Zola ||| ♕ La parole doit être vêtue comme une déesse et s'élever comme un oiseau

Je pourrais commencer mon histoire avec un : « il était une fois » et finir par un : « et ils vécurent heureux, et eurent beaucoup d'enfants ». Oui, je pourrais mais je n'en n'ai pas envie. Je vais commencer par le début et terminer par la fin c'est sûr mais, ce ne sera pas un conte de fées sans pour autant être une triste histoire. Je suis née à New York. Je n'ai ni frère, ni sœur. Je suis la seule princesse de la famille Joubert car les autres, n'ont que des princes. Du coup, la dynastie Abercrombie se terminera avec moi, évidemment. Les Abercrombie sont très haut placés dans l'échelle sociale mais ils sont discrets (tout le monde connaît cette marque). On n'est pas du genre a exhiber notre argent pour se faire des amis. Bref, passons. Je suis donc née au domicile, ma mère n'a pas vraiment eu le temps d'appeler l'ambulance puisqu'en même pas deux heures, j'ai débarqué, telle Wonder-Woman ! Ouais bon, la comparaison n'est pas nécessaire, je l'admets... Quand les contractions ont commencé, ma mère était en train de lire une des œuvres du célèbre écrivain Emile Zola, dans la bibliothèque familiale. Vous savez donc d'où vient mon prénom ! Elle a hésité tout de même entre Emilie et Zola mais, Emilie étant bien trop courant, elle a choisi Zola. Mon père a trouvé son idée de prénom bizarre, il a tenté de lui faire changer mais, comment dire...? Ma mère a des arguments plutôt... frappants... Non rassurez-vous, mon père n'est pas un homme battu, loin de là, c'est juste qu'il a reçu un petit coup sur l'épaule et il n'a pas vraiment insisté soit dit en passant. Mes parents s'aiment depuis le collège, vous imaginez un peu ? Je suis toujours très admirative quand à la résistance de leur couple et, j'ai même l'impression que leur amour s'intensifie davantage au fil des années. Peut-être qu'un jour, moi aussi je trouverais quelqu'un. Enfin, je ne crois pas au prince charmant mais, la vie est pleine de surprises et peut-être qu'un charmant jeune homme, ou qu'une charmante jeune femme, me fera changer d'avis, qui sait !

Ainsi donc, étant fille unique, je n'ai jamais manqué de rien. Mes parents m'ont toujours traité comme une princesse et je pense que je leur ai souvent prouvé que, je leur étais reconnaissante pour tout ça. Je ne suis pas mauvaise élève, je suis bien élevée et polie (sauf quand on m'énerve un peu trop ou qu'on empiète sur mon espace vital sans ma permission). D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai jamais manqué de respect à mes géniteurs mais par contre, à ma tante (une roturière comme dirait mamie), c'est une autre histoire. En en croire ses dires, il n'y a que ses fils qui sont les meilleurs en tout. Elle a osé dire que j'étais une sale peste capricieuse et d'autres noms de drôles d'oiseaux si vous voyez ce que je veux dire. Elle a même lancé une rumeur comme quoi j'étais une traînée. Sérieusement, comment peut-on être une traînée alors qu'on est vierge ? J'aimerais bien qu'on m'explique ! Bref, je ne vais pas m'éterniser sur cette... chose ?, qu'est ma tante.

Quand je suis rentrée à l'école, je me suis fait des amis, autant garçons que filles. Oui, l'amitié est possible entre les deux sexes. J'étais une petite fille toujours bien habillée et bien coiffée, une véritable petite poupée de porcelaine. J'étais plus ou moins attentive pendant les cours, bien que je me sois souvent endormie mais « ce n'est pas grave, elle est tellement adorable qu'on ne peut pas la punir voyons ! » ; c'est ce que disait la maitresse à mes parents. Je ne sais pas si c'était de la lèche bien grasse mais bon. Les gens sont souvent très gentils mais, ils y voient leurs intérêts avant toute autre chose. C'est ce que me dit souvent mon père. J'ai ma propre opinion là-dessus mais je ne vois pas en quoi l'exposer pourrait bien vous aider à me connaître.

Et puis, les années ont passé et je suis rentrée au collège. J'ai eu des problèmes avec les autres élèves, que ce soient des moqueries, des agressions autant verbales que physiques, et bien sûr, on rejetait la faute sur moi parce que je ne disais jamais rien. Je ne suis pas du genre à me plaindre de tout ça mais, peut-être que j'aurais dû... ça m'aurait évité bien des désagréments je suppose. Les gens jaloux, il y en partout malheureusement et on ne peut rien n'y changer. Bien sûr, il n'y a pas eu que des mauvais moments à cette époque mais, les trucs bons, ils peuvent aisément se compter sur les doigts de la main.

Maintenant, j'entame la dernière partie de mon histoire, une sorte de conclusion actuelle de ce qu'est ma vie. Je suis lycéenne et je vais bientôt passer mon baccalauréat (d'ici un peu plus d'un an), avant de m'orienter dans le monde stricte de la mode. J'ai beaucoup à apprendre encore et je pense que je suis suffisamment sérieuse pour m'en sortir correctement. La vie nous offre de belles opportunités parfois, il suffit de savoir les saisir au bon moment. Je n'ai que dix-sept ans alors, j'ai encore un peu de temps avant de projeter dans l'avenir, n'est-ce pas ?