zola / il n'est pas de plus grande folie que de ne pas en avoir

FUCK IT ! and what they think.

un putain d'artiste ▷ j'ai jamais vraiment été doué pour quoi que ce soit ci ce n'est l'art. Le dessin, ses techniques : tout dans cette forme d'expression m'a toujours semblé être d'une facilité enfantine mais il parait que c'est dans les gênes chez les Walker. Quand je me suis barré aux États-Unis à seize ans, j'ai vécu un moment de croquis réalisés pour des touristes de passage mais, étrangement, ça ne m'a jamais apporté une complète satisfaction : faire des portraits de personnes affichant toujours la même mine enjouée, ça a quelque chose de chiant au bout du compte. Frustrant aussi, et Dieu seul sait à quel point je peux détester ce sentiment. l'erreur d'une vie ▷ la vie de vagabond aux states m'a jamais vraiment plue mais je me suis convaincu que tout pourrait s'arranger quand j'ai rencontré Stella. Pas trop moche, un peu naïve sur les bords et de plus ou moins bonne famille, j'ai vu en elle une porte d'entrée vers un meilleur quotidien. Je m'en suis un peu voulu de me servir d'elle pour obtenir une carte verte mais personne m'avait jamais fait de cadeau jusque là alors je me suis dit : pourquoi moi j'en ferais ? On s'est fiancés quelques mois avant qu'Azelia me supplie de revenir à Bristol pour je ne sais quelle raison et ça m'a fait prendre conscience de la connerie que je faisais alors je me suis tiré comme un chien, la queue entre les jambes pour pas assumer le parfait connard que j'avais été jusque là. profiter de la vie avant qu'elle ne profite de toi ▷ je suis pas forcément pour toutes ces beuveries idiotes où les adolescents finissent la tronche de la cuvette. J'ai passé ce stade de boire jusqu'à en perdre la tête histoire de faire comme les copains et se donner un genre. L'alcool fort ça a jamais été mon truc de toute façon, je préfère de loin un bon spliff posé entre potes plutôt que d'aller m'asphyxier en boîte entre deux lourds qui prennent tout ce qui bouge pour leur propriété. Je dis pas que je vais jamais à ce genre de soirée : ça peut avoir du bon de temps en temps mais, en règle générale, je préfère éviter de perdre mon temps avec des inconnus en manque de cul à toucher. les promesses c'est pour les faibles ▷ je déteste le concept de promesses. Faut dire que j'ai jamais été très doué pour tenir les miennes alors je m'abstiens maintenant. Les promesses sont devenues surfaites. On en fait à tout bout de champ pour n'importe qu'elle raison en sachant pertinemment, dans les trois quart des cas, qu'on ne pourra jamais aller au bout de ce qu'on a promis.  Pourtant les gens s'acharnent, ça doit les rassurer : promet-moi que tu m'aimeras toujours par-ci, promet-moi que tu ne me mentiras jamais par-là. On demande sans demander en ayant bien ancré dans la tête que la personne face à nous répondra affirmativement sans pour autant le penser. Non, vraiment, je déteste ce concept.  la muse ▷ je connais pas son nom, ses centres d'intérêt ni même la couleur de ses yeux, pourtant, c'est plus fort que moi. Je l'observe de loin, assis sur le balcon de mon appartement qui surplombe le starbucks dans lequel il vient se poser tous les vendredis soirs avec sa bande de potes. Ce type m'obsède, me donne une inspiration intemporelle presque fatigante. C'est devenu mon rendez-vous de camé, ma litanie et je déteste ce sentiment autant que je l'apprécie. Douce contradiction qui me fait perdre la tête un peu plus chaque jour.  du vrai dans le faux ▷ je suis un spécialiste dans l'omission de vérité : je ne mens jamais, j'omet simplement quelques détails quand on ne me le demande pas. Ça me joue des tours parfois mais ça me sauve la mise souvent et c'est tout ce qui importe. Aussi, j'ai toujours raison même quand j'ai tord. Je déteste qu'on me contredise ou, pire encore, que j'ai faux sur toute la ligne, ça a littéralement le don de me mettre hors de moi. Mettez ça sur mon côté borné et peut-être parfois un peu égocentrique mais Zola Walker a déjà tout vu et tout entendu, il n'y a rien à ajouter. pas besoin de diplôme pour vendre des hamburgers ▷ forcément, en me barrant du domicile familial à seize ans, j'ai tout plaqué y compris les cours. Pas que j'étais excessivement bon de toute façon mais je parvenais à me débrouiller pour garder des notes correctes. Le truc c'est qu'en vivant de boulots minables qui rapportent une misère, tu te dis que c'était peut-être pas la meilleure décision de ta vie. Mais les faits sont là, je vais pas passer pour un autiste à retourner au lycée à 19 ans et j'ai pas assez de culot ni même de confiance en mon art pour essayer de rentrer dans une école spécialisée. Du coup, je me contente des premiers trucs qui me passent sous la main. Ça me fait me sentir comme un raté parfois mais, au final, ça me convient malgré tout. no place to call home▷ je me suis jamais vraiment senti à ma place ici. Dans cette famille, parmi ces gens, dans cette ville. Je ne dis pas que j'aime pas Bristol, c'est juste que je pense qu'il y a un tas d'autres endroits bien plus intéressants où creuser son trou et que je compte pas faire le mien ici sans avoir évalué les autres options. Si ça avait pas été pour ma jumelle, je serais certainement pas revenu me terrer à Bristol et je ne compte pas non plus m'éterniser dans cet endroit d'autant plus que personne ne m'attendait réellement même après trois ans sans nouvelles. Je pourrais peut-être jouer dans un remake de l'homme invisible, tiens. bosser gratuitement, c'est quoi le principe ? ▷ quand je suis revenu me pommer dans cette ville anglaise, la seule annonce de petit boulot qui a plus ou moins retenu mon attention c'était celle qui disait : Recherche professeur de dessin, aucune qualifications requises. Forcément, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion et j'ai pris rendez-vous. Le truc, c'est que je me suis pas retrouvé con lorsque la nana m'a regardé avec des yeux exorbités quand je lui ai demandé combien ça payait. Bénévolat. J'avais jamais compris le principe, comment des gens pouvaient bosser gratuitement ? Puis j'ai fais un essai et je me suis retrouvé à enseigner un semblant de cours de dessin à des enfants malades. J'ai trouvé ça flippant au début puis ça a fait passer mes journées et j'ai fini par trouver ça cool au final. Horriblement cool. quand le old-school revient à la mode ▷ j'suis pas très axé nouvelles technologies, d'ailleurs j'ai un iphone dont je sais à peine me servir mais on va mettre ça sur le compte que sans argent c'est un peu difficile de s'initier à quelque chose qu'on peut pas forcément s'offrir. Dans tous les cas, ça m'a jamais vraiment branché non plus : je préfère littéralement les moyens old-school pour me tenir à la page. D'accord, c'est peut-être un peu vieux jeu mais je m'en suis toujours très bien sorti comme ça alors pourquoi agir autrement : on ne change pas une équipe qui gagne.