If you’re enough lucky to be Irish...You’re lucky enough!

Cela faisait quelques mois de Castiel était de retour à Bristol. Son séjour de quatre ans à New York l'avait dépaysé beaucoup plus qu'il ne croyait, et retraverser sa ville natale lui faisait tout drôle. Il avait besoin de prendre un peu de temps pour profiter de Bristol avant que ses cours de reprennent. Et Castiel, qui n'avait jamais un grand penseur en méditation, se retrouvait à aimer flâner dans les rues, mains dans les poches, avec de la musique, des clopes, voir les deux.  On était en fin d'après-midi, et la douce chaleur du soleil couchant réchauffait ses bras nus. Castiel avait aussi pas mal de choses en tête, avec son retour et sa relation avec Fizzy, qui s'était dégradée, voir carrément désintégrée. Il ne l'avait pas encore revue, et appréhendait un peu leur retrouvailles. Ils s'étaient quittés sur un baiser, mais quatre ans s'étaient écoulés .. autant dire que ça avait la valeur d'une chaussette sale célibataire. Un café à la main, il se dirigea donc vers le parc, afin de se poser dans l'herbe, et aussi chercher quelconque occupation. C'était pas tout, mais flâner avait ses limites, et fallait qu'il trouve un moyen de faire une connerie, quelle qu'elle soit.

C'est en arrivant vers le petit kiosque à journaux qu'il repéra une jeune fille, plutôt jolie, s'exclamer dans un semblant de patois anglais incompréhensible, face à un plan de la ville. Une expression soucieuse sur le visage, elle regardait autour d'elle, apparemment en colère contre son sens de l'orientation -qui devait sûrement dériver du pays d'elfe duquel elle venait d'arriver. Castiel eut un sourire en coin, et s'approcha d'elle. « Si tu cherches le trésor des leprechauns, c'est par là. » lui lança-t-il en pointant du doigt l'autre bout du parc. Puis il attendit qu'elle réagisse, impatient de réécouter cet accent qu'il trouvait particulièrement laid, tout en étant assez drôle. « Castiel, enchanté !» fit-il finalement, un grand sourire aux lèvres.
Ouais, ce qu'il faut savoir avec le Hunter, c'est qu'il aime parler aux inconnus.

Castiel, il était comme ça. Pas peur de l'inconnu, ni des inconnus, et toujours le petit mot pour rire. Même si ça ne faisait rire que lui d'ailleurs. Au lycée, c'était lui le guignol de la classe, lui qui répondait au prof ou lançait des boulettes de papier au plafond. Et il emmenait Fizz avec lui bien sûr. Des cap ou pas cap à perte de vue. Cette pensée lui arracha un sourire triste. Depuis, tout avait changé. Même s'ils s'étaient retrouvés, la promesse sur laquelle ils s'étaient quittés ne tenait plus, et qui aurait pu la tenir de toute façon.. Mais son sourire s'éteignit rapidement, remplacé par un sourire malin, en se rendant compte qu'il venait de trouver son défi du jour.

En abordant cette jolie jeune fille, Castiel s'attendait honnêtement à se prendre un regard dédaigneux, des paroles le traitant de gamin, voire un doigt levé. Mais non. La brunette le regarda, et sans se poser de questions rentra dans son jeu. Cela déstabilisa Castiel pendant quelques secondes, étonné de trouver quelqu'un d'aussi ouvert à Bristol, surtout quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Elle devait être nouvelle dans le coin, sans aucun doute. Son sourire s'agrandit quand elle répondit. Il haussa les épaules. « Ah, peut-être ..ou peut-être pas. » puis il prit un regard offensé. « Enfin, ça m'attriste que tu penses que je ne suis pas honnête. Moi qui voulais juste aider .. C'est fou ça ! » Mais il ne put garder son air de chien battu et rit, en se présentant. Elle lui répondit à son tour, Aurora. C'était joli comme prénom, Aurora. Cette-dernière reprit la parole en tripotant la carte qu'elle avait entre les mains, et le Hunter se moqua d'elle gentiment. « ''par simple hasard'' .. tu viens pas d'ici toi, ça se voit ! » fit-il en imitant son accent. « Et sinon oui, mais je connais surtout la ville par cœur. Tu cherches quoi ? » demanda-t-il avec un sourire. Il lui prit la carte des mains et la reposa là où elle l'avait prise. « Puis-je alors vous accompagner dans votre quête, aventurier ? » fit-il alors d'un air solennel, toujours cet éternel sourire au coin des rêves. Il ne loupait jamais une occasion de passer pour un enfant.