NOUVEL AN ✤ soirée privée.

Sourire en coin. Tu te demandes encore, comment t'as réussis à ne pas te prendre de vent de la part de Sydney. Ta moto dérape légèrement sur la route, t'arrives à maintenir l’équilibre. Tu sens la prise de Sydney se resserrait légèrement autour de ta taille, ton sourire continue de s’agrandir. Dérapage contrôlé. Le chalet se trouve enfin devant vos yeux. On est arrivé princesse. Tu la laisses descendre, t'enlèves ton casque. Les flocons s’emmêlent dans ses cheveux, dans les tiens. Vous êtes beaux comme ça. Tu profites de cette seconde où tout va bien, ton esprit en paix, cette seconde qui ne durera malheureusement pas éternellement, et tu le sais. Tu la rejoins devant la porte, la laissant passer en première. T'as pas l'habitude d'être à l'heure, là, le chalet est carrément vide. Ça te fait légèrement flipper. Tu croises le regard de Sydney et lève les yeux au ciel. Je t'ai pas emmené ici pour te violer, promis. Un verre ? T'attends pas sa réponse pour t'avancer vers le bar, et vous servir deux verres de whisky. Tu tournes en entendant du bruit dans les escaliers et lui tends son verre, sans lâcher l'ombre qui avance dans les escaliers des yeux.

T'as fini par accepter l'invitation de Cèzanne, lassée par les tensions avec ton voyou, par son regard empli de reproches et sa jalousie maladivement réciproque. Simplement dans le but de changer d'air, d'ouvrir un peu les vannes, mais de façon ingénue. Loin de toi l'idée d'aller voir ailleurs. Tu voulais seulement lui prouver que si le lion voulait sortir de sa cage, il le pouvait. Cette fois, pas d’excentricité. T'avais opté pour une tenue noire qui te donnait des airs de bandit, et des bijoux en argent ré-haussaient le tout. Chevauchant la moto de Cèz, tu te demandais qu'est-ce qui avait pût lui passer par la tête pour qu'il choisisse un deux roues de ce temps-là, persuadée que vous finiriez le crâne éclaté contre une plaque de verglas avant la fin du trajet. « On est arrivés princesse. » Tu pouffes de rire, enlevant ton casque avant de te secouer les cheveux dans lesquels bien vite viennent s'entremêler des flocons de neige. « Princesse? Te sens pas obligé, voyons. » Tu te presses jusqu'à la porte, quasi-sûre que le chalet est bondé, attendant que Cèzanne te rejoigne pour finalement pénétrer dans une pièce complétement vide. Il est aussi surpris que toi et en profite pour lâcher une petite remarque vaseuse qui n'appartient qu'à lui. « Je t'ai pas emmené ici pour te violer, promis. Un verre ?» Cette fois, tu te contentes de rouler des yeux, lui mettant un coup de coude. « Encore heureux. » Il ne te laisse pas vraiment le temps de réfléchir que t'as déjà un verre dans la main et qu'une espèce de bombasse aux lèvres pourpres descend les escaliers, toute sourire. « Je vois que vous, vous êtes déjà servi à boire c'est excellent! Désolée, j'avais chargé Louis d'accueillir les invités pendant que je me changeais, il faut croire qu'il a trouvé un truc plus intéressant à faire. » Tu mettrais ta main à couper qu'il est encore parti pisser. Elle prend vos vestes alors que tu te diriges vers le canapé, verre en main. « L'endroit n'a pas été trop difficile à trouver? » Tu t'assoies, riant doucement.
« Non, ça va.. Par contre, il a faillit nous tuer trois fois. » Tu les regardes, croisant les jambes. Le regard de l'hôte se pose sur toi et pour une fois, tu souris poliment. « Je ne crois pas qu'on se soit déjà présentés, moi c'est Zya. » Tu acquiesces d'un hochement de tête, répondant d'un air amical. « Et moi, Sydney. »

Tes yeux se perdent dans le blanc de la neige immaculée. C'est rare pour toi. Incroyable, mais éphémère. Tu sais pas comment t'as réussi à avoir ta soirée du nouvel an. T'as profiter de tes pourboires pour te payer le taxi, et la robe bleu foncé dans laquelle tu te sens beaucoup trop serrée.  Tu tires sur ta robe, sentant le regard de ton chauffeur fixé sur toi. Tu l'entends soupirer, heureusement pour toi, t'as le chalet en vue. Tu sors sans te presser, toujours émerveillée par ce qui t'entoures. Tu reprends ton masque, impassible, avant de frapper quelques coups discrets a la porte et d'abaisser la poignée. Une bouffée de chaleur t'envahit. Tu te sens légèrement perdue en ne connaissant personne. Tu regardes discrètement ton portable. Pas de nouvelle de Kyle. Il a intérêt a se bouger les fesses celui-là. T'enlèves ta veste, quand tu tournes la tête vers l'escalier, tu t'y étais arrêté juste en bas. Tu reconnais sa tatouage bien avant de voir si visage. Louis. Tu sais plus comment t'es censé réagir avec lui. T'optes la solution de facilité en le laissant t'ignorer ou non.

Vous prépariez ça, Zya et toi, depuis plusieurs jours déjà. Et tu espérais de tout cœur que tout se passerait bien, même si les invités ne se connaissaient pas tous entre eux, ça pouvait être l'occasion idéale pour faire des rencontres. Cette perspective de soirée en compagnie de tes amis ainsi que d'autres nouvelles têtes te plaisait assez, pour tout dire. La journée avait été longue, entre les heures passées à décorer le chalet, la préparation du repas et du mini-bar, mais ça en avait valu la peine. Tout était parfait, jusque dans les moindres détails. Tu souris en descendant les escaliers, voyant les premiers invités. Devant toi, Cèzanne, Sydney et une autre fille qui devait accompagner l'un des deux. Tu leur adressa un rapide bonsoir et resta un moment figé en bas des escaliers. Devant la porte, Jules. Elle attendait pour rentrer, et malgré ce qui s'était passé la veille, t'allais pas la laisser dehors. Tu respiras longuement et décidas de t'avancer vers elle, pas tellement sûr de ce que tu étais en train de faire. " Heu.. Viens, rentre. " C'était pas comme d'habitude, évidemment. Et même si sur le coup, t'avais compris sa réaction et sa façon de penser, ça te paraissait beaucoup plus compliqué à nouveau devant elle. " Ça va ? " Tu essayas de prendre un ton naturel et détendu, ça passerait peut-être, ou peut-être pas.

Tu sors paquet de clope, briquet de ta veste pour les fourrer dans tes poches de jean, confiant ta veste a Zya, tu te retrouves en chemise. Noir, comme a ton habitude. On ne change pas les bonnes habitudes. Tu joues avec ton verre, les laissant discuter. Tu relèves seulement les yeux vers elles, quand Sydney t'accuses d'avoir failli vous tuer. C'était seulement pour que tu t'accroches un peu plus à moi. Clin d'oeil appuyé. T'allais surement t'en prendre une avant la fin de la soirée. Tu comptais profiter de chaque seconde avant ce moment. Un cri pas au top du glamour vous interrompt, t'haussas un sourcil devant Kate et te tourna vers Sydney. Syd', tu voudrais pas apprendre à faire tes entrées comme ça ?

« C'était seulement pour que tu t'accroches un peu plus à moi. » Tu le fusilles du regard, croisant les bras. Tu sais qu'il va se prendre une claque avant la fin de la soirée. « Qu'est-ce que tu ferrais pas pour que je me colle à toi.. Enfoiré, va. » grognes-tu, lui mettant un coup de coude assez violent qui rendit sa liberté à quelques gouttes de son verre. Entre deux, une jeune femme avec des cheveux rouges fait son entrée, d'une façon aussi conventionnelle que sa coupe, ce qui t'arrache un sourire. Entre deux, tu remarques une brunette en robe bleue qui fixe l'escalier duquel descend Louis. Sirotant ton verre, tu te demandes si il y a anguille sous roche alors que Cèzanne te coupe dans tes pensées. « Syd', tu voudrais pas apprendre à faire tes entrées comme ça ? » Tu roules des yeux, haussant les épaules avec un sourire. « Pas de problème. Sale pétasse. » souffles-tu ironiquement en t'adressant à lui.

Je sortis en vitesse de chez moi en faisant au passage, un fuck rapide à Chad, lorsque j'entendis klaxonner à l'extérieur. Une fois à l'extérieur je replaça ma robe et je souria au photographe qui était non loin devant moi. Puis, je monta à bord de la voiture sport de Jay et je perdis instantanément mon sourire. « Allez, roule. » Une fois en route, je détacha mes cheveux et je l'ai balança derrière mes épaules, avant d'agripper le banc. Il roulait vite. Beaucoup trop vite. Je m'enfonça dans le banc, les yeux fermer, soupirant doucement. « Tu peux ralentir, bordel? » Depuis cette fameuse nuit, où j'ai eu un accident, j'étais incapable de monter à bord d'une voiture sans avoir la frousse. J'en avais marre.

Une fois arrivée à destination, je sortis rapidement de la voiture et je claqua la portière. Tout en me passant une main dans les cheveux, j'attendis Jay et je lui pris la main, à contre cœur, avant d'entrer à l'intérieur. J'arbora mon plus beau sourire lorsque je croisa le regard de Louis, avant de lui lancer un regard qui voulait dire: Sauve moi.

Debout dans la chambre de Nikki, je me tourna vers elle en sous-vêtement, contemplant la robe qu'elle me tendait. « T'es certaine qu'elle va bien m'aller? » Je souria doucement avant de chopper la robe et de l'enfiler. Une fois habillée, peignée et maquillée, je tourna sur moi-même et son sourire s'élargit. Je m'approcha d'elle et je pris son visage entre mes mains. « Tu sais que t'es beaucoup plus jolie quand tu souris? » Je rigola avant d'enfiler mes talons et je sortis à l'extérieur de la chambre, me dirigeant au salon, où Brandon m'attendait. Puis je tourna sur moi-même, un air niais au visage. « Comment tu me trouves? »  Je souria face à sa réponse, avant de sortir de l'appartement, à ses côtés.

Marchant vers le lieux où se déroulait la fête du nouvel an, je lança une conversation, sachant pertinemment qu'il ne prendrait pas la parole en premier. J'étais habituée à présent, ça ne m'agaçait plus. « T'es très beau habillé comme ça. Ça fait changement. » Je le regarda avant de rigoler. Puis une fois arrivés, ont s'empressa d'entrer à l'intérieur, lorsque je remarqua son regard s'assombrir. Je regarda dans la même direction que lui et je remarqua Sydney, avec un mec. Soupirant doucement, je passa mon bras sous le siens et je le regarda, le regard attendrit. « Laisse tomber, Brandon. Ne te prend pas la tête avec ça, s'il te plaît.. Allez, viens. » Je l'entraîna alors au bar, avant de nous servir deux verres.

Une fois vêtue d'une légère robe rouge, je sortis rapidement de ma chambre et j'alla toquer à la porte de Bryn, comme une malade. « Grouille toi, le taxi est là. On est en retard d'une heure! » Je fila enfiler mes talons, lorsque j'entendis la porte de Bryn s'ouvrir. « Il était temps. » Je releva ensuite la tête vers elle, avant d'écarquiller les yeux et de me redresser. « Je crois que je suis amoureuse.. Putain, mais qu'est-ce que t'es canon! » Je la regarda de haut en bas, avec un regard de pervers, avant de sourire bêtement et de sortir de l'appart', montant à bord du taxi.

Une fois arrivée au chalet, j'entra à l'intérieur, regardant autour de moi les gens présent, avant de sourire doucement, remarquant que tout les colocs était là. J'enleva mon menteau et je le balança sur Louis, sans lui porter une quelconque attention particulière, avant de m'approcher de Jules. Je passa mon bras autour de son cou, puis je déposa un bref baisé sur sa joue. « Quand t'auras terminé de perdre ton temps avec ce mec, tu sais où me trouver. » J'enleva mon bras et je m'éloigna, après lui avoir donner une légère claque sur les fesses. Puis je lança un regard blasé à Louis, tout en me dirigeant au bar.

Tu lui rends son coup de coude, ton verre à moitié vide, aucune gouttes ne s'enfuient. Tu tournes légèrement la tête, entendant la porte s'ouvrir une nouvelle fois. T'aurais aimé ne jamais le revoir. Tu reportes ton attention sur les filles devant toi, regardant Syd'. Y a ton mec. Tu grondes en lui disant cela. Tes doigts serrent un peu plus fort ton verre, que tu finis cul sec. Je vais définitivement avoir besoin de plus qu'un verre. Tu vas remplir ton verre avant qu'ils atteignent le bar. Vodka. Tu les frôles sans un regard, le poing crispé, tu sors. Tu crois voir Noah et Bryn, t'es passé tellement vite que t'as pas réalisé. Bryn est là, Brandon et Noah aussi. Ils s'étaient tous donnés le mot pour te faire chier. Essayant de pas froisser ton paquet de clope. T'en glisses une entre tes lèvres et l'allumes. La première taffe a toujours été la meilleure. Tu reprends ton souffle, et mets ton cerveau sur off.

T'hoches simplement la tête pour lui répondre. T'es paumée, et t'aimes pas ça. Tu lui tends ta veste et tu sursautes légèrement en sentant une veste te frôler et un vif baiser déposé sur ta joue. Tu te tournes vers ta blonde préférée, sans vraiment comprendre sa réaction face a son coloc'. Tu peux pas rester là, plantée au bas des escaliers comme si t'attendait ton prince. On se voit plus  tard. Tu recules légèrement et tu vas rejoindre Noah. Tu passes un bras autour de sa taille et lui pose un bisous sur la joue, de l'autre main, tu te sers un verre de rhum. T'avais pas le courage de lui demander ce qu'il se passait entre elle et Louis. Tu reportas ton attention sur la chevelure rose devant toi. Enchantée, Jules.

En quelques minutes seulement, plusieurs des invités avaient franchi le palier de la porte, et s'étaient déjà agglutinés autour du bar en petits groupes. T'étais assez fier, pour l'instant. A voir comment se déroulerait le reste de la soirée. Jules t'avait contourné, partant avec Noah vers le salon, et tu te retrouvais seul dans l'entrée. Tu soupiras longuement et revint t'asseoir dans les escaliers, n'ayant même plus envie d'accueillir les invités. Tu remontas un instant dans l'une des quelques chambres à l'étage, et t'assis sur un des lits. Qu'est-ce que t'avais pu faire de mal ? Jules, ok. Mais Noah t'avait tout bonnement ignoré, et tu ne comprenais pas son comportement. Tu commençais à la connaître, mais ce n'était pas une raison. Tu passas tes mains sur ton visage et redescendit doucement, cherchant des nouveaux invités du regard. Ils étaient un peu plus nombreux, et tu ne les connaissais pas tous. Tes yeux tombèrent sur Zya, toujours discutant avec une fille que tu ne reconnaissais pas d'où tu étais. Tes pas te guidèrent au mini-bar, et tu t'attrapais la bouteille de scotch pour t'en servir un verre. Tu allas t'asseoir dans le canapé, regardant tout ce petit monde parler autour de toi. T'avais qu'une envie, c'était partir, ou t'enfermer dans une chambre tout seul pour le reste de la soirée. Et les laisser s'éclater sans les déranger, parce que c'est seulement l'impression que t'avais à ce moment là.

« Crocodile volant à licorne des îles, vous m'entendez ? » T'es en train de tester ton talkie walkie (acheté -70%, une affaire) avec Adam alors qu'il est juste assis à côté de toi. Vous êtes garés devant le chalet depuis quelques déjà, prêts à fêter la fin de cette année et le début d'une nouvelle. Les résolutions, ce n'était pas vraiment votre truc. À la place, vous avez écrit la liste de toutes les conneries possibles et imaginables à réaliser pendant cette soirée. En fat, tu n'avais pas vraiment compris pourquoi tu étais invité. Tout ce qui tournait en rond dans ta tête, c'était : meufs, alcool à gogo, et bordel. Oh oui, gros bordel. Habillés de costumes super classes, vous avez tout les deux sorti le grand jeu. Agent 007, mon gars. Bref, tu dissimules ton talkie walkie dans ta ceinture et tu sors du van en claquant la portière qui s'était presque arrachée. Ah, quel vieux taco, chacun de tes colocs avaient parié sur la durée de survie de ton vieux van. Les jalouuux. « Si on arrive à tous les faire chier ce soir, on est des king. » Tu tapes dans la main d'Adam pour faire un high five et, comme de gros gamins, vous improvisez une poignée de main secrète qui se termine par un coup de fessier avant de pénétrer à l'intérieur de chalets, là où quelques personnes étaient déjà présentes. Que la fête commence.

Est-ce que tu connaissais quelqu'un qui était capable de tenir tête à Nikki ? Non, tu ne crois pas. En fait, c'est impossible. Cette meuf serait capable de vous faire faire n'importe quoi, à Kill et toi. La preuve, tu venais de te fringuer comme l'un de ces fils à papa qui t’agacent tant, t'avais l'impression d'étouffer dans cette chemise. Putain, c'est une veste de costume ? Tu râles en essayant de réajuster le tout histoire de te sentir plus à l'aise. Heureusement que t'avais pu négocier pour un jean histoire de ne pas porter l'un de ces affreux pantalons à pinces. Après toi, c'était au tour d'Adriana. Tu devais l'accompagner à cette soirée et étrangement, t'étais pas contre l'idée de profiter pendant la nuit et fêter une nouvelle année. « Parfaite. » Après de longues minutes à attendre sur le canapé, Adriana apparaissait enfin. Parfaite, elle l'était. T'avais presque du mal à reconnaître ta pote habituelle, celle qui était plutôt introvertie, réservée et timide. Un sourire se dessine au coin de tes lèvres alors que tu l'aidais à marcher avec ses talons en la laissant s'accrocher à ton bras.

C'est en un rien de temps que vous pénétrez dans ce chalet déjà bien rempli. La soirée commençait doucement mais sûrement. De loin, tu reconnais Sydney. Sydney et Cèzanne. La voir encore et toujours avec lui te sert le cœur. Ton regard se durcit. Le fossé s'creuse entre vous, le froid s'est clairement installé. C'est glacial. T'es une bombe Brandon, prête à exploser à la première étincelle. « J'm'en branle. » Tu mens, tu lui mens, tu te mens à toi même alors que ton regard se perd dans celui d'Adriana qui t'entraîne plus loin. C'était soit ça, soit tu passais pour un con. Tu attrapes une bouteille de rhum et tu commences à vous servir.

L'ambiance est douce, tu ris, tu bois, tu te chamailles avec Cèzanne. Vous pouvez enfin passer un peu de temps ensemble sans avoir l'impression qu'on vous colle un calibre derrière la nuque, prêt à tirer au moindre faux pas. Dans le fond, tu sais très bien que ça n'arrivera pas. C'est fini. T'as déjà trop joué et tu veux pas perdre ta moitié, t'en crèverais. Mais pourtant, les tensions continuent à monter. Ça ne peut pas être une impasse. Pas pour vous. Le grand loup arrive et celui qui passait son temps à te faire des yeux de biche prend la fuite, en quête de bibine. « Je vais définitivement avoir besoin de plus qu'un verre.  » Le voyou s'éloigne. Tu le vois accompagné d'une autre, un peu froissée. C'est le genre de meuf à tous les faire craquer. Tu espères seulement que ce ne sera pas le cas de ton Brandon, qui d'ailleurs a sorti la chemise. Tu ne le reconnais pas vraiment, ça lui donne des airs de bourge sexy mais il ne tient pas le rôle, encore moins avec sa pin-up accrochée au bras. On dirait bien que c'est à ton tour de savoir que ça fait d'être jalouse, mais cette sensation te dégoûte. Être attachée à quelqu'un à ce point te ressemble pas, ni même avoir des sentiments, et pourtant ton cœur se serre de le voir aux côtés d'une autre. Alors tu noies les cris de ton cœur dans ton verre de whisky et tu regardes ailleurs, nerveuse, commençant déjà à planifier ton évasion pour ne pas assister au désastre une seconde fois.

new year, another chance for us to make it right.

C'est notre dernière soirée avant le début d'une nouvelle année. Ce soir, on va tous savourer chaque seconde et boire du champagne bon marché jusqu'à l'évanouissement. Chaque soirée du Nouvel An marque les esprits à Bristol et c'est bien la première fois que je dois le fêter dans ce coin du pays. C'est Louis qui m'a invité et il n'a eu besoin de me vendre le chalet de malade qu'il a loué pour que j'accepte la proposition. Et sans hésiter que j'ai demandé à Kenny de m'accompagner. Je savais bien que tout les autres colocs seraient de la partie. On avait d'ailleurs tous sorti le grand jeu et je n'avais pas fait exception, portant une robe bustier pailletée et l'une de mes nombreuses paires de talons vertigineux. Honnêtement, je savais déjà que j'allais me casser la gueule avec et que je finirais à quatre pattes, beaucoup trop éméchée pour me tenir sur mes deux jambes.

Pour une fois, le trajet est plutôt court et on se retrouve pas paumés au plein milieu des bois. Comme une gosse, j'étais sortie de la voiture en courant pour entrer à l'intérieur du chalet. D'accord, la neige c'est beau mais je préférais largement regarder le paysage de l'intérieur. D'ailleurs, la soirée commençait tout juste, je lance des regards de partout en me dirigeant automatiquement vers les coupes de champagne. Je reconnais quelques têtes, d'autres non. Ce qui était sûr, c'est qu'il y avait des petits groupes bien formés. Il fallait briser la glace. « C'est quoi vos bonnes résolutions pour cette année ? » Je demande à l'intention de tout le monde après avoir bu quelques gorgées. « J'ai décidé de rester vierge jusqu'au mariage. » Tout le monde rêvait de se taper une pucelle, pas vrai ? Bon d'accord, je suis pas vierge. Loin de là, même.

En recevant l'invitation de Louis et Zya pour la dernière soirée de l'année, j'étais resté sceptique. Je n'ai aucun problème avec Louis, bien au contraire. C'est même mon meilleur ami mais.. avec Zya c'est différent, c'est même étrange. Je ne l'avais pas croisé depuis des mois et j'avais l'impression que le karma faisait tout pour que je me retrouve aux mêmes endroits qu'elle, ces derniers temps. J'avais tenté de me rassurer : il y aurait pleins d'autres personnes, mes frères, des amis, il n'y avait aucune raison pour que ça se passe mal. Du coup, sous les conseils d'Andy, j'avais pris mon courage à deux mains et j'avais invité Imogen. Mais comme elle n'avait pas répondu à mon texto, je ne savais pas trop si elle avait accepté. Tant pis, je verrais bien sur place.

En arrivant au chalet, j'avais croisé Cèzanne à l'entrée, clope à la bouche, verre dans une main et le visage crispé. C'était pas vraiment le moment de l'emmerder, j'avais donc décidé de le laisser se calmer et j'étais entré à l'intérieur. Directement, je remarque quelques personnes que je connais dans le salon où je me rends, retirant ma veste et mon bonnet. Tiens, j'arrive au meilleur moment. Un sourire se dessine au coin de mes lèvres avoir après regarder Chuck d'un drôle d'air. « Chuck, je sais pas trop si t'as saisi le concept des bonnes résolutions.. » Je lui tapote ensuite l'épaule d'un air compatissant pour l'embêter un peu. « Faire un voyage humanitaire. » C'était la seule résolution que je serais capable de tenir. Faire plus de sport ? Arrêter de stresser inutilement ? Impossible. Je me dirige ensuite vers le bar, à la recherche d'un jus de fruits quand je croise Louis en pleine dépression. Mon verre à la main, je le rejoins et m'affale juste à côté de lui, sur le canapé. « Qu'est-ce que t'as ? La soirée a l'air d'être une réussite, tu trouves pas ? »

Soirée de merde, année de merde, vie de merde. Qu'est-ce que je fous ici, en fait ? Bonne question. Je comprends même pas pourquoi Jules m'a invité, je me suis barré en douce la dernière fois, pour le repas de Noël alors qu'elle avait carrément dormi dans mon pieu. Je trouvais ça limite bizarre qu'elle me choisisse pour l'accompagner à cette soirée, bien trop habitué à recevoir des gifles ces derniers temps. Je n'étais pas réputé pour ma ponctualité, au passage, Jules savait probablement qu'elle risquait de m'attendre un petit moment avant que je décide de me pointer mais cette nuit-là, j'ai fait un effort. Je suis arrivé à l'heure. Mais depuis le début, je suis planté là, devant la porte d'entrée, comme un con. Je sais très bien que je risque de croiser des gens qui arriveraient à me faire péter un câble beaucoup trop facilement. Alors je décide de faire la chose que je sais le mieux faire : fuir. Être un lâche. Rester assis sur les marches enneigées à l'entrée en fumant puis attendre.

T'étais bien pendant un instant. Un putain d'instant pendant lequel t'étais détendu. Jusqu'à ce que l'autre con passe la porte au bras d'une brune. T'es lâche, tu te casses pour pas faire un massacre. Verre de Vodka à la main, clope dans l'autre. Tu te concentres seulement sur l'alcool qui te brûle la gorge et le nuage toxique qui s'occupe de te tuer les poumons. Ça fait bien cinq minutes que t'es là à attendre, mégot déjà balancé au loin, verre vide. Attendre quoi ? Un miracle peut-être. Ton regard se pose sur ta moto. Les clés sont dans ta poche, il te suffirait de quelques foulées, d'un moteur qui s'allume et tu serais déjà loin. Tu soupires, te passes une main sur le visage. Tu fais un léger signe de tête à Nash et entre à sa suite, avant d'abandonner le peu de fierté et de courage qu'il te reste. Il y a Chuck plantée en plein milieu de la place, sauf que Noah est pas loin. C'est vraiment du délire. Tu te sens comme un lion en cage, interdit de tout. Tu secoues la tête avant de rejoindre Sydney, la regardant seulement elle, pour éviter tout autre tentation potentielle. Tu poses ton verre, si tu dois rentrer, mieux vaux que la route soit droite et nette. Mes clés de moto sont dans ma poche. T'as qu'un mot à dire et on se casse.

T'es pas concentrée sur la conversation des filles et préfère te servir un fond de rhum que tu t'enfiles cul sec. Oui, t'as finis dans le lit de Kyle le soir de Noël. Et encore oui, tu t'es réveillé seule. T'étais pas rancunière. Surtout pas pour ça. T'as pris l'habitude qu'on te traite comme de la merde. Dans l'état où vous étiez la veille, tu t'attendais pas non plus à un grand sourire au réveil. Tu t'excuses auprès des deux demoiselles qui t'accompagnes. Tu t'éloignes légèrement, pour appeler Kyle. Pas de réponse, tu t'en doutais, la sonnerie qui retentit de l'autre coté de la porte, tu t'y attends moins par contre. Tu l'ouvres pour découvrir Kyle assis sur les marches. Tu soupires et vas te planter en face de lui. Autant pas venir si tu comptais passer la soirée devant la porte. On entends beaucoup moins bien la musique. Et information capitale : l'alcool se trouve dedans, pas dehors. Il te regarde, les yeux dans le vague. Invisible, t'étais juste un invisible. Tu claques des doigts juste devant ses yeux. Tu m'écoutes ? Tu glisses tes doigts sur sa clope pour lui arracher des lèvres. Cherchant juste à provoquer une réaction. La prochaine étape c'était tout simplement lui en foutre une. Ce qui arrivera surement bien vite. Alors, tu m'expliques c'que tu fous là ?

new year, another chance for us to make it right.

J'aurais très bien pu fêter la dernière soirée de l'année en bonne compagnie, dans l'appartement luxueux d'une de mes connaissances, à boire du champagne hors de prix. J'aurais pu faire ce que je fais le mieux : me poser sur un canapé et sniffer jusqu'à avoir la tête à l'envers. À la place, je dois me coltiner une soirée merdique en compagnie de Bunny, cette fille que j'ai vraiment du mal à suivre. En fait, je la connaissais à peine et je devais déjà la voir traîner dans mes pattes de plus en plus souvent. Cette situation m'agaçait mais je n'avais pas le choix, il fallait jouer le jour. Comme le gentleman que je suis censé être publiquement, j'étais venue la chercher devant chez elle et je lui avais même ouvert la porte pour la faire monter. Règle numéro 1 : toujours faire bonne figure devant les photographes. Sourires de façade qui puent l'hypocrisie, sourires qui disparaissent aussi vite une fois que nous sommes seuls à l'intérieur de la voiture. Le trajet est court et quasi silencieux. En fait, j'écoute d'une oreille distraite la blonde à mes côtés. « Pourquoi ? T'as peur ? » Je demande, sarcastique alors que j'appuyais un peu plus sur l'accélérateur histoire de tester ses limites.

Le GPS m'indique enfin que nous sommes arrivés à destination, je sors sans plus attendre de ma voiture en rejoignant Bunny qui m'attendait à l'entrée du chalet. En roulant des yeux, j'enlace nos doigts en la gardant près de moi et nous passons le pas de la porte. La soirée a tout juste l'air de commencer. « Tiens, enfile ça. » Je tire Bunny près de moi pour lui chuchoter ces mots à l'oreille tout en lui tendant discrètement une bague ornée d'un joli diamant. Ce ne sera que plus crédible. Je la lâche ensuite pour me diriger vers le mini bar à la recherche d'une bonne bouteille.