MINI-INTRIGUE N°5 ✤ paint party.

L'avantage avec Bristol? Tu débarques en ville, tu travailles quelques jours et c'est les vacances, tout frais payés. Le coin d'Angleterre pour jeunes, c'est incontestable. Mauvaise trajectoire et tout le monde se retrouvent à Édimbourg. Un mois après s'être prélassé au... Vent? Sous la pluie? Direction Rio ! Mini-short, le haut d'un bikini, cheveux détachés et lunette de soleil, à quoi bon se couvrir plus dans un pays pareil? Tu as passé la journée à errer dans les rues pauvres du pays, sans jamais craindre pour ta sécurité, et ce, malgré les regards lancés à ton égard. La chaleur est désagréable à l'heure du zénith et les plages bondés, c'est pour cette raison que tu n'as pu résister à l'envie de te joindre à une bande d'enfants près d'une borne fontaine. Se fut ta seule compagnie pour une grande partie de la journée, des enfants inconnus, naïfs, ils ont été frappé par ta beauté et ne te connaissant pas, ils n'avaient aucune raison de te détester. Plus tard, alors que tu t'attardais près de l'océan, une petite fille te tenant la main et son frère endormi sur ton dos, tu entendis des vagues de conversion des personnes de ton âge. Cela parlait de ce que tu devinas être la boîte branchée du coin. À force de marcher ainsi, tu finis par avoir mal aux pieds, ce qui te poussa à t'arrêter un instant afin d'enlever tes tongs. La petite Abby en profita pour te lâcher et courir vers un couple que tu devinas être ses parents, en entendant les cris de sa soeur, Enzo ouvrit les yeux et tu te penchas afin de le faire descendre de son perchoir, lui ébouriffant ses doux cheveux sombres une dernière fois tu les regardas partir. Direction le Fosfobox ! Aucun regret. En entendant la musique à plusieurs bâtiments de distance, un sourire illumina ton visage. À peine les deux pieds à l'intérieur que tu reçus un pot de peinture en pleine figure, prise par surprise et indignée, tu restes immobile, les bras en suspens dans les airs. Que la soirée commence !

SPRING BREAAAK ça t'avait tellement manqué ! Enfin. C’est ce qu'on dit tous les ans au Spring Break en fait. Ce soir, c’était la première soirée. Tu avais un peu bu déjà, mais pas trop. Tu étais réchauffée simplement. Tu avais entendu parler d'une soirée, des jeunes qui se baladait part-ci, par-là. Pourquoi pas, de toute manière, tu n’avais encore rien prévu et puis entre aller à une soirée branchée et se balader. Le choix était simple. Arrivée devant le bâtiment, tu prenais connaissance du style de la soirée, dont avait parlé le groupe, un peu plus tôt. Ah, une paint party, les mecs qui avaient organisé ça risquaient de vite le regretter. Tu n’imagines pas ce que la salle ressemblera une fois le lever du jour. T’arborais une camisole blanche que t’avais vêtue le matin même et un short. En entrant, tu découvrais le décor de la salle. Couleur clinquante était le mot d'ordre semblerait-il. Les ballons aux couleurs vives étaient placés de part et d'autre. Aucun bombardement à l'horizon, donc pour commencer la soirée en douceur, tu décida de trainer du côté du bar pour prendre un verre ou te faire inviter. Une bière à la main, tu observais les personnes déjà présentes avec ta nonchalance habituelle. Ce soir, aucun scandale. Ce soir, tu profites, tu t'amuses, sans devoir pensé aux mille et une choses qui te retomberas dessus le lendemain.

Si tu mettais de côté le soleil et la plage d'Australie que tu avais remplacé par un ciel gris, Bristol restait le meilleur endroit où tu avais pu te rendre. Là-bas, tout est simple. Tu trouves un job sans trop te fouler, tu travailles seulement quand ça te chante et on t'offre des vacances de rêves sans avoir besoin de sortir le moindre billet. Après avoir pleinement profiter du whisky et des belles blondes éméchées des bars écossais, tu posais enfin les pieds sur ta terre promise, celle du Brésil. C'était ça, le fameux spring break. Du mouvement toute la journée. C'est quasi impossible de ne rien faire pendant plus de cinq minutes. D'ailleurs, tu étais tranquillement installée à la terrasse d'un restaurant, une jolie brésilienne en ta compagnie lors que tu reçois un flyer en pleine gueule pour une soirée qu'il ne fallait pas manquer.

Un dernier coup de parfum et tu es prêt. T'as l'air d'un vrai touriste, avec ton short, ta chemise et des espadrilles. Il ne manquait plus que le chapeau de paille mais tu remarquais à la dernière minute que c'était Conner qui te l'avait pris pour s'en faire un bonhomme de sable. Tu te mets à rire sans raison, les mains dans les poches jusqu'à la discothèque la plus sélect' du coin : le Fosfobox ! La musique beaucoup trop forte te servait de GPS, tu avançais en suivant le boom boom qui faisait presque vibrer le sol. Finalement, tu entres dans la boite sans grande difficulté et tu restes bluffé. Un sourire illumine ton visage, ça allait être énorme. D'ailleurs, juste devant toi se trouve Faith. Faith, ta belle collègue, tu prends un malin plaisir à lui faire des coups bas et elle te prend tellement bien la pareille. Tu souris en coin en avançant lentement vers elle pour te placer à sa hauteur alors qu'elle n'osait plus bouger, avec toute la peinture qu'elle s'était reçue en plein visage. Tu lui donnes alors une bonne fessée, un fier sourire au lèvre, en regardant droit devant toi, innocent. « Ce short te fait un cul d'enfer ! » Tu oses enfin tourner la tête pour lui lancer un regard narquois, tu étais sur le point de lui lancer une petite pique quand un ballon de peinture fonce droit sur toi. Tu attrapes alors Faith par les épaules et la déplace d'un coup sec pour la mettre devant toi. Pratique, un bouclier humain.

Rio. La destination du Spring Break. J'adore. C'est plein de couleur, c'est resplendissant, ça respire la liberté, c'est beau, c'est vivant, y a du monde... Et ça, c'est vrai. Y a du monde. Mais pour le reste, oh mon dieu. C'est juste des idées reçues. Des gens, des gens partout, et beaucoup qui essayent de te faire les poches quand t'as le malheur de te retrouver un peu trop loin des quartiers exclusivement réservés au personnes riches. J'avais prévu de me rendre à la soirée à pied, histoire de me dégourdir un peu les jambes. J'aurais pas du. Je marche au milieu de tous ses gens, tenant mon sac à main en l'air, au dessus de tout le monde, lui évitant ainsi de se faire fouiller par tous ces gens qui dansent le collé serré sans le vouloir. Parfois, un gamin s'accroche à ma jambe, tendant mollement la main vers moi et me regardant avec des yeux de chien battu. Alors je secoue la jambe, faisant mine de ne pas le voir, le poussant plus loin du bout du pied comme s'il puait la merde. J'ai horreur de ça... Déjà que je me sens pas chez moi ici, si en plus on me fait chier, ça va pas le faire. Vivement que j'arrive à cette foutue boîte, histoire de m'éclater vraiment, ce pour quoi je suis venue à Rio.
Finalement, j'entre dans la boîte. Enfin. La musique résonne et je me mets alors à sourire, contente de changer d'air. Tous ces gens qui s'amusent, ça sent le bon plan. Je vais peut-être même terminer la soirée accompagnée, qui sait ?... Je confie mon sac à la meuf qui gère les vestiaires et je m'enfonce au milieu de la soirée, me prenant déjà de la poudre colorée ou de la peinture dans la gueule. Alors je ris, m'amusant à caresser quelques beaux hommes au passage où à pousser deux ou trois meufs qui se la jouent un peu trop à mon goût. "Oh pardon..." je fais mine de m'excuser, parfois. Puis, je chope de la peinture rouge au passage, cherchant une victime. C'est alors que je vois une silhouette qui m'est familière, ainsi qu'une coupe de cheveux, une allure. Andy. Je passe à côté de lui, qui s'éclate, me passant de la peinture sur les mains avant de les plaquer toutes les deux sur ses fesses. J'appuie bien fort, histoire qu'il le sente et que mes mains y laissent clairement une signature. Je me mords la lèvre et là, je fais semblant de m'enfuir, le poussant à me poursuivre parmi tous ces gens. C'est alors que je tombe sur une autre de mes connaissances. Chad. Il me tourne le dos et semble s'aider d'une meuf que je ne connais pas pour se protéger de la peinture qui fuse dans tous les sens. C'est plus fort que moi. Je décide de m'essuyer les mains sur son cou et dans ses cheveux, lui faisant un shampooing de peinture rouge.

Enfin arrivé à Rio. Du soleil. La plage. Des bikinis. La mer. Les soirées. D'ailleurs ce soir j'avais envie de sortir. Envie de m'amuser. De me faire plaisir. Je n'étais pas rentré à l'hôtel de la journée. Après ce qu'il s'était passé en Ecosse, je ne voyais plus ma chambre de la même manière. J'avais vu une annonce pour la paint partie et je m'étais décidé à y jeter un coup d’œil. A deux rues de la boite, j'entends déjà la musique. Je me laisse guider par celle-ci. Un sourire éclata mon visage. Retrouver le quotidien des soirées, c'était plus que satisfaisant. Je portais un débardeur blanc, un jean gris et une casquette. A peine entré dans la boite, un ballon rempli de peinture bleu nuit s’éclata sur mon épaule. Je regardais mon épaule sans pour autant m'énerver, ça faisait partie du jeu. La fille qui l'avait lancé, vient me voir et au lieu de parler, je lui prend la main et je l'emmène danser. J'étais venu pour m'amuser non ? Cinq minutes plus tard, je me retrouve au bar, un verre à la main, à regarder la foule. Je tourne la tête, et là je voit qui ? Jade et Andy, pile au moment où elle lui fout une main au fesse. Moi, jaloux ? A peine. Je les suis du regard, je vois Faith pleine de peinture et un mec qui se cache derrière. Héroïque tout ça. J'avais pas envie de me prendre la tête aujourd'hui, ou de montrer mon coté jaloux. Alors je vais les rejoindre, le sourire aux lèvres et un verre à la main. Faith, tu feras gaffe, je crois que t'as de la peinture sur le visage.