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 THE GOLDEN ROAD ► BJ

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MessageSujet: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyLun 12 Jan - 20:23

the golden road
Billie & Rose

Il y a quatre ans...
Partir. Loin de tout. Tel un oiseau qui s'échappe d'une cage pour la première fois. Découvrir le monde, la liberté, les autres, partager, vivre en décalage. Faire des choix qui ne tiennent qu'à nous et qui nous font grandir, pour devenir des hommes, des gens qui bouillonnent de convictions et affranchis des chaînes.
Je suis Rose, j'ai seize ans, et je pars en voyage.
A la base, j'étais en vacances d'été à Bristol, dans la maison secondaire de Monsieur et Madame Bartholomew, mes deux chers parents, qui ont encore du mal à concevoir que leur fille unique ne caresse pas les ambitions qu'ils avaient à son âge. Du fric, elle n'en voulait pas, alors qu'eux s'étaient saignés pour en avoir. S'ils avaient d'abord essayé de l'intégrer à l'élite, ils avaient échoué et avaient vite compris que cela ne servirait à rien. Que Rose était Rose, libre dans sa tête, trouvant son bonheur là où les gens n'osaient pas aller le chercher. Leur fille intouchable, franchement déterminée à être elle et pas un pion.
Mes potes sont venus me chercher vers dix heures. J'ai sauté dans le van, avec pour simple bagage un sac à dos customisé, avec une des deux bretelles déchirée. On était très exactement cinq à embarquer pour une grande aventure. Tous des hippies de renom à Bristol, d'âges différents, de seize à vingt quatre ans - moi, la plus jeune. Des gens cool, pas prise de tête, qui refaisaient le monde lorsqu'ils ne partaient pas dans des délires complètement fous. Le van a démarré tranquillement tandis que je me vautrai sur la dernière banquette. Dans les virages, les bouteilles de bières et autres alcools trinquaient dans le coffre, faisant chanter une mélodie annonciatrice de bonnes soirées. Ça sentait le pain, le joint, la vieille bagnole. Le petit attrape-rêve dansait suspendu au bout du rétroviseur à l'avant. Le plus âgé de nous conduisait, tandis que les autres partaient dans des débats philosophiques auxquels je me joignais sans vraiment avoir la même expérience de raisonnement.
Et puis, au détour d'un chemin de campagne, celui qui conduit freine. Je redresse la tête pour observer par la fenêtre et je vois une petite silhouette se tenir là, au bord de la route, devenant plus nette au fur et à mesure qu'on se rapproche. C'est une jeune fille. Elle lève le pouce vers le haut sur notre passage, alors bien sûr, le van s'arrête. Asap (As Soon As Possible, surnom qu'il devait à son côté escargot-babacool) ouvre la portière et sort en lâchant un chaleureux « Yoooooo ! » en écartant les bras. Depuis l'intérieur du van, j'observe la scène sans quitter la fille des yeux. J'entends Asap lui dire « Bienvenue à bord de la Peace Machine ! » Derrière la vitre du van, je ne détache pas mon regard de l'inconnue, envahie par une sorte d'instinct farouche. Un regard de chien de garde, dérangée par la très prochaine présence de cette auto-stoppeuse au sein d'une ambiance fraternelle que j'ai pas vraiment envie de partager. Parce ça ne fait aucun doute, elle va embarquer avec nous. Ça ne tarde pas : Asap lui ouvre la porte et la fille aux airs de vagabonde et aux cheveux blonds en bataille grimpe. Nos regards se croisent.
Dans un claquement de portière et un grondement de moteur, nous passons de cinq à six.
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Dernière édition par Rose S. Bartholomew le Ven 15 Mai - 0:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyMer 14 Jan - 1:01

THE GOLDEN ROAD.
BILLIE & ROSE

« I was always an unusual girl, my mother told me that I had a chameleon soul. No moral compass pointing me due north, no fixed personality. Just an inner indecisiviness that was as wide as wavering as the ocean. And if I said that I didn’t plan for it to turn out this way I’d be lying- because I was born to be the other woman. I belonged to no one- who belonged to everyone, who had nothing- who wanted everything with a fire for every experience and an obssesion for freedom that terrified me to the point that I couldn’t even talk about- and pushed me to a nomadic point of madness that both dazzlez and dizzied me.»

La route qui s'étend à perte de vue au milieu de la campagne et toi qui erres un peu paumée, sans but ni destination précise, pour seule certitude la liberté. La chaleur tombait, le jour déclinait doucement à l'horizon baignant le ciel de couleurs orangées. Les champs scintillaient sous les derniers rayons du soleil couchant. L'atmosphère était douce reposante et à la fois grisante ; c'était celle d'espace et de liberté. C'était la fin d'un des premiers beaux jours de l'été. Tu marchais sur le bas-côté, la clope au bec et pour seul bagage un vieux sac à dos sur ton épaule. La brise caressait ton visage et faisait voler tes cheveux. Tu suivais cette ligne de goudron qui t'indiquait ton chemin. Tu ne savais pas depuis combien de temps tu étais sur la route et ça n'avait pas d'importance. Que fais-tu Billie ? Je pars. Où vas-tu ? Je ne sais pas, vers l'ailleurs. Où habites-tu ? Nulle part et partout à la fois. Je n'appartiens à aucun lieu, à personne. L'âme vagabonde, tu dérives. Esprit sauvage. Sans boussole et le regard au loin tu traces ton chemin, gamine.

La route était déserte jusqu'à ce que tu entendes le son d'un moteur. Dans un geste qui te paraissait désormais naturel pour l'avoir fait un bon nombre de fois, tu tends le bras sur le côté, ferme le poing et lèves le pouce. C'était devenu un automatisme. Tu jettes un regard par dessus ton épaule et aperçois un van aux couleurs criardes et aux desseins divers. Sans doute des gens à l'esprit hippie. T'en avais croisé quelques uns depuis le début de ton "périple", ils étaient tous assez sympas. C'était toujours mieux que des enculés de pervers. Parce que sur la route, on ne faisait pas toujours de bonnes rencontres. D'ailleurs, ton couteau ne quittait jamais ta poche. Tu finis par t'arrêter et te retourne pour voir si celui-ci allait en faire de même. Généralement, ce genre de gars prenaient toujours les vagabonds comme toi, à part quand ils n'avaient vraiment plus de place. Tu ne lâches pas des yeux l'oeuvre d'art sur roues et remarques qu'elle perd de la vitesse ; le conducteur était entrain de ralentir. Le van finit par s'arrêter devant toi et à peine est-il immobilisé qu'un mec avec des cheveux mi-longs et une petite barbe à la Jésus t' ouvre la portière en te lançant un  « Yoooooo ! » enjoué tout en écartant les bras. Toi, tu lui lance un regard farouche bien malgré toi, jette ta clope et monte dans l'engin. Silencieuse, tu vas t'asseoir là où il y a de la place ; c'est à dire dans le fond à côté d'une brune. Tu lui lance un bref coup d’œil, d'ailleurs, vos regards se croisent. Une fois installée, le mec qui t'as ouvert la porte ajoute : « Bienvenue à bord de la Peace Machine ! » Tu esquisses un demi-sourire et réponds tout de même un : « Merci, c'est cool d'votre part. » Tu sens le regard pesant de la brune à côté de toi et reportes ton regard sur celle-ci, la fixant sans ciller une seule seconde. Elle te matait comme un chien de garde qui défendrait son bif. C'était quoi son problème à cette conne ? Pourquoi elle ne te lâchait pas des yeux ? Bon ok, t'avais pas l'air très commode avec tes cheveux en bataille, tes cernes et ton look de vagabonde mais quand même, t'allais pas la planter. Tu la regarde avec une hostilité non dissimulée tandis que vous commencez à vous jauger mutuellement du regard, vous dévisageant toutes les deux. Elle était pas censée être une putain d'hippie en mode "peace and love", j'aime la terre entière ? A moins qu'elle soit dans le même cas que toi ? Un rapide coup d’œil à ses fringues, ses ongles et ses godasses t'informa qu'elle n'était pas dans ton cas. Trop clean. Au même moment le mec qui ressemblait à Jésus se retourne vers toi et te demande : « En fait la vagabonde, tu vas où ? » Tu le fixe pendant quelques secondes, laisse un blanc s'installer et finis par lâcher : « J'en sais rien, n'importe où et vous ? »

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Dernière édition par Billie-Joe K. Thompson le Jeu 15 Jan - 2:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyJeu 15 Jan - 2:09

the golden road
Billie & Rose

La fille du bord de la route s'installe à l'arrière avec moi. Asap, lui, remonte, tandis qu'elle nous remercie sobrement. C'est plus fort que moi : mes yeux ne se détachent pas de l'étrangère. Et bien malgré ma petite volonté de ne pas paraître trop glaciale, le regard que je lui adresse reste assez... Spécial. Pas des plus accueillants, ça, c'est certain. Visiblement, elle ne se prive pas de me rendre la pareille et me fixe d'un air sauvage. Au moins, j'imagine tout de suite à quel genre de personnage j'ai affaire ; elle a pas l'air très commode, la gamine. Alors on est comme ça, pendant quelques secondes, à se regarder en chien de faïence, et ce sera à celle qui détournera les yeux en première. Finalement, je décide de ne pas insister. Pas par faiblesse, mais plus parce qu'il y a... Un truc dans ces yeux bleus qui me poussent à ne pas m'enfoncer dans mon attitude froide. Un truc qui mérite pas le mépris. Sans rien dire, je tourne la tête, m'appuyant contre ma portière fermée, décidant plutôt de l'ignorer. « En fait la vagabonde, tu vas où ? » Demande Asap en se retournant, tandis que Will, le conducteur, redémarre tranquillement pour reprendre la route. Un petit silence s'installe dans le van, et malgré moi, je jette un coup d'oeil à la blonde, attendant comme tout le monde ici une réponse qui tarde à se manifester. « J'en sais rien, n'importe où et vous ? » Un des quatre hippies de devant se retourne et lance un mystérieux « Partout. » Je souris légèrement en l'observant. C'est con et beau à la fois.
La suite du voyage se fait dans un défilé de paysages de forêts et de campagnes s'endormant sous les couleurs orangées du crépuscule. L'ambiance dans le van est aussi fraternelle qu'avant l'arrivée de l'inconnue. Ça chahute, ça fume, ça philosophe sur la corruption, le mal, Dieu, la liberté. A un moment je me bats gentiment avec mon voisin de devant lorsqu'il remarque que je lui ai coincé des rubans roses dans ses dread. Et puis, on en arrive forcément à chanter du Bob Marley. Pendant tout ce temps, la blonde reste dans son coin, ne participe pas, regarde pensivement par la fenêtre. Je ne lui adresse pas la parole de tout le trajet. Ce dialogue se fait simplement par nos regards qui se croisent de temps à autres, avant que je ne détourne presque aussitôt les yeux. Parfois, mes potes la sollicitent, mais elle retombe toujours dans le silence. Comme une feuille emportée par le vent et qu'on arriverait pas à rattraper. A chaque fois qu'elle parle un peu pour ensuite se taire, je suis moi-même prise dans une sorte de bulle qui me calme pendant trois bonnes minutes. Peut-être que je me sens concernée par cette aura qui se dégage d'elle ? Quelque chose ne me laisse pas indifférente et m'attrape sans me lâcher. Intriguée, je préfère me replonger dans les délires de mes potes.
Et puis, la nuit tombe sérieusement. Les phares éclairent la route, les lignes blanches défilant sous nos yeux, monotones, nous berçant presque. On se fume un joint silencieusement dans la voiture. Quand je l'ai entre mes mains, je le garde un peu avant de me décider à le tendre à ma voisine étrangère, dont je ne connais même pas le nom. Et j'ose un sourire discret avant de m'adonner à nouveau à la contemplation de la nuit.
Finalement, deux heures après que nous ayons pris la nouvelle passagère avec nous, l'air campagnard s'est doucement transformé en air marin. Et en cette soirée du début de l'été, la température n'est pas assez basse pour effrayer les autres à l'idée de dormir sur une plage. Alors, dès que cela est possible, Will s'engouffre dans un chemin menant directement face à la mer. On gare le van dans un endroit où nous sommes sûrs de ne pas le coincer dans le sable, puis nous allumons un feu de camp. Les flammes dansent dans la pénombre, et les étoiles s'occupent de parsemer la voûte céleste pour nous faire rêver. Asap sort une guitare et se met à chanter. Un premier pack de bière est tiré du coffre puis ouvert. Pendant que les autres s'amusent autour du feu, moi, je remarque la jeune fille de mon âge qui reste dans son coin. Le cul par terre, pas loin du feu. Avec une bière dans chaque mains, je décide de me faire violence et de dépasser mon instinct de survie. « C'est la première fois que je m'évade comme ça, et mon sac à dos est dans un état bien plus naze que le tien. » dis-je en m'asseyant à côté d'elle, et en lui tendant une bière. « Je sais pas si tu voyages beaucoup, mais faudra que tu me files des conseils niveau "conservation". Le mien je l'ai déchiqueté en tirant dessus comme une brute quand je me suis coincée dans les branches d'un arbre en allant au lycée. » Je souris. Puis, je tourne ma bière entre mes mains. Capsule. Il manque quelque chose pour boire un coup... Un truc important si on veut pas prendre le risque de se casser une dent.
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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyVen 16 Jan - 22:56

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« I was always an unusual girl, my mother told me that I had a chameleon soul. No moral compass pointing me due north, no fixed personality. Just an inner indecisiviness that was as wide as wavering as the ocean. And if I said that I didn’t plan for it to turn out this way I’d be lying- because I was born to be the other woman. I belonged to no one- who belonged to everyone, who had nothing- who wanted everything with a fire for every experience and an obssesion for freedom that terrified me to the point that I couldn’t even talk about- and pushed me to a nomadic point of madness that both dazzlez and dizzied me.»

« Partout. »  ce mot résonne encore en toi comme une promesse incertaine.  Dehors, c’est la nuit qui s’allume. L’esprit à la dérive, ton regard se perd à travers les paysages qui lentement s’endorment. Murer dans ton silence, tu ne parles que lorsqu’on te sollicite. Ils sont sympas ces hippies. Au fond, t’es sûr que même elle, cette fille au regard vif et allumé qui te regarde comme si t’étais une bête sauvage qu’il fallait tenir à distance, l’est. Mais, t’es le bagage qu’on a ramassé sur le bord de la route, l’étrangère, celle qu’on ne connait pas et qui ne les connait pas non plus. Alors, bien malgré toi, t’es méfiante, farouche et tu ne te mêle pas trop à leurs délires. Il faut qu’il t’appréhende, toi là nomade. De toute façon, tu allais très probablement te séparer d’eux assez tôt, tu ne savais juste pas encore quand. Tout était incertain sur la route. L’idée de rester avec eux plus qu’un jour t’effleure alors l’esprit, mais celle-ci disparait aussi vite qu’elle est apparu un peu comme si c’était une mauvaise idée. La nuit finit par tomber, plongeant les paysages dans une obscurité aux reflets bleutés. L’effervescence dans l’habitacle est retombée, à présent le silence règne. Tout le monde est calme ou endormi. Ceux qui sont encore éveillés s’enfument paisiblement la gueule en faisant tourner un joint. D’ailleurs, après une petite hésitation ta voisine te le tend en t’adressant un petit sourire que t’arrives à discerner dans la pénombre. Tu le considère quelques instants et le prends puis, reporte ton regard sur elle avant de lui rendre son léger sourire. Tu portes ensuite la clope magique à tes lèvres et tire dessus.

Tu te réveilles brutalement lorsque tu sens une main t’agripper le bras en te secouant légèrement : « Hey blondinette, on est arrivés. »te sort un des mecs. T’es tellement dans le cosmos que tu ne relève même pas le surnom à la con dont il t’affuble. Tu entends directement le bruit des vagues, tandis que cette odeur que tu n’avais jamais senti auparavant s’insinue dans tes narines ; c’était celle de l’air marin. L’océan ?! Vous étiez à la plage, putain. A ce constat tu bondis du van et émerveillée (bien qu’avec la nuit tu ne voyais presque rien) porte ton regard au loin, vers la mer. C’était peut-être pathétique mais tu n’avais jamais vu l’océan en vrai, ni ne t’y étais baignée. Quand t’étais gamine ta mère te l’avait promis, plusieurs fois même. Un jour, vous étiez même sur le point de partir. Tu t’en souviens encore. T’étais tellement excitée que t’avais dormi avec ton maillot de bain et ta bouée toute la nuit, pour être certaine d’être prête le lendemain. Sauf que voilà, vous n’aviez pas pris la route. Ta mère qui était jusqu’alors dans sa « phase euphorique » venait de redescendre brutalement dans sa putain de phase dépressive. C’est à partir de ce moment là que t’avais compris que tu ne mettrais jamais les pieds à la plage, du moins, pas avec elle.

La lumière du feu de camp que vous avez allumé a remplacé celle des phares. Vous êtes tous assis autour à profiter de sa chaleur. Les conversations et les rires vont bon train sur fond d’alcool et de fumette. Toi, comme depuis que t’as embarqué avec eux, t’es un peu à part. Perdue dans tes pensées, tu fixes les flammes sans vraiment les voir jusqu’à ce que t’en sois tirée par une voix féminine. Tu t’arraches à la contemplation du feu et reportes ton regard sur la nana qui vient de s’asseoir à côté de toi, c’est la brune au regard de chien de garde. Elle te parle de l’état de son sac à dos et te tend une bière. Tu la prends et la remercie. « Je sais pas si tu voyages beaucoup, mais faudra que tu me files des conseils niveau "conservation". Le mien je l'ai déchiqueté en tirant dessus comme une brute quand je me suis coincée dans les branches d'un arbre en allant au lycée. » continue-t-elle en souriant.  Sa petite anecdote te fait sourire et te permets d’apprendre que c’est la première fois qu’elle prend la route et qu’elle doit avoir à peu près ton âge, étant donné qu’elle va au lycée. Toi, ça fait longtemps que t’as abandonné les bancs du lycée, faut dire que l’école ce n’était pas vraiment ton truc. La discipline et toutes ces conneries très peu pour toi. Bref, tu ne sais pas trop quoi lui répondre alors tu lui souris, amusée. En fait, ce sac tu l’avais piqué à un mec dans le métro quand t’avais à peu prés 14 ans. De base ce n’était pas le sac en lui-même qui t’intéressait mais plutôt son contenu. Au final, en plus de garder son fric et sa carte bleu t’avais aussi gardé son sac. En y repensant c’était un peu con, mais bon. Tu t’apprêtes à boire ta bière lorsque tu réalises que celle-ci n’est pas décapsulée. La brune s’apprête donc à se lever (sans doute pour aller en chercher un) mais tu l’en empêche : « Attends, bouge pas. » lâches-tu. Tu fourres ta main dans la poche de ta veste et sors ton trousseau de clefs (ouais enfin, il y avait juste trois pauvres clefs qui se battaient en duel) où un porte clef/décapsuleur y est accroché. Tu lui souris et décapsule la sienne puis, la tienne. Tu t’apprêtes à ranger tes clefs quand tu te stoppe, tu te mets alors à fixer le trousseau intensément. Tu te demandais pourquoi tu les avais encore, pourquoi tu les gardais. Elles représentaient ta vie d’avant, ce passé que tu voulais laisser derrière toi. Les garder, c’était sous-entendre qu’un jour tu y retournerais, tu reviendrais en arrière. Ce n’était pas ce que tu voulais. Alors, après avoir enlevé le décapsuleur du trousseau, tu le fourre dans ta poche et finis par tendre ta bière à ta voisine : « Tu peux me tenir ça deux secondes s’te plaît, je reviens » celle-ci te regarde d’un air intrigué avant de probablement penser que t’allais pisser. Bref, tu te lèves et commences à marcher d’un pas décidé vers la mer. Une fois que t’es assez proche de celle-ci tu t’arrêtes, jettes un dernier coup d’œil à tes clefs puis, tu te mets à courir et les balance dans l’eau, aussi loin que possible. Tu fixes la surface de l’eau pendant quelques secondes et reviens ensuite t’asseoir au même endroit. « Fallait que j’me débarrasse de quelque chose. » Tu reprends ta bière et lui adresse un petit sourire avant de lui tendre la main : « B-J ».


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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyDim 18 Jan - 1:29

the golden road
Billie & Rose

« Attends, bouge pas. » La demoiselle fourre sa main dans sa poche et moi, je reste assise, la regardant faire. Sa main ressort en tenant fermement un trousseau de clefs, dont tout le charme réside dans ce décapsuleur qui pendouille parmi les clefs. Un sourire éclaire mon visage. On a la classe, ou on l'a pas, n'est-ce pas ? En moins de cinq secondes, les deux bières sont dispensées de leurs capsules. Je reprends ma bouteille, contente - pour un rien mais contente - et je regarde la mer sombre d'un air satisfait. C'est beau. La Lune se reflète dedans. Je sens pourtant ma voisine comme plongée dans une tout autre contemplation. Je tourne la tête vers elle. Elle observe son trousseau de clefs. Silence. Seuls les autres, le ronronnement des vagues et le crépitement des flammes perturbent ce moment suspendu. Puis, dans un mouvement, la blonde retire le décapsuleur du trousseau, le remet dans sa poche et me tends sa bière. « Tu peux me tenir ça deux secondes s’te plaît, je reviens. » J'ai pas trop le choix, elle me colle la bouteille dans la main. Alors je la prends et je regarde la fille s'éloigner vers l'eau, loin, dans l'ombre. Et je la quitte pas des yeux. A un moment, elle se met à courir, et dans un geste vif, elle lance ses clefs dans la flotte. A jamais englouties par l'océan. « Fallait que j’me débarrasse de quelque chose. » explique-t-elle en se rasseyant à côté de moi. Je vois... Je lui rends sa bière et elle ajoute « B-J. » Un sourire, une main tendue. Une partie de son visage est assombrie par la nuit, tandis que les couleurs du feu dansent sur le reste et dans ses yeux. Alors, moi aussi : un sourire, une main tendue. « Rose. » Et comme j'ai pas envie de faire comme tout le monde, au lieu de lui serrer la main, je lui attrape le pouce et le secoue doucement.
Il était une fois, un extraterrestre et un hérisson.
Toujours assise dans le sable, un pied dansant au rythme de la guitare d'Asap, je regarde les étoiles. Le ciel est si dégagé et clair qu'on voit la voie lactée, et j'ai même la chance d'apercevoir une étoile filante. « Regarde ! Là ! » je lance à plusieurs reprises à l'attention de BJ, en pointant le ciel du doigt comme une enfant surexcitée. Elle en rate une première, une deuxième, et la troisième ne lui échappe pas. « 'Paraît qu'il faut faire un voeu. » Pour le fun, j'en fais un dans ma tête. Petite étoile filante, faites qu'un jour je puisse respirer sous l'eau, pour ne jamais boire la tasse.
Ça se remet à chahuter autour du feu de camp. Will se reçoit du sable dans la figure et ça commence à être un véritable bordel à côté de BJ et moi. Moi je suis presque là, à applaudir, quand soudain, Will se fait maîtriser par les autres, qui ne se privent pas pour lui retirer tous ses vêtements, même son calbut'. Il a beau se débattre, ils sont tous sur lui à le porter en courant jusqu'à l'eau. Très vite, d'autres fringues atterrissent sur le sable et les rires fusent vers le ciel. Restée près du feu avec BJ, je me lève dans un bond, prête à les rejoindre en galopant comme un cheval à qui on aurait fait goûter le plaisir de courir sans bride. Je m'arrête dans mon élan, sentant que quelqu'un ne suit pas le mouvement. Je me retourne et m'accroupis face à la blonde. On dirait que la bulle que j'avais percée est en train de se refermer sur elle. Pas question. « T'as déjà pris un bain de minuit ? » Je ne lui laisse pas le temps de répondre. « Moi non plus, ça tombe bien. Faut une première fois à tout. » Je la chope par le poignet et la tire si fort en me relevant que je l'entraine avec moi dans ma course vers l'océan.
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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyLun 27 Avr - 16:15

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« I was always an unusual girl, my mother told me that I had a chameleon soul. No moral compass pointing me due north, no fixed personality. Just an inner indecisiviness that was as wide as wavering as the ocean. And if I said that I didn’t plan for it to turn out this way I’d be lying- because I was born to be the other woman. I belonged to no one- who belonged to everyone, who had nothing- who wanted everything with a fire for every experience and an obssesion for freedom that terrified me to the point that I couldn’t even talk about- and pushed me to a nomadic point of madness that both dazzlez and dizzied me.»

Engloutie dans un océan d’étoile, tes prunelles reflétant la voie lactée, t’as l’impression de pouvoir atteindre les nébuleuse, là haut. La musique, les rires et les discussions du groupe t’arrivent comme des échos lointains. Ton esprit s’est égaré, perdu dans cette immensité lumineuse et infinie. Une nuit de plus où la voute céleste devient ton toit. A tes côtés, la fille au nom de fleur, Rose, s’amuse à chasser les étoiles avec insouciance, tentant même de t’y faire participer. Et rapidement, sans vraiment t’en rendre compte, tu finis par te prendre au jeu. Le sourire aux lèvres, à l’affût, tu scrutes le ciel lorsque tu en aperçois enfin une. « 'Paraît qu'il faut faire un vœu. »  Lâche-t-elle avec une fausse désinvolture tandis que tu reportes un regard transparent sur elle, comme fascinée. Elle ferme les yeux, tu l’observes au travers de tes pâles prunelles ; ses lèvres se mettent à bouger légèrement, d’une façon presque imperceptible, elle est entrain de formuler ce vœu silencieux, son vœux. Ce vœu auquel tu n’as pas accès mais que soudainement tu aimerais connaitre, intriguée. Toi, tu ne crois pas à toutes ces conneries, ces superstitions et ces trucs un peu mystiques. Soudain, du mouvement se fait autour du feu. Un des mecs de la bande dont tu n’avais pas encore retenu le nom se précipite vers vous pour éviter du sable. Le gars titube un peu, se met à chanter et à sortir des conneries en tout genre. Rose te lance un regard pétillant et espiègle, vous vous mettez à rire en le voyant. C’est alors que le reste de la bande l’attaque et le fout complètement à poil avant de le porter en courant vers la mer. Les rires et les cris se font entendre et brisent le silence paisible de la nuit, jusqu'à là uniquement troublé par le bruit des vagues. C’est alors que Rose se lève dans un bond et commence à se déshabiller en les fixant au loin, soudain, elle te lance un regard et s’accroupit en face de toi  :  « T'as déjà pris un bain de minuit ? »  Pour toute réponse tu la fixe. Non. Tu n’en avais jamais pris, en fait, tu n’avais jamais éprouvé la sensation de te baigner dans l’océan. Celle-ci, comme si elle lisait dans tes pensées, finit par ajouter : « Moi non plus, ça tombe bien. Faut une première fois à tout. » Celle-ci t’attrape par le poignet et te tire si fort que vous manquez de vous casser la gueule toutes les deux. Vous éclatez de rire et commencez à faire la course vers l’eau tout en vous dessapant jusqu’à ce que vos corps se heurtent aux vagues. Et à ce moment là, alors que vous vous vous amusiez comme des gosses, quelque chose t’as irradié, là, à l’intérieur. C’était l’insouciance et le bonheur. Mais ce n’est qu’après, que lorsque tout était redevenu paisible et que seul le bruit des vagues et des ronflements te parvenaient, tandis que Rose et toi vous regardiez en essayant de trouver le sommeil que tu as su. Tu as su que désormais tout serait différent.

***

Le ciel est dégagé, d’un bleu magnifique. Le soleil brille. Il fait beau. Les nuages se reflètent et défilent dans tes yeux azurs où le bleu du ciel s’y confond. Le vent te fouette le visage et fait voler ta tignasse blonde qui s’éparpille dans tous les sens. Vous êtes sur la route. Le van (qui t’était désormais devenu familier) roule à bonne allure, fenêtres grandes ouvertes, comme s’il défiait le temps. Toi, t’es grisée par cette sensation d’infinie liberté. Tout sourire, tu reviens entièrement dans le van, Rosie s’était endormie depuis au moins trente minutes, faut dire que vous n’aviez pas dormi beaucoup la nuit précédente. Raj, lui, conduisait en faisant chier tout le monde avec ses chansons. Normal, il chantait comme une casserole. Tu lâches un petit rire avant d'hausser la voix pour vanner Raj, tu savais que Rosie avait le sommeil lourd, impossible de la réveiller comme ça. Cependant, tu lui jette un petit coup d’œil vérifiant tout de même que tu ne l’avais pas réveillé. Ça faisait trois semaines maintenant que ces mecs t’avaient ramassé sur le bord de la route, trois semaines que tu sillonnés les routes avec eux, t’avais eu le temps de retenir leur nom et bien plus encore. Doucement, tu t’enfonces dans ton siège prés de Rose, au même moment, comme instinctivement, celle-ci vient poser sa tête sur ton épaule tout en se blottissant contre toi. Tu ne peux t’empêcher de sourire et de poser ta tête sur la sienne tout en regardant les paysages défiler à travers la fenêtre. Et puis, tu sens la main de Rosie se glisser dans la tienne, alors, sans un mot tu la serre et vos doigts s’entremêlent tandis que tu aperçois ses paupières s’ouvrir et ses longs cils noirs papillonner lorsqu’elle découvre à son tour les images éphémères qui défilent à toute vitesse là-dehors. C’est ainsi, alors que Raj continuait de chanter les chansons qui passaient à la radio-que les rires fusaient- et tandis que le vent s’engouffrait dans l’habitacle et faisait danser dans tous les sens vos cheveux, que vous savouriez cet instant et ce sentiment indescriptible que vous procurait le fait d’être sur la route, ensemble, comme affranchis de toutes choses. Libérés. Loin de cette société opprimante.

La nuit avait fini par tomber. Vous aviez fait deux, voir trois arrêts, histoire de vous défouler un peu et de vous dégourdir les jambes. Vous ne saviez pas vraiment où vous alliez, vous rouliez simplement sans but précis et vous laissiez porter en quelque sorte par le vent. Dans la bagnole ça discutait, ça chahutait, ça riait et puis y’avait ce joint et cette bouteille de rhum qui passaient vulgairement de main en main. Euphorie. C’est là que vous aviez commencé à entendre de la musique, ou plutôt des « boom, boom ». Un silence s’installe, tout le monde se regarde avant de se jeter à l’avant et sur les fenêtres pour tenter d’apercevoir quelque chose et voir d'où celle-ci provenait. C’est là que vous apercevez au loin des flashs et des lumières de toutes les couleurs mais aussi des formes étranges et lumineuses. Will lâche alors : « Putain. Les mecs c’est quoi ce truc ? Ça a pas l’air d’être une rave, ou alors c'est peut-être une rave améliorée ? » « Ou bien c'est un genre festival ? » répond Rae alias Rachel. Au même moment des espèces de fusées de détresse se mette à vriller le ciel laissant dans leur sillage une épaisse fumée colorée, s'en suit des petits feux d'artifices. L’ambiance a l’air vachement cool. Excités, tout le monde est d’accord pour aller voir ce que c’est. Asap, qui est au volant, accélère tandis qu’on discerne de mieux en mieux la musique et les trucs qui se trouvent sur place. Finalement, vous y arrivez. Asap gare le van sur le bas-côté et là, vous n'en croyez pas vos yeux, vous savez même pas où donner de la tête. D'un coup, vous en prennait plein les mirettes. Y’a des lumières partout, absolument partout et du feu. Vous êtes là à admirer comme des cons des immenses œuvres d’art ambulantes, colorées et lumineuses et même assez délirantes.Y'a genre des espèces de tourbillons de lumière qui tournent et aussi des trucs qui crachent du feu, et puis, des effigies humaines et animales qui sont entrain de brûler. Et là vous voyez même des espèces de trucs à roues qui ressemblent à des vaisseaux extraterrestres passer devant nous. Et puis au milieu de tout ça, vous voyez pleins de gens se balader à poils, tous peinturlurés de peinture fluorescente ou bien avec des costumes aussi délirants les uns que les autres mais qui restent tous très lumineux. Putain de merde. T'as l'impression d'avoir atterri sur une autre planète. En fait, t'as l'impression que le le "Burning Man" s'est déplacé dans la campagne anglaise. Tout le monde en revient pas, vous hallucinez de ouf. En plus de ça le petit joint que vous avez fumé dans le van vous fait très légèrement planer. C'est alors que Will se met à courir en gueulant comme un dingue, tout en se foutant à poil : « JE VEUX QU'ON ME PEIGNE LA BITE EN ROSE ! » vous éclatez de rire et tout le monde se met à courir vers ce truc de barge.


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Dernière édition par Billie-Joe K. Thompson le Dim 16 Aoû - 21:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyVen 15 Mai - 23:24

the golden road
Billie & Rose

Les paupières lourdes. Si lourdes que je ne peux les garder ouvertes bien longtemps. Cela me demande trop de force, à moi, Rosie, qui n'ai dormi que deux pauvres heures la nuit dernière. A l'arrière du van, je me laisse bercer par le ronronnement du moteur et du mouvement de notre vaisseau sur la route. Je suis comme un gros bébé, plongé dans un sommeil de plomb sans rêve. Parfois, j'ai comme une vague impression de percevoir des bribes de réalité, sans vraiment savoir ce qui se passe. J'entends des échos de voix sans les reconnaître ou sans comprendre ce qu'elles disent. Je sens mon corps réagir avec le van lorsque la route se déforme. Quelque chose m'enveloppe la tête et me chatouille la peau. Du vent dans mes cheveux. Mais mon état de léthargie profonde me retient dans ce monde de sensations partielles. Et soudain, une chaleur. Je suis irrésistiblement attirée par elle.
La lumière du jour finit par chasser l'obscurité dans laquelle j'étais plongée. Doucement, je reprends conscience. Je cligne des yeux puis les plisse, aveuglée. Ça chahute dans le van. Je réalise que Raj s'en donne à coeur joie avec ses cordes vocales. Comment ai-je fais pour ne pas être dérangée par son cri aigu et mal dosé ?... Parfois, je fais des prouesses vraiment inquiétantes. Après un sourire, je lève les yeux vers Billie. Je suis lovée contre son bras, la joue reposant sur son épaule un peu saillante, mais confortable. Elle a calé sa tête sur la mienne et elle regarde le paysage campagnard défiler face à nous, telle une immensité qui se déroule toujours plus à chaque seconde. C'est beau. Ce monde est à nous. Doucement, mes doigts viennent chercher ceux de Billie, et s'y accrochent avec délicatesse. Je sens sa main se refermer sur la mienne et je ne la lâche plus.
Et puis, la nuit tombe. Nous avons fait je ne sais combien de kilomètres aujourd'hui. Tandis qu'on roule, on ne sait toujours pas quand nous allons nous arrêter. A l'arrière, je suis vautrée dans un siège, un joint à la main, en pleine discussion philosophique avec Asap. Si Will et Rae n'avaient pas fait remarquer qu'un bruit anormal venait de l'extérieur, je ne l'aurais sans doute pas remarqué. Alors, quand les questions commencent à fuser dans le van sur la source de ce bruit, je me tais. J'écoute. Il semblerait que ce son soit un battement, un rythme endiablé. Au loin, dans la nuit, des lumières étranges colorent une petite partie opaque du ciel noir, se répercutent sur le ventre d'un nuage et dansent au sommet de certains arbres. « Putain. Les mecs c’est quoi ce truc ? Ça a pas l’air d’être une rave, ou alors c'est peut-être une rave améliorée ? » « Ou bien c'est un genre festival ? » Comme une réponse, des feux d'artifice jaillissent de nulle part et explosent au milieu du ciel. Des sillons de fumée rose se dessinent un peu plus bas, sifflant, avant de finir en points de lumières crépitants. J'ouvre de grands yeux surexcités en bondissant sur place. Ça s'enjaille là-bas ! Alors, on y va. Sans trop tarder. Quand le van est garé, on débarque. Comme des naufragés arrivés par hasard au pays des merveilles, on ouvre des bouches béantes. Toutes ces lumières qu'on voyait au loin se reflètent maintenant dans nos yeux. Le son soulève nos côtes. Moi, je reste un moment plantée sur place, les bras ballants, tirant la gueule d'une gamine qui croit dur comme fer que le mec déguisé devant elle, c'est le père Noël. Y a des gens déguisés partout. Des statues immenses d'êtres humains venus tout droit du futur. Des sculptures aux allures rétro aussi, et un mannequin géant qui brûle. Et surtout, des gens. Partout. Qui dansent, sautent, boivent, se baladent à poil, s'embrassent à pleine bouche, fument comme des plongeurs respirant le contenu d'une bouteille d'oxygène pour survivre. « JE VEUX QU'ON ME PEIGNE LA BITE EN ROSE ! » Hurle Will en se foutant à poil et en allant se mêler à tous ces fêtards. J'en reviens même pas. Je réalise pas. Il faut que Rae me secoue l'épaule pour que je redescende, ou plutôt, que j'arrive à monter aussi haut que tous ces gens. Moi qui suis déjà perchée, j'ai trouvé pire que moi... Oh mon dieu, c'est génial ! D'un coup, je pousse un cri un peu dans l'esprit de celui de Will et je cours à la suite des autres qui commencent déjà à se perdre dans ce truc de fou. On s'enfonce dans la foule à la suite de Will, dont on ne voit presque plus la paire de fesses (ça parle de fesses ? THE GOLDEN ROAD ► BJ 366781642). Il y a de la fumée colorée partout autour de nous. Je ne vois pas où je mets les pieds. Devant moi, Billie m'ouvre le passage. Je m'accroche à son débardeur pour ne pas m'éloigner. On se joint alors aux gens qui dansent, on observe aussi un cracheur de feu bien bâti faire une impressionnante démonstration, on se retrouve face à ces mecs et ces meufs qui nous proposent de nous enduire le corps de ces peintures fluorescentes qui font fureur.. J'accepte de finir à moitié dénudée en échange de me faire dessiner une fleur au dessus du sein gauche, un squelette dans le dos. Pour le kiff, le mec qui me tartine le corps s'amuse aussi à repasser le seul et unique tatouage que j'ai - pour l'instant - sur l'épaule, mon super-poulpe. Bj se fait enduire de peinture, elle aussi, et Will... On dirait qu'il a trempé sa bite dans un bisounours.
Un nouveau feu d'artifice éclate dans le ciel. Bien plus grandiose que celui qui nous a attiré jusqu'ici, il crée un véritable jardin de couleurs au dessus de nos têtes ébahies. Les seins à l'air, je me dandine entre tous ces fêtards, des gens déguisés qui me font faire le tour du monde en un regard circulaire autour de moi. Soudain, mon regard s'arrête sur cette sculpture géante d'une proue de bateau jaillissant du sol. Elle semble comme tendre ses bras vers moi. "Viens... Viens..." qu'il me dit. Mes yeux se mettent à briller. Oh, oui. Je vais venir à toi. Je chope Bj par l'épaule et je lui hurle un truc dans l'oreille. De quoi lui vriller le tympan. Puis, je l'entraine vers la statue du bateau. Une fois à son pied, on se lance sans plus attendre dans l'ascension de cette oeuvre, grâce à un escalier permettant d'accéder au pont du navire. Les feux d'artifice continuent de faire crépiter le ciel. Parfois, je trébuche sur une marche alors que ma tête est tournée vers eux. Et quand on arrive au bout de la proue, on découvre une vue magnifique sur le spectacle...
Fébrile, je m'avance jusqu'à la barrière. Je me penche dangereusement au dessus du vide. Une brise vient caresser mon visage et faire frémir mes cheveux. Mes mains s'agrippent au fer froid de la barrière. Je souris. Ici, la musique est légèrement moins forte. Alors, je regarde Bj, qui se tiens à quelques pas derrière moi. « Approche, Bj ! Viens voir ! C'est merveilleux ! » Elle avance et pendant ce temps, je reste face au vent, fermant les yeux. J'écarte lentement les bras, offrant mes seins au monde. « Billie ! Je vole ! » Et puis, je me mets à rire. Un rire léger qui s'envole vers la Lune. Je me sens libre. C'est bizarre, mais cette scène me rappelle vaguement quelque chose... Je dois avoir comme une sorte de réminiscence d'une vie antérieure...

***

Depuis le festival, quelques semaines se sont écoulées. J'ignore combien exactement. On n'a pas compté les jours. J'ai des souvenirs plein la tête de cette étape de ma vie, de cette expérience qui m'a fait vieillir de deux ans en un été. Comme si mes valeurs s'étaient renforcées, comme si des idées nouvelles, plus sages et plus adultes avaient jailli de mon petit esprit d'ignare. En allant au hasard dans ce vaste monde qu'est l'Angleterre, nous avons enchaîné les escales, vu des paysages magnifiques, des collines, des plages, des champs, des forêts... Nous nous sommes perdus partout sans se soucier de rien. Nous avons fait des choses extraordinaires, de la baignade sauvage dans un étang à l'exploration de grottes inconnues, en passant par la découverte du surf, des séances de tag dans des zones industrielles désaffectés et même une nuit d'épouvante dans un manoir abandonné. Nous avons passé des soirées de débauche comme nous n'en avions jamais connu. Je me souviens de chaque feu de camp que nous avons allumé, des feux de toutes les tailles. On a inventé des cocktails et fumé, fumé, fumé. On a gravé nos noms sur le van. On a chanté de tout, touché à tout, dansé sur tout et sur de nombreux sols, du sable jusqu'au goudron. J'ai fait un voyage incroyable et j'en ressors plus grande encore. Je ne sais plus où je vais, mais je sais qui je suis.
Il était temps de s'arrêter. J'avais besoin d'un peu d'air, de plus en plus. Rae a suggéré de faire une pause et Will a garé le van près d'une plage. Pendant que certains allaient pisser, j'en ai profité pour prendre mon sac à dos et m'éloigner vers la mer, prise d'une envie de solitude. Et je suis là, assise dans le sable chaud, le regard perdu vers un nuage qui fait une balade paresseuse dans le ciel. Mon sac est ouvert à mes pieds. J'avais besoin d'y fouiller un peu, en me rappelant que les affaires qui s'y trouvent viennent de chez moi. D'une maison fixe, d'un endroit jamais changeant, fidèle à lui-même, comme un ami qui vous porte chaleureusement en son coeur et qui jamais n'a cessé d'être là. Serait-ce de la nostalgie ? Je me surprends. Je n'aurais jamais imaginé me lasser d'un tel voyage, de cette route pleines de surprises.
Cela fait déjà plusieurs jours que je ne savoure plus la route de la même manière. Elle devient longue, trop longue. Il fait si souvent beau que je me suis surprise à rêver de pluie. Je crois que je dois m'écouter. Ce n'est pas une mauvaise lassitude, au contraire. J'ai eu le temps d'y songer, sur la route. Et je crois que j'ai simplement envie de retourner à mes racines, quelques mois. Cela n'empêche pas de repartir plus tard, après tout, qui l'empêcherait réellement ? C'est juste un manque à combler, comme une envie de manger autre chose que des ravioli, pour ne pas faire d'overdose de ravioli.
L'idée de rentrer à Bristol se dessine doucement dans ma tête, se concrétise. Des projets fleurissent dans ma tête. Je vais obtenir mon diplôme et arrêter mes études. Je demanderai à mes parents la maison de Bristol, rien que pour moi, et Fiffy vivrait avec moi. Et je deviendrai fleuriste, même si mes parents auraient aimé que je sois chirurgienne. Ils n'auraient pas dû m'appeler Rose.
Tandis que je songe sérieusement et officiellement à mon retour à Bristol, je sens quelqu'un s'asseoir dans le sable à côté de moi. Je sais qui c'est. Je n'ai pas besoin de voir. Dès que je la sais près de moi, mon cerveau semble s'arrêter de tourner. Mes projets laissent place à un malaise. Un malaise qui n'est pas que dans ma tête. Un lourd silence pèse sur Billie et moi. Elle regarde aussi vers l'horizon, les jambe ramenées vers son ventre et ses bars enlaçant ses genoux. Mois, j'ai baissé les yeux. Je fixe le bout de mes orteils, cherchant quelque chose à dire. Parce qu'il va bien falloir le dire.
Je sais que Billie sait, qu'elle se doute de quelque chose. Elle n'est pas dupe, elle a vu que je ne suis pas aussi pétillante que d'ordinaire. Ça semble se répercuter sur elle aussi. Son regard est plus sombre, son sourire plus difficile. J'ai conscience au fond de moi que rentrer à Bristol ne va pas être une chose aussi simple. Si seulement ce choix pouvait ne pas être aussi compliqué... Une boule vient serrer ma gorge, étouffer mon coeur. Billie est là, maintenant. En un été, je n'ai pas fait que grandir. Je me suis aussi faite une amie, une grande amie, qui me ressemble sans me ressembler totalement et qui, par ses mystères, ses fougues et sa force, me donne envie de tracer ma route avec elle sur le même chemin. C'est vrai, elle est fascinante, taillée par un vécu qui ne l'a pas épargnée, mais qui a fait d'elle une perle rare. On lui a fourni des armes dont elle aurait aimé ne pas avoir à se servir. Un fond de délicatesse. En Bjette, j'ai trouvé une partenaire, peut-être celle que j'aurais tout intérêt à garder, protéger, aimer comme une folle parce qu'on ne croise ce personnage qu'une fois dans son existence. La vie ne me fera pas de deuxième fleur aussi belle. Si ça avait été quelqu'un d'autre, je n'en aurait strictement rien à foutre. Je fais ce que je veux. Mais là... C'est comme si on avait réussi à me mettre une chaîne au poignet, qui m'empêche de prendre une décision en l'air en pensant qu'à ma gueule. Suis-je libre, réellement ? L'idée me donnerait un frisson, mais je finis par me dire qu'amour et liberté ne sont pas incompatibles.
En pensant tout cela, j'ai tourné les yeux vers elle, et je la regarde d'un air où se mêlent tristesse et joie. Mais Tristesse finit vite par reprendre les commande du quartier général de ma tête. Jamais, jamais je n'ai été aussi tiraillée. Je le sens jusque dans les tripes. Il faut que je parte, mais il y a Bj, maintenant. Il faut que je lui dise, mais je ne sais plus parler. Je ne veux pas lui donner une nouvelle arme pour se défendre contre la vie.
"Billie..." Je commence, dans un élan de courage, le coeur prêt à se déchirer. "Je vais rentrer chez moi." je murmure, sans oser la regarder.
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MessageSujet: Re: THE GOLDEN ROAD ► BJ   THE GOLDEN ROAD ► BJ EmptyMar 22 Sep - 12:26

THE GOLDEN ROAD.
BILLIE & ROSE

« I was always an unusual girl, my mother told me that I had a chameleon soul. No moral compass pointing me due north, no fixed personality. Just an inner indecisiviness that was as wide as wavering as the ocean. And if I said that I didn’t plan for it to turn out this way I’d be lying- because I was born to be the other woman. I belonged to no one- who belonged to everyone, who had nothing- who wanted everything with a fire for every experience and an obssesion for freedom that terrified me to the point that I couldn’t even talk about- and pushed me to a nomadic point of madness that both dazzlez and dizzied me.»

De cette nuit t’en gardais des images aux contours mal définis, comme un peu flous, oniriques. Y’avait des flashs euphorisants, parfois, dans la nocturne. Tu te perdais dans les étoiles, enveloppée dans des traînées de poudre chromatique, traversant les lumières. Y’avait aussi ces corps et ces visages translucides qui se heurtaient à toi et ces explosions de lumières trop colorées qui t’émerveillaient autant qu’elles t’éblouissaient. Un peu trop même. Et puis des fois tu voyais des silhouettes fluorescentes, brillantes, claquantes. Tandis que d’autres y’avait les autres et principalement Rosie qui t’apparaissait par brides. Tu voyais son visage avec sa bouche en cœur, son nez, ses yeux pétillants aux pupilles dilatées sous l’effet de la came, ses paupières recouvertes de paillettes. Pis ses seins, sa nuque, ses cheveux arc-en ciel, son dos avec ce poulpe rose qui dansait sur sa peau. T’avais le souvenir aussi de la musique qui semblait te transpercer pour s’immiscer à l’intérieur de toi et parcourir toutes les parcelles de ton corps. « Boum. Boum. » que ça faisait dans ta cage thoracique. Ça l’électrisait la gamine. Billie, cette nuit là, elle s’était également retrouvée au milieu de l’océan. D’un coup. Elle avait pas trop compris comment. A l’horizon un fragment du bateau de ses rêves. Et la sirène avec sa chevelure aux diverses couleurs éphémères et artificielles sorties d’aérosols multicolores, qui au lieu de te charmer par son chant hurle dans ton oreille avant de t’y conduire. Rosie la petite sirène décalée.


***

Arrêt improvisé sur une plage. Le jour décline à l'horizon, emportant avec lui ton obstination à faire semblant de ne rien voir. Noyant tes derniers espoirs concernant Rosie. Tu ne voulais pas y croire, tu refusais de voir la réalité. Parce qu’accepter les choses c’était les rendre réelles. C’était arrêter de lutter, déposer les armes, laisser partir Rose. Te planquer dans un doux déni c’était ça l’idée face à la situation. Tu refusais d’accepter ce que tu avais deviné depuis un moment déjà. Tu n’étais pas conne. Tu voyais bien que quelque chose n’allait pas, ou plus. Plus les jours passaient et plus ta Rosie semblait se décolorer et ça t’angoissais. Elle avait plus le même sourire franc et sincère, c’était qu’un fragment de mensonge. Même cette lueur -celle dans ses prunelles-semblait faiblir. Ses yeux étaient moins pétillants et son regard moins vif. Ça la trahissait. Elle pouvait pas mentir, te mentir. Mais tu voulais pas voir. T’espérer que ça passe, qu’elle redevienne comme avant et qu’elle ne t’abandonne pas. Parce que oui, elle allait t’abandonner. Tu l’avais lu dans ses yeux. Tu la détestais de te faire ressentir ça. Putain. Tu la détestais. Tu t’étais laissée avoir par ses grands yeux bleus et son beau sourire. Avec le temps elle avait réussi à faire tomber tes barrières une à une et, sans que tu t’en rendes compte t’avais complètement baissé la garde et avais fini par l’aimer d’un putain d’amour. Elle était devenue la personne la plus importante dans ta vie et clairement cette pensée te faisait flipper. Ce que tu redoutais le plus était arrivé ; tu l’aimais lui donnant donc les moyens de te faire souffrir. Bien sûr, tu portais de l’affection aux autres membres de la bande, tu t’étais attachée à eux mais, avec Rose c’était différent. Plus fort, plus intense. Et à présent cette fille que tu aimais comme une tarée voulait t’abandonner.

Au loin, baigné dans la lumière orangée du crépuscule son dos avait quelque chose de fatidique. Tu savais que c’était le moment. Tremblante, tu as du mal à contenir ce trop plein d’émotions qui te malmenait. Tu luttes rageusement contre les larmes et t’allumes une clope d'une manière assez frénétique, l'air absente et à la fois agitée. Heureusement pour toi tu faisais dos au groupe qui se trouvait à quelques mètres derrière toi. Tu n’aurais pas supporter qu’on te voit ainsi. Surtout que tu avais besoin de faire tomber ta carapace quelques instants et de laisser transparaitre plus ou moins tes émotions avant de l’endosser à nouveau pour aller affronter Rosie. Blessée, tu décides d’aller la rejoindre. Tu t’assois à côté d’elle fixant l’horizon et ramenant tes jambes contre ton ventre que tu entoures d’un bras tandis que tu continues à fumer. Tu ne lui lance même pas un regard. Tu ne savais pas si c’était parce que tu étais trop en colère ou parce que tu avais peur de lui montrer ce que tu ressentais. Maussade, tu attendais que sa voix se mêle au bruit des vagues tandis que tu te préparais psychologiquement à la douleur que provoquerait son annonce. « Billie...» commence-t-elle d’une voix hésitante. Ton cœur se serre dans ta poitrine. Tu aimerais lui dire de se la fermer de ne pas continuer à parler. Tu ne voulais pas entendre, tu n’étais pas prête. Non. Ferme-là Rose. Et pourtant, tu ne fais rien. Trop appliquée à ne rien laisser paraître de tes émotions bien planquée derrière ta cuirasse. D’ailleurs, ton visage se ferme. C’est là qu’elle poursuit : « Je vais rentrer chez moi. » Bam.T’as l’impression de te prendre un coup de poing en plein ventre. C'est si violent que ça te coupe la respiration. Tandis que t'as l'impression que quelqu'un te transperce le cœur avec une lame. Tu n’oses toujours pas la regarder, il te faut quelques instants pour accuser le coup. Tu remarques que tu t’es complètement figée à son annonce, un peu comme si le temps s'était arrêté. Finalement, après de longues minutes de silence tu lui lance un regard perçant voir hostile, t’appliquant à ne pas lui montrer à quelle point tu étais anéantie par son annonce et lui répond d'un ton désinvolte où perçait pourtant une pointe d'amertume qui te trahissait : « Cool. »Tu n'ajoutes rien. Que pouvais-tu dire d'autre ? Il n'y avait rien à dire. Elle voulait partir, t'abandonner, et tu ne pouvais rien y faire. Essayer de le retenir ? Tu ne savais pas t'y prendre. De toute façon, jamais tu n'aurais pu, tu avais bien trop de fierté pour ça. Alors, tu t’es contentée de la fixer et elle aussi. Il n’y avait pas besoin de mots, vos regards en disaient long sur ce que vous ressentiez à cet instant même. Un sentiment de trahison, d'abandon, de la tristesse et de la colère voilà ce que toi, tu ressentais. A présent, tu voulais juste partir en courant. T'en aller loin d'elle pour aller hurler ta douleur et ta colère à la face du monde. Tout déverser.



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