mauvais garçon. ▬ adriana&ken

l'idolâtrie et l'amour du sacrilège; – oh! tous les vices, colère, luxure, – magnifique, la luxure; –surtout mensonge et paresse.

Une nuit de plus en Écosse. J'ouvre les yeux doucement, découvrant une chevelure brune familière avant d'aller cacher mon visage dans l'oreiller, la clarté de la pièce agressant mes pauvres pupilles encore endormies. Un frisson serpente sur ma peau et je cherche les draps à tâtons pour les tirer un peu plus sur moi, constatant au passage que je suis nu comme un ver et qu'une certaine partie de mon corps est, elle, bien réveillée. Je réprime un léger sourire. Toujours au garde à vous, et même le matin, décidément.

Je me colle doucement au dos de la belle aux bois dormants, allant chercher sa chaleur en essayant tant bien que mal de me remémorer la soirée de la veille. C'est le trou noir, et un mal de crâne effroyable commence à se déclarer là-haut. Étrange. Je niche mon visage contre sa nuque, inspirant son odeur sucrée alors que je pose mes lèvres contre sa peau pour la réveiller. Mais.. une minute. Ce parfum.. Me redressant légèrement, je remets les mèches tombant sur le visage de cette dernière derrière son oreille avant de découvrir avec stupéfaction qu'il ne s'agit pas de Barbie, mais de sa sœur. « Adriana ?! » Sursautant, je tombe du lit dans un mouvement un peu trop hâtif. Putain de merde, qu'est-ce que j'ai encore fait comme connerie? Je me lève brusquement, enfilant un caleçon qui traîne. Elle est toujours endormie, malgré mon cri de stupeur. Ça m'a refroidit direct.

Une soirée bien arrosée, plusieurs bouteilles, quelques verres de trop, une dispute, des excuses, une réconciliation. Un lit, des vêtements qui volent. Des vas et vient, des gémissements étouffés. « On devrait pas.. » Quelques baisers volés et quelques caresses. « On s'en branle. Je te veux. Toi, toute entière, tout de suite. » Quel con. Je cache ma panique, me penchant au dessus d'elle avec un sourire confus alors que je la secoue un peu. Elle va m'en vouloir. Sa sœur va m'en vouloir. Et avec un peu de chance, Andy aussi va m'en vouloir.  « Ady.. Réveille-toi.. Je crois qu'on a fait une connerie. »

« J'ai beau chercher, je comprend pas ce qui nous a prit de coucher ensemble. Non, mais c'est vrai. Il est marié à ma soeur, nous sommes censés être comme chien et chat lui et moi. Ça toujours été le cas jusqu'à cette fameuse nuit. Je sais pas comment tout ça a commencé, comment ont a pu finir par coucher ensemble. Je ne me souviens de rien. Nous sommes deux personnes complètement différente. C'était pas censé arriver, ça ne devait pas arriver. Ont avait pas le droit. Nous avions franchit un point de non retour. Nous avions franchit l'envie de l'interdit. »

Ce matin là, j'étais dans un profond sommeil, couchée sur mon lit. Je crois sincèrement que je n'avais jamais aussi bien dormis. Mais évidemment, il fallait bien que quelqu'un vienne tout gâcher. D'un coup, une main me secoua légèrement. Je grogna, enfonçant ainsi ma tête dans l’oreiller. « Ady.. Réveille-toi.. Je crois qu'on a fait une connerie. » Immédiatement, je reconnue la voix de Kenny. Je soupira légèrement, grognant de nouveau en arquant les sourcils, avant de remonter la couverture au dessus de ma tête tout en lui lançant péniblement. « Laisse moi dormir sinon j'te jure que je t’enfonce la tête dans les chiottes. Dégage. » Je poussa un léger gémissement de satisfaction, étant certaine qu'il avait comprit le message et qu'il allait enfin sortir de ma chambre. Mais d'un coup, je me redressa, le regardant dans les yeux. « Non, mais qu'est-ce que tu fou dans ma chambre? » C'est alors que je remarqua qu'il était vêtu seulement d'un caleçon.

« Putain, t'as vue ce que tu m'as fait faire? J'ai déchirée ma robe à cause de toi! » Je commença à lui courir après, partout dans la chambre, lorsque Kenny en rajouta. « Et bien, enlève là? » Il éclata de rire avant de me balançer un oreiller à la gueule, comme un vrai gamin. Je stoppa net de courir avant de le regarder le regard noir. « J'vais te tuer. »

Je regarda Kenny, l'air complètement paumée, j'arrivais pas à y croire. Lui et moi? C'était impossible. Je devais être dans un putain de cauchemar. Ouais, c'est ça, j'étais dans un cauchemar, il n'y avait pas d'autre option. Je me donna une claque en plein visage pensant que j'allais me réveiller, avant d'ouvrir la bouche en grand. « Merde. » Rien de plus, rien de moins. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire, j'étais complètement sur le cul.

« Viens ici que je t'attrape ! » J'éclata de rire comme une vrai gamine, alors que Kenny me plaqua contre le mur, m'empêchant ainsi de fuir. Sans que je comprenne comment, mon regard se perdit dans le siens. Je m'humecta les lèvres, alors que mon coeur commençait à battre la chamade. À ce moment, je ne comprenais pas ce qui se passait, jusqu'à ce que Kenny dépose sa main sur ma hanche, tout en dérivant son regard sur mes lèvres. « Qu'est-ce que tu fais.. » Il s'approcha de moi, alors que je restais là, à le regarder, perdant tout mes moyens petit à petit. « J'crois que j'ai envie de toi. » Enfin bref, je vous laisse deviner la suite.

Des frissons me parcourut tout le corps, alors que je me leva d'un coup du lit, tenant fermement la couverture autour de moi. Je le regarda, l'air paumée, reculant de quelque pas, avant de crier complètement affolée.  « Non, mais bordel j'y crois pas. C'est impossible. Ont a pas couchés ensemble, putain dit moi qu'ont a pas vraiment couchés ensemble. » Je me passa une main dans les cheveux avant de le pointer du doigt. « C'est de ta faute, putain, t'aurait du garder ta bite dans ton pantalon. » Je m'humecta les lèvres, tout en soupirant avant de lui lançer un regard qui voulait dire: Merde, qu'est-ce qu'on va faire? Ont était dans la merde.   
   
   

l'idolâtrie et l'amour du sacrilège; – oh! tous les vices, colère, luxure, – magnifique, la luxure; –surtout mensonge et paresse.

Le feu crépite, éclairant la nuit noire, faisant briller les cadavres de bouteilles sur le sol. On danse autour, comme des cons, complétements soûls. On crie contre les étoiles, on chante, nous et nos voix de chats de gouttière. On retourne en enfance quelques instants, on se prend pour des indiens et on imite les loups, en espérant une réponse en vain. Je marche plus très droit, tout est flou. Tout ce que je vois, c'est Adriana. Son sourire, ses yeux sombres. Incapable de me détourner de ses lèvres délicates, je m'approche jusqu'au point de rencontre, celui de non-retour comme elle le répétait si bien, tout au long de la soirée. C'était trop tard, après tout. « Autant aller jusqu'au bout, » avais-je conclu, glissant ma main dans la sienne.

« Laisse moi dormir sinon j'te jure que je t’enfonce la tête dans les chiottes. Dégage. » La tête dans les chiottes, rien que ça. Avec sa force de mouche, c'est sûr. Je roule des yeux, la regardant se cacher sous la couette alors qu'après quelques secondes de réflexion elle se redresse brusquement, plongeant son regard dans le mien d'un air grave. « Non, mais qu'est-ce que tu fou dans ma chambre? » Je hausse les épaules, la regardant, confus. « C'est à dire que.. » Je laisse ma phrase en suspens, sans trop savoir quoi dire. On est tout aussi perdus l'un que l'autre, ce qui pose un énième problème. Je baisse les yeux, honteux, me frottant la nuque. Elle comprend enfin, et un juron lui échappe. Elle est déboussolée, mais sûrement pas autant que moi.

Ma main glisse doucement dans ses cheveux, caresse innocente. Ou presque. Brusquement, je la soulève, la portant dans mes bras telle une princesse. « T'as de la chance, tu sais? Par contre, en profite pas trop pour palper mes gros muscles.. Je sais qu'ils t'impressionnent, mais c'est pas une raison. » Je la regarde droit dans les yeux, avec un léger sourire en attendant qu'elle éclate de rire en première. Je me retiens tant bien que mal, et mes pommettes qui se ré-haussent légèrement à force de me contenir la font craquer, faisant retentir son joli rire dans la campagne écossaise. Laissant le feu derrière nous, on se redirige vers l'hôtel, discrètement.

« Non, mais bordel j'y crois pas. C'est impossible. On a pas couché ensemble, putain dit moi qu'on a pas vraiment couché ensemble. » Je me mords la lèvre. Que dire? Ce qu'elle voulait entendre? Ça ne rimait à rien, c'était évident : on s'était réveillés dans le même pieu, à poil en plus de ça. Il manquait plus que la capote dans le fond de la poubelle et.. Je jette un œil, nerveusement. Histoire d'être sûr. Je me plaque une main sur le visage en soupirant. Ça y est, toutes les preuves étaient réunies. Elle me pointait alors du doigt, avec son air mauvais, rejetant les fait sur moi.  « C'est de ta faute, putain, t'aurait du garder ta bite dans ton pantalon. » J'hausse un sourcil, complétement sur le cul. « Ma faute? MA FAUTE ?! Je pense que tu y es pour quelque chose aussi, tu vas pas me faire croire que je t'ai violée, Adriana ! » Je soupire bruyamment, me dirigeant vers la fenêtre. Quel con. Quel con, mais quel con ! « Bon, écoute moi bien. Ce qui est passé ici ne concerne que nous. » Je cherche mes vêtements, enfilant un t-shirt.  « T'oublie ce qu'il s'est passé, et.. tu ne dis rien à personne. » Me dirigeant vers la fenêtre, je regarde à l'extérieur d'un air pensif. Alerte rose, c'est la panique à bord. Il y a aucune solution, pas de machine à remonter le temps, pas de neurolaser comme dans men in black pour effacer nos deux mémoires. Juste ces foutus flashbacks.

Crac. Tout est redevenu normal, ou presque. On recommençait à se chamailler comme deux gosses, oubliant nos ardeurs et sa robe a craqué, légèrement par ma faute entraînant une course-poursuite dans la mini chambre d'hôtel. Je saute par dessus le lit, me déplaçant à grandes enjambées alors que Ady est sur mes pas animée par une furieuse envie de meurtres. Tout à coup, les rôles s'inversent. Je poursuis la belle et avec un peu de ruse, je réussis à la coincer mais la tentation reprend le dessus. C'est le désir qui me contrôle. Moi, mes gestes, mon corps..

L'air grave, je me tourne vers elle. « Tu le diras pas à Kaya, t'as pas le droit.. Dit-moi que tu diras rien. Jure-le. » Si elle crache le morceau, c'est fini. Sa sœur sera folle de rage. Je la regarde, serrant les poings. « Si tu le fais, elle.. va sûrement péter un plomb, me foutre dehors et me rayer de sa vie. J'aurais tout gâché.. Je sais qu'entre toi et moi, ça a jamais été au beau fixe, mais.. C'est vraiment ça que tu veux? » Je voyais déjà Barbie qui mettait l'appartement sans dessus-dessous, mettant toutes mes affaires dehors. Elle faisait des crises quand elle entendait parlé de mes conquêtes, qu'en sera-t-il si elle apprend que je me suis tapé sa sœur? En fait, c'est simple. Je serais bon pour faire ma valise, et retourner à Newcastle. Andy vit ici, mais si je reste dans le coin ça voudra dire que je croiserais mes deux petites brunes tous les jours, sans pouvoir leur parler, sans pouvoir les emmerder, sans même pouvoir leurs sourire. Je serais plus rien, y'aura plus que moi et ma nostalgie.

l'idolâtrie et l'amour du sacrilège; – oh! tous les vices, colère, luxure, – magnifique, la luxure; –surtout mensonge et paresse.

Les flashbacks allaient et venaient dans nos pauvres petites têtes d'enfants torturés. On avait trop bu, on avait fait une bêtise. Ce n'était pas seulement de la faute de l'un, mais aussi de l'autre, alors le ton montait. On se rejetait les responsabilités de notre acte sans aucun scrupule, comme des gamins. Et après tout, c'est ce que nous étions. Moi qui voulait enterrer le crime et faire taire Ady, elle qui se déclarait innocente face au "drame", il n'y en avait définitivement pas un pour rattraper l'autre.

« Tu ne penses qu'à toi. Voilà que j'étais égoïste, maintenant. On aura tout vu. Et puis moi là de dans? Si je lui dis pas, je vais devoir vivre avec le fait que je mens à ma sœur. Je ne m'imagine pas une seule seconde le lui cacher! Tu t'imagines pas à quel point ça va être dur pour moi, je ne lui ai jamais mentit, jamais.. Mais tu as raison.. Elle ne doit pas être au courant. » Doucement, de petites larmes s'insinuèrent aux coins de ses yeux, ces dernières venant rouler sur sa joue pour finalement s'écraser au sol, à l'image de mon self contrôle qui venait de s'écrouler lui aussi. Gouttes de pluie, ses pleurs se faisait silencieux mais je devinais sa douleur autant que je souffrais moi-même. Elle était sur le point d'éclater en larme, retenant son flot tant bien que mal tandis que son regard laisser perler l'essence de ses sentiments. Plus elle parlait, plus je l'imaginais en train de dévoiler notre nuit à sœur mais quand elle s'arrêta finalement, j'étais soulagé d'entendre que nous ne devrions pas avertir Kaya de cette coucherie. Malgré ça, je supportais de moins en moins de la voir pleurer, par ma faute, au final. « Je regrette, Ady.. » Je la regarda, souriant tristement tout en sachant que mes paroles ne changeraient rien à ce qu'il s'était passé. Le mal était fait. « Qu'est-ce qu'on fait de toi et moi, maintenant? Je veux dire, qu'est-ce qu'on fait à présent? Ça va être dure pour moi d'agir comme si rien s'était passé entre nous deux Kenny.. Alors je te demande une chose.. Ne t'approche plus de moi, parce que je sais que je tiendrais pas le coup.. Mes remords vont prendre le dessus.. »

Je soupira avant d’acquiescer, tout en sachant que ce petit manège ne durerait pas et que, connaissant Adriana, elle finira par laisser la vérité au grand jour, de peur de perdre sa sœur. Peu importe, en attendant de trouver une solution, cela serait amplement suffisant -quoiqu'il n'y avait sûrement aucune solution à ce genre d'énigme- et l'importait serait de suivre ses règles. Je me résolue alors à partir, essuyant sa joue avec le pouce. « Désolé. » Voilà ce qu'on allait faire, maintenant.. Essayer d'oublier et s'ignorer, comme deux inconnus dans une seule et même rue.