You're the one to understand - Cookie Monster

Cook & Naomi

Cook. Tu pourrais en dire des choses sur lui. C’est un cas. Personne ne peut le nier. Mais quand tout le monde le prend pour un abruti fini, toi, tu sais qu’il vaut mieux que ça. Ce n’est pas une lumière en cours, mais c’est un génie, à sa façon. C’est ce que tu penses du moins. Il n’a peur de rien, il ne se laisse intimider par personne, il se moque de ce que l’on pourra penser de lui. Tu peux pas t’empêcher de l’envier et de l’admirer, cet abruti qui s’attire que des emmerdes et qui se trouve être ton meilleur ami. Pourtant, on ne peut pas dire que toi et lui, ça ai très bien commencé. Tu l’as détesté, d’abord, tu l’as pris pour un con. Il l’est, il faut dire. Mais y’a eu ce défi, ces élections, et là, t’as découvert que c’était toujours un con, mais un con qui avait un cœur, et des valeurs, contrairement à ce qu’il souhaite faire croire à tout le monde. Oui il a toujours rêvé de t’allonger ou de te prendre contre un mur, mais il a toujours respecté la force de tes sentiments pour Emily, et ça t’a montré qu’il en valait la peine. Dans les mauvais moments, il a été là pour toi, et tu as été là pour lui. Il a toujours été le seul à comprendre tes erreurs, parce qu’il a commis les mêmes, voire en pire. Cook ne t’a jamais jugé, et c’est sans doute ce qui  a fait que tu l’as aimé si vite, même si parfois tu meurs d’envie de le baffer. Les gens pourront dire ce qu’ils veulent, tu lui fais confiance, et tu donnerais ta vie pour lui. C’est peut être le seul mec de la bande à qui tu as une confiance aveugle, même s’il ne peut s’empêcher de tenter sa chance de temps à autre, c’est Cook, tu ne le referas pas.

Et aujourd’hui, ton meilleur ami partage un appartement avec celle dont tu es toujours folle amoureuse. Emily. Ton Emily. Ton ? Non. Tu ne peux plus dire ça. Tu as fait trop d’erreur, vous n’êtes plus en couple, et ton cœur, tu l’as perdu avec elle il y a quelques mois de cela. Depuis tu n’es plus que l’ombre de toi-même et même Effy ne sait plus quoi faire. Le pire, parce qu’évidemment, il fallait qu’un malheur soit accompagné d’un autre, c’est que tu as appris que tu avais un cancer, et tu n’as osé en parler à personne encore. T’as enchainé toute sorte de drogues et d’alcool pour oublier, mais rien n’y fait. Tu vas mourir, et tu n’as même pas le courage d’avouer à Emily Fitch que tu donnerais ta vie pour passer un dernier moment avec elle, pour qu’elle te pardonne toutes tes putains d’erreurs.

Ce soir, tu n’en peux simplement plus. C’est sans doute ça qui t’a mené à trainer jusqu’à leur appartement, où tu tambourines à la porte de l’appartement de la rousse et de ton meilleur ami, une bouteille de gin à la main, déjà assez éméché. Tu sais qu’Emily travaille au bar ce soir, et qu’elle ne sera pas là, ça ne fait rien, c’est Cook que tu veux voir. Tu veux te confier, déverser ce flot d'émotion sur le seul qui se soucie vraiment de toi.

« Allez, ouvre. Si tu te tapes une meuf, je fermerai les yeux. »

Cook & Naomi

L’attente me parrait insoutenable, je suis prête à m’effrondrer devant la porte tellement je tiens à peine sur mes jambes. J’ai bu,  beaucoup trop. J’ai pas mal fumé aussi. Effy et moi on a tellement de stock que ça en ai malsain. En bref, je suis totalement défoncée. Je m’en fous, je sais qu’il s’en foutra aussi, au pire, il est en train de baiser une meuf, et m’ouvrira à poil. Ca ne serait pas la première fois. Je continue de frapper comme une désespérée sur la porte, quand il m’ouvre finalement, et je souris, ravie. « Putain t'en fais du bordel pour une si petite personne ». J’hausse un sourcil moqueur, faisant mine de le jauger de haut en bas. Je suis même pas sûre qu’il soit plus grand que moi.
« T’es bien placé pour dire ça. »
Il me fait signe de rentrer et je ne me gêne pas. Pourtant je sens mon cœur se serrer. L’odeur d’Emily règne dans l’appartement. Ouais, mêlée à celle de Cook et de ses conneries, mais, son parfum est bel et bien là, et je sens les larmes menacer de couler le long de mes joues. Je les retiens, autant que je peux, pour le moment en tout cas. «  Bordel tu pues la gnole Naomi » Je prends même pas la peine de le calculer, je lui fais simplement un doigt d’honneur pour toute réponse avant de lancer la bouteille sur le canapé où il vient de s’installer.

« Je l’ai même ramené ! Tu sais quoi ? On va s’éclater. Nous deux. »

Il me désigne la cuisine. « Si tu veux des céréales c'est pas là bas » Je n’y prête qu’à moitié attention, je le rejoins simplement sur le canapé, ouvrant le bouchon de ma bouteille, buvant une longue gorgée. « Et compte pas sur moi pour te tenir les cheveux si tu vomis, tu te démerdes ! Tu sais ou sont les chiottes. » J’hausse un sourcil narquois.

« Tu dois en chopper des meufs, t’es trop romantique. »

J’aime Cook. C’est sans doute le seul gars dans ce monde pour lequel je peux vraiment employer ce mot. Ce n’est pas le même amour que celui que je porte pour Emily, évidement, mais c’est mon meilleur ami. Mais puisqu’il me provoque, je plonge ma main dans son bol pour lui piquer ses céréales, ouais, les doigts directement dans le lait, m’en foutant plein les vêtements, et plein les siens, s’en en avoir rien à faire, je les croque sans me soucier de la tête qu’il tire. Il rajoute. « Tu sais aussi ou crêche Emily, si tu fais sa dans son lit je te jure que je dirai rien à personne. » Mon regard s’assombrit, les larmes repointent leur bout de leur nez. Je m’accroche soudainement à son bras, tremblante, posant ma tête sur son épaule.

« On a besoin de personne hein... C'est toi, et moi.» Ma voix se casse.
«Toi et moi...» Je déglutis, lachant finalement la voix étranglée.  «Dis… Tu crois qu’elle voit quelqu’un depuis.. ? »

Cook & Naomi

bordel tu fais chier » . Je prends même pas compte du fait qu’il râle contre moi. On a mutuellement l’habitude. Enfin, d’ordinaire, c’est plutôt moi qui l’engueule. J’ai la tête qui tourne, j’ai du mal à garder les idées fixé sur une seule chose. J’ai l’air pathétique et je le suis, à piocher dans son bol de céréale. On dirait les filles des séries et films américains qui dépriment devant un vieux film d’amour quand elles viennent de se faire larguer, et il faut faire fort parce que Cook a foutu pokémon sur la télé. Pourtant je fixe l’écran les larmes aux yeux, j’arrive à avoir envie de chialer alors que Pikachu balance encore la team rocket vers d’autres cieux. Je me retiens de pleurer, ça devient de plus en plus dur, je me sens hoqueter, je me mords les lèvres. Mais il est fidèle à lui-même, toujours au poste à sa façon. Il me serre contre lui, embrassant mon front, et le simple contact me rassure, je sais qu’avec lui, rien ne peut m’arriver, et si je ne me sens pas particulièrement en danger, ça reste une sensation agréable. «  Ouais Naomi, juste toi et moi, on à besoin de personne d'autre, t'inquiète ça va aller » J’esquisse un sourire triste. Je sais pourtant que lui aussi à souffert les milles enfers pour Effy. C’est tordu d’ailleurs, chacun colocataire de la fille qu’on convoite.

Il s’écarte finalement, minant d’être contrarié. « T'as une sacrée paires de couille toi, y'a cinq secondes tu m'assures que c'est que toi et moi et tu penses déjà à une autre, Naomi, tu me brises le coeur. » Mais quel con ce mec. Je ne peux pas m’empêcher de lâcher un rire alors qu’une larme finit par s’échapper d’un de mes yeux. Je l’évince immédiatement. Je garde un sourire amusé, le frappant doucement dans les cotes quand il fait mine de pleurer dans un coussin qu’il finit par m’envoyer dessus. Je prend un air faussement choquée avant de lui assener un coup à mon tour. C’est vrai que c’est dur de rester vraiment triste en sa compagnie.  « Je peux t'assure qu'elle ne voit personne, tu connais Em', c'est pas son genre, elle est plutot, peignoire et culotte de grand mère que string et porte jartière, une fois la nuit venue » J’explose de rire. «  Et puis je peux t'assurer que j'ai vu personne ici. » J’imagine très bien la scène, même si je sais qu’il ment à moitié, je sais qu’elle a vu des filles, je l’ai vu accompagnée, mais elle ne les ramène peut etre pas ici, c’est déjà ça. J’esquisse un sourire, je me sens rassurée. C’est vrai que je n’arrive pas à tourner la page, encore moins à fermer le livre, ce soir j’ai l’alcool triste en prime. Mais Cook est parti dans sa lancée et ne me laisse pas le temps d’y réfléchir. Il se fout limite à poil et me balance :  « Meuf, la seule concurrence que t'as pour Emily c'est ce bon vieux Cook et le serpent qui se trouve entre mes jambes » Je retiens un nouveau rire, prenant un air moqueur. Je le regarde sans pudeur, affichant un air presque blasé, alors qu’il est quasi à poil devant moi. Au pire je l’ai déjà vu nu, tout le monde l’a déjà vu nu le premier jour de lycée, je connais très bien son équipement.  Je pointe d’ailleurs  ce dernier d’un doigt, lâchant taquine.

« Il va falloir investir dans un agrandissement de pénis pour que ce soit réellement une menace. Ca te ferait du bien, tu crois pas ? Parce que le serpent à plutôt l’air d’un bigorneau. »

Je redresse un sourcil amusé.

Cook & Naomi

Cook a l’air d’un clown pour beaucoup de gens, mais contrairement à ce qu’ils se mettent tous en tête, je sais qu’il ressent les choses, peut être plus intensément que nous. Il détruit et fuit sa peine dans le sexe, la drogue ou l’alcool, parce qu’il a du mal à gérer tout ça, et franchement, en ce moment, j’ai suivi son exemple. Comme la fois où j’ai trompé Emily, la première fois. Ouais, j’ai fui, je me foutais dans des états pas possible parce que je n’assumais pas mes conneries, aujourd’hui c’est pareil. La différence entre lui et moi, c’est que James a un courage que je n’ai jamais possédé. C’est sans doute pour ça que je n’arrive pas à réellement parler à Emily depuis notre rupture. Toutes les fois où j’ai tenté, ça a foiré, parce que je suis une putain de lâche.

Je rebois une bonne gorgée de ma vodka avant de continuer de regarder Cook d’un air toujours blasé et mon sourire moqueur. «Et mes couilles sur ton front t'en penses quoi ? » Je lève les yeux au ciel mais mon sourire trahit l’amusement de ses mots.

« T’en as encore? Avec le nombre de filles que tu te tapes et que tu jettes, y’en a toujours pas une qui te les a arraché ? »

Je continue de sourire moqueusement, mais ce petit con a autant de réparti que moi. Il s’assoit auprès de moi et me touche le sein gauche. Je le pousse légèrement. Si ca peut choquer beaucoup de gens qui ont une amitié ordinaire, c’est le genre d’attouchement habituel entre nous. On s’embrasse parfois, ça n’a rien d’ambigüe, du moins à mes yeux. Je sais qu’il le sait, je crois qu’il le sait. « J'irai me faire opérer de la bite quand tu seras décidés à faire de même avec des mandarines, planche à pain va. » Je pouffe de rire en le frappant à l’épaule, plus fort que précédemment, ces propos auraient pu me blesser mais je sais pertinemment que c’est de l’humour.

« Jamais de la vie. Tu pourrais plus t’empêcher de bander en me voyant si je le faisais. Je suis sûre que t’as déjà du mal. »

Je ne décroche plus mon sourire, il a réussi à me sortir Emily de la tête alors que je continue de sentir son parfum. Ce mec est parfait, quoi qu’on en dise. C’est un con, mais au moins il me comprends. Je n’ai pas la même complicité avec J.J., Freddie ou Thomas, y’a vraiment qu’avec lui que c’est comme ça. Enfin bref, je lui retire sa main de ma poitrine quand il me demande, comme à son habitude. « Dis, t'es à cent pour cent lesbienne hein ? » Je lui lance un regard faussement lassée alors que cette question m’éclate toujours autant de sa part.

« T’es toujours autant frustrer de pas me compter dans ta liste hein, malgré mes " mandarines " ? »

Je passe son bras autour de mes épaules pour qu'il m'enlace, lui tendant ma bouteille.

« Dans une autre vie, je me réserve pour toi, promis. »