j'aimerais partager ta nuit.

C'est pas tout les jours que j'aurais vingt-ans, c'est pas tout les jours que je suis à Ibiza, c'est pas tout les jours non plus que je suis en vacances. Les mots d'ordre de ce séjour ? Faire la fête, enchaîner les gueules de bois, les fous rires, les conneries et les conquêtes. Les journées semblaient toutes se ressembler et je n'avais pas à me soucier des problèmes qui me tomberont sûrement dessus à Bristol. Alors que je sortais tout juste de la douche, j'avais remarqué un petit mot laissé par Kyle, Conner et Keeran. Ils étaient partis faire les courses pour un barbecue géant ce soir, bien décidés à organiser une soirée british et à montrer au peuple à quel point on sait s'amuser. À la fin du petit mot, j'arrivais à lire une petite note. C'était aujourd'hui que Cody débarquait et j'étais chargée de l'accueillir comme il se devait. Un mince sourire illumine mon visage et je priais presque pour qu'il soit aussi canon que les deux autres. Bref, on me refilait la tâche de décorer la maison à moi toute seule. Avec ces températures, j'avais plutôt envie de traîner en bikini à la plage toute la journée à draguer tout ce qui bouge pour obtenir des cocktails gratuits. Mais bon, pour eux, je ferais un effort. J'enfilais alors un haut large et court à la fois, un short en jean et une paire de vans blanches puis je partais en mission décoration. Pendant presque une heure, j'avais essayé toutes les positions possibles et imaginables afin d'accrocher des mini drapeaux de l'Angleterre un peu partout, j'avais aussi sorti tout pleins de gobelets parce qu'évidemment, personne n'allait ressortir sobre de cette soirée. Au moment où j'allais m'accorder une petite pause, j'entends la sonnerie qui retentit. Soudainement dopée à l’adrénaline, je cours jusqu'à la porte d'entrée, sachant parfaitement qui se trouvait derrière celle-ci. Juste avant de l'ouvrir, je passe une main dans mes cheveux pour me recoiffer. « Hola, bienvenuuue ! » Un énorme sourire aux lèvres, j'avais enfin ouvert cette porte et je n'avais pas été déçue. Tout à fait à mon goût. Et il ne va pas tarder à le savoir. Une certaine lueur de malice fait alors briller mes yeux alors que je me décale pour le laisser entrer. « Tu dois être Cody. Appelle-moi Chuck. Les autres sont pas encore arrivés mais il ne devrait pas tarder. Kyle avait hâte de te voir. » Je referme alors derrière lui et je lui laisse à peine le temps de déposer ses valises que je l'entraîne déjà vers la cuisine où la bouteille que je devais de sortir était disposé sur la table. Comme si elle n'attendait que nous. « Puis.. tu tombes à pic. » Forcément, je suis une Simpson et je ne peux m'empêcher de lui lancer mon fameux regard, celui que je lance en général aux mecs avec qui j'ai envie de plus. Beaucoup plus.

En un rien de temps, je nous sers un verre, comme si j'étais impatiente de me bourrer la gueule avant l'heure mais surtout avec lui. On descend chacun nos verres plus vite que notre ombre. Je ne me prive pas de la vue en lui offrant à chaque fois mon fameux sourire, celui de la fille qui en voulait toujours plus. « Et tu n'as encore rien vu. On prépare justement une grosse soirée, t'es arrivé au bon moment. On va montrer aux espagnols comment on fait la fête à Bristol. » J'espérais au moins que Conner n'allait pas oublier d'acheter les capotes, il m'avait soulé toute la matinée pour qu'on en gonfle plusieurs histoire d'inciter les gens à partouzer à l'étage. « Les autres ne devraient pas tarder mais je crois qu'on a encore un peu de temps devant nous. » J'attrape le verre qu'il me sert et je reconnais bien vite ses talents de barman, on voit bien qu'il sait manier les bouteilles comme personne. Un sourire pendu aux lèvres, je bois encore quelques gorgées. Du temps, on en avait encore un peu avant leur retour. On pouvait très bien.. s'occuper. « À notre rencontre, et à Ibiza qui nous offre tout ses plaisirs. » Je lève mon verre déjà à moitié vide avant de le finir d'une traite. Puis je commence à marcher vers les escaliers pour lui faire visiter l'intérieur. Si on devait visiter chaque pièce de la villa, on en aurait pour des jours tellement c'était grand. Je pointe du doigt plusieurs pièces pour lui expliquer où se trouvaient les pièces importantes : salon, toilettes, salle de bain, etc. « Kyle n'arrête pas de dire qu'il a la meilleur chambre mais c'est faux. Les lits sont plus confortables et beaucoup plus solides dans la mienne. » Et ça, je pouvais le prouver. Le premier jour, j'avais couché avec Kyle dans son lit et les planches avaient cédé. Je souris comme une conne à cette pensée puis je l'attrape par le bras pour le pousser dans ma piaule. « Je suis sûre que Keeran acceptera qu'on te fasse une petite place. » Puis je saute comme une gosse sur mon lit, je rebondis et je retombe sur les fesses sans le quitter du regard. C'était limite une invitation à me rejoindre, une incitation à la dépravation.

Je n'suis pas vraiment la fille avec qui on souhaite se poser pour une relation sérieuse, je suis plutôt celle qui est facile à avoir dans son lit, celle qui fait plaisir le temps d'une nuit. Mon regard ne trompe pas et Cody l'a bien remarqué. À vrai dire, on s'en fiche carrément des pièces de la villa, de l'endroit où il va pouvoir crécher pendant sa semaine avec nous. Je suis persuadée qu'il pourra tester un plumard différent chaque soir, avec une nana différente à chaque fois. On n'a pas réussi à compter le nombre de pièces depuis notre arrivée, tout ce qu'on sait, c'est qu'il y a de la place pour n'importe quelle personne qui chercherait un coin plus.. tranquille. « On peut toujours faire en sorte d'être rapides. » On descend les verres à une vitesse hallucinante, pour se mettre bien, pour rapidement briser la glace. Les présentations sont faites, on ne perd plus de temps. Il ne veut plus qu'une chose, et moi aussi. Verres déposées à même le sol, un silence, quelques regards qui en disent long, la tension est palpable. C'est à celui qui fera le premier pas, qui franchira le point de non-retour. Cody s'installe à côté de moi, sur le lit et finit par craquer en premier. Il m'embrasse, me pousse pour que je m'allonge sur le lit et je l'entraîne avec moi en répondant à son baiser, et je souris contre ses lèvres. Toujours avec cette impression d'avoir remporté quelque chose, d'être la gagnante dans cette histoire. Ma main droite s'égare dans ses cheveux doux, les tenant fermement, tirant dessus sans forcément chercher à lui faire mal. Mes lèvres se perdent dans son cou, goûtent pour la première fois la saveur de sa peau. Je le mords légèrement, comme si je cherchais à laisser une signature, une trace de mon passage et une marque de ma propriété. Juste pour quelques minutes, il serait à moi. Dans un tintement de ceinture, je parviens à faire glisser son jean jusqu'à ses chevilles ; et mes bras viennent s'enrouler autour de son cou. Pour la énième fois, j'allais me perdre dans les bras d'un inconnu sans éprouver la moindre culpabilité.