cancérigène au réveil, une cigarette matinale qui enclenche machinalement l'addiction quotidienne. Vingt-quatre ans, plus aucun besoin de fuite, et pourtant, ton skate est toujours là. le même, lui et ses roues usées, sa planche affaissait, et quelques rayures. t'aurais pu le changer, en acheter un autre, mais t'as préféré le garder. préserver tes souvenirs, et ce fidèle ami qui t'as amené jusqu'ici.  
« GRAND  » gamin de vingt-quatre ans. grande-gueule. tu craches inlassablement sur les règles de la socièté modernes. des règles inventées, des limites infondées. toi, t'as arrêté de suivre les règles. d'appliquer les volontés de chacun. tu te fiche de la socièté, d'eux, et de ce monde qui t'entoure. t'as survécu seul, t'as réussis seul, alors ,t'as décidé d'être égoïste. au diable les mesures de précautions. tu dis ce que tu penses, tu craches, cries (souvent), cogne (parfois) et tant pis pour l'avenir. (s'il existe). t'avances en solitaire, sans bagage.
« BAGAGES » encombrants, lourds, surfaits, inutiles. tu les égares par-ci, par-là. des bagages de sentiments, des bagages humains, des relations, t'as pas le temps de traîner ça avec toi. pas de temps pour t'attarder sur l'attachement. (dis-tu) t'envoies valser tes sentiments, ils dérivent pour s'échouer au large. Le coeur vagabond, l'esprit volage, tu ne cesse de répèter inlassablement que l'attachement n'est qu'une absurdité. Un moyen de se livrer corps et âme à un autre que sois, dépendre jusqu'à ce que cette même personne ne nous amène à notre déchéance. S'attacher à quelqu'un revient presque au décompte d'une bombe à retardement. Nos jours sont comptés, nous laissant entre les doigts machiavéliques d'un autre que sois. L'attachement, une auto-destruction vicieuse. Alors, tu ris de la naïveté de tes condisciples, craches sur l'amour en fuyant la moindre once de sentiments. toi, t'as pas besoin de ça. les filles ne sont que des silhouettes, de jolies courbes que tu entrevois parfois.
« BRISTOL », l’échappée belle. t'as largué tes bagages ici. (un peu par hasard) , juste parce qu'un skate park t'as tapé dans l'oeil (gamin). tu hausses les épaules, lâches un soupire avant de reprendre ton skate. ici, t'es personne, et ça te convient parfaitement.