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 when we collide.

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MessageSujet: when we collide.   when we collide. EmptyJeu 18 Juin - 19:05

When we collide
Eddie Temple & Lucky Rodgers
On a regardé autour, comme des gamins apeurés et on ne savait pas quoi faire.  Alors on s'est aimés alors que peut-être on aurait pas dû. ▬ LUCKY ROGERS

Depuis la Saint-Valentin, je la joue en mode homme invisible. Personne n'entend parler de moi, je ne vais voir personne, je vais rattraper mon retard dans mes études. Bref, j'ai vécu une vie normale depuis février. Je m'en voulais en même temps. Du jour au lendemain, j'ai laissé Tempie seule. Elle n'a probablement rien comprit. Aujourd'hui, il fait une température de merde. Des nuages un peu partout, de la pluie à toutes les quinze minutes. Bref, bienvenue à Bristol quoi. Il faut que je me décide. J'en ai marre d'être seul, dans cet endroit paumé et ne parler à personne. Même Nash je ne lui ai pas parlé, je ne l'ignore au maximum.

Je me lève d'un bond et met mon sweat à capuche. Je sors à l'extérieur et me met aussitôt en marche vers l'endroit ou vit Tempie. Je vois déjà la maison. On n'a jamais vraiment habité très loin l'un de l'autre, mais ces temps-ci, je fuyais ce rue de Bristol. J'arrive devant chez elle et cogne à la porte. Aucune réponse. Je sais qu'elle est là. Elle doit sûrement être en train de dormir ou de lire un bouquin ou de martyriser son chat. Je ne sais pas, mais je sais qu'elle est là. Je cogne à nouveau, plus fort, et j'entends du bruit de l'autre côté. « TEMPIE! JE SAIS QUE T'ES LÀ! »  Il se met à pleuvoir plus fort alors que je frappe encore contre la porte. Je recule légèrement, prends quelques roches dans ma main droite et les lance sur la fenêtre de sa chambre. « PUTAIN, FAIS-MOI PAS RÉCITER LES PHRASES DANS ROMÉO ET JULIETTE! SORS, J'ME LES GÈLE LÀ! » J'attends encore quelques minutes, mais toujours rien. Et puis merde. Je me tourne et me mets à marcher vers chez moi quand j'entends la porte d'entrée de Tempie s'ouvrir.

C'est plus fort que moi, je me retourne d'un bond avec un mince sourire aux lèvres. « T'as fini de bouder? »


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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyJeu 18 Juin - 19:40

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Eddie Temple & Lucky Rodgers
Alors pourquoi on se touche les bras comme des incapables, pourquoi on a envie de s'envahir de traces indélébiles, pourquoi on se raconte de si belles histoires, hein ? ▬ EDDIE TEMPLE

Il l’a laissée seule. Il l’a laissée seule mais c’était une bonne occasion pour elle d’apprendre à ne plus se perdre, ça l’a remise debout, de se taire et de réfléchir plus. Son oncle avait mal pris la bouteille de vodka planquée entre deux piles de fringues, elle s’était rendue à l'évidence. C’était pas l’alcool qui répondrait à ses questions.
Son corps était lourd comme la pluie qui battait contre les vitres, à lui rappeler qu’elle devrait songer à vivre un peu. L’ancienne Tempie tournait comme une girouette dans les rues de Bristol, mais de ses petites jambes maladroites elle ne sentait plus que les fourmis curieuses du soir qui envahissent son silence et puis ses nuits blanches. C’est long sans Lucky. Elle se souvient que pas longtemps avant sa grande fugue d’enfant sérieux, ils s’étaient fait une série de films d’horreur pour Halloween, et - des habitudes de ce genre, elle n’y avait plus droit. -

Est-ce-qu’elle était triste, à force de penser sans arrêt ? Fixer le plafond, dans le noir de la chambre, ça allait aider, peut-être. Y avait de vieux autocollants qu’elle avait plantés là-haut en arrivant à Bristol comme un passé qu’on emmène avec soi  - c’est pas oublier avoir été gosse. -
Tap, tap, tap, ça revenait d’un rythme effrené plus fort, contre sa pauvre fenêtre, et puis ses écouteurs quittèrent ses oreilles, quand elle comprit qu’on hurlait d’en bas. La brune se redressa, un arrière-goût acide dans la bouche parce qu’elle abusait des trucs sucrés que lui glissait sa mère le soir, inquiète, mais trop occupée par ses cours pour lui parler sérieusement. “C’est rien qu’un garçon.” rappelait Eddie, et puis la femme, attelée à sa tâche de prof disparaissait de nouveau au fond du couloir.

Voilà. Elle a reconnu sa voix, il braille sous le deluge comme un demeuré, elle est à côté de la porte, descendue en vitesse, la main sur la poignée quand elle se dégage de l’atmosphère merdique du salon. Y a son cœur qui veut sortir de sa cage thoracique, un mauvais feuilleton, et puis elle rigole devant son besoin de parler de Shakespeare, alors qu’on s’en fout royalement des Montaigu et des Capulet là, maintenant, tout de suite. Il est devant elle, un petit soleil qui s’est fait malencontreusement avoir, elle veut sa colère, elle a pas de colère. “POURQUOI TU CRIES TOUT LE TEMPS ?”, elle lâche, la pluie les regarde faire leur petite réunion.


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Dernière édition par Eddie Temple le Jeu 18 Juin - 20:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyJeu 18 Juin - 19:55

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Eddie Temple & Lucky Rodgers
On a regardé autour, comme des gamins apeurés et on ne savait pas quoi faire.  Alors on s'est aimés alors que peut-être on aurait pas dû. ▬ LUCKY ROGERS

La pluie nous écoute tendrement. Elle frappe sur le trottoir et j'ai limite l'impression qu'elle se moque de moi, de nous. Putain c'qu'on a l'air imbécile à se fixer comme ça sous la pluie. On se croirait dans un remake de The Notebook. « POURQUOI TU CRIES TOUT LE TEMPS? » C'est tout ce qu'elle me gueule en sortant. Ah Tempie. Certaines choses ne changeront jamais. On ne pourra jamais changer que toi et moi, ça a toujours été nous deux contre le monde entier. C'est le genre de relation étrange, fusionnelle, difficile et pourtant, tellement magnifique. On se mord les doigts en pensant que c'est de l'amour, mais on dirait que c'est plus que ça. Pourtant, je n'ai pas envie de me lancer dans le vide, dans une histoire que je ne comprends tout simplement pas.

J'inspire longuement, je prends toute l'air que je peux bien prendre et m'approche doucement d'elle, comme si je n'avais pas entièrement le droit. « Je cris parce que... bah parce que ça a toujours été comme ça entre toi et moi. Je cris fort comme un imbécile, tu cries pour essayer de me comprendre et finalement, on réalise qu'on crie à tue-tête pour absolument rien. Non? On est pires que des babouins. » Je ne peux me retenir d'éclater de rire. Je le vois dans ses yeux qu'elle se demande franchement ce qui se passe dans ma tête pour que je parle toujours. Sans arrêt. Je trouve toujours des mots à prononcer, un après l'autre, comme si ma bouche ne pouvait jamais s'arrêter. « T'étais encore en train d'écouter de la musique, hein? Plus important la musique que ton pote qui est en train de crever sous la pluie pour se faire pardonner... » Je baisse mon regard et secoue mes cheveux qui sont déjà bourrés de pluie.


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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyJeu 18 Juin - 20:30

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Alors pourquoi on se touche les bras comme des incapables, pourquoi on a envie de s'envahir de traces indélébiles, pourquoi on se raconte de si belles histoires, hein ? ▬ EDDIE TEMPLE

Mauvaise imitation de Gosling, Lucky. Ses bras s’abandonnent le long de sa silhouette frivole, elle a quitté la petite maison qui la protégeait entre quatre murs. Elle parie que ses baskets d’idiot couineront contre le plancher, quand elle le forcera à rentrer se mettre au chaud. Mais il a pas l’air d’avoir froid, y a ses yeux qui veulent piquer les siens, et la petite se dresse d’un sourire clandestin. Oh Lucky tais-toi, pour une fois.

Il était comme les chansons qu’on passe pas, à la radio, avec ce tambour derrière les paroles désespérées du chanteur, et puis ses joues s’embêtaient des larmes de la fin de soirée, on aurait pas pu s’avancer et lui en flanquer une, qu’il la ferme. Même pas Tempie, pourtant, quand ils étaient petits, Lucky on le faisait tout le temps jouer au roi du silence chez les Rodgers, parce qu’il parlait, parlait, parlait, minuit passé. Sa gorge se déploie d’un rire cristallin et elle en tremble de tout son être. “C’est pas de ma faute, j’avais pas la tête à te crier dessus, tout ce que je comprends pas.”

Eddie les sait sur une vilaine balance, elle a pas envie de traverser, elle a pas envie d’se dire qu’il veut l’entendre, maintenant, lui crier rien qu’un peu de sentiments. Fin sourire. Lucky va se confondre au temps qu'il fait. “T’es pas mon pote. T’es beaucoup de choses mais arrête de me regarder comme si j’allais encore me volatiliser.” Elle a passé du temps loin, très loin à se demander si elle était assez, ou si elle était autre chose, si elle lui collait pas à la peau, parce qu’il se souvenait d’elle comme de Tempie. Tempie elle était sympa, mais Tempie s’effaçait sous les incertitudes, Tempie on lui mettait gros sur les épaules. Un pas en avant, ou deux, pour se faire atteindre par les appels du ciel, et se réveiller dans le naufrage qui les menace. Elle est plus près de Lucky. Elle est là, maintenant.



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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyJeu 18 Juin - 21:35

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On a regardé autour, comme des gamins apeurés et on ne savait pas quoi faire.  Alors on s'est aimés alors que peut-être on aurait pas dû. ▬ LUCKY ROGERS

J'ai cette impression qui me colle à la peau, cette impression d'avoir tout brisé entre moi et Eddie, d'avoir tout brisé avec tout le monde.  J'suis qu'un gaffeur, je le sais et je l'ai toujours su, mais je n'aurais jamais cru gaffer au point de tout foutre en l'air.  Je ne parle plus avec mes frères, avec Tempie ou avec Bella.  J'ai tout foiré et j'espère seulement tout arranger avec au moins une personne.  « C’est pas de ma faute, j’avais pas la tête à te crier dessus, tout ce que je comprends pas. »  Je m'approche à nouveau, quelques pas subtils qui traînent sur le trottoir remplit d'eau de pluie.  C'est étrange tout de même.  Peu importe combien il y a d'eau qui tombe, il y aura toujours une fine couche de pluie qui restera jusqu'à ce qu'elle sèche complètement.  Je n'ai jamais rien comprit à la putain de science et de la nature, tout comme je n'ai jamais comprit comment fonctionne les filles.  Peu importe ce que je ferai de Tempie et Bella, il y a toujours une fine couche de chacune qui restera collée à moi.  Je sors de mes pensées en répondant rapidement: « De toute façon, ça te prend toujours un petit moment avant de capter un truc. »  Je rigole à nouveau, mais cette fois-ci tout seul.  Putain, je me fous les pieds dans les plats sans cesse avec Tempie.

Je ne peux m'empêcher de la regarder.  Il y a un truc qui a changé, mais je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce que c'est.  À vrai dire, on dirait que plusieurs personnes de Bristol ont changées, mais je ne sais jamais comment.  Physiquement, c'est tous les mêmes, mais il y a une atmosphère différente entre chaque personne.  « T’es pas mon pote. T’es beaucoup de choses mais arrête de me regarder comme si j’allais encore me volatiliser. »  Je relève mon regard en souriant faiblement.  « J'suis quoi alors?  J'suis comme toutes les personnes de cette ville?  Je fais parti de ces mecs tellement naïfs qu'on peut mâcher comme une gomme et recracher une fois que je n'ai plus de saveur?  Parce que franchement, c'est comme ça que je me sens.  Tout le monde me traite comme un imbécile, tout le monde utilise ma putain de naïveté à voir le bon dans tout contre moi.  J'ai l'impression que peu importe ce que je fais, il n'y aura jamais, mais jamais personne qui va arriver à m'aimer comme je peux bien aimer.  Peu importe les efforts que je fais et peu importe ce que je dis, à la fin de la journée, je fini toujours par me sentir comme cette gomme qu'on a crachée sur le sol et qu'on a pilé dessus toute la journée. »  Heureusement, grâce à la pluie, impossible de savoir que j'ai versé quelques larmes.

Je laisse tomber mes bras sur chaque côté de mon corps et plonge dans mes poches à la recherche de mon paquet de clopes.  J'en sors une et l'apporte à mes lèvres.  Je relève mon regard et remarque que Tempie me regarde étrangement.  « Ouais, j'me suis mit à fumer la clope aussi. »  Je prends mon briquet et allume la clope.  Une autre putain de larme qui tombe.  J'ai l'impression que ce n'est pas une bonne idée d'être venu ici.  « Tu sais quoi?  J'suis désolé, j'aurais peut-être pas dû venir... »  Je me remets à regarder le sol et prends une touche de ma clope que j'expire lentement.


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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyJeu 18 Juin - 22:18

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Alors pourquoi on se touche les bras comme des incapables, pourquoi on a envie de s'envahir de traces indélébiles, pourquoi on se raconte de si belles histoires, hein ? ▬ EDDIE TEMPLE

Les beaux discours ne suivaient pas, avec Eddie, elle était franche, ou muette. Jamais dans l’entre-deux, y a une limite qui se marque, depuis qu’elle est revenue dans cette vie, cette vie compliquée qui retourne l’estomac la plupart des jours. C’est surtout qu’elle se dérobe, à le voir si honnête en face d’elle, ayant pas assez profité de toute sa posture de jeune homme qui se voit déjà adulte. Si elle se tait c’est pour mieux entendre tout ce qui part en courant, ça la laisse avec la vérité seule, les petites peurs qui en flammes recouvrent les pensées de Lucky.

Lucky parle, parle, il a développé un talent incroyable, dans son accent qui soulève complètement la gamine, elle l’épouse d’un œil incapable de se défaire, elle suit sa bouche articulée de panique, il enchaîne. Eddie veut pas de sa tristesse, elle veut pas le regarder tomber, non pas en face d’elle, elle y survivra pas, Tempie. Elle était pour ses sourires un ange sage qui s’assoit et qui tient compagnie, mais elle se fascinait de toutes les émotions qu’elle lui découvrait. Lucky, il est comme ivre sous les vagues qui emportent sa peau d’une traite, sous le torrent de la journée qui s’achève.

Puis la brune veut lever la main ou se remettre de la folie qui les prend tous les deux, le tenir calme entre ses bras pas foutus de le rassurer, revenir en arrière, ou répondre à ses petites piques adorables. Oui être Tempie pour Lucky et rien d’autre.
Quand elle l’aimait, elle avait l’impression d’être son étrangère, c’était tout. Puis elle ne bougeait pas de son silence, elle se taisait, elle cillait pas, elle pouvait pas, ils étaient sobres. Ils étaient stupides et sobres.

Les mots s’empilent autant que les secondes, Tempie fulmine, Tempie réitère, elle devrait se mettre à hurler, mais alors ce serait réveiller tout le quartier. La fumée perce l’air, Lucky signe son arrêt de mort en même temps que sa dernière taffe, sa dernière phrase. Et lentement elle s’empare du bâton de nicotine trempé, encore vivant d’un tabac allumé. Entre ses lèvres il file, elle a cet air de fille impatiente qui va vous exploser au visage, si les points se mettent pas sur les i. Un large cercle blanc trace tout ce qu’elle a expiré en prenant une seule bouffée, elle s’est penchée en avant, a inspiré longuement. Eddie se souvient de leurs disputes et d’elle qui se planque constamment. Et puis elle sourit, épuisée. “Lucky. Je veux que tu m’écoutes et, j’espère que tu seras malade comme un chien, au point de te souvenir de rien. Depuis que je suis arrivée ici, sans toi. J’ai compris que je devrais sans doute avancer et que. Tu sais c’était ce- ce silence perpétuel auquel personne répond comme, si t’étais plus qu’un souvenir. Parfois je regardais des photos, je repensais à nous- j’avais quinze, seize ans, je me soignais. Comme je pouvais mais. T’es revenu. T’es revenu et, tu tournes dans tous les sens, t’as, cette tempête qui te monte à la tête quand t’es ivre. Tes joues prises dans toutes les couleurs possibles, t’as l’air tellement en vie. Je te jure, quand tu m’as embrassée, cette fois-là, quand je t’ai embrassé je me suis dit- qu’on était toujours là. Mais, mais t’es parti et moi, moi je suis restée à me demander si ça recommençait si, tu- tu t’en allais. Sauf que tu peux pas faire ça, je t’interdis de faire ça. TU M’ENTENDS, JE VEUX PAS.” Tap, tap, tap, ça continue de frapper le sol avec violence. Y a le tonnerre qui s’est levé sur elle comme en plein milieu d’un rêve qui va mal et qui part à gauche et a droite, elle a lâché la clope, appuyé contre les épaules du garçon, secoué autant qu’elle pouvait. A le faire tanguer comme un bateau. “Je, je t’aimais avant et je. Je suis juste plus une enfant, je sais plus ce que c’est que de t’aimer comme il faut, Lucky.”



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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyVen 19 Juin - 21:18

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On a regardé autour, comme des gamins apeurés et on ne savait pas quoi faire.  Alors on s'est aimés alors que peut-être on aurait pas dû. ▬ LUCKY ROGERS

Je l'écoute parler. En train d'essayer de garder le même rythme alors que les mots sortent de sa bouche à une vitesse hallucinante. Je dois me forcer à garder toute ma concentration parce que franchement, tous ces mots sortent si vite que j'ai de la difficulté à assimiler ce qui se passe. Elle parle encore et encore. Sa voix résonne dans ma tête. Quelques bribes de phrases restent ancrés: Comme si t’étais plus qu’un souvenir [...] Auand tu m’as embrassée, cette fois-là, quand je t’ai embrassé je me suis dit- qu’on était toujours là [...] Je suis restée à me demander si ça recommençait si, tu t’en allais [...] Je t’interdis de faire ça. J'écoute attentivement, gardant le plus important en mémoire et fini par baisser la tête. Je l'ai encore abandonnée.

Le tonnerre me fait légèrement sursauté, ce qui me force à replanter mon regard dans le sien. Je me sens tout simplement minable. Comme je me suis senti ces dernières semaines. J'ai l'impression de tout foutre en l'air. J'ai l'impression que j'ai brisé un truc, un truc vraiment important. Elle m'arrache ma clope, pose ses mains contre mes épaules et me secoue comme un prunier. J'ai la tête qui tangue et c'est limite si je peux apercevoir clairement son visage. « Je, je t’aimais avant et je. Je suis juste plus une enfant, je sais plus ce que c’est que de t’aimer comme il faut, Lucky. » Je relève la tête d'un bond, les larmes attaquent mes yeux et coulent à une vitesse hallucinante. Elle m'aime. Pourquoi est-ce qu'elle m'aime? Je la repousse doucement et enlève quelques larmes du revers de la main.

« Je n'ai jamais cherché à ce que tu m'aimes et j'ai jamais cherché à te faire de la peine. Bordel! J'suis con! » Je m'assois par terre et je craque. Tout ce que j'ai gardé en moi ces derniers mois sort comme une rivière. Je ne sais même pas comment je fais pour pleurer autant. Je ne sais même pas pourquoi je n'ai jamais autant pleuré en fait. Tout revient dans ma tête. C'est pire que des claques. Zya. Son sourire. Son rire. Sa double personnalité. Sa trahison. Tempie. Sa présence. Sa joie de vivre. Ses lèvres contre les miennes. Je me sens comme un véritable connard. Je relève doucement ma tête et murmure: « Je suis tellement désolé... Tempie... j'avais pas le droit de te faire tout ça... j'avais pas le droit, j'suis pas comme ça... » Les larmes continuent de couler, mais plus lentement alors que les souvenirs continuent de passer en rafale dans ma tête. La soirée. Le deuxième baiser. La Saint-Valentin. Son rire qui éclatait mes oreilles alors que je tombais sur la glace. Est-ce que je l'aime?


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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyVen 19 Juin - 22:44

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Alors pourquoi on se touche les bras comme des incapables, pourquoi on a envie de s'envahir de traces indélébiles, pourquoi on se raconte de si belles histoires, hein ? ▬ EDDIE TEMPLE

Faites leur rêver des journées comme celles-ci où ils ne tiennent plus bien les heures, avec des yeux fatigués et de jolis faux sourires. Elle demande qu’à rire avec Lucky. Elle, c’est la fille qui préfère rester à l’intérieur à se jouer de petits films dans un coin de son esprit têtu, peu importe si elle passe pour une idiote complètement planquée sous la tristesse. Ce n’est pas bien.
C’est pas bien, à son âge, déjà de s’attirer toutes les foudres possibles et imaginables, si seulement elle apprenait à pas l’ouvrir.

Amoureux, amoureux et puis quoi ? C’est pas de la magie. Les gens vont et viennent, on fait avec, si ça tombe, y a de quoi se remettre, y a toujours de quoi se remettre. Mais sa petite moue désabusée se dérobe, Lucky est secoué, par l’ouragan qu’elle a appelé à l’aide. Eddie s’assombrit, sous un nuage perturbateur, ses tempes font tambour, et son visage se déforme, sous la colère. Oh la voilà. Tatatam, un violent éclair s’abat sur le toit de la maison, et les deux enfants sont dehors. Ils sont encore à Newcastle, cette année là, la rue est inondée et Tempie trouve Lucky sur le pas de la porte, les traits tirés par un de vieux sanglots.

Est-ce-que la scène se rejoue ? Elle se fiche pas mal de ce qu’elle vient de lui déballer, c’est, Lucky qui l’inquiète ce soir, quand sa figure baignée de larmes s’affale au milieu du vide qui les entoure et Tempie ne pense plus à rien, elle entend seulement l’eau battre la rue, la rue qui s’étend derrière eux, les arbres qui font leur danse estivale remués par les sanglots venus d’là-haut.

On s’en fiche de mes sentiments, pense-t-elle, doucement, comme s’il allait entendre. C’était de la colère pour elle.

Eddie, elle se penche et puis, elle pose une main contre le visage du blond, c’est, pour l’appeler et lui dire, qu’elle est pas partie pour autant. “Tu peux être aussi con que tu veux, je vais pas me dérober. J’ai plus vraiment la patience, pour ça.” Non il avait pas le droit. “Eh, Lucky on a tous le droit de se perdre, on a tous le droit… Je te demande rien, je veux juste pas que tu t’en ailles. J’y arrive pas, je fonctionne pas comme tes petites copines bordéliques, je peux pas être une option que tu choisis, une fois sur deux. Je peux pas.”


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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyDim 21 Juin - 19:22

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On a regardé autour, comme des gamins apeurés et on ne savait pas quoi faire.  Alors on s'est aimés alors que peut-être on aurait pas dû. ▬ LUCKY ROGERS

Je reste assit par terre avec toutes mes pensées. Ces pensées qui font un mal de chien. Je ne porte même plus attention à ce qui se passe autour. J'entends la pluie qui vient s'écraser sur moi ou tout près. J'entends le tonnerre, mais les paroles restent floues. "Tu peux être aussi con que tu veux, je vais pas me dérober. J’ai plus vraiment la patience, pour ça." Je reste là, à fixer le vide pendant qu'une oreille se dérobe de mes pensées pour porter attention à sa voix. Sa putain de voix qui a toujours eu le don de me calmer, mais qui, pour le moment, ne fait rien de plus que me faire plus de mal. "Eh, Lucky on a tous le droit de se perdre, on a tous le droit… Je te demande rien, je veux juste pas que tu t’en ailles. J’y arrive pas, je fonctionne pas comme tes petites copines bordéliques, je peux pas être une option que tu choisis, une fois sur deux. Je peux pas." Je me mets à rire comme un imbécile et me relève d'un bond.

"Tu crois vraiment que je me suis perdu? J'suis pas seulement perdu, j'suis un cas désespéré. Peu importe c'que je fais, peu importe avec qui je me tiens, je finis toujours en petite boule dans un coin en pleurant toutes les putains de larmes de mon corps. J'me suis pas perdu Tempie, c'est ça le problème. Je sais tout simplement pas qui j'suis et ça, ça me rend complètement fou!" Je tourne en rond, fous des coups de pied sur la pluie qui est couchée au sol. C'est bien la seule chose autour de nous qui trouve le courage de ne faire rien de plus que de tomber et rester là. L'être humain est stupide. L'être humain a été créé pour se relever malgré les chutes et, pour la première fois de ma vie, je rêverais seulement d'être cette foutue pluie. De tout simplement pouvoir tomber et rester là pour ensuite disparaître avec la chaleur. "Et puis t'as jamais été une option. T'es arrivée sans que je m'y attende. T'es arrivée, t'as tout chamboulé et maintenant, j'ai seulement l'impression de te faire du mal. Que je sois là ou pas, tu dois admettre que j'te fais un mal de chien. Je n'ai même pas besoin de te toucher pour que t'aies envie de pleurer!" Je mords légèrement ma lèvre pour essayer de ne pas recommencer à pleurer.

Je n'en peux plus. J'ai seulement envie de tourner les talons et foutre le camp. Cette discussion me tue. "Si c'est ça l'amour. Aimer, se perdre, souffrir, pleurer et je ne sais trop quoi. J'ai pas envie de t'aimer, pas de la façon que t'as envie que je t'aime. J'pourrai pas."


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MessageSujet: Re: when we collide.   when we collide. EmptyVen 26 Juin - 21:16

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Alors pourquoi on se touche les bras comme des incapables, pourquoi on a envie de s'envahir de traces indélébiles, pourquoi on se raconte de si belles histoires, hein ? ▬ EDDIE TEMPLE


Soudain l’univers semblait retomber sur ses épaules, c’était une chute colossale et puis le silence se faisait pas, encore et encore coupé par les cris du ciel, encore et encore perturbé par ses deux ovales posées sur Lucky qui le quittent pas, elle a l’impression qu’il va se faire du mal, mais elle est simplement là, immobile. Il a quittté le sol, une vraie fusée, elle a vraiment cru qu’elle allait se faire percuter; c’était rien qu’un accident tout ça, un misérable accident. Ils voulaient être adultes à un stade aussi minable, les petits espoirs des jours passés loin l’un de l’autre les avaient poussés au meilleur scénario qui soit, mais on pouvait pas y trouver d’équilibre, non. Parce que y avait Zya. Zya et mon dieu, elle ne savait pas quoi d’autre sinon cette fille.

C’est vrai Lucky était terrorisé par ses sentiments quand Eddie tenait à peine sans une soirée par semaine, ou alors elle s’oubliait dans les bras d’Anouk, fallait pas affronter la réalité, fallait pas se dire que leur relation les retournaient complètement, qu’ils se remettraient pas debout ensemble. Fusionnel ? Explosif. voilà ce que c’était, c’était des bras qui savaient pas se quitter ou des passions qui savaient pas se retenir, une certaine familiarité qui rassurait aussi. Puis restait lui qu’était perdu et elle qu’était pas sûre d’être de taille pour une place si importante dans sa vie quand elle en avait disparu si longtemps alors que d’autres l’avaient sauvé. Pas Eddie. “Lucky”, essayait-elle de l’interrompre, mais c’était ses éclats de voix qui butaient directement contre son crane, elle pouvait pas juste le prendre de front, encore, elle voulait le tirer à l’intérieur et lui dire de se calmer.

Mais son point final était beaucoup trop final, la brune est remontée jusqu’au pas de la porte, elle a plus bougé, du moins s’est plaquée au pan de la maison, elle a inspiré comme si l’air lui venait plus, comme si la tempête dehors prenait tout ce qui l’aidait à se tenir droite. Si, elle tremblait, elle ressemblait aux feuilles secouées par le vent qui bat contre les arbres. “Barre-toi. Casse-toi. Reviens plus ici. T’entends ? Si c’est tout ce que tu retiens, alors juste. Rentre chez toi. Dis à cette fille que tu l’aimes s’il le faut. Peu importe je m’en tape. Tu me faisais pas de mal. Tu me faisais pas de mal du tout. J’avais besoin de toi, j’avais juste besoin de toi, ce soir et t’es venu, et tu m’as donné envie, l’espace de cinq minutes D’Y CROIRE.” C’est le tonnerre qui joue sur la force de ses mots, pourtant elle a l’impression qu’elle va tomber au premier éclair. “Mais qu’est-ce-qu’ils t’ont fait, pourquoi tu crois que ça va pas marcher ? T’as pas changé, t’es toujours aussi bordélique Lucky. Et je vais faire qu’empirer les choses.” Elle avancé d'un pas pas moins bordélique, Tempie. Tendu les deux bras et puis chopé le paquet de clopes qu'il voulait plus lâcher, dans un râle épuisé, elle  a tourné la tête, elle l'a regardé une minute et puis elle a chialé tout ce qu'il était possible de chialer ce jour-là sous une pluie qui nous en voudrait pas.


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